Les catholiques face à l'homosexualité

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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Invité » jeu. 23 déc. 2010, 11:15

Cracboum a écrit :

D'autant plus que pour beaucoup l'Eglise apparaît comme une donneuse de leçons bien avant d'être une annonciatrice de la Bonne Nouvelle. Mais elle ne peut plus cacher la poutre qu'elle a dans l'oeil, et la leçon se retourne contre elle. Le Christ est la Lumière du monde, ne soyons pas les boisseaux de la Lumière.
(...)
Laissons le Christ nous transformer dans sa Lumière avant de jouer du projecteur sur les faiblesses de nos frères, or il s'en faut de connaître seulement son catéchisme, voire sa théologie.


Vous opposez le sermon et la bonne parole, la loi et la grâce, la médiation et l’illumination, la morale et la charité, etc... vous divisez ce qui est uni, alors que l’Eglise a toujours maintenu un juste milieu contre toutes les hérésies, contre tout ce qui déchire.

Et moi-même je dois mon retour à l’Eglise à une parole à la fois compatissante et ferme. Je ne pêchais pas par homosexualité, mais mon péché n’en était pas moins grave, je n’avais pas une conduite chrétienne, il a bien fallu à un moment donné que quelqu’un de l’Eglise me dise gentillement mais fermement : « Vous connaissez l’importance du sacrement de réconciliation ? », façon subtile et efficace de faire prendre conscience de ses péchés. Et si personne ne me l’avait dit ou s’était contenté d’un vague sentiment de compassion ? Eh bien je serais resté empêtré dans le péché, avec en plus l’orgueil de croire que je n’avais nullement besoin de confession pour l’absolution de mes péchés, et que finalement tout ceci était normal, que mes contemporains faisaient pareil, voire bien pire... Ce qui est fou dans ce genre de situation c’est que vous souffrez mais vous ne comprenez pas que c’est à cause de votre péché, parce que vous pensez que votre péché s’inscrit dans la normalité, et alors c’est encore pire : vous éprouvez une sorte de mal être diffus dont vous ne saisissez pas l’origine. Alors oui heureusement qu’à un moment donné une âme charitable vient vous sortir de votre torpeur en diagnostiquant votre mal et en l’appelant de son vrai nom, celui de péché, celui qui coupe de Dieu et vous plonge dans un état de perdition, mais cet âme charitable bien sûr, ne s’arrête pas là, elle vous propose aussi un chemin de guérison. Seulement le chemin de guérison vous ne pouvez pas l’emprunter tant que le diagnostique n’a pas été posé, quelqu’un qui se croit bien portant ne se soigne pas...

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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par cracboum » jeu. 23 déc. 2010, 12:53

Je suis trés édifié par votre témoignage, je n'ai pas eu du tout le même parcours mais un forum est fait pour faire entendre plusieurs voix ! Merci pour ce message trés touchant et trés convaincant.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Christophe » jeu. 23 déc. 2010, 16:19

cracboum a écrit :
Christophe a écrit :Et l'adultère, l'homosexualité sont des péchés…
Non l'homosexualité n'est pas un péché, mais une déviance qui peut être occasion de péché. Attention aux approximations quand il y a des frères souffrants concernés ! :!:
Effectivement, par " homosexualité " j'entendais ici les actes homosexuels et non pas les tendances homosexuelles. Merci de m'avoir donné l'occasion de préciser... même si je ne suis pas certain qu'il y ait eu risque d’ambiguïté...
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par cