Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

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ALLO
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pardonné du saint esprit

Message non lu par ALLO » dim. 13 nov. 2011, 10:52

Bonjour, une fois je me suis mis dans l'esprit d'une racaille mais je n'ai pas commis de péchés; est-ce le péché contre le Saint Esprit, sachant qu'avant je savais peu l'histoire de Dieu ?

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tonio 40
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explication sur l'evangile du23 janvier

Message non lu par tonio 40 » mar. 24 janv. 2012, 21:43

Bonjour a tous ,

dans l'evangile d'hier il y a ce passage qui ma interpellé :

« Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu’ils auront proférés ; mais quiconque blasphèmera contre le Saint-Esprit n’obtiendra jamais de pardon : il est coupable d’un péché éternel » (Marc 3 :28-29).

Pour moi ces deux phrases se contredisent: comment peut on TOUS pardonné, mais les blaspheme contre l'esprit saint ne sont pas pardonné?.....

Qu'est ce qu'un blasphème contre le saint esprit ?

merci d'avance pour ces explications.
Dernière modification par Salomon Rex le mar. 24 janv. 2012, 22:54, modifié 1 fois.
Raison : message déplacé dans un fil déjà existant sur ce sujet. Veuillez lire les messages ci-dessus.

VVV
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Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

Message non lu par VVV » dim. 19 janv. 2014, 20:28

Bonjour à toutes et à tous,

Comme bien des lecteurs de la Bible, mon attention a été attirée par un avertissement contenu dans trois évangiles sur les quatre canoniques. En substance, vous n'êtes sans doute pas savoir que le Christ a déclaré que le blasphème contre le Fils de l'homme serait pardonné ; en revanche, le blasphème contre l'Esprit saint ne le serait pas.

Qu'est-ce que cela signifie du point de vue catholique ? J'ai essayé de trouver des réponses à cette question, mais elles ont l'air de se contredire les unes les autres. <:

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Fée Violine
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Re: Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

Message non lu par Fée Violine » lun. 20 janv. 2014, 11:05

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gerardh
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Re: Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

Message non lu par gerardh » lun. 20 janv. 2014, 12:55

Bonjour,

Je reprends mes anciens messages sur cette question :

BLASPHÈME (blasphèmia ; parole inconvenante, offensante)
Mot désignant le mal qui est dit contre Dieu. Le blasphème contre l’Esprit Saint (Matthieu 12:31) selon le contexte (v. 22-32) consistait à attribuer à Satan la puissance de l’Esprit Saint manifestée en Jésus.

[Petit Dictionnaire NT R.Pigeon]

La question du blasphème contre le Saint Esprit a troublé et trouble de nombreuses âmes sincères. Lorsqu'on lit les évangiles, sa définition ne fait pas de doute et est bien délimitée : elle consistait à attribuer à Satan les miracles, guérisions et exorcismes effectués par Jésus.

Cela s'appliquait (et s'appliquera) dans des époques qui ne correspondent pas à l'ère chrétienne. Dans le temps de la grâce qui est le nôtre, Dieu nous "a pardonné toutes nos fautes", et cela en Jésus Christ. Pour le croyant chrétien, il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter et au contraire de se réjouir dans la paix du Christ.

J’ajouterais une explication qui ne manque pas d’intérêt et qui est fournie par certains catholiques : il s’agirait du refus définitif par une personne du salut en Jésus christ. Il est bien clair qu’un tel refus serait impardonnable.


_________

Cinci
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Re: Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

Message non lu par Cinci » lun. 20 janv. 2014, 21:19

Qu'est-ce que cela signifie du point de vue catholique ?
Un endurcissement volontaire, la volonté de triompher sur Dieu, la dynamique proprement satanique. La seule chose que Dieu ne pourrait pardonner : faire de soi-même un autre diable.


C'est comme le pharaon du livre de la Genèse, dans l'épisode des fameux prodiges («plaies d'Égypte») envoyées par Dieu, afin qu'il relâche son peuple. L'orgueil monstrueux de l'individu qui ne veut pas céder, l'évidence ne parviendrait pas à le faire retourner sur lui-même, avec refus de reconnaissance, refus de repentir, etc.

Le Nouveau Testament offre plusieurs portraits de types qui seraient tels des individus en très bonne voie pour constituer (au terme; après jugement) ces malheureux auxquels le Christ se réfère. On le voit dans Jean avec l'épisode de la guérison de l'aveugle-né.

Illustration :
[+] Texte masqué
Dès le début du récit le lecteur est saisi et jeté en plein contexte religieux. Si Jésus guéri l'aveugle-né, c'est afin que les oeuvres de Dieu apparaissent au grand jour en sa personne. Aussitôt le prodige accompli, sa logique opère. Il interpèlle les témoins, et ceux-ci réagissent suivant les dispositions de leur coeur; chacun porte sur lui-même le jugement qui peut le perdre ou le sauver.

Aux versets 8 et 9, ceux qui reconnaissent que le miraculé est bien celui qui auparavant était aveugle se mettent dans l'obligation de prendre position par rapport à celui qui a opéré la guérison. Ceux qui disent : «Non, ce n'était pas lui, mais il lui ressemble», essaient d'éluder la question, mais l'aveugle empêche cette neutralité en disant «C'est bien moi». Il faut alors en arriver à la question qu'on ne peut éviter, et qui est grave : «Comment tes yeux se sont-ils ouverts ?»(v.10), et il faut parler de l'auteur de l'oeuvre : «Où est-il ?» (Jn 9,12)

Le public remet à plus tard les prises de position nettes. Pour l'instant, on conduit l'homme aux autorités. «Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux» (Jn 9,14) Les pharisiens sont divisés. Les uns déclarent que Jésus ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat (v.16); mais s'il y a vraiment miracle, cette prise de position est grave, car elle oppose la vérité de Dieu à la vérité des hommes. Si ce signe ne vient pas des hommes (ce qui est exclu), ni de Dieu (selon les pharisiens), alors il vient du diable. Il est terrible d'attribuer au diable ce qui vient de Dieu.

Les autres se laissent interpeller par le fait : «Comment un pécheur pourrait-il accomplir de pareils signes ? (v.16) Ils essaient de surmonter la contradiction en revenant au fait. «Et toi, que dis-tu de lui, de ce qu'il t'a ouvert les yeux ?» (v.17) Déjà opère la dialectique qui va du fait au sens, et du sens au fait. L'homme répond : «C'est un prophète». Devant une affirmation aussi catégorique, les Juifs ne veulent pas se rendre, remettent en question la réalité même du fait que l'homme était aveugle. Ils convoquent les parents, en vue d'une enquête plus approfondie. A vrai dire, ils se mettent en contradiction avec eux-mêmes, car ils avaient d'abord admis le fait. Le jugement commence à opérer.

Les parents attestent que leur fils est bien né aveugle (v.20). Puis, ils se dérobent, par crainte des juifs. Ceux-ci, en effet, «s'étaient mis d'accord pour exclure de la synagogue quiconque reconnaitrait Jésus pour le Christ» (v.22) Comme l'examen n'a d'autre résultat que de resserer l'impasse, les adversaires de Jésus révèle leur coeur : «Nous savons que cet homme est pécheur» (v.24) Ils cachent leur intention réelle sous les apparences de la piété : «Rends gloire à Dieu !» (v.24) Ils s'enferment dans leur mensonge et leur autosuffisance. Ils n'en sortiront plus. Le jugement est prononcé. Il ne reste plus qu'à en tirer les conséquences.

