Bonjour Ombiace,Ombiace a écrit :Alors je vous fais les mêmes questions, cher aldebaran. Merci à vous
Je pense que vous réalisez déjà que la réponse à votre question ne peut être que complexe (le comportement humain), imparfaite (manque d'éléments historiques, contexte partiel), biaisée (par ses propres expériences)... Donc il est fort possible que l'on soit un peu à côté de la plaque comme on dit.
Je vais tout de même essayer de répondre plus en détail, selon plusieurs angles.
intro)
Tous les cas sont particuliers, et vous seul en définitive, en pleine conscience et libre arbitre, pouvez prendre vos décisions. Et malheureusement beaucoup de prêtres bâclent la confession, en particulier sur ce genre de sujet, le jugeant peut être à tort de l'ordre uniquement d'un conseiller conjugal. Je vous conseille tout de même d'en chercher d'autres, en commençant par une simple discussion.
a) devoir
Vous êtes mariés religieusement je crois, au moins de votre côté c'était j'imagine sincère, et donc engageant. Reprenez vos vœux d'alors, méditez les. Mais je devine que vous en êtes conscient, d'où votre détresse : non la solution ne sera pas la plus facile ni la plus rapide.
Le peccamineux, ce serait effectivement de ne pas tout tenter pour éviter ce divorce, même si oui cela ressemble à du chantage et de la manipulation de sa part. Si divorce et si elle reprend une vie avec un ou plusieurs autres hommes (probable si elle est peu croyante), son âme est en péril vous êtes responsable notamment de son salut. L'erreur serait de croire que parce que sa décision vous seriez exempt de tout reproche.
b) amour
L'amour est encore plus fort qu'un commandement, ou il est le principal de la liste. Spécialement pour votre épouse! Il y a bien du y avoir de l'amour (autre que purement conjugal) au début, donc à vous d'essayer de comprendre les raisons d'une telle dérive, chez elle, chez vous, des événements particuliers?
c) psycho
Il existe deux manières de considérer les relations humaines : rapport de force (souvent vision mondaine), amour et dons mutuels (vision chrétienne). Si elle s'est installée dans un rapport de force comme vous le suggérez, vous n'avez d'autre choix et jusqu'au bout de résister et de lui dire objectivement et sans chercher querelle ses vérités. Si tu vois ton prochain pécher etc. Elle crie, soyez impassible et résistant. Mais faites lui "vider son sac". Vous parlez peu de communication, parfois une dispute ou des cris sont les seules possibles à un instant donné. Fuir est également un refus de communication bien que vous ne le faites pas pour cette raison je m'en doute. C'est désagréable? Oui. C'est fatiguant? Oui. Prenez des temps de pause, effectivement en vous éloignant un peu temporairement.
Face au stress, il y a (indépendamment du genre homme femme) trois réponses instinctives : l'agressivité, la fuite, la passivité (comme un cerf qui repère un intrus et se fige). Nous en avons chacun une et une seule selon notre nature, c'est en nous, mais le propre de l'homme est de savoir dépasser son instinct. Je crois avoir lu et constaté que les femmes en général ont peu d'estime pour les deux derniers comportements. Paradoxalement, lui résister de manière raisonnable et proportionnée serait le meilleur que vous puissiez faire, pour elle comme pour vous (sans entrer dans de la violence physique évidemment, donc attention tout de même car cela peut vite dégénérer, les femmes sont moins fortes mais tout aussi violentes). Une résistance la forcerait peut être à exprimer davantage son ressenti.
d) médical
Soit elle devient réellement mauvaise, soit elle pourrait avoir un trouble du comportement (ce que je suspecte un peu je dois dire). Là il faut savoir être humble et chercher une aide médicale. Les psychiatres (et non les psychologues), cela ne passera pas tout seul et prendra beaucoup de temps. Sans doute de la médication aussi pour une période indéterminée. Ne pas hésiter à en changer régulièrement, sauf si le courant passe vraiment bien avec un en particulier. Les traumatismes peuvent être multiples, et difficiles à dénouer. Elle a peut être fort besoin de ce type d'aide. C'est en tout case une option dont vous devez analyser la pertinence.
Paradoxalement encore, une période plus calme, plus heureuse comme un début de mariage peut permettre à d'anciens traumatismes de refaire surface, et vraiment d'exploser. Je parle d'expérience, malheureusement.
Si vraiment tout échoue, qu'elle y met une mauvaise volonté évidente, constante et répétée, que vous avez tout tenté, longuement, héroïquement, alors oui la séparation de corps peut devenir nécessaire. Mais c'est vraiment l'ultime recours, justifié par l'insupportable, le devenu trop lourd pour nos forces.
Dieu envoie souvent des épreuves, mais que l'on peut surmonter avec nos capacités. Je vous renvoie aux mystiques. Mais il n'est pas inutile de demander une aide "extraordinaire" pour les traverser. C'est même recommandé!
Vous pouvez me contacter en mp si vous jugez cela utile, je n'irai sinon pas plus loin sur un sujet si délicat et personnel.
La vie des saints peut vous éclairer. L'exemple de Sainte Rita est celui qui me vient immédiatement à l'esprit:
https://www.la-croix.com/Definitions/Le ... 1701078967