Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

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Le_repentant
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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Le_repentant » jeu. 07 mars 2024, 15:55

Bonjour Gaudens,
Gaudens a écrit :
mer. 06 mars 2024, 11:57
Bonjour Repentant,
Vos messages font directement écho aux préoccupations qui m’avaient conduit à proposer ce fil de discussion et un autre :la crainte de provoquer le désespoir -et la désespérance qui va avec – chez des lecteurs « novices » comme vous dites.
C'est en effet vous que j'aurais peut-être du remercier en premier. Merci d'avoir proposé ce fil de discussion et d'avoir attiré l'attention sur cet aspect du débat, qui a finalement réussi à m'éclairer !
Gaudens a écrit :
mer. 06 mars 2024, 11:57
Il est étrange, presque paradoxal et heureux- Dieu utilisant comme Il veut nos chemins humains – que le secours (la conviction de la victoire de la miséricorde par ’espérance ) vous soit venu de la lecture de celui qui aura le plus contribué à motiver mes craintes !
Oui, c'est paradoxal et heureux, comme vous dites. J'ai été moi-même surpris.
Gaudens a écrit :
mer. 06 mars 2024, 11:57
Cela dit, il nous faut continuer à veiller pour ne semer ni désespoir ni désespérance.
Bien d'accord avec vous, j'espère que ces échanges et notamment la contribution mentionnée par Perlum Pumpun seront lues le plus largement possibles.
Gaudens a écrit :
mer. 06 mars 2024, 11:57
si l’espérance est un impératif – que vous dites curieusement « non négociable » … non négociable avec qui ?
Oui pardon, l'ambiguïté de cette formulation est des plus malheureuses. Il s'agit bien sûr de "négocier" avec soi-même et de savoir ce que l'on peut "s'autoriser" comme formes prises par le regret et par la contrition. Comme je le disais, regretter douloureusement ses péchés est salutaire. Mais les réflexions développées plus haut sur l'espérance me semblent conclure qu'en matière de contrition, "tout est permis", si vous me permettez l'expression, sauf le désespoir - et c'est cela sur lequel on ne doit pas "transiger" avec soi-même.
Si c'est vers le désespoir que nous mène notre repentir, mieux vaut sans doute ne pas persévérer plus loin dans cette direction, et se donner les moyens de reprendre confiance dans la miséricorde de Dieu – quitte à renoncer franchement, pour un temps, à lire des débats qui peuvent trop fortement nous impressionner.
Gaudens a écrit :
mer. 06 mars 2024, 11:57
En espérant que la lecture de ce forum et vos propres participations continueront à vous nourrir
Très certainement !

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Le_repentant » jeu. 07 mars 2024, 16:52

ChristianK a écrit :
mar. 05 mars 2024, 17:20
@ Le _Repentant (réponse reformulée)
Tout le mal vient du biblisme homilétique , qui dérive naturellement vers la prédication a-dogmatique ou antidogmatique, donc l’hérésie cryptogamique, au moyen de la plus grande manipulabilité du biblisme.
La prédication néotrodentine antimoderniste est protégée de ca, avec d’autres défauts à mon avis moins graves. Le récent directoire de Rome sur l’homélie tente de réparer les pots cassés en reliant passages bibliques et nos du caté de 92.
Je reconnais que je n'ai pas (encore) d'avis sur ces questions ! Mais ce sont certainement des éléments à méditer.
ChristianK a écrit :
mar. 05 mars 2024, 17:20
Vatican II ne contient rien sur la communion debout.
Erreur de ma part alors. D'après les informations que j'ai pu trouver, cela viendrait d'une instruction de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin
(aujourd'hui Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements) de 1969. Il me semblait que ça venait de Vatican II, mais en fait j'ai du associer ça à ce Concile car ça peut faire partie des éléments de "modernisation" de l'Eglise qui prennent place dans les années 1960 et qui motivent certaines critiques des "traditionalistes".
ChristianK a écrit :
mar. 05 mars 2024, 17:20
Sur le fond : vous avez l’intuition que la présence réelle dans les espèces eucharistiques n’est pas la même chose que la présence divine dans ou au milieu de l’assemblée. Ce sont 2 présences très distinctes (sauf, si je ne m’abuse, dans le protestantisme…)

Merci pour cette précision.

Je me suis renseigné un peu plus sur la messe tridentine. Il y a apparemment une partie (Offertoire) où le prêtre, et l'assemblée aussi il me semble, prie pour que Dieu agréé que le prêtre soit rendu digne d'offrir le sacrifice. J'ai du mal à situer où est l'équivalent dans la "nouvelle messe" issue de Vatican 2, est-ce qu'il s'agit des "secrètes" dites par le prêtre ?

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Olivier JC » jeu. 07 mars 2024, 17:30

Le_repentant a écrit :
jeu. 07 mars 2024, 16:52
Erreur de ma part alors. D'après les informations que j'ai pu trouver, cela viendrait d'une instruction de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin
(aujourd'hui Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements) de 1969. Il me semblait que ça venait de Vatican II, mais en fait j'ai du associer ça à ce Concile car ça peut faire partie des éléments de "modernisation" de l'Eglise qui prennent place dans les années 1960 et qui motivent certaines critiques des "traditionalistes".
La réception de la S. Communion en restant debout est une pratique qui s'est développée de manière assez curieuse puisqu'elle n'est en réalité prévue nulle part. Il existe un texte concernant la réception de la S. Communion dans les mains, Memoriale Domini de 1969 que vous évoquez, dans laquelle Paul VI prend acte du refus massif des évêques (1 233 non placet vs 567 placet) d'autoriser cette pratique avant de décider qu'elle pourra être autorisée par la conférence épiscopale dans des conditions assez restrictives qui sont restées purement théorique. Il n'y est cependant nullement question de la position du corps.

Je pense cependant que les deux vont de pair, tant la logique consistant à recevoir la S. Communion dans la main s'oppose à l'agenouillement.
ChristianK a écrit :
mar. 05 mars 2024, 17:20
Je me suis renseigné un peu plus sur la messe tridentine. Il y a apparemment une partie (Offertoire) où le prêtre, et l'assemblée aussi il me semble, prie pour que Dieu agréé que le prêtre soit rendu digne d'offrir le sacrifice. J'ai du mal à situer où est l'équivalent dans la "nouvelle messe" issue de Vatican 2, est-ce qu'il s'agit des "secrètes" dites par le prêtre ?
Voilà une vaste question... Vous pourrez approfondir ce sujet avec deux articles de l'abbé Grégoire Cellier que l'on peut trouver ici et ici, qui explique bien la différence entre les deux rituels sur ce point (les liens pointent directement vers deux fichiers PDF).

+
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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Le_repentant » jeu. 07 mars 2024, 18:23

Merci OlivierJC !