Contre les arguties des sages, l'aveugle guéri maintient sa déclaration :«Si c'est un pécheur, je ne sais pas; je ne sais qu'une chose, j'étais aveugle et maintenant je vois» (v.25) Lui non plus n'a pas la clé de l'énigme, mais il se laisse interpeller sans chercher à s'y soustraire. Quant aux juifs, puisque la simplicité ingénue de l,aveugle guéri les ramène au fait, ils font semblant d'enquêter de nouveau. Mais, en réalité, ce n'est que faux-fuyant d'une mauvaise foi exaspérée. La logique du signe a déjà produit son jugement. L'aveugle guéri dénonce leur manoeuvre, non sans humour :«Auriez-vous envie, vous aussi, de devenir ses disciples ?» (v.27) L'observation met les juifs hors d'eux-mêmes. Ils «l'accablèrent d'injures» (v.28)

Leur aveuglement les met dans une situation où, paradoxalement, ils deviennent eux-mêmes les victimes des motifs qui pouvaient les sauver. En effet, ils se réclament de Moïse, qui a été confirmé dans sa mission précisément par des miracles qu'il a accomplis, tandis que de Jésus ils déclarent :«Mais lui nous ne savons pas d'où il vient» (v.28-29) Toute la tradition prophétique, toute la logique des signes de l'Ancien Testament deviennent l'alibi de leur mensonge, du même coup, ils cessent d'être disciples de Moïse.

Source : René Latourelle, Du prodige au miracle, p.175

Péché contre le Saint Esprit :

Jésus se met à invectiver contre les villes qui avaient vu ses plus nombreux miracles, mais n'avaient pas fait pénitence. «Malheur à toi, Corazin ! Malheur à toi, Bethsaïde ! Car si les miracles accomplis chez vous, l'avaient été à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles auraient fait pénitence sous le sac et la cendre. Aussi bien, je vous le dis, Tyr et Sidon auront, au jour du jugement, un sort moins rigoureux que vous. Et toi, Capharnaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu'au ciel ? Tu seras précipité aux enfers. Car si les miracles accomplis chez toi l'avaient été à Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui. Aussi bien, je vous le dis, le pays de Sodome aura, au jour du jugement, un sort moins rigoureux que toi» (Mt 11,20-24)
[+] Texte masqué
De fait, personne, ni Hérode, ni les compatriotes de Jésus, ni ses ennemis les plus acharnés, ne paraît avoir nié que Jésus ait accompli des prodiges. On conteste, non pas son activité d'exorciste et de thaumaturge, mais l'autorité qu'il revendique en s'appuyant sur elle. Dans leur mauvaise foi, ses adversaires déclarent même qu'il agit au nom de Satan (Mt 12,24) - René Latourelle, Du prodige au miracle, p.68

Encore :

Comme la foule s’amassait, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.» (Luc 11,29-32)


  • «Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.»


C'est la clé de compréhension pour le fameux «blasphème contre le Saint Esprit», d'après moi. Qu'est-ce donc qui aurait pu mettre en marche la reine de Saba (qui est une «païenne») en direction de la vérité ? à vouloir même se mettre pour cela à l'école de sagesse de Salomon ? Qui d'autre sinon le Saint Esprit ?

Salomon personnifiait la sagesse humaine à l'écoute de Dieu. L'image est parlante. Mais les obstinés impénitents face à Jésus même sont condamnés, parce qu'avec Jésus il y a beaucoup plus qu'une sagesse d'homme, plus que Jésus ''seulement''. Le problème n'est pas celui de «ne pas savoir», d'être dans le doute, de se méprendre, de faire erreur un temps plus ou moins long, etc.

Non

Le problème c'est la volonté de se braquer dans un refus définitif. Dire que «c'est par le diable que Jésus opère» correspond à du n'importe quoi, n'est qu'un détail secondaire, aussi injureux que ce puisse l'être. Le principal étant la volonté sous-jacente qui consiste à refuser réellement le règne de Dieu = péché impardonnable.

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Olivier C
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Re: Que signifie vraiment le blasphème contre l'Esprit ?

Message non lu par Olivier C » mar. 21 janv. 2014, 23:19

VVV a écrit :Qu'est-ce que cela signifie du point de vue catholique ?
Un lien, déjà posté plus haut, mais qui se noie dans le fil des pages... :
Je suis un simple serviteur, je ne fais que mon devoir.

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