Charles a écrit :Petit Matthieu,
Petit Matthieu a écrit :La primauté de Pierre sur les Apôtres est absolument indiscutable, le fait que Pierre soit guidé par le Saint Esprit pour affermir la foi de ses frères est aussi certaine.
Mais de là à transposer sur ses successeurs ! Cette primauté, Pierre l'emporte avec lui dans la tombe ! L'Eglise se construit sur Pierre, c'est certain. Mais cette primauté, Jésus Christ ne la donne pas aux successeurs de Pierre, mais à Pierre seul ... voilà ce que je lis... Nulle part je ne lis,une parole du Christ disant "Pierre, tes successeurs auront la primauté sur tous ceux qui croient en moi, tes successeurs seront guidés par le Saint-Esprit".... Je ne fais pas un blocage, mais je ne lis pas cela alors pourquoi le croire ?
Jésus n'a pas fondé son Eglise pour une génération mais pour toujours :
"Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour
qu'il soit avec vous à jamais" (Jn 14, 16)
"Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que
je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde." (Mat 28, 19-20)
Ce que Jésus dit à ses apôtres et disciples vaut évidemment pour l'ensemble des apôtres et disciples qui auront été faits par les premiers d'entre eux, ainsi que Jésus leur avait demandé d'en faire. Et cela vaut aussi pour le premier des apôtres, saint Pierre dont les successeurs sont restés jusqu'à ce jour, eux aussi, les premiers des apôtres de leurs temps.
Et l'unité de saint Pierre, des Apôtres, des disciples du commencement et de tous ceux qui sont venus par la suite - l'unité de l'Eglise catholique, est garantie par la prière de Jésus :
"6. J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi et tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole.(...)
9. C'est pour eux que je prie ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi,
10. et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux.(...)
14. Je leur ai donné ta parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. (...)
19. Pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
20.
Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un." (Jean 17)
Jésus ne prie pas seulement le Père pour les disciples qui l'ont connu lors de son passage sur Terre "mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi"... tous les chrétiens qui ont cru à cause de la parole de ses apôtres, de son temps et par la suite. A cause de
la parole et non pas de l'écrit. Et Jésus ajoute : "afin que tous soient un". "Un" dans la vérité - "sanctifiés dans la vérité" et non pas dans des interprétations individuelles.
Et c'est l'Eglise en elle-même qui est le livre par lequel est transmis l'Evangile :
"
Notre lettre, c'est vous, une lettre écrite en nos cœurs, connue et lue par tous les hommes.
Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs." (2 Co 3, 2-3)
A l'Evangile du Christ, un livre, une édition, ne pouvaient pas convenir, mais seulement une institution : une société humaine, vivante, charnelle et spirituelle. Et c'est beaucoup plus mouvementé et humain qu'un objet inerte et mort, oui... mais c'est le corps mystique du Christ. Un troupeau de brebis et d'agneaux, qui doit être conduit par un pasteur suivant le Christ ainsi qu'il en a décidé avec sagesse.
Jésus n'a rien écrit, et s'il s'est choisi un pêcheur du lac de Gallilée pour être le chef et la fondation de son Eglise, à Pierre il a donné le pouvoir de lier et délier, à lui et à ses apôtres il a demandé de faire des disciples, et à tous il a garanti l'unité et d'être avec eux jusqu'à la fin du monde...
Après vous pouvez tenter de justifier des schismes et des défections, mais jamais vos arguments ne vaudront quoique ce soit. Vous voulez justifier Luther ? Henri VIII ? Si vous produisez les motifs et les fruits, vous vous couvrez de honte : l'adultère, la concupiscence, l'ogueil... puis les dissensions, puis l'erreur, la dérives doctrinales jusqu'aux sectes américaines les plus aberrantes. Et comme à chaque fois les dissidents partent fonder une autre église sensée être plus pure et plus véridique que la première, les dernières en date, celles qui viennent en bout de course après des dizaines de schismes, devraient être d'une pureté angélique... mais c'est tout le contraire : polygamie, homosexualité, relativisme, apostasies, violences, idiotie, sectarisme, matérialisme, carnaval, bouffonnerie, etc.
On peut reprocher bien des choses à l'Eglise catholique, mais elle est celle fondée par Jésus sur saint Pierre, qui transmis sa charge à saint Lin, et ainsi de suite jusqu'à Benoît XVI. Malgré les périodes difficiles, les guerres, les crises, elle demeure, et elle brille toujours avec des successeurs des apôtres et disciples comme Jean Paul II, Charles de Foucauld, Frédéric Ozanam, Maximilien Kolbe, Mère Teresa et les milliers d'autres qui n'ont jamais ergoté* mais ont cru en toute humilité tout ce que Jésus et son Eglise leur demandaient de croire. Ceux-là n'ont pas jugé l'Eglise, au contraire, ils se sont lavés en elle. Il y en a d'autres qui n'arrivent pas à se purifier et en accusent l'Eglise, et c'est tout comme s'ils accusaient le Christ lui-même qui en est la tête.
Je termine par un dernier passage, le premier schisme de l'histoire, du vivant même de Jésus :
"53. Alors Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
54. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.
55. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson.
56. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.(...)
59. Tel fut l'enseignement qu'il donna dans une synagogue à Capharnaüm.
60. Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : « Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ? »
61. Mais, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce propos, Jésus leur dit : « Cela vous scandalise ?
62. Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?...
63. C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
64. Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait.
65. Et il disait : « Voilà pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père. »
66. Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.
67. Jésus dit alors aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
68. Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
69. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » " (Jn 6)
Jésus annonce l'institution de l'Eucharistie, et il y en a qui protestent, qui sont scandalisés par la théologie catholique... ils partent et Jésus ne les retient pas, il ne change rien à ses paroles. Il se retourne vers ses apôtres : « Voulez-vous partir, vous aussi ? ». Il ne change pas un mot, risquant que tous partent et de se retrouver seul. Mais admirable réponse des apôtres : « Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » C'est cela l'Eglise catholique : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle". Et le protestantisme, c'est "Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ?" et j'ajoute "Nous savons très bien où aller, nous allons éditer nos propres livres et nous donner nos propres interprétations, qui ne seront pas dures et que nous pourrons écouter, puisque ce seront les nôtres (hé hé !)"...
Bien à vous
C.
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*"si quelqu'un se plaît à ergoter, tel n'est pas notre usage, ni celui des Églises de Dieu" (1 Co 11, 16)