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par ChristianK » jeu. 07 mars 2024, 18:41

Olivier JC a écrit :
jeu. 07 mars 2024, 17:30
Je me suis renseigné un peu plus sur la messe tridentine. Il y a apparemment une partie (Offertoire) où le prêtre, et l'assemblée aussi il me semble, prie pour que Dieu agréé que le prêtre soit rendu digne d'offrir le sacrifice. J'ai du mal à situer où est l'équivalent dans la "nouvelle messe" issue de Vatican 2, est-ce qu'il s'agit des "secrètes" dites par le prêtre ?
------------------------------

Voilà une vaste question... Vous pourrez approfondir ce sujet avec deux articles de l'abbé Grégoire Cellier que l'on peut trouver ici et ici, qui explique bien la différence entre les deux rituels sur ce point (les liens pointent directement vers deux fichiers PDF).

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Le catho néotridentin antimoderniste Celier n'est pas nécessaire. Tout le monde voyait que "prions ensemble au moment d'offrir le sacrifice de toute l'église" ne traduisait pas le texte latin du novus ordo, lequel était exactement traduit en anglais, allemand, espagnol, italien.... La traduction francaise correcte n'est apparue qu'en 2021, 50 ans plus tard, et seulement comme option à coté du "prions ensemble ...", reconnaissant du même coup l'anomalie".Donc une traduction authentique et de nouveau de retour.
Cependant, l'idée ne concerne pas la présence réelle mais plutôt la différence entre le sacrifice du prêtre et celui de l'assemblée, le second n'étant que participatif ou indirect. ("mon sacrifice, qui est aussi le vôtre")

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Olivier JC » jeu. 07 mars 2024, 23:43

ChristianK a écrit :
jeu. 07 mars 2024, 18:41
Le catho néotridentin antimoderniste Celier n'est pas nécessaire. Tout le monde voyait que "prions ensemble au moment d'offrir le sacrifice de toute l'église" ne traduisait pas le texte latin du novus ordo, lequel était exactement traduit en anglais, allemand, espagnol, italien.... La traduction francaise correcte n'est apparue qu'en 2021, 50 ans plus tard, et seulement comme option à coté du "prions ensemble ...", reconnaissant du même coup l'anomalie".Donc une traduction authentique et de nouveau de retour.
Cependant, l'idée ne concerne pas la présence réelle mais plutôt la différence entre le sacrifice du prêtre et celui de l'assemblée, le second n'étant que participatif ou indirect. ("mon sacrifice, qui est aussi le vôtre")
Il me semble que l'interrogation de Le_repentant allait un peu au-delà du seul dialogue de transition entre l'offertoire/préparation des dons et le canon/prière eucharistique...

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par Le_repentant » dim. 10 mars 2024, 14:23

Bonjour @ChristianK et @OlivierJC

En fait je m'intéresse à tout ce qui concerne le rituel de l'Eucharistie au sein de la messe catholique, qu'il s'agisse de la présence de Dieu dans le Saint-Sacrement, ou de la façon dont ce sacrifice est présenté et offert à Dieu par les ministres du culte et par l'assemblée.

J'ai lu une partie des textes de l'abbé Grégoire Celier, ça présente la messe et l'Eucharistie d'une façon que je n'avais jamais vu jusque-là et c'est très intéressant.

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par ChristianK » dim. 17 mars 2024, 23:00

Intéressant aucun doute, car dépaysant et permettant une expérience historique dans le passé. Une sorte de décollement de point de vue qui permet de regarder la messe novus ordo d'un point de vue plus éclairé car distancié.
Mais Celier est néotridentin antimoderniste de la FSSPX, sa position sera donc en priorité dogmatique doctrinale et il verra souvent du modernisme à Rome, d'ou intransigeance car son point de vue n'est pas d'abord pastoral.
Par exemple, supposons, une messe en grégorien-latin comme l'exige le concile, impecccable, ad orientem, avec rubriques observées et biblisme homilétique éliminé au profit de la prédication du caté au complet. Eh Bien Celier dira que cette messe favorise encore l'hérésie à cause du texte, il dira que des protestants ont participé à la rédaction etc.
Et là il y a zone grise très subtile ou il est difficile de voir clair. Qui peut vraiment trancher? J’imagine le magistère.
Cependant il y a des incices. Un des bons spécialistes du novus ordo A. Cekada (emporté par son élan car il dit le novus ordo invalide…), après bien d’autres, fait remarquer que la composition de l’ordo par l’équipe de Bugnini mettait en évidence, dans l’intro (IGMR), que la messe était un repas, le sacrifice étant absent. Puis scandale par la publication très critique des card. Ottaviani et Bacci d’un texte probablement rédigé par Guérard des Lauriers, OP, qui devait devenir sédébvacantiste; Paul VI rétropédale et réajoute le saint sacrifice expiatoire dans l’intro (ca rappelle la nota explicativa praevia de Lumen Gentium pour pas que la collégialité dérape, ajoutée d’autorité par Paul VI), pour rééquilibrer les choses , mais SANS que l’ordo soit changé. L’ordo a donc été composé dans un esprit conforme à la 1ere intro ou le st sacrifice expiatoire n’est pas là. Ce fait énorme semble indiscutable.
Donc ON peut penser que Celier tout à la fois ne se trompe pas entièrement, mais en même temps il ne s’agit que d’un indice.
Mais ce genre de choses, comme vous dites, ne laisse pas d’être extrêmement intéressant.
D’autant plus que le st Sacrifice expiatoire est couramment et censuré et entouré de mises en garde qui tendent à le discréditer. Tout ca stimule la réflexion.

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par cmoi » lun. 18 mars 2024, 4:33

