Chère Nirvana,
Les réponses de Foxy sont claires à souhait, aussi je ne vais que les compléter.
(...)Dieu, ils n'y croient pas. Mais moi j'y croît. Ils veulent que l'on se fasse (si l'on a envie) baptisé à l'âge adulte, mais pas avant. Je ne serait donc pas baptisée avant 3 ans. Et, en entrant dans une école catholique ils m'ont dit : "c'est pas parce que tu va en école catholique que tu doit croire et te faire baptisée. ".
Vous voyez donc, je suis coincée.
Je vais commencer par la fin de votre message : vous avez 15 ans, vous êtes mineure et sous la responsabilité de vos parents. Vous avez la foi grâce à votre fréquentation d'un école catholique. Qui pourtant inspire de la méfiance à vos parents; oui, tout ça, ça fait un peu noué.
Donc on reprend; actuellement mineure, vous devez à vos parents obéissance, amour, patience et respect; ce sont les valeurs prônées par Jésus tout au long de sa vie; cela va vous coûter, jusqu'à votre majorité, de possiblement mettre en veilleuse votre foi, du moins son expression, car il est important de prendre en compte l'inquiétude de vos parents qui voient la religion comme une secte ou whatever. Plus ils seront rassurés sur votre sérieux, votre constance, votre sentiment de plénitude et de liberté, plus ils se rangeront de votre coté... un jour. En clair, ça va vous prendre un peu de temps, peut-être beaucoup plus de trois ans. Les choses se feront, mais faites-les dans la patience, sans violence ou passage en force; aimez-les aussi pour leur inquiétude, qui est amour parental.
Ils vous ont inscrit dans une école catholique avec inquiétude et avertissement; les parents aussi portent leur part d'ambiguité; ce qu'ils ne veulent pas consciemment, ils y poussent inconsciemment leurs enfants... La vie est aussi faite de ça.
D'un autre coté, vous êtes très jeune, et vous vous devez, à vous-même, d'être libre et honnête envers vous même, de prendre le temps de la réflexion, et ça se compte en mois ou en années; je veux dire, ne vous considérez pas convertie sur un coup de tête qui paraît durer mais qui en fait s'estompe et tombe dans l'oubli. Non que je veuille vous pousser à l'athéisme, mais je ne veux pas non plus que vous vous laissiez enfermer, piéger dans un mouvement où vous ne vous reconnaîtrez pas.
Il s'agit de construire, en vous, une structure mentale solide, saine, durable, apaisante et capable d'affronter votre vie entière, pas de vous plonger sans expérience dans quelque chose qui risquerait de vous déborder, de vous coincer. Prenez le temps de parler avec une soeur ou un prêtre, avec un adulte en qui vous avez confiance, vos parents, votre fratrie, vos enseignants... Et soyez prudente; laissez passer du temps pour tester votre résolution et les intentions réelles des personnes auxquelles vous parlerez, ne vous enferrez pas dans un système de valeurs trop rigide; dans le catholicisme, il y a différentes nuances; il se peut que vous mettiez un peu de temps à trouver celle qui vous va, entre des courants très extériorisants, un peu trop spectaculaires, et des courants trop intériorisants, trop rigides, trop pharisaïques.
Les chemins pour aller à Dieu sont très personnels, et ce sont des chemins de toute une vie; la foi est un chemin, pas un aboutissement. Et dans ce genre de chemin, on ne manipule pas une jeune personne pour la pousser dessus, on lui laisse le temps de la réflexion, on lui laisse le temps de construire lui-même son chemin.
Je reviens maintenant sur une partie des questions :
Comment s'adresser à un prêtre ou à une soeur? (Il y en a dans mon lycee )
•Quel comportement avoir dans une église?/ Qu'elles sont les choses qui fait absolument faire/ne pas faire?
(...) je n'ai vraiment pas d'éducation ou de culture religieuse.
S'adresser à un prêtre ou une soeur se fait aussi naturellement que s'adresser à une autre personne : poliment et simplement. Si les soeurs sont plus accessibles, vous pouvez commencer par parler à l'une d'entre elles spontanément, et je pense qu'elle sera à même de vous orienter vers le bon prêtre ensuite.
En entrant dans une église,
ce qu'il faut réaliser et qui va vous servir de fil conducteur, c'est que vous entrez dans le temple d'un Roi. D'un Roi bien particulier, un Roi d'Amour, un Roi de Miséricorde et de Tendresse, mais un Roi malgré tout. Aussi conduisez-vous comme si vous étiez en présence d'un Roi, quitte au début à vous "imaginer" dans la situation.
