Uta Ranke-Heinemann

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

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Cinci
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Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Cinci » jeu. 16 mai 2019, 14:31

Bonjour,

C'est Messori dans un de ses livres qui parle de Madame Heinemann, la première femme autorisée par l'Église catholique à enseigner la théologie dans une université.

Voyons ce qu'il dit :

"... cela serait déjà une grosse surprise que de donner un rapide coup d'oeil aux accouchements pseudo-scientifiques de la dame en question, par ailleurs, fille de Gustave Heinemann, président de la République fédérale allemande de 1969 à 1974.

Convertie du protestantisme au catholicisme, mais, comme elle l'admet elle-même au cours de l'une de ses nombreuses interviews, pour des raisons de coeur, et non de théologie. [...] A vingt-cinq ans, en effet, cette dame rencontra son futur époux, un jeune homme qui pensait devenir frère dominicain :"Je lui donnai d,autres idées", et pour l'épouser, elle prit aussi une autre confession.

Nous l'avons dit, quelle surprise tout d'abord de voir l'épiscopat allemand confier à une semblable "étudiante" (entre guillemets cela va de soi) le primat historique de la Première Chaire de théologie d'université donnée à une femme. Ce qui devient franchement inquiétant, c'est de lui avoir renouvelé ses fonctions en 1987, à l'âge de soixante ans révolus. Depuis des années, elle infligeait à ses étudiants - avec mandat officiel et rétribution à l'ancienneté par l'Église - les thèses si avancées de Eunuques pour un royaume des Cieux, que nous avons traduit en son temps, de même que maintenant Qu'il n'en soit pas ainsi. [...] Ces choses, la "savante de la Bible" les répète depuis des dizaines d'années, mais sans parvenir à lasser la patience des évêques allemands. Ils seraient même fiers - c'est toujours l'auteur Ranke-Heinemann qui le prétend dans ses interviews - d'avoir mis en chaire une femme - ce qui est Very politically correct-. de plus si ouverte, et même aux idées avancées. Et quand cette professeur, avant d'être remerciée, a quitté la Faculté de théologie catholique, ces Monseigneurs n'eurent pas d'objection à ce qu'elle passe à la chaire d'histoire du catholicisme, à l'université d'Essen toujours, où, si longtemps, elle avait enseigné le Nouveau Testament, avec mandat officiel de l'Église. Ils n'ont pas fait objection non plus, à ce que, dans ses livres et articles, elle se prétende "catholique". Voilà les termes mêmes, qu'elle applique à Jean-Paul II : "Un pauvre homme, bourré de complexes sexuels, de même que tous les évêques de sa communauté, où le phallus règne."

Du reste, un peu de lumière - permettant de comprendre le personnage - vient de sa déclaration à la journaliste de L'Européen. Celle-ci, un peu perplexe, on la comprend, lui demande - car Madame Heinemann vient juste de le lui dire : "L'Évangile n'est qu'un tissu de dangereuses fables, et de kitsch : liqueur de mauvais goût, à cause de ses conséquences néfastes, le christianisme est la pire des religions," - la journaliste lui demande donc pourquoi continuer à se dire , elle, catholique. La théologienne au mandat épiscopal réplique : "Pour ennuyer les gens" et continue "Et puis, il n'est pas sûr que je sois moins catholique que le Pape. Nous interprétons tous les deux la parole de Dieu. Je suis certaine qu'il est plus dans l'erreur que moi." C'est ce que lui assure, du reste, dit-elle, de nombreux représentants du clergé, qui lui disent être solidaires. "Les quelques difficultés que j'ai, c'est seulement du côté protestant, confie-t-elle. A cause de l'oecuménisme, ils trouvent que je devrais traiter un peu mieux les catholiques".

Ouvrons presque au hasard, ce Qu'il n'en soit pas ainsi ! sans parler du précédent livre Eunuques. Frau Uta cite avec conviction Goethe et Schiller, qu'elle prend comme confirmant la thèse, qu'elle résume à peu près textuellement et la faisant sienne : "Les chrétiens ne sont que de cruels ennemis de la vie. Ils vénèrent la Croix, égarés par les crampes de leurs pénitences, assassins et ennemis du monde, fanatiques, ce sont des hommes qui ont un urgent besoin de rédemption; c'est à dire d'une religion de l'homme."

D'autre part, elle souligne à un autre endroit : "Par sa religion du sacrifice humain, le christianisme a remplacé la parole de Jésus par une théologie de bourreaux, au point d'en arriver à une affirmation blasphématoire, en soutenant que Dieu voulait racheter l'humanité par cette mort en Croix."

Avant tout, c'est le Pape Jean-Paul II, cité explicitement, "qui se fait une image primitive et païenne de Dieu", et ceci n'est possible que parce que "l'Église ne montre aucun intérêt vrai pour l'intellect de l'homme. S'il en était ainsi, elle ne nous aurait pas fait digérer aussi longtemps ce tas de fables même pas originales, avec cette horrible finale, que sont les Évangiles".

Sans entrer dans de plus longues considérations, et ne jugeant les choses que sur un plan pragmatique, l'acceptation des évêques et le silence, l'absence de réactions - que l'auteur elle-même constate plusieurs fois devant les journalistes, avec une surprise un peu déçue - des théologiens et exégètes catholiques, ne semblent pas porter ces fruits positifs que certains attendaient du nouveau look d'une Église qui n'ose exclure aucune idée, et laisse quiconque identifier le "catholicisme" avec ce qui lui passe par la tête.


[...]

Une grande partie de la harangue de notre "bibliste", et théologienne, tourne - et retourne sans cesse - autour du dogme, qui, elle le confesse, déchaîne sa colère implacable : le dogme de la virginité de Marie. En cette vérité catholique, pour elle insupportable, elle voit même la base du catholicisme qu'elle a l'intention de détruire, le coeur caché d'une Église qui assurerait ainsi "le règne d'une caste sacerdotale de célibataires". Il est très curieux de voir défiler les pages sur ce sujet - un vrai traité de gynécologie. Elle y déroule tout au long son chapelet : spermatozoïde, ovules, hymens, utérus, et y lance des accusations de "phobie du sexe", alors qu'elle-même n'arrive pas à se débarrasser de ces thèmes, touchant aux organes génitaux.

Impossible même de commencer un dialogue avec une dame qui, reprenant la vieille "menace" de 1968 - "un éclat de rire vous fera disparaître" - se vante, tout comme les revers de la couverture de ses éditeurs le font aussi, de se servir de son humour dévastateur, sa bonne humeur, arme totale. Elle est sûre d'elle-même contre ceux qu,elle appelle les "simples fidèles" qui, "après deux millions d'années de fables, sont désinformés et devenus infantiles".

[...]

Écoutons ces lignes de l'introduction de Qu'Il n'en soit pas ainsi ! où se résume la difficulté :

"Nous ne savons pas grand chose de Jésus. Nous ne savons pas quand, ni où il est né, ni quand il est mort. Cette personne n'a pas de biographie, Nous ne savons pas combien de temps, ni les lieux précis où il aurait prêché en public. En fin de compte, nous savons seulement qu'il est né, que durant le temps de sa prédication, il avait des disciples, hommes et femmes, qui le suivaient; qu'il fut condamné comme rebelle sur la Croix, mourant ainsi misérablement. Une fois mort, selon Frau Uta, son cadavre - nous y reviendrons - est allé pourrir dans une fosse commune et tous les récits de Pâques, des Évangiles, de Paul, sont seulement un tissu de contradictions et de légendes. Et maintenant ? Pourquoi ne pas laisser tout cela, et s'Il faut des maîtres, et même, sans doute, des sauveurs, pourquoi ne pas en chercher ailleurs ?

Eh bien non ! car, dans l'introduction, les lignes suivantes nous disent soudain : "Nous ne savons pas grand chose de Jésus. Mais en suivant ses traces, nous sentons que lui a cherché et trouvé Dieu, qu'il est en mesure de révéler ce Dieu [...] Pour qui veut le savoir, il apparaît nettement que la voix de Jésus est toujours vivante, que sa vérité est toujours une vérité vivante, et que son dieu est toujours un dieu vivant et proche".

Ainsi, Madame Heinemann affirme que seule, son approche personnelle, lui permet d'être chrétienne, et même plus catholique que le pape lui-même, parce que Rudolph Bultmann qu'elle a fréquenté en sa jeunesse, lui aurait montré par son exemple qu'un sceptique peut être chrétien, non au sens sociologique, mais au sens précis de la foi.

Cette position est insoutenable, mais aujourd'hui elle semble se répandre de plus en plus; non parmi les gens ordinaires, bien sûr, bien éloignés - quel bonheur ! - de ces acrobaties qui heurtent le bon sens instinctif d'hommes normaux, mais cela est reçu par une certaine intelligentsia - même catholique, comme le confirme cette professeur d'université d'Église, respectée par le clergé catholique."

Source : V. Messori, Ils disent il est ressucité, p. 272


P.S. : cette théologienne allemande (aujourd'hui 91 ans) dont parle Messori a fait ses classes à l'université avec Joseph Ratzinger. Elle a obtenue son doctorat de théologie dans la même université et la même année que son camarade de promotion, notre futur pape émérite. Elle dit avoir conservé toute son estime pour son ancien confrère et dit aussi que ce dernier n'aura jamais cessé d'être correct avec elle.

Messori dira dans un autre chapitre : "le cas Ranke-Heinemann n'est pas isolé. Il semble faire partie d'une nouvelle tendance, bien inquiétante : celle de ceux qui jugent comme "fables" et "délires", les récits du Nouveau Testament, et "mensonges délibérés" les enseignements de la Tradition et du Magistère. Cependant, en même temps, ceux-ci se prétendent chrétiens, et même plus catholiques que le Pape.

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zelie
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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par zelie » jeu. 16 mai 2019, 21:41

J'aimerais comprendre: qui est Joseph Moingt exactement? Pas qu'il est un théologien bardé de publications de 103 ans, mais où se situe-t-il dans la pensée du catholicisme? Disciple de qui, de quelle tendance?

Pour la théologienne allemande, n'oublions pas de quel pays elle vient; du pays qui a suivi massivement un réformateur hédoniste qui a préféré épouser une religieuse et lui faire renier ses voeux envers Dieu plutôt que de se soucier de son âme. Le rapport à la religion des pays du nord, des Allemands en particulier n'est pas du tout le même que celui d'un Italien, d'un Français ou d'un Espagnol, c'était déjà mentionné dans " la Guerre des Gaules"; le rapport est beaucoup plus décomplexé, beaucoup plus dans un degré d'absorption conditionnée au besoin immédiat (de la vie présente) que dans l'obéissance vue comme un pari sur un avenir post-mortem. Si on comprend qu'un rapport à la religion en général d'un peuple est le résultat d'une construction collective à valeur de repère de milliers d'années, il ne faut pas ensuite s'étonner qu'on retrouve une telle femme avec un tel discours.
Entre le discours "progressiste" d'une ressortissante d'un pays "protestantiste" et les attentes d'un fidèle à tendance normée d'un pays "catholiciste" dans son rapport à la foi, ça ne pouvait que donner ce fil! ;)
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Carolus » ven. 17 mai 2019, 0:33

Cinci a écrit :Cinci :
Messori dira dans un autre chapitre : "le cas Ranke-Heinemann n'est pas isolé. Il semble faire partie d'une nouvelle tendance, bien inquiétante : celle de ceux qui jugent comme "fables" et "délires", les récits du Nouveau Testament
Merci de ce fil, cher Cinci. :(
CEC 623 Par son obéissance aimante au Père, " jusqu’à la mort de la croix " (Ph 2, 8), Jésus accomplit la mission expiatrice (cf. Is 53, 10) du Serviteur souffrant qui " justifie les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes " (Is 53, 11 ; cf. Rm 5, 19).
Pour Mme Ranke-Heinemann, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ n’a pas accompli cette mission expiatrice.

Mme Ranke-Heinemann se moque ouvertement de " l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde " (Jn 1, 29).

Prions pour que cette dame se repente !
🙏

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Héraclius
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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Héraclius » ven. 17 mai 2019, 12:08

Les universités catholiques de certains pays sont notoirement peuplées d'hérétiques progressistes. C'est particulièrement le cas en Allemagne qui est un pays qui est particulèrement atteint par le modernisme théologique. Je ai moi-même bien connu cette façon de pensée du côté anglican lorsque j'étais en maîtrise dans la principale faculté de théologie anglicane libérale de Londres.

Je rappelle que dans la Croix d'il y a quelque jours, on a eu droit à un "grand théologien catholique" de la faculté de louvain qui faisait l'apologie du diaconat des femmes (admettons, c'est pas tant ça qui me dérange) en glissant au passage que débattre de la nature sacramentelle des ministères sacrés de l'Eglise ancienne est une impasse, car cette sacramentalité est de toute façon anachronique... Traduire : le sacrement de l'ordre par succession apostolique est une invention tardive, et non une institution Christo-apostolique. Une proposition complètement anathémisée par le Concile de Trente...

Mais bon, ce sont des gens qui meurent sans descendance. Et tant mieux. Ces pseudos-rebelles déclamment (religieusement) en boucle leurs versets bultmannien sans réaliser qu'en 2019, ca n'a plus rien d'une rébéllion, que tout le monde connais ces idées, qu'elles n'ont rien de tabou, et qu'elles ne sauveront pas le Christianisme Occidental.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Cinci » ven. 17 mai 2019, 12:28

Zélie :
J'aimerais comprendre: qui est Joseph Moingt exactement? Pas qu'il est un théologien bardé de publications de 103 ans, mais où se situe-t-il dans la pensée du catholicisme? Disciple de qui, de quelle tendance?
https://www.la-croix.com/Culture/Livres ... 1200996078

C'est un prêtre jésuite sorti de l'école de Fourvière à Lyon, avec pour influence les Henri de Lubac, Teillhard, Blondel et cie. Il se qualifierait plutôt comme prêtre "moderniste". Un adepte enthousiaste du Concile quoi !

Et puis (on me pardonnera cette touche plus personnelle) j'ai un peu connu un ex-prêtre ouvrier français qui aura vécu longtemps à Montréal, un bonhomme qui était très sympathique, très correct et fort humble. Un ami des petits ... or qu'un "pote" de Joseph Moingt en même temps, même si étant d'une génération plus jeune.

https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/A ... 02-1083714


Voir :
https://www.armitiere.com/livre/4058386 ... ert-golias

"Notre Église est-elle fidèle à Jésus ? "

Je crois que vous avez là des éléments pour situer le "courant de pensée", Zélie. On parle d'hommes d'Église ayant le profil de ceux qu'un grand nombre d'habitués de la Cité catholique (notre ci-devant forum bien-aimé) aimeraient souvent criblés de dards empoisonnés ou de flèches acérées.

Des représentants de l'aile "critique" du catholicisme ... C'est ce qui explique que le père Joseph Moingt peut préfacer le livre portant sur "le déni" et écrit par deux laïques.

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Carolus » ven. 17 mai 2019, 14:26

Héraclius :

Les universités catholiques de certains pays sont notoirement peuplées d'hérétiques progressistes.
Prions pour la pureté de la foi, cher Héraclius !
🙏

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Héraclius » ven. 17 mai 2019, 16:24

C'est un prêtre jésuite sorti de l'école de Fourvière à Lyon, avec pour influence les Henri de Lubac, Teillhard, Blondel et cie. Il se qualifierait plutôt comme prêtre "moderniste". Un adepte enthousiaste du Concile quoi !
Ces trois nom sont deux de catholiques orthodoxes fidèles aux magistère. Je ne suis pas sûr que Joseph Moingt, qui nie activement et de façon complètement décomplexé, plusieurs dogmes définis par l'Eglise, puisse se réclammer d'eux.

Vous faites partie, cher Cinci, du moins je le pense, d'une branche du catholicisme conservateur qui s'efforce - à raison - de constituer une troisième voie. Mais craignez qu'en cherchant à taper à égalité sur les deux extrêmes tradis et modernistes, vous n'en veniez à absoudre trop vite des gens qui sont des hérétiques manifestes. Je ne juge ni des vertus, ni du salut de J. Moingt SJ, mais son hétérodoxie est affirmée par lui-même ! Est-ce "cribler de dards empoisonnés ou de flèches acérées" un homme que de le reconnaître pour ce qu'il est, et se qu'il admet être, quelqu'un qui nie l'infaillibilité de l'Eglise ? Doit-on également absoudre Hans Küng, de peur de laisser à penser qu'on tape plus sur les progressiste que sur les tradis, au risque de paraître sympathiser avec l'horreur lefebvriste ?
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par zelie » ven. 17 mai 2019, 16:42

Merci Cinci et Héraclius pour vos précisions. Cela va dans le sens que je pensais. Je finis par comprendre pourquoi cette pauvre âme n'est pas pressée de mourir. Elle n'aime pas Dieu. Elle s'aime elle.
Oui, des fois, il faudrait s'arrêter de débattre et déposer une prière pour toutes ces âmes plus hérétiques et apostates que beaucoup d'autres malgré leurs titres et leur appartenance... Appartenance et titres qui ne sont que des gagne-pains et des faire-valoirs.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Héraclius » ven. 17 mai 2019, 19:27

Cela va dans le sens que je pensais. Je finis par comprendre pourquoi cette pauvre âme n'est pas pressée de mourir. Elle n'aime pas Dieu. Elle s'aime elle.
Cela, vous ne le savez pas. Et ce n'est pas à nous d'en juger.

Mais vous avez certainement de raison de prier pour lui.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par zelie » ven. 17 mai 2019, 20:14

Quelqu'un qui se sert de Dieu pour faire une brillante carrière en philo et théologie mais qui le dessert à chaque ligne, chez moi ça veut dire qu'il n'aime pas Dieu et que Dieu n'est qu'un prétexte... Le seul qui brille dans la tête d'un tel homme, c'est lui-même.
C'est pas parce qu'on est chrétien qu'il se refuser d'être lucide. Il faut juste refuser de condamner et refuser de mettre des limites à la Miséricorde Divine, qui fera tout pour sauver l'âme de cet homme comme elle fera tout pour sauver les nôtres.
C'est par contre parce qu'on est chrétien qu'on espèrera et priera pour lui comme pour Ute jusqu'à notre dernier souffle.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Carolus » ven. 17 mai 2019, 20:54

zelie a écrit :zelie :
C'est par contre parce qu'on est chrétien qu'on espèrera et priera pour lui comme pour Ute jusqu'à notre dernier souffle.
Oui, prions pour que ces gens se repentent, chère zelie. :(
2 P 3, 9 Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion.
« Dieu […] veut " que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir " (CEC 1037).

Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ veut « que tous arrivent au repentir » :!:

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Cinci » sam. 18 mai 2019, 11:57

Bonjour,
Héraklius :
Ces trois nom sont deux de catholiques orthodoxes fidèles aux magistère. Je ne suis pas sûr que Joseph Moingt, qui nie activement et de façon complètement décomplexé, plusieurs dogmes définis par l'Eglise, puisse se réclamer d'eux.
On peut situer le père Joseph Moingt dans le courant critique et réformateur de l'Église pour commencer. Or qu'Il puisse soutenir ensuite des hérésies serait une autre histoire.

Ça n'enlève rien, en même temps, au fait qu'il puisse avoir de l'estime pour ceux que j'ai dit, pour leur influence et tout.

Une madame Heinemann ne cessera jamais de dire, par exemple, à quel point elle continuerait d'estimer hautement Joseph Ratzinger et à le trouver fin et intelligent, etc. Si je rapporte ensuite ce qu'elle dit elle-même, je ne suis pas en train d'affirmer que celle-ci pense exactement de la même manière que son ex-confrère de classe. Je ne dis pas qu'elle serait son clone ou une copie carbone. C'est la même chose pour le Père Joseph Moingt.

Vous faites partie, cher Cinci, du moins je le pense, d'une branche du catholicisme conservateur qui s'efforce - à raison - de constituer une troisième voie.
Non, je ne fais pas partie d'une "branche du catholicisme conservateur" mais de l'Église catholique tout simplement. Je suis sous la juridiction des évêques régulier, fréquente la même messe que tout le monde, me considère de la même famille que notre pape actuel ou le précédent, ou du père jésuite Henri Boulad, ou de mon ex-prêtre ouvrier, ou de l'abbé Pierre, ou de Jean Vanier, ou de ...



Mais craignez qu'en cherchant à taper à égalité sur les deux extrêmes tradis et modernistes, vous n'en veniez à absoudre trop vite des gens qui sont des hérétiques manifestes. Je ne juge ni des vertus, ni du salut de J. Moingt SJ, mais son hétérodoxie est affirmée par lui-même ! Est-ce "cribler de dards empoisonnés ou de flèches acérées" un homme que de le reconnaître pour ce qu'il est, et se qu'il admet être, quelqu'un qui nie l'infaillibilité de l'Eglise ?
Je ne me suis pas prononcé sur le Père Joseph Moingt en question, ni pour ni contre; je n'étais pas rendu là. Il s'agissait juste de le situer intellectuellement à quelque part.

Par ailleurs, ma remarque sur les "flèches et les dards empoisonnés" s'appuie sur mon expérience dans ce forum. Je ne parle pas d'un cas particulier à ce moment-là (pas plus Joseph Moingt qu'un autre), mais de la grande figure assez vague des "modernistes" sur laquelle plusieurs aimeront toujours taper à coups redoublés. Le fait est que plusieurs aiment lancer des flèches (à tort ou à raison) contre de grands inspirateurs du Concile, ensuite revendicateurs, etc.

Doit-on également absoudre Hans Küng, de peur de laisser à penser qu'on tape plus sur les progressiste que sur les tradis, au risque de paraître sympathiser avec l'horreur lefebvriste ?
Hans Küng n'est plus chrétien du tout, comme le disait déjà Hans Ur Balthasar en son temps. Je ne vois pas pourquoi c'est moi qui devrait vouloir vous empêcher de le critiquer.

Vous projeter sur mon emploi du terme "dard empoisonné" une intentionnalité ou une connotation qui n'a pas lieu d'être. Car vous avez bien le droit de jeter autant de flèches que vous voudrez contre de faux théologien, faux chrétiens ou hérétiques que vous voudrez. Si vous le faites cependant, je peux bien dire que tel est bien ce que vous ferez. Dans le fait d'observer, je ne suis pas en train de vous dire si vous avez raison ou tort de le faire.

Cinci
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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Cinci » sam. 18 mai 2019, 12:03

Je retrouve bien la trace de madame Ranke-Heinemann [sans Vittorio Messori, je n'y aurais pas prêté attention] dans l'ouvrage traitant du déni de l'Église catholique face aux cas d'abus sexuel, etc. La théologienne allemande y est cité à de multiples reprises.