ChristianK a écrit :
dim. 17 mars 2024, 23:00
L’ordo a donc été composé dans un esprit conforme à la 1ere intro ou le st sacrifice expiatoire n’est pas là. Ce fait énorme semble indiscutable.
Mais il est tout simplement tout aussi indiscutable qu’il est difficile de concilier tout ce qu’est une messe ensemble ! Par conséquent, quand on retient un de ses aspects pour en parler, et peu importe lequel, on « oublie » nécessairement les autres. Cela ne les invalide pas pour autant.
Je remarque d’ailleurs que vous ne parlez pas à ce propos d’hérésie cryptogamique !
Du coup, quand un seul aspect a trop longtemps été mis en valeur, il est normal que le désir d’équilibre semble l’occulter aux yeux de ceux qui veulent le défendre. La rectification de Paul VI n’est pas un rétropédalage, elle redonne un éclairage qui n’a jamais été absent de son esprit à lui.
ChristianK a écrit :
dim. 17 mars 2024, 23:00
Donc ON peut penser que Celier tout à la fois ne se trompe pas entièrement, mais en même temps il ne s’agit que d’un indice.
Mais ce genre de choses, comme vous dites, ne laisse pas d’être extrêmement intéressant.
Il faut dépasser le stade où c’est seulement intéressant et ne pas oublier l’obéissance et la confiance, la solidarité du peuple de Dieu. Les aspects de la messe qui ont été mis en valeur depuis le dernier concile (repas, faire mémoire, assemblée, etc.) existent bien et n’ont rien d’hérétiques. Sans quoi, une messe qui insistait trop exclusivement sur le Saint Sacrifice l’était autant mais autrement. La distorsion comme vous le dites ailleurs existait aussi dans l’autre sens. Et il ne s’agit pas que d’un aspect pastoral, mais bien doctrinal. La notion de saint sacrifice n’a nullement été éliminée. Il suffit de savoir lire ou entendre. C’est comme pour le nombre de signes de croix opérés par le prêtre : la sobriété et la simplicité du nouvel ordo oblige à considérer les choses autrement que par un comptage. Et si, comme le disait Mallarmé sur un autre sujet, il s’agissait simplement « de redonner un sens plus pur aux mots de la tribu » ?

Quant aux intentions de Bugnini and co., arrêtons la thèse du complot, même s'il y en eut un : le Saint Esprit ne sait-il pas retirer du bien d'un mal ? De même que Satan hélas sait développer le mal à partir d'un bien. Ce "radotage" n'a donc rien d'objectif, l'histoire mérite le droit à l'oubli et à force de s'accrocher à certaines vérités "d'origine" on perd la vérité tout court qui ne peut être que celle du présent .
ChristianK a écrit :
dim. 17 mars 2024, 23:00
D’autant plus que le st Sacrifice expiatoire est couramment et censuré et entouré de mises en garde qui tendent à le discréditer. Tout ca stimule la réflexion.
Non, pas par le magistère, mais par ceux qui se sont réjouis pour des raisons très personnelles du changement et qui « abhorrent » l’idée de sacrifice parce qu’ils y associent le dolorisme etc. Bref, des choses néfastes qu’ils ont connu par le passé dans le grand bain de la vie de l’Eglise et qui se justifiaient d’une certaine compréhension doctrinale où ce sacrifice (par une notion déformée) tenait sa part de responsabilité. Ainsi l’omerta sur les sévices sexuels découlait de cet « esprit de sacrifice »…
Il y a la théorie et la pratique, or la pratique éclaire aussi le sens réel à donner à la théorie…
Mais relisez ici par exemple le propos de Prodigal sous le fil « Jésus s’est sacrifié à qui exactement » et en effet, théologiquement, il n’y avait pas « nécessité » et par conséquent on peut se demander si ce n’est pas cela que refuse le courant tradi, ce qui serait de l’ordre de l’hérésie de leur part car ils magnifient de trop un certain sens que prend à leurs yeux ce sacrifice au détriment de la vérité et amputent ainsi la vie chrétienne de plusieurs dimensions indispensables à son équilibre et même à son élévation spirituelle. Ils restreignent le champ divin du possible et ce n’est pas sans conséquences…
Or si cela ne s’accompagnait pas nécessairement d’une atrophie des autres aspects de la messe, cette atrophie existait et en y remédiant, ce n’était qu’un préliminaire pour redresser ensuite le sens de ce sacrifice : il est très éloquent que les tradis ne cherchent à défendre que trop le sacrifice et non vraiment son sens (sauf quand il y sont acculés et sans avoir à faire preuve ni se donner beaucoup d’éloquence), tandis que ceux qui « s’attaquent « à ce sacrifice s’en prennent avant tout et avec grande loquacité à son sens mais admettent une part de sacrifice, la requalifieraient-ils par d’autres mots pour eux moins connotés négativement.
Bref, une « réunion » est encore possible à condition de se débarrasser des extrêmes car derrière la défense du « sacrifice », n’y en a-t-il pas encore de masqués qui (ne serait-ce que par refus de perdre une habitude ou de rejeter une éducation à laquelle s’associent d’autres choses qui peuvent être bonnes) en défendent sans parfois s’en rendre compte un sens pervers (en pour ou contre d'ailleurs) ?
Ce qui les en préserve et disculpe, ou non, c'est que beaucoup de leurs discours sont en fait du "par coeur ", même si ce n'est plus reconnaissable par ceux devenus l'immense majorité qui n'ont pas reçu la même éducation et qui peuvent du coup parfois s'en retrouver séduits parce qu'ils n'ont pas "reçu" non plus les connotations que leurs ancêtres y ont dû associer.

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par ChristianK » jeu. 21 mars 2024, 1:20

Cmoi a écrit :L’ordo a donc été composé dans un esprit conforme à la 1ere intro ou le st sacrifice expiatoire n’est pas là. Ce fait énorme semble indiscutable.
------------------------------
Mais il est tout simplement tout aussi indiscutable qu’il est difficile de concilier tout ce qu’est une messe ensemble ! Par conséquent, quand on retient un de ses aspects pour en parler, et peu importe lequel, on « oublie » nécessairement les autres. Cela ne les invalide pas pour autant.
Exact, mais comme disait Talleyrand au Congrès de Vienne, « si ca va sans dire, cela ira mieux en le disant ». Un point d’ailleurs qui irait dans votre sens : « sacrifice expiatoire » (avec l’adjectif) est non seulement absent de l’Ordinaire du novus ordo, mais aussi de celui du vetus ordo). Il est cependant présent indirectement dans des prières propres de cetains jours :
Vetus ordo (en latin en ligne), une 12aine d’occurrences :
respice, quaesumus, Domine, ad
ineffabilem Cordis dilecti Filii tui
caritatem: ut quod offerimus sit tibi
munus acceptum et nostrorum expia-
tio delictorum. (que ce que nous offrons te soit acceptable et aussi une expiation pour nos péchés.)

Sacris mysteriis expiati (souvent en post communion)

Hostia quam offerimus nostrorum sit expiatio delictorum (hostie en expiation de nos péchés)

Perversitatibus expiatos

A peccatis omnibus expiatae
Novus ordo : 6 répétitions toutes en post communion :
a vitiis expiatos
Que ces secours divins nous préparent, nos vices expiés, aux fêtes à venir
Je remarque d’ailleurs que vous ne parlez pas à ce propos d’hérésie cryptogamique !
Exact pcq c’est subtil et que le sacrifice est présent dans le novus ordo. Je parle d’hérésie cryptogamique quand la censure est à 0% et clairement observable pour éviter les zones grises.
Mais un cas évident et restreint est la traduction francaise (1969-2021) du novus ordo au canon romain (prière euch. 1), de aeterna damnatione, traduit par damnation tout court! Il y a hérésie cryptogamique dans ce texte des plus sacrés à propos de l’éternité de L’enfer, et ca pointe évidemment vers la bisounourisation.
Du coup, quand un seul aspect a trop longtemps été mis en valeur, il est normal que le désir d’équilibre semble l’occulter aux yeux de ceux qui veulent le défendre.
Distorsion perceptive il semble. Un seul aspect n’était pas mis en valeur, pas plus que le ciel n’était censuré. Le repas de communion était bel et bien présent, important et prêché, à côté du st sacrifice.

