pierrot2 a écrit : ↑jeu. 21 nov. 2019, 1:40
Chers Didyme et Suroît,
je viens de repenser à la réponse sans appel d'Abraham au riche envoyé au supplice, tandis que Lazare est consolé. Comment le verriez-vous?
J'avoue que je n'aime pas trop me lancer à la volée dans des interprétations de parabole car je sais par expérience qu'il y a une bonne dose de subjectif.
Disons que, selon ce qui m'apparaît, quand je lis cette parabole du riche et de Lazare, d'une je lis "Abraham répondit :
Mon enfant , souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant la vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres."
D'une part, Abraham ne considère visiblement pas cette personne comme un ennemi vu qu'il l'appel" Mon enfant ", ce qui serait étonnant pour un damné irrécupérable.
D'autre part, Lazare a eu ses maux pendant la vie mais ces maux ont eu une fin. Il serait étonnant que ceux du riche n'aient pas de fin, vu la symétrie qui est posée.
On notera qu'il n'est pas mentionné de durée.
Ce qui me fait d'ailleurs penser à Matthieu 18:34 "Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux,
jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait"
Et Luc 12:47-48 "Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand
nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups"
Ces deux passages évoquent l'idée d'un terme au châtiment "jusqu'à", "nombre".
Ensuite, je lis "D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire."
Oui il y a une différence de condition entre celui qui est entré dans le salut et celui qui n'y est pas entré.
Celui qui est sauvé est sauvé et ne peut plus être perdu.
Celui qui est perdu ne peut franchir par lui-même cet abîme, ne peut pas se sauver lui-même. Mais un autre a franchi cet abîme et en est remonté, le Christ...
Par ailleurs, je ne pense pas vraiment qu'il faille prendre cette parabole pour la description littérale de ce qu'il en est, car ici on parle de Lazare qui semble sauvé juste parce qu'il a souffert dans la vie. Or, il me semble qu'il ne suffit pas d'avoir souffert, d'avoir eu une vie difficile pour être sauvé. Il faut la foi.
Or, il n'en est pas fait mention.
Par conséquent, je pense que le but de la parabole est ailleurs que dans une description précise de ce qu'il en est mais plutôt d'appeler à la compassion et à une charité active.