- «... le jour suivant, les hommes de Judas - car il était grand temps - allèrent relever les corps de ceux qui étaient tombés, pour les déposer avec leurs proches dans les tombeaux de leurs pères. Or ils trouvèrent dans les tuniques de chacun des morts des objets consacrés aux idôles de Jamnia, ce que la loi interdit aux juifs, et il devint clair aux yeux de tous pour quelle raison ces hommes étaient tombés. [...]
L'héroïque Judas exhorta l'assemblée à se garder sans péché, maintenant qu'ils avaient vu de leurs yeux ce qui était arrivé à cause du péché de ceux qui étaient tombés.
Puis, ayant fait une collecte de deux mille drachmes, il l'envoya à Jérusalem afin qu'on offrit un sacrifice pour le péché : très belle et noble action inspirée par la pensée de la Résurrection ! Car s'il n'avait pas espéré que ceux qui étaient tombés ressusciteraient, il eût été superflu et ridicule de prier pour des morts. Il considérait en outre qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment avec piété : sainte et pieuse pensée ! C'est pourquoi il fit ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leurs péchés.»
- 2 Maccabées 12, 39-45
versus
- «... or si l'on proclame que Christ a été relevé d'entre les morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts ? S'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'a pas été relevé. Et si Christ n'a pas été relevé, vide alors est notre proclamation, vide aussi notre foi. [...]
Mais non : Christ a été relevé d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis. [...]
Autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? si vraiment les morts ne sont pas relevés, pourquoi se ferait-on baptiser pour eux ? Et nous, pourquoi affrontons-nous le danger à toute heure ? [...] Si les morts ne sont pas relevés, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous égarez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. Dégrisez-vous comme il sied, et ne péchez plus, car certains sont dans l'ignorance de Dieu. Je le dis à votre confusion. »
- 1 Corinthiens 15, 12-34
Car s'il n'avait pas espéré que ceux qui étaient tombés ressusciteraient, il eût été superflu et ridicule de prier pour des morts.
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L'héroïque Judas exhorta l'assemblée à se garder sans péché, maintenant qu'ils avaient vu de leurs yeux ce qui était arrivé à cause du péché de ceux qui étaient tombés.
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Puis, ayant fait une collecte de deux mille drachmes, il l'envoya à Jérusalem afin qu'on offrit un sacrifice pour le péché.
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On comprendrait que des fidèles seront appelés à se sanctifier (changer de vie, se convertir, ne plus pécher, une pensée pieuse, etc.) au profit d'autres qui sont morts, et que cet échange fait du sens à cause de la résurrection. C'est bien parce que les morts seront relevés.
En un mot, le fait de se sanctifier davantage soi-même et tant que nous sommes vivant sur terre serait chose pouvant être profitable également à ceux qui sont déjà tombés. « ... C'est pourquoi il fit ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leurs péchés.»
L'argument de Paul est tiré très probablement du livre des Maccabées. Les sacrifices du temps de Judas Maccabée ou alors le baptême n'ont qu'une seule et même visée ultime, au fond : le pardon des péchés en vu de la résurrection. En se situant dans l'espérance que même les défunts pourront être relevés «dans un état immaculé», le fidèle est désireux d'apporter sa petite pierre pour qu'elle prenne sa place dans le grand oeuvre, contribuant en quelque sorte à la sanctification des autres en se sanctifant soi-même.
Après avoir vu mon jeune prêtre de la communauté Saint Martin (de la cuvée 2011), j'ai repensé à mon affaire (sourire) ... je repensais à ce passage fameux de l'épitre aux Corinthiens qui donne passablement de fil à retordre à des myriades d'exégètes en herbe.
[...]
Faudrait demander aussi à Arnaud ce qu'il penserait de cette lecture. Je vais visionner le document vidéo en attendant.