Habillez-vous correctement, joliment, proprement et sobrement, n'y allez pas défraichie et en jogging. Couvrez vos épaules et vos jambes (le haut). Pas de short bien entendu. On ne mange pas non plus.
Et mettez-vous en présence de Dieu ; comme vous le feriez si jamais demain le président de la république venait vous voir chez vous. Je suppose que par respect pour la fonction, vous seriez accueillante, souriante et polie, même si vous n'étiez pas d'accord sur tous les points avec lui, et que vous le laisseriez parler, sans lui couper la parole, que vous lui diriez bonjour, vous ne resteriez pas silencieuse ou rêveuse en sa présence, etc.
Dans une église catholique, c'est Dieu qui vous y attend, vivant et réellement présent dans le tabernacle. Le tabernacle, c'est le petit coffre près de l'autel de célébration où on enferme les hosties consacrées. Un prêtre ou une soeur vous expliquera plus simplement, sinon je vais faire trop long.
Bref, quand on rentre dans une église, on salue Dieu, Jésus, Marie, en leur disant bonjour dans son coeur. On respecte le silence même si d'autres ne le font pas. On s'assoie et on prie, conscient de s'adresser respectueusement à Dieu, mais aussi comme à son Papa, son Ami par excellence le plus proche et le plus tendre. On peut tout lui confier, dans la simplicité et l'humilité; tout ce qui nous tracasse, même le plus petit tracas, tout ce qui nous écrase de honte, tout ce qui nous fait peur, tout ce qu'on regrette, comme tout ce qui nous donne de la joie, nos projets, nos études, notre avenir. On lui parle simplement, avec beaucoup de proximité et d'amitié, mais toujours avec respect. Tout ce qui nous préoccupe, on le dépose mentalement à ses pieds, au pied du tabernacle; on le lui confie, même la grosse bêtise qu'on n'assume pas. Tout. On lui confie tout, et je vous assure que tout adulte lui confie bien plus souvent ses errements et ses remords que ses réussites. C'est cela que Dieu veut de nous, car "de tout mal il tire un bien". Cette franchise et cette humilité que nous témoignons devant Lui, lui permet à son tour d'agir en nous, et lui permet de nous guérir de nos souffrances et de nos blessures générées par nos actes malheureux. On peut aussi lui partager nos réussites, nos joies, notre amour.
Un jour, plus grande, vous pourrez aussi Lui demander, patiemment et régulièrement, qu'Il vous aide à rencontrer le futur père de vos enfants, à Son Heure et à Sa Façon. Idem pour le choix de vos études, pour le choix de votre voiture, pour tout ce qui vous préoccupe. Vous aider à vous concentrer dans votre travail, vous aider prendre conscience de vos défauts, de vos traits de personnalité qui vous amènent des ennuis. Le tout est de demander humblement, patiemment, encore et encore, de revenir voir Dieu dans son coeur, où que l'on soit, église ou chambre, parc ou RER. Tout Lui confier, tout Lui abandonner.
On peut aussi assister à une messe, et pour cela je vous renvoie à la religieuse ou au religieux à qui vous vous adresserez, qui sera bien plus à même de vous former ou de vous y amener. Ici par écrit ça va faire trop long.
Pour ce qui est de l'éducation religieuse,
votre fil rouge sera de partir à la découverte de qui était Jésus; car on ne peut durer dans la foi qu'en aimant sincèrement, et on ne peut aimer que quelqu'un qu'on connaît bien, chaque jour de mieux en mieux. (Prétendre aimer un inconnu, c'est se voiler la face). C'est un magnifique voyage qui attend tous ceux qui se convertissent. Je pense que sur ce point-là aussi, un religieux sera la bonne personne pour vous amener, un jour, majeure, à découvrir la suavité de Jésus, vrai Dieu, vrai Homme et véritable crème, et toute la richesse et la subtilité de son oeuvre pour les hommes.
Restez, dans cette découverte, dans l'obéissance à l'Eglise chrétienne que vous aurez choisie, ne lisez pas ou visionnez pas n'importe quoi, car autant la route est belle, autant d'affreuses personnes issues de sectes et autres imbécilités adorent se poser en prophètes.
Les livres que vous pourrez lire en toute sécurité seront toujours recommandés par un théologien reconnu, un prêtre, un évêque, ou porteront les mentions "nihil ostat" ou "imprimatur en date du etc." sur leurs introductions. Comme vous êtes dans une école catholique, il se peut que vous ayez accès à une bibliothèque de livres religieux intéressante ?