Textes pour réfléchir :

Vatican II : le sacrifice est nommé en premier, le mémorial en second, avec un ainsi qui semble une conséquence :
Le mystère de l'Eucharistie
47. La messe et le mystère pascal
Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où il était livré, institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang pour perpétuer le sacrifice de la croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’il vienne, et pour confier ainsi à l’Église, son Épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection : sacrement de l’amour, signe de l’unité, lien de la charité [36], banquet pascal dans lequel le Christ est mangé, l’âme est comblée de grâce, et le gage de la gloire future nous est donné [37].
Mais le caté de Trente nomme le repas en premier, en ce qui concerne la raison du sacrement (peut être pas la nature, faut vérifier), le sacrifice en second (malgré un décret complet du concile sur le sacrifice). Cela semble refléter la 12e session du concile, alors que le sacrifice est traité à la 22e.
VII. — DE L’EUCHARISTIE CONSIDÉRÉE COMME SACRIFICE[modifier]
L’Eucharistie n’est pas seulement le trésor des richesses spirituelles dont le bon usage nous assure la grâce et l’amitié de Dieu. Elle possède en outre une vertu particulière qui nous donne le moyen de témoigner à Dieu notre reconnaissance pour les immenses bienfaits que nous avons reçus de Lui. Or, pour comprendre combien ce Sacrifice Lui est agréable et cher, lorsqu’on le Lui offre comme il convient, il suffit de se rappeler les sacrifices de l’ancienne Loi

Les Pasteurs devront donc expliquer soigneusement ce Mystère aux Fidèles, afin que, lorsqu’ils assisteront à la Messe, ils soient capables de méditer avec attention et avec piété sur ce très saint Sacrifice.
Ils enseigneront avant tout que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué l’Eucharistie pour deux raisons: la première, afin qu’elle servit à notre âme de nourriture spirituelle pour soutenir et conserver en elle la vie de la grâce ; la seconde, afin que l’Eglise possédât un Sacrifice perpétuel, capable d’expier nos péchés, et au moyen duquel notre Père céleste, trop souvent offensé d’une manière grave pour nos iniquités, pût être ramené de la colère à la miséricorde et des justes rigueurs du châtiment à la clémence. Double effet dont nous avons une figure et une image dans l’Agneau pascal que les enfants d’Israël avaient coutume d’offrir comme sacrifice, et de manger comme sacrement. Et à coup sûr, au moment de s’offrir Lui-même à son Père sur l’Autel de la Croix, notre divin Sauveur ne pouvait nous donner une marque plus éclatante de son immense Charité que de nous laisser ce Sacrifice visible, afin de renouveler sans cesse cette immolation sanglante qu’Il allait offrir une fois le lendemain sur la Croix, afin aussi d’en conserver la mémoire jusqu’à la fin des siècles et d’en répandre chaque jour les fruits infinis dans tout l’univers, par le moyen de son Eglise.
Mais il y a une grande différence entre le Sacrement et le Sacrifice. Le Sacrement a lieu par la Consécration, et le Sacrifice consiste surtout dans l’Offrande. Ainsi, pendant qu’elle est conservée dans le ciboire, ou bien quand on la porte aux malades, l’Eucharistie n’a que le caractère de Sacrement, et non celui de Sacrifice. De plus, en tant que Sacrement, elle est une cause de mérite pour ceux qui la reçoivent, et leur procure tous les avantages dont nous avons parlé plus haut. Mais, en tant que Sacrifice, elle possède outre la vertu de nous faire mériter, celle de satisfaire. De même en effet que Notre-Seigneur Jésus-Christ a mérité et satisfait pour nous dans sa Passion, ainsi ceux qui offrent ce Sacrifice, par lequel ils communiquent avec nous, méritent de participer aux fruits de la Passion de Notre-Seigneur, et ils satisfont pour leurs péchés.
La rectification de Paul VI n’est pas un rétropédalage, elle redonne un éclairage qui n’a jamais été absent de son esprit à lui.
C’est l’interprétation charitable, l’autre est que Paul VI était un homme influencable… On saura jamais. Il reste que la 2e version rétropédale dans le sens de l’intervention Ottaviani survenue entretemps. Voici les textes de définition de la messe :
Définition à partir de laquelle le novus ordo a été concu :
au n° 7 : « La Cène du Seigneur, autrement dit la messe, est une synaxe sacrée, c’est-à-dire le rassemblement du peuple de Dieu, sous la présidence du prêtre, pour célébrer le mémorial du Seigneur. C’est pourquoi le rassemblement local de la sainte Église réalise de façon éminente la promesse du Christ : « Lorsque deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt, XVIII
Définition corrigée (mais sans influence sur la composition déjà faite) :
«A la messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convoqué et rassemblé, sous la présidence du prêtre, qui représente la personne du Christ, pour célébrer le mémorial du Seigneur, ou sacrifice eucharistique. C´est pourquoi ce rassemblement local de la sainte Église réalise de façon éminente la promesse du Christ: «Lorsque deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d´eux» (Mt 18,20) . En effet, dans la célébration de la messe où est perpétué le sacrifice de la croix, le Christ est réellement présent dans l´assemblée elle-même réunie en son nom, dans la personne du ministre, dans sa parole et aussi, mais de façon substantielle et continuelle, sous les espèces eucharistiques. » (Chapitre II, 7) [2]
Les énormes différences sont évidentes…

D’ailleurs, voici les expressions de Vatican II :
https://articles.fandom.com/wiki/La_mes ... Vatican_II
https://articles.fandom.com/wiki/La_mes ... Vatican_II
Donc ON peut penser que Celier tout à la fois ne se trompe pas entièrement, mais en même temps il ne s’agit que d’un indice.
Mais ce genre de choses, comme vous dites, ne laisse pas d’être extrêmement intéressant.
-----------------------
Il faut dépasser le stade où c’est seulement intéressant et ne pas oublier l’obéissance et la confiance, la solidarité du peuple de Dieu. Les aspects de la messe qui ont été mis en valeur depuis le dernier concile (repas, faire mémoire, assemblée, etc.) existent bien et n’ont rien d’hérétiques. Sans quoi, une messe qui insistait trop exclusivement sur le Saint Sacrifice l’était autant mais autrement. La distorsion comme vous le dites ailleurs existait aussi dans l’autre sens.
Non, pas autant. Mutatis mutandis, on ne censurait jamais autant le ciel que l’enfer n’est censuré aujourd’hui
Et il ne s’agit pas que d’un aspect pastoral, mais bien doctrinal. La notion de saint sacrifice n’a nullement été éliminée
Ni L’enfer. Mais ou est le st sacrifice expiatoire en prédication et caté??? Ou est le st sacrifice de la messe dans les bulletins paroissiaux?
Quant aux intentions de Bugnini and co., arrêtons la thèse du complot, même s'il y en eut un : le Saint Esprit ne sait-il pas retirer du bien d'un mal ? De même que Satan hélas sait développer le mal à partir d'un bien.
Exactement! Mais ce bien ca pourrait être aussi la purification causée par les séminaires morts et le remplissement de ceux des néotridentins ou des communautés nouvelles! L’élimination de l’héritage pasto bugninesque…
Je ne crois pas au complot, mais seulement à des tiraillements d’écoles théologiques accompagnées de pressions mondaines.
D’autant plus que le st Sacrifice expiatoire est couramment et censuré et entouré de mises en garde qui tendent à le discréditer. Tout ca stimule la réflexion.
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Non, pas par le magistère, mais par ceux qui se sont réjouis pour des raisons très personnelles du changement et qui « abhorrent » l’idée de sacrifice parce qu’ils y associent le dolorisme etc.
Oui, et on pourrait dire que le magistère suprême de 78 à 2013 a travaillé à ce que vous dites, à faire contrepoids . C’est pourquoi l’hérésie cryptogamique est de très loin le travail des locaux, qui sont plus proches des mondains et plus influencés par eux.
Cependant ca N’exclut pas des attitudes pernissives chez les centraux, qui sans causer les défauts, les permettent eg. Le directoire de caté, sur l’inculturation entre autres :
https://sociocatho.forumactif.com/t43-a ... chese-1997
Ainsi l’omerta sur les sévices sexuels découlait de cet « esprit de sacrifice »…
Mais ca reste encore vrai : même sans omerta, on peut offrir une injustice subie comme un sacrifice, une renonciation à soi et à ses intérêt pour Dieu et pour ses propres péchés. On disait souvent dans les communautés que certains membres favorisaient grandement l’humilité des autres!
Cela dit, des faiblesses du droit canon eurent lieu en ce domaine. Mais la négligence de la justice n’était pas seulement un affaire de sacrifice.
ils magnifient de trop un certain sens que prend à leurs yeux ce sacrifice au détriment de la vérité et amputent ainsi la vie chrétienne de plusieurs dimensions indispensables à son équilibre et même à son élévation spirituelle. Ils restreignent le champ divin du possible et ce n’est pas sans conséquences…
Impossible dans la mesure ou ils suivent Pie XII ou le simple concile de Trente. Les amputations sont infiniment plus nombreuses de l’autre bord, mëme si elles existent des 2 côtés.
Or si cela ne s’accompagnait pas nécessairement d’une atrophie des autres aspects de la messe, cette atrophie existait et en y remédiant, ce n’était qu’un préliminaire pour redresser ensuite le sens de ce sacrifice : il est très éloquent que les tradis ne cherchent à défendre que trop le sacrifice et non vraiment son sens (sauf quand il y sont acculés et sans avoir à faire preuve ni se donner beaucoup d’éloquence), tandis que ceux qui « s’attaquent « à ce sacrifice s’en prennent avant tout et avec grande loquacité à son sens mais admettent une part de sacrifice, la requalifieraient-ils par d’autres mots pour eux moins connotés négativement.
Peu vraisemblable quand on voit de quel bord sont les hérésies cryptogamiques (qui débordent la messe de partout). Je ne vois pas en quoi suivre le concile de Trente déforme… Peut-etre suivre Delumeau déforma davantage. De toute facon le point de vue de Celier sur la messe est stimulant même en admettant des défauts. Celui de Sesboué parait bien plus conformiste.

cmoi
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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par cmoi » jeu. 21 mars 2024, 7:02

ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Ils enseigneront avant tout que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué l’Eucharistie pour deux raisons: la première, afin qu’elle servit à notre âme de nourriture spirituelle pour soutenir et conserver en elle la vie de la grâce ; la seconde, afin que l’Eglise possédât un Sacrifice perpétuel, capable d’expier nos péchés, et au moyen duquel notre Père céleste, trop souvent offensé d’une manière grave pour nos iniquités, pût être ramené de la colère à la miséricorde et des justes rigueurs du châtiment à la clémence.
Vous citez un texte qui me permettra d’exprimer là où cela me semble trop occulté par la tendance tradi.
En l’occurrence et pour moi, le cheminement de l’Eglise globalement va vers un mieux et s’accorde avec la volonté divine (c’est un acte de foi). Mais la « remise en question » a lieudans ce qui n'est pas encore visible (cela suppose de cultiver la modestie !) , et c’est cela qui « les » dérange et par rapport à l’aspect « sacrifice expiatoire ».
Or ici, ce texte affirme quelque chose qui entre subtilement en contradiction avec une autre affirmation reconnue pour véritable : celle qu’il n’y a eu qu’un seul sacrifice, et qu’aucune messe n’en active un autre. Par conséquent et au pire, s’il n’y avait plus de messes par suite d’une persécution, il y aurait toujours la possibilité de la prière et les chrétiens ne seraient pas privés de « la possession d’un sacrifice perpétuel capable etc. »

Bref, la doctrine selon laquelle la messe est efficace a pris un caractère absolu qui est exagéré par les tradis et qui explique qu’il y ait eu un redressement.

A propos du sacrifice du Christ, les tradis sont peu loquaces sur son sens (et de fort mauvais apologistes : Ils ne sont convaincants qu’avec des déjà convaincus) mais experts quant à en rappeler les effets, ce qui les oblige et confronte à la difficulté de la preuve et les fait souvent se réfugier dans l’abstraction ou l’accusation.
(Ce sont d’excellents perroquets et ils excellent pour rappeler les bases. Mais cela ne satisfait pas l’Esprit Saint, car en plus non, toutes n’ont pas été encore autant (et à part égales) explorées que nécessaire.
D’où leur carence en pastorale (même si par ailleurs, etc., mais vous-même l'avez reconnu...!) et un de ces jours on en verra reprocher à saint JP2 la chute du mur de Berlin (ce dont ils auraient été incapables), car sans quoi il n’y aurait pas eu de guerre en Ukraine et en attendant la suite !
Pour le docteur commun, ils n’en ont pas l’exclusive et le problème, c’est que cette revendication ne justifie en rien leur propre pensée et que celle de ce docteur, vu son époque et son projet, se prête fort bien à beaucoup de récupérations.)

Bref, au lieu de voir les choses en noir, ils auraient mieux fait de reconnaître la légitimité de ce redressement.
Je me souviens d’avoir assisté cela fait un bail à une discussion sur un autre forum (pour simplifier de tendance tradi) où après avoir dressé un tableau noir des perversions du monde qui va à sa perte, un contributeur disait qu’il fallait donc faire beaucoup de sacrifices – seul remède. Ce qui entraîna la rébellion d’un autre qui en avait marre de ce culte du sacrifice, et qui eut pour réponse « je parlais du saint sacrifice de la messe » et l’autre dans ce cas-là d’être d’accord. C’est bien ce qui peut leur être reproché comme conséquence de ce non-redressement : de faire de la messe une panacée qui ne remet pas en question leur façon de vivre ni ne les oblige à mieux.
Car on peut être tradi et avoir été victime du dolorisme et en avoir marre…

Non, ce n’est pas pour « réactiver » le saint sacrifice de la messe que Jésus a institué ce mémorial, cela s’est une vision théologique posthume et humaine qui a des lacunes et qui prétend expliquer ainsi la Présence Réelle.
Certains arguments sont dangereux qui partent d’une bonne intention !
S’ils ne sont pas dépourvus d’intérêt dans certains cas, ils peuvent entraîner des déviations. Le « culte » voué par les tradis au sacrifice expiatoire et pour s’opposer à quoi, a été obligé de s’accrocher à par prétérition de mauvaises définitions de ce qu’est la Messe en tant que sacrifice.
C’est pourquoi ils ne sont pas « entendus » par le magistère : parce qu’ils ne l’écoutent pas et le commentent mal et en mal ! Au lieu de l'enrichir de leurs commentaires et de lui nettoyer ou élargir son aura, ils la salissent...

Relier l'efficacité du saint sacrifice de la messe au nombre de messes dites, à leur perfection liturgique, ou à l'intention et la sainteté du prêtre, voire de l'assemblée, ce n'est rien d'autre que nous inviter tous à faire au mieux mais cela ne donne en rien de la valeur à cette messe qui la retire toute de Jésus et qui en plus aurait pu "utiliser" un autre moyen de salut. Certes, celui-là est acté historiquement, mais la valeur de notre "participation" ne doit pas être vue avec cette étroite lorgnette qui en plus est utilisée à l'envers.
Et le pire, c'est qu'ils le savent très bien mais par un vain désespoir ils n'en savent pas tirer les conséquences !
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Non, pas autant. Mutatis mutandis, on ne censurait jamais autant le ciel que l’enfer n’est censuré aujourd’hui
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Ni L’enfer. Mais ou est le st sacrifice expiatoire en prédication et caté??? Ou est le st sacrifice de la messe dans les bulletins paroissiaux?
Cela ne m’étonne pas que vous mélangiez les 2 et je le comprends. Or là encore ma réponse sera la même : vous ne prenez pas en compte que nous sommes « sous terre », en période de réorganisation de choses fondamentales, et qu’il est normal et qu’il vaut mieux que cela reste « caché » tant qu’une nouvelle théologie plus saine sainte et exacte ne fera pas consensus. D’où mes remarques qui réhabilitent les recherches faites sur l’enfer – même si parfois elles partent dans toutes les directions et s’égarent. C'est normal de tâtonner.
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Oui, et on pourrait dire que le magistère suprême de 78 à 2013 a travaillé à ce que vous dites, à faire contrepoids . C’est pourquoi l’hérésie cryptogamique est de très loin le travail des locaux, qui sont plus proches des mondains et plus influencés par eux.
Oui, et c’est pourquoi une solution est encore possible et plus proche qu’on ne le croit, pourvu que le magistère trouve et défende cette nouvelle théologie – qui sera dans le prolongement de la tradition véritable et s’imposera à toutes les tendances également erronées.
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Mais ca reste encore vrai : même sans omerta, on peut offrir une injustice subie comme un sacrifice, une renonciation à soi et à ses intérêt pour Dieu et pour ses propres péchés. On disait souvent dans les communautés que certains membres favorisaient grandement l’humilité des autres!
Cela dit, des faiblesses du droit canon eurent lieu en ce domaine. Mais la négligence de la justice n’était pas seulement un affaire de sacrifice. .
Il faut distinguer entre le faible qui ne peut que subir car sa révolte ne servirait à rien (et jusqu’où cela peut le conduire s’il n’est pas assez saint), et l’autorité du magistère qui n’a pas le droit de laisser faire même si cela sanctifie des brebis. La sanctification par la tentation et l’adversité, l’épreuve, ne doit pas provenir de l’intérieur de l’Eglise, ce serait pervers !
Il y a le devoir de correction fraternelle qui parfois peut être « dépassé », ainsi Jésus s’est tu (sauf au garde qui l’a mal contradictoirement souffleté) pendant sa passion, mais cela n’est jamais valable pour l’autorité qui doit dénoncer le mal et le redresser « à ses risques et périls » mais avec l’assistance du Saint-Esprit là où la foi peut transporter les montagnes !
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Impossible dans la mesure ou ils suivent Pie XII ou le simple concile de Trente. Les amputations sont infiniment plus nombreuses de l’autre bord, mëme si elles existent des 2 côtés.
C’est bien là l’erreur la plus pernicieuse qui soit et qui est la leur, que de croire que parce qu’ils suivent une tradition ancienne ils ont raison sur celle en voie de construction et qui l’améliore. Il n’y a pas « d’autre bord » quand il est question du magistère. J’ai répondu plus haut à ce qui fait que ce sont des aveugles qui ont réagi par peur et qui restent depuis coincés dans leur retranchement.
ChristianK a écrit :
jeu. 21 mars 2024, 1:20
Peu vraisemblable quand on voit de quel bord sont les hérésies cryptogamiques (qui débordent la messe de partout). Je ne vois pas en quoi suivre le concile de Trente déforme… Peut-etre suivre Delumeau déforma davantage. De toute facon le point de vue de Celier sur la messe est stimulant même en admettant des défauts. Celui de Sesboué parait bien plus conformiste.
Si, c’est très vraisemblable pour qui vole plus haut. Ceci dit, je ne connais pas le point de vue de l’abbé Celier ni des autres, mais je sais qu’ils oublient tous ce qui se révélera être la vraie doctrine et quand elle aura corrigé toutes les erreurs actuelles, autant dues à des errements manifestes qu’à de justes intuitions que les tradi rejettent.
C'est comme pour l'enfer : il n'est pas possible de simplement revenir en arrière, il faut avancer et faire mieux qu'avant...

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Re: Quelle apologétique en ce début du XXIe siècle ?

Message non lu par ChristianK » mer. 27 mars 2024, 21:36

cmoi a écrit :Ils enseigneront avant tout que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué l’Eucharistie pour deux raisons: la première, afin qu’elle servit à notre âme de nourriture spirituelle pour soutenir et conserver en elle la vie de la grâce ; la seconde, afin que l’Eglise possédât un Sacrifice perpétuel, capable d’expier nos péchés, et au moyen duquel notre Père céleste, trop souvent offensé d’une manière grave pour nos iniquités, pût être ramené de la colère à la miséricorde et des justes rigueurs du châtiment à la clémence.
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Vous citez un texte qui me permettra d’exprimer là où cela me semble trop occulté par la tendance tradi.
Non, le repas de communion n’est aucunement occulté; c’est de l’autre bord , localement, que la censure du st sacrifice expiatoire est présente
Bref, la doctrine selon laquelle la messe est efficace a pris un caractère absolu qui est exagéré par les tradis et qui explique qu’il y ait eu un redressement.
Rien à voir avec la censure du st sacrifice expiatoire, si évidente d’homélie en homélie
A propos du sacrifice du Christ, les tradis sont peu loquaces sur son sens (et de fort mauvais apologistes : Ils ne sont convaincants qu’avec des déjà convaincus) mais experts quant à en rappeler les effets, ce qui les oblige et confronte à la difficulté de la preuve et les fait souvent se réfugier dans l’abstraction ou l’accusation.
Ceci n’est pas vraiment observé, ou infiniment moins que l’autre censure
Pour le docteur commun, ils n’en ont pas l’exclusive et le problème, c’est que cette revendication ne justifie en rien leur propre pensée et que celle de ce docteur, vu son époque et son projet, se prête fort bien à beaucoup de récupérations.)
Le concile exige de faire les études dogmatiques à l’école de St Thomas pour les séminaristes… Observons où est la censure et l’ignorance du docteur commun chez les étudiants de théo…
Vatican II, Formation des prêtres :
Puis pour mettre en lumière, autant qu’il est possible, les mystères du salut, ils apprendront à les pénétrer plus à fond, et à en percevoir la cohérence, par un travail spéculatif, avec saint Thomas pour maître [36]
(note 36)
« (Les professeurs)... porteront une attention respectueuse à l’enseignement des docteurs de l’Église, parmi lesquels saint Thomas d’Aquin tient la première place. Il y a en effet chez le Docteur angélique tant de puissante intelligence, tant de sincère amour de la vérité, tant de sagesse dans l’approfondissement, la présentation et la synthèse des plus hautes vérités, que sa doctrine est l’instrument le plus efficace non seulement pour asseoir la foi sur des bases sûres, mais aussi pour percevoir d’une façon efficace et assurée les fruits d’un sain progrès. »
Bref, au lieu de voir les choses en noir, ils auraient mieux fait de reconnaître la légitimité de ce redressement.
Lequel? Pas clair. Le caté dit clairement que la messe est un saint sacrifice expiatoire
viewtopic.php?f=149&t=48495
viewtopic.php?f=149&t=48519
Car on peut être tradi et avoir été victime du dolorisme et en avoir marre…
Quand? La bisounourisation est infiniment plus évidente, et depuis au moins ½ siècle!
En ciblant le dolorisme, par delumisme interposé, on accentue le problème et la censure. C’est pas le dolorisme le problème présent et urgent, c’est le polnareffisne.
Non, ce n’est pas pour « réactiver » le saint sacrifice de la messe que Jésus a institué ce mémorial, cela s’est une vision théologique posthume et humaine qui a des lacunes et qui prétend expliquer ainsi la Présence Réelle.
Peu importe. La censure du st sacrifice expiatoire est évidente. La censure du caté d’aujourd’hui lui-même…!
S’ils ne sont pas dépourvus d’intérêt dans certains cas, ils peuvent entraîner des déviations. Le « culte » voué par les tradis au sacrifice expiatoire et pour s’opposer à quoi, a été obligé de s’accrocher à par prétérition de mauvaises définitions de ce qu’est la Messe en tant que sacrifice.
Ceci n’est pas prouvé et ne règle aucunement le problème de la censure systématique (ni de la messe à gogo ou western). Les néotridentins n’ont aucune culte du st sacrifice, ils se bornent à ne pas le censurer.
C’est pourquoi ils ne sont pas « entendus » par le magistère : parce qu’ils ne l’écoutent pas et le commentent mal et en mal !
Ceci est un problème différent du st sacrifice, celui plus large du modernisme, là ou ils manquent de subtilité
Relier l'efficacité du saint sacrifice de la messe au nombre de messes dites, à leur perfection liturgique
Rien à voir avec la censure
Non, pas autant. Mutatis mutandis, on ne censurait jamais autant le ciel que l’enfer n’est censuré aujourd’hui…
Ni L’enfer. Mais ou est le st sacrifice expiatoire en prédication et caté??? Ou est le st sacrifice de la messe dans les bulletins paroissiaux?
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Cela ne m’étonne pas que vous mélangiez les 2 et je le comprends. Or là encore ma réponse sera la même : vous ne prenez pas en compte que nous sommes « sous terre », en période de réorganisation de choses fondamentales, et qu’il est normal et qu’il vaut mieux que cela reste « caché » tant qu’une nouvelle théologie plus saine sainte et exacte ne fera pas consensus.
D’où mes remarques qui réhabilitent les recherches faites sur l’enfer – même si parfois elles partent dans toutes les directions et s’égarent. C'est normal de tâtonner.
C’est l’hypothèse optimiste et elle peut être fausse, en impliquant des gaffes pastos mortelles. D’où les tests néotridentins nécessaires, surtout en liturgie. Dans cette période, il n’est justement pas exclu que ce soit eux qui soient les plus utiles à une reconstruction, ne serait ce que par sélection naturelle et élimination des autres qui vont vers le possible néant. Aucune infaillibilité pasto n’est garantie à personne, ca n’existe pas.
Mon plus fort argument contre votre hypothèse : on répète la même chose depuis 40 ans et l’enfoncement continue. Le printemps va venir etc. et ça ne vient jamais. Très mauvais signe, immensément suspect, anormal. Voire rigolo pour les observateurs externes.
Oui, et on pourrait dire que le magistère suprême de 78 à 2013 a travaillé à ce que vous dites, à faire contrepoids . C’est pourquoi l’hérésie cryptogamique est de très loin le travail des locaux, qui sont plus proches des mondains et plus influencés par eux.
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Oui, et c’est pourquoi une solution est encore possible et plus proche qu’on ne le croit, pourvu que le magistère trouve et défende cette nouvelle théologie – qui sera dans le prolongement de la tradition véritable et s’imposera à toutes les tendances également erronées.
Encore possible est trop risqué. Surtout depuis Francois… Plus de prudence s’impose, il faut le test des communautés nouvelles, l’élimination des pastos et des cohortes de 1970-1980, le test néotridentin avec ses défauts et ses immenses qualités etc. On verra à l’observation.
Impossible dans la mesure ou ils suivent Pie XII ou le simple concile de Trente. Les amputations sont infiniment plus nombreuses de l’autre bord, même si elles existent des 2 côtés.
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C’est bien là l’erreur la plus pernicieuse qui soit et qui est la leur, que de croire que parce qu’ils suivent une tradition ancienne ils ont raison sur celle en voie de construction et qui l’améliore. Il n’y a pas « d’autre bord » quand il est question du magistère
Quand je parle de l’autre bord je ne parle pas du magistère ou du caté de 92 ou de celui de 2005, je parle des postconciliaires locaux.
Et je répondais à « ls magnifient de trop un certain sens que prend à leurs yeux ce sacrifice au détriment de la vérité et amputent ainsi la vie chrétienne de plusieurs dimensions indispensables à son équilibre et même à son élévation spirituelle. » Or ni Pie XII ni le concile de Trente ne sont déséquilibrés à ce sujet, et c’est pas une question d’ancienneté.
Peu vraisemblable quand on voit de quel bord sont les hérésies cryptogamiques (qui débordent la messe de partout). Je ne vois pas en quoi suivre le concile de Trente déforme… Peut-etre suivre Delumeau déforma davantage. De toute facon le point de vue de Celier sur la messe est stimulant même en admettant des défauts. Celui de Sesboué parait bien plus conformiste.
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Si, c’est très vraisemblable pour qui vole plus haut. Ceci dit, je ne connais pas le point de vue de l’abbé Celier ni des autres, mais je sais qu’ils oublient tous ce qui se révélera être la vraie doctrine et quand elle aura corrigé toutes les erreurs actuelles, autant dues à des errements manifestes qu’à de justes intuitions que les tradi rejettent.
Wishful thinking. Il n’est pas exclu que ce soit eux qui soient les plus utiles, les moins déformants (en comparaison des postconciliaires locaux; faut donc tester.) Vous ne pouvez pas « savoir » en pasto, c’est impossible, vous ne pouvez que tenter de deviner sur indices et tests.
Je rappelle que le point sur Celier a été soulevé par Repentant au sujet de l’offertoire, dont tout le monde sait que la traduction francaise était imprécise sinon inexacte (prions ensemble au moment d’offrir etc), au contraire des traductions en d’autres langues; le texte novus ordo a enfin été traduit en 2021! Impossible de dire que Celier n’est pas pertinent sur un élément aussi évident.
Le texte de l’offertoire : “In spiritu humilitatis et in animo contrito suscipiamur a te, Domine...” devient : “Humbles et pauvres, nous te supplions, Seigneur...”. On admettra qu’il y a plus que des nuances entre “animo contrito” et “pauvres”, d’autant que les missels de langue anglaise, eux, disposent d’une véritable traduction : “with humble and contrite hearts”. Plus remarquable encore, quelques lignes plus loin :
Orate, fratres : ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem.
Resp. : Suscipiat Dominum sacrificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram totiusque ecclesiae suae sanctae
devient en français :
Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église.
Rép. : Pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Et en anglais :
Pray, brethren, that our sacrifice may be acceptable to God, the almighty Father.
Resp. : May the Lord accept the sacrifice at yours hands for the praise and glory of his name, for our good, and the good of all his church.
Une traduction authentique du texte latin en français serait :”Priez, frères, pour que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, puisse être agréé par Dieu le Père tout-puissant. Rép. : Que le Seigneur reçoive de vos mains le sacrifice, à la louange et à la gloire de son nom, ainsi que pour notre bien et celui de toute sa sainte Église”.
Sans compter les 2 définitions de la messe différentes! Et le document Ottaviani. La nuance c’est que lisant Ottaviani, la tendance de Celier sera de penser qu’il y a des problèmes dogmatiques dans le novus ordo (et non pas seulement pastoraux), alors que la bisounourisation et la messe western sont d’ordre pastos, bien que possiblement tout aussi dangereux.
C'est comme pour l'enfer : il n'est pas possible de simplement revenir en arrière, il faut avancer et faire mieux qu'avant...
Gratuit. Il n’y a aucune preuve à ca. Il est très possible de revenir en arrière en rejetant ce qui est aussi en arrière, à savoir la période 1970-2024. Rejeter la messe western et exiger le grégorien qui doit avoir la 1ere place selon le concile etc. Et de toute facon c’est pas le point, qui en est un de censure totale, donc d’hérésie cryptogamique.

PS. Il semble que eucharistie et sacrifice soient pleinement complémentaires bien que traités à 2 sesssions différentes du Concile de Trente (12e et 22e) . A la 12e il est question de présence réelle et transsubstantiation, à la 22e de saint sacrifice expiatoire du Xt. Un peu comme si l’eucharistie (action de grâce) se concentrait sur le Père et le sacrifice sur le fils.
De plus, le caté de Trente est quasi répété par le caté de 92 :
18 Convaincus qu’ils ne pourraient jamais avec un seul mot donner une assez haute idée de l’excellence et de la dignité de ce Sacrement, les Auteurs sacrés ont essayé de l’exprimer par des dénominations nombreuses. Ainsi ils l’appellent quelquefois l’Eucharistie, mot que nous pouvons traduire en français par Grâce excellente, ou Action de grâces: deux choses qui lui conviennent parfaitement. C’est une grâce excellente, soit parce qu’Il figure la Vie Eternelle, dont il a été dit: [4] « la grâce de Dieu est la Vie Eternelle ; » soit parce qu’il contient Jésus-Christ qui est la grâce même, et la source de toutes les grâces. C’est encore évidemment une action de grâces, puisque en immolant cette victime de toute pureté, nous rendons tous les jours à Dieu d’infinies actions de grâces pour tous les bienfaits dont Il nous comble, et spécialement pour le don si parfait de la grâce qu’Il nous communique par ce Sacrement. De plus, ce nom s’accorde aussi très bien avec les circonstances qui en accompagnèrent l’institution. Car Jésus-Christ « ayant pris du pain, le rompit et rendit grâces ». Et David en contemplant la grandeur de ce Mystère, s’écrie: [5] « le Seigneur, le Dieu de bonté et de miséricorde a perpétué la mémoire de ses merveilles ; Il a donné la nourriture à ceux qui Le craignent. » Mais ce chant, il le fait précéder de celui de l’action de grâces, et il dit: [6] « la magnificence et la gloire du Seigneur reluisent dans ses ouvrages ».
Souvent aussi, on lui donne le nom de Sacrifice ; mais nous parlerons bientôt de ce Mystère avec plus d’étendue.
On peut remarquer que dans ce passage correspondant à la session 12, sacrifice arrive en second, « aussi ».

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