Chère Maëlys,MAELYS a écrit :Philémon siclone,
je reprend une de vos phrases
" Si vous cherchez à atteindre une certaine "pureté" qui résulterait d'une vie saine, vous seriez alors dans une démarche d'orgueil".
je comprend trés bien ce que vous voulez dire mais y a t-il quelque chose dans mes écrits qui vous fait penser à de l'orgueil? ou bien est- ce tout simplement une réfléxion générale?
Pour le reste je suis d'accord avec vous et croyez moi j'aspire de plus en plus et de jours en jours à me rapprocher de Jésus Christ. j'éprouve d'ailleurs l'envie de retourner me confesser pour ce que j'ai oublié de dire la derniére fois et pour moi c'est un signe important car je en m'étais pas confessé depuis plus de 7 ans et le peu de fois où j'y suis allée je n'en menait pas large, idem lundi soir. mais depuis ce jour je me sens poussée à y retourner et cela me procure une joie profonde
Oui, c'est une réflexion générale. J'étais sûr que ce mot allait vous faire bondir. Mais je ne vous accuse pas d'être orgueilleuse, rassurez-vous. Je ne parle pas de votre cas personnel, mais de l'humain en général. Et je sais simplement, à partir de mon expérience personnelle, qu'aller se confesser pour se sentir "propre" est une démarche d'orgueil. Il n'y a pas à culpabiliser à ce sujet. C'est humain. L'être humain est fait ainsi, que vous voulez-vous. Nous sommes tous orgueilleux. Nous voulons tous être impeccables devant le Bon Dieu, tout simplement parce que c'est plus valorisant ainsi. Se sentir "sale" à la suite d'un péché est rabaissant, humiliant. Et c'est ça qui nous fait souffrir. Pour faire cesser la souffrance, on va alors se confesser pour être "lavé", "blanchi", ne plus se sentir souillé, et donc ne plus se sentir rabaissé, retrouver une dignité, mieux se sentir valorisé. C'est humain, mais en même temps, oui, c'est une démarche poussée par l'amour-propre, la fierté, l'orgueil. On est alors dans un rapport à la Loi et aux Préceptes qui a plus à voir avec l'Ancienne Alliance, la Loi mosaïque, qu'avec la Nouvelle Alliance, l'Evangile.
Il y a deux façons complètement différentes de se confesser. La manière dont je viens de parler, et qui est la plus humainement accessible. C'est déjà bien, c'est un bon pas. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire ! Elle inclut d'ailleurs, de toute manière, une recherche de Dieu. Il ne s'agit pas de la dénigrer.
Mais il y a une seconde manière bien meilleure, et plus dans l'esprit de l'Evangile, plus dans un rapport d'amour désintéressé, qui consiste à se repentir vraiment d'une faute dont on ressent le mal, un mal qui n'est pas dans la suite subie (la souffrance de se sentir souillé), mais dans l'origine, dans l'action accomplie (dont en général on n'éprouve aucun remord). Alors on soulage mieux sa conscience, et on tire un plus grand profit de sa confession.
Si on réfléchit bien, la souffrance que l'on ressent en soi-même du fait de se sentir souillé n'est pas injuste. Si l'on a commis un péché, n'est-il pas normal d'en ressentir les effets ? Se révolter contre cela, c'est un peu remettre en cause la justice de Dieu. Mais si au contraire on accepte cette souffrance, et que l'on se concentre surtout sur la faute réellement commise à l'origine, et que l'on en ressent un chagrin sincère, alors la confession devient très utile, et nous permet d'avancer vraiment. Et du même coup, on s'associe mieux aux souffrances du Christ qui a reçu dans sa chair la totalité de nos propres péchés, pour nous en délivrer. Si on réfléchit bien à cela, on ne devrait pas en ressortir abattu et démoralisé, mais au contraire joyeux et paisible. C'est peut-être à cette seule condition que peut être désactivé le cercle vicieux dans lequel on est enfermé.
Mais si on se préoccupe seulement d'être "propre" devant Dieu (sous prétexte que nous sommes le Temple du Saint-Esprit), c'est certain qu'on n'avancera pas d'un pouce, et qu'on ne fera jamais que retomber toujours dans les mêmes péchés.
Souvenez-vous de la parabole de l'esprit impur. C'est dans St Luc, XI, 24 :
Et juste avant il disait :24. « Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il erre par des lieux arides en quête de repos. N'en trouvant pas, il dit : «Je vais retourner dans ma demeure, d'où je suis sorti. »
25. Étant venu, il la trouve balayée, bien en ordre.
26. Alors il s'en va prendre sept autres esprits plus mauvais que lui ; ils reviennent et y habitent. Et l'état final de cet homme devient pire que le premier. »
Cette parabole ne vous a jamais frappée ? Moi si, et j'y pense continuellement. Jésus ne nous a pas raconté ça en vain !23. « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi dissipe.