Voici quelques exemples :
"Le thème de la naissance miraculeuse se retrouve aussi dans les midrash de l'époque de Jésuset les panthéons païens. Le miraculeux de la naissance de Jésus tient à la conception virginale, dont la théologienne Uta Ranke-Heinemann explique la provenance : Cette image de la conception virginale découle de la tradition métaphysique et mythique de l'Antiquité qui consistait à faire descendre des personnages célèbres de divinités du Panthéon. Seuls les chrétiens eurent ensuite l'idée de prendre ces images à la lettre, de les interpréter dans un sens biologique, non pas bien sûr celles qui concernaient les dieux païens, mais celles qui avaient trait à leur propre Dieu." (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 38)

p. 28

ou
"La glorification de la virginité n'est nullement une découverte du christianisme; en aucun cas elle n'émane de Jésus; le christianisme n'a fait que s'adapter à un environnement culturel." (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 59)

p. 31

ou
Saint Augustin raconte que les premiers hommes, après avoir désobéi à Dieu et mangé du fruit défendu, eurent honte de leur nudité et se firent des pagnes avec des feuilles de figuier. Il en conclut : De là donc : ce qu'Adam et Ève cherchent à dissimuler, c'est l'endroit par où le premier péché est transmis (Serm. 151,8), C'est le rapport sexuel, ou plus précisément le plaisir sexuel qui, selon saint Augustin, a transmis le péché originel et continue de le transmettre de génération en génération. (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 92)

p.35

Toutes ces citations se trouvent dans Maud Amandier et Alice Chablis, "Le paradoxe Ève-Marie" (chapitre 1) dans Le Déni. Enquête sur l'Église et l'égalité des sexes, Paris, Bayard, 2014, 394 p.

Cinci
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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Cinci » sam. 18 mai 2019, 12:05

Préface

par Joseph Moingt

"Je remercie les deux auteurs de ce livre de m'avoir invité à le préfacer; j'ai pris grand intérêt à le lire et je souhaite qu'il obtienne une très large audience. Je chercherai à dire les motifs de cet intérêt et de ce souhait [...]

Ce problème est celui de l'idée de la condition féminine et masculine que se fait et enseigne l'Église catholique sur la base d'un mythe des origines humaines, qui, évidemment, n'en est pas un pour elle, mais tout à la fois un fait d'histoire (il s'agit de la création du premier homme et de la première femme), un fait de nature (la différence de sexe entre l'un et l'autre, différence essentielle, invariable et inviolable) et un fait de révélation (consigné par l'Ancien Testament dans le récit de la relation entre Adam et Ève - récit que la tradition patristique a appelé "Protévangile" parce qu'il annonce et inaugure l'histoire du salut qui sera la transmission et la réparation du péché originel, texte réinterprété dans le Nouveau Testament sur la base du rapport entre Jésus et Marie dans les Évangiles, ou entre le Christ et l'Église dans la prédication paulinienne).

Or, le récit biblique, qui fonde et théorise pour toute la durée des temps le rapport homme-femme, est le pur reflet de la société archaïque, patriarcale et machiste : il assigne à l'un et l'autre des postures de fonction, déterminées uniquement par la biologie, il les dépersonnalise, il ignore leur caractère relationnel, il trace leur destinée d'avance au mépris de leur liberté et de leurs choix d'avenir, il réserve au mâle les attributs du pouvoir en raison de sa puissance génitale, et à la femme, en raison de sa vocation naturelle à la maternité, le rôle d'assistante, d'aide et de soutien de l'homme, les services domestiques et le soin des enfants. Il les fige l'un et l'autre à jamais dans un rapport réciproque de domination et de servitude. Le récit biblique n'a rien changé à la structure de la société primitive, il l'a seulement sacralisée grâce au mythe du précepte divin et de la désobéissance des premiers parents; et cette sacralisation se fait au détriment de la femme qui entraîne l'homme dans sa faute, et qui porte désormais la figure de la séduction, de la tentation au mal et le stigmate du péché.

[...]

