Message non lu
par cmoi » ven. 28 juin 2019, 13:43
Bonjour Emilio45,
J’ignore par quels précédents échanges vous vous êtes distingué et comment, je trouve pour ma part intéressant d’avoir l’avis d’un athée et tout comme vous je ne chercherai pas la polémique pour elle-même.
Vous avez raison de dire que la bible est étrange, qu’elle contient des us et coutumes d’un autre temps, c’est aussi toute la difficulté pour un croyant que de distinguer à travers les contextes variés ce qui s’y cache de Divin – car malgré tout, c’est bien là qu’Il se révèle ou du moins qu’a été transcrit son témoignage et sa parole.
Je pense que tout croyant préférerait un manuel d‘instruction plus simple et plus clair, quoique ! C’est en tout cas un livre et une recherche passionnants, et que des athées s’y adonnent avec un autre regard ne peut qu’être profitable : que vous l’ayez lu montre au moins quelque chose de vous que je trouve très positif.
S’il existe une autre source, en tout cas pour les Eglises Catholiques, à savoir la tradition, ce n’est pas pour rien.
Reconnaissez que le souci d’y revenir pour déterminer s’il y a péché, comment et pourquoi, dans des actes d’aujourd’hui, est pour un croyant un acte d’honnêteté et non d’hypocrisie.
Pour vous peut-être, une rigolade ou une gageure impossible… Nous croyons pour cela en l’inspiration de l’Esprit !
Répéter pour un enfant ce que dit son père sans le comprendre n’est pas de l’hypocrisie, mais de l’amour et de la fidélité. Plus tard il faudra qu’il le comprenne pour pouvoir en défendre l’avis, et il arrive que lui-même ne soit pas d’accord.
La particularité avec ce père-là, c’est qu’Il a par définition raison, et nous tort.
Et que comme il ne nous a pas tout dit ou pas assez clairement pour nous, nous l’interprétons au mieux de l’esprit qu’il nous a transmis quand il était là.
Après, il y a toujours des enfants turbulents ou menteurs, trop zélés ou présomptueux, obtus, etc. mais c’est pour d’autres raisons que celles que vous dénoncez.
Les querelles internes au christianisme montrent au moins une chose : nous essayons de ne pas lui faire dire notre opinion et d’adopter la sienne, d’y trouver de bonnes raisons.
Parfois nous ne les trouvons pas, mais nous n’en déduisons pas nécessairement que nous n’avons pas ou n’avions pas bien compris, et nous ne décidons pas de changer de règle pour adopter la plus facile ou celle qui nous convient le mieux : nous prolongeons la discussion jusqu’à ce que la vérité nouvelle semble certaine. Cela explique aussi bien des retards, etc.
Je pense que votre étonnement quant à notre sélectivité est un peu ironique, avouez-le.
Je suis certain que ceux-là même qui seront les plus virulents à condamner l’homosexualité (l’homophobie relève d’autre chose : la peur qu’on nous impose de commettre un péché ou nous soumette à des tentations trop fortes, la peur d’être ostracisé à cause de notre foi et de ce qu’elle nous oblige à considérer) ne seront pas les derniers à se montrer courtois et compréhensifs à l’égard des homosexuels, pourvu qu’ils ne revendiquent pas leur droit à l’être car cela n’est nullement nécessaire (ce sont les non-croyants qui le rendent nécessaire, pas un croyant pour qui le péché est une loi de la nature et les comportements qui vont avec bien connus), ni n’impose sa façon de vivre de façon discourtoise ou provocatrice à d’autres qui en ont une autre.
Quand nous discutons d’homosexualité, nous en discutons pour nous-mêmes et à cause du péché, que des non-croyants ne s’en sentent pas concernés serait la moindre des choses, ou seulement s’ils le veulent, pas plus que si nous leur disons qu’il faut adorer Dieu, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère, etc.
A l’égard des homosexuels, la seule attitude à avoir de la part d’un croyant est celle à l’égard de tout pécheur : compatir, comprendre, aider et essayer de guérir, prier pour sa conversion, et s’il tente de justifier son acte et d’en démontrer le caractère inoffensif ou bénin, de s’efforcer de lui démontrer le contraire, pour lui permettre de se recentrer sinon sur Dieu, le mettre sur la voie, du moins sur son attente et son enseignement et cela (ce n’est pas de l’hypocrisie) pour son bien.
Je pense avoir répondu à vos remarques de fond sauf une, et je m’y arrêterai maintenant. Le propre de la nature est sa profusion et son foisonnement, le gâchis des semences est énorme partout pour que précisément l’une soit féconde. Ce merveilleux de la vie est presque un miracle à chaque fois, même s’il marche si bien qu’on ne s’en aperçoit presque pas. Il est donc normal que toutes les relations sexuelles ne soient pas fécondes, et avouez que ce fut une belle idée (de la part d’un Dieu, s’Il existait…) d’attacher à l’acte de féconder un plaisir extrême.
Après, quant aux conséquences que cela entraîne, à la place qu’y prennent la vertu et le péché, c’est un autre débat (pourquoi pas ! s’il n’a pas ici déjà eu lieu… mais alors dans un autre topic) et j’ai déjà trop écrit…
Avouez en tout cas que cela a du sens, et qu’à défaut de religion, le sens des choses souvent s’appauvrit.