Bonjour Adieu12,
Merci d'avoir pris le temps de répondre.
adieu12 a écrit : ↑jeu. 21 nov. 2019, 17:48
J'espère que cette explication est d'avantage claire.
Claire mais amenant forcément à d'autres questions. Votre définition me fait automatiquement penser à une dérive transhumaniste, pire à une dérive eugénique.
Car comment être au top en permanence sans tenir compte des spécificités de chaque individu ? Ne serait ce que par l'obsolescence inévitable du corps et de ses capacités, des incidents de la nature ou de la vie ?
C'est une vision qui dérivera forcément vers l'élitisme et du rejet qu'elle impliquera, celle du rejet de l'autre qui ne sera pas au paroxysme de ses moyens. Qui ne seront de toute façon possibles qu'artificiellement et ne seront donc plus une compétence innée mais artificielle.
N'est-il pas possible que la faiblesse des uns est faite pour augmenter l'empathie, la solidarité ou la charité des autres ?
Et qu'au contraire l'excellence de l'autre nous appelle à nous améliorer plutôt qu'à nous laisser aller à l'amoindrissement (ce que fais notre société d'ailleurs par le nivellement par le bas et dont j'adore ce slogan publicitaire dans le plus pur relativisme moderne :
il n'y pas d'échecs mais que des succès reportés).
Que deviendront ces vertus lorsqu'elles ne seront plus nécessaires si chacun est au top et doit le rester ? J'ai bien peur que la perfection physique dont vous parlez n'amène chacun à diminuer en morale car obligeant à être encore plus indépendant de l'autre, c'est à dire autocentré.
Et vous parlez de morale, mais quelle morale ? Celle définit dans un esprit majoritairement conséquentialiste ou utilitariste, comme celle qui gouverne le monde actuellement, ou la morale naturelle ? Comment expliquer empiriquement cette dernière ?
Kerygme a écrit : ↑jeu. 21 nov. 2019, 10:26
Le problème c'est de présupposer que Dieu est ou n'est pas réel.
Il y a un défaut dans votre définition. On ne peut pas présupposer quelque chose ou quelqu'un qu'on sait exister.
Le croyant qui a rencontré Dieu, ne serait-ce que dans la relation, sait qu'il existe, il n'a plus à le présupposer.
Je ne présuppose pas qu'un membre de ma famille existe puisque je le connais, ce serait totalement insensé.
Vous vous le pourrez tant que vous ne l'avez pas rencontré ou ne lui accorderez un existence qu'en fonction de la confiance que vous m'accorderez, c'est cela aussi la foi : la confiance dans le témoignage de ceux qui nous ont précédés et qui ont été les témoins à l'origine.
Je peux aussi remettre en question l'existence de Jules César malgré le témoignage des historiens, après tout il ne reste que 9 exemplaires de la "Guerre des Gaules" qui sont des copies, de copies, de copies ... les parchemins de l'Église primitive sont incroyablement plus nombreux et plus vieux pourtant, comment expliquer cette différence de traitement si ce n'est par un choix personnel et non en se basant sur une preuve ?
ps: le fait que beaucoup y croient ne valide pas magiquement la véracité de Dieu. En Amérique il y a des millions d'américains qui croient aux OVNI, serait-ils raisonnable de postuler que de part leur grand nombre, ils ont raison?
Alors je comprends votre raisonnement, mais une analogie doit être plus proche pour être comparative sinon elle devient un échappatoire. Car ces personnes ne vivent pas dans une relation paternelle multi-millénaire et ininterrompue avec ces mêmes êtres.
ps2: le Boson de Higgs est explicable, il ne repose pas sur une confiance aveugle, mais bien sur des preuves empiriques, ce qui n'est pas le cas de Dieu. [/quote]
C'est bien la réponse que j'attendais.
Donc comment pouvez vous croire qu'un être transcendent puisse être expliqué par des preuves empiriques ? Pour qu'une preuve soit empirique il faut qu'elle soit reproductible et par plusieurs, donc contingente. Si on pouvait "prouver" Dieu on ne ferait que prouver que ce
dieu n'est pas
Dieu.
Comme une contingence ne peut remonter à l'infini il faut bien qu'il y ait une cause première : un être qui ait causé sans être lui-même avoir été causé. Sans focaliser sur Dieu, on comprend aisément ce principe en reprenant le problème de l’œuf ou de la poule. Remonter à l'infini explique la contingence de la poule puis de l’œuf sans prouver empiriquement leur origine.
Au final, on en arrive à l'exigence suivante : le pot doit démontrer empiriquement qu'il y a un potier, alors que l'existence même du pot implique qu'il y ait un potier.
Cordialement.