La collusion du mythe ancestral et du mystère révélé fait système, bloquant la foi, la pensée et la vie de l'Église sur son fonctionnement institutionnel et érigeant le pouvoir hiérarchique, au sommet duquel trône la papauté, héritière de Pierre, en chaire de vérité à laquelle seule appartient le droit d'interpréter en tant que parole de Dieu tout ce qui est contenu dans les Écritures et véhiculé par la tradition. Ainsi toute vérité relève du pouvoir monarchique à qui est confié le service de l'enseigner, et le pouvoir se conforte en lui-même, confinant la vérité dans la fidélité à son passé institutionnel, si étranger qu'il soit à la vérité historique et à la simplicité doctrinal des Évangiles. Voilà le type de fonctionnement autoritaire qui a empêché le christianisme, à l'aube des Temps modernes, de comprendre le cours nouveau de la pensée et de la société occidentale, de s'y insérer et d'en être compris, notamment en ce qui concerne l'évolution de la condition féminine, du statut du couple, et aussi celui du sacerdoce.

Les nouvelles sciences humaines auraient pu remettre le magistère dans le cours du temps, mais le système dans lequel il s'était enfermé ne lui permettait pas de s'ouvrir à ces nouveautés, et la papauté du XIXe siècle s'est borné à les condamner toutes, à commencer par la démocratie. De nos jours, les papes ont multiplié les adresses bienveillantes aux femmes, aux couples, aux prêtres, mais assorties de condamnations renouvelées de la liberté des moeurs, en sorte que l'Église continue à perdre l'audience de nos sociétés sécularisées. Tel est le tableau inquiétant dressé par le livre de nos deux auteurs.

[...]

Dans la prédication par Jésus du Royaume de Dieu, il n'y avait pas de place pour une institution tentaculaire, ni de projet de prolonger sa mission dans quelque pouvoir humain solitaire et centralisateur; mais, sachant que l'histoire de Dieu avec nous se consommait en lui, il annonçait la venue d'un autre Paraclet, c'est à dire un autre lui-même, qui le remplacerait près des siens sans prendre sa place, l'Esprit de vérité, d'amour et de liberté. Et l'Esprit est venu, dans un éblouissement de paroles, libérant la parole de ceux et celles qui en étaient privés. Aujourd'hui à nouveau, comme à d'autres époques, il inspire de prendre la parole dans l,Église à ceux et celles qui n'y sont pas "autorisés" : signe des temps nouveaux qui appelle l'Église à s'ouvrir à la modernité.

Le magistère a vocation à discerner le bon grain de l'ivraie, lui dont la succession apostolique balise l'histoire qui rattache l'Église à Jésus - à condition toutefois de ne pas rejeter l'un avec l'autre, de ne pas rejeter au titre d'idées modernes, trop et seulement les nouvelles, les bonnes graines évangéliques que l'Église a semées dans le monde au cours de son histoire et qui ont porté des fruits de liberté et de vérité dans les Temps modernes, et de ne pas conserver comme hérités de Jésus tant de préjugés et de mythes que les traditions patriarcales ont déversés dans la tradition chrétienne depuis l'Ancien Testament où celle-ci plonge ses racines. Ce livre avertit donc le magistère du danger mortel que serait pour l'Église la répétition aujourd'hui du rejet de la modernité que fut la condamnation du "modernisme" dans le tournant du XIXe au XXe siècle. La vérité de l'Évangile, comme celle de la nourriture eucharistique, est dêtre partagée. Telle est l'invitation à déchiffrer le signe des temps nouveaux que ce livre adresse à ses lecteurs."

Joseph Moingt, s.j.

Source : Maud Amandier, Alice Chablis, Le Déni. Enquête sur l'Église et l'égalité des sexes, Paris, Éd. Bayard, 2014 ("Ils sont au pouvoir, elles sont au service")

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Re: Uta Ranke-Heinemann

Message non lu par Héraclius » sam. 18 mai 2019, 16:38

Cher Cinci,

Pardonnez-moi, j'ai cru que vous chercher de quelque façon à défendre Moingt, pour ainsi dire "pré-emptivement", contre toute attaque théologique. Ce qui m'a un peu énervé, au vu du personnage.

Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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