Une voie sure, la voie la plus évidente, c'est de vous inscrire au cours de catéchisme de votre école. Mais parfois, on n'ose pas, ou on ne peut pas parce que la famille s'y oppose fermement; c'est pour cela que je suis partie sur l'idée de lire, qui est une activité moins polémique aux yeux de parents inquiets, en attendant votre majorité.
Bien sûr, tout chrétien vous dira de vous tourner vers le Nouveau Testament, qui regroupe les 4 évangiles principalement, "chapitres" qui décrivent la vie de Jésus. Mais il y a aussi d'autres façons, peut-être un peu plus accessibles à votre âge, de toucher du doigt le message et le personnage de Jésus.
D'abord, les conseils très simples de notre Pape François : (et d'une façon générale se mettre à l'écoute de ses messages, de ses interviews, de ses prises de positions)
en résumé
https://www.pelerin.com/A-la-une/Spirit ... etre-saint
la "lettre" gaudete et exsultate en texte intégral:
https://www.famillechretienne.fr/eglise ... ate-235212
Il a aussi donné un très beau texte lors de la messe de Noël du Vatican :
Pour compléter et terminer, je vais vous confier les débuts de mon chemin de foi: quand jeune je cherchais à connaître Jésus (après un souci de santé), j'ai ouvert une Bible et je l'ai refermée tout de suite, car d'une part, je n'ai rien compris au message général de l'ouvrage, et comme chaque chapitre racontait une dispute, une guerre ou des horreurs, j'ai été complètement horrifiée. Venant d'une famille chrétienne non pratiquante, je n'avais, comme vous, absolument aucune notion au sujet de Dieu. Bref, j'étais un néant, et en plus un néant méfiant et bouché. La seule église que je connaissais bien n'avait plus de prêtre depuis des décennies. La seule autre église que je connaissais un peu était tenue par des franciscains en habit marron qui me flanquaient le malaise. Je ne connaissais aucun prêtre, et si par hasard j'en croisais un, je me sentais regardée de haut et expédiée comme un enfant encombrant; ma propre religion de famille m'apparaissait humiliante, hermétique, inatteignable. J'ai réalisé que j'étais seule, isolée vraiment, et que je ne trouverais personne qui me fasse connaître Dieu comme j'avais soif de Le connaître. Je n'allais pas à la messe, car cela ne représentait rien pour moi, et parce que le prêtre qui passait rarement dire une messe était inaccessible au possible; d'ailleurs je ne me sentais pas catholique, je me sentais seulement le désir de connaître Dieu, et de ne me réclamer d'aucune religion, surtout catholique, qui m'apparaissait alors dépassée et obtuse.
Alors j'ai parlé dans mon coeur à Dieu, je lui ai confié mon incapacité à persévérer et à croire pour de bon: que s'il voulait que je croie en Lui, il fallait qu'Il m'aide à croire en Lui, car de moi-même je me découragerais vite, je ne me connaissais que trop bien. Et que comme j'aimais lire, qu'Il m'amène à lire des livres qui me fasse Le découvrir, car sinon, je ne voyais pas comment je pourrais un jour Le connaître et me sentir plus proche de Lui. Et que si c'était pour croire comme mes parents, en se disant "croyante mais de loin" alors ça ne servait à rien de croire.
Et c'est ainsi que des livres sont arrivés, doucement, dans ma vie, par le biais d'une grande librairie (rayon littérature religieuse), puis par une librairie en ligne. Pas toujours les bons, mais j'ai repoussé ceux qui disaient que Jésus était un manipulateur ivrogne et autres joyeusetés du genre. J'ai gardé ceux qui portaient les mentions décrites plus haut. (De nos jours, on trouve aussi sur internet des PDF de livres ou de textes de saints ou de mystiques). Et petit à petit, j'ai appris, patiemment, en revenant longtemps et souvent sur mon ouvrage, à voir Dieu comme les saints le voyaient, ou comme Lui se décrivait aux saints. Ce fut un merveilleux voyage. Ce n'est qu'un chemin, simple et humble mais voilà, c'est tout ce dont je peux témoigner. Et pour moi aussi, prendre mon envol de chez mes parents a rendu possible de nourrir mon chemin de foi, qui jusque-là était resté au point zéro.
Si vous estimez que lire peut vous apporter quelque chose, je peux vous mettre les liens en MP ou ici sur ce fil, c'est au choix. Je m'arrête là car mon message est déjà trop long.
Que Maman Marie vous prenne sur Son Coeur de Tendresse et vous amène à aimer Dieu comme Elle, Elle a su L'aimer.
Bien à vous,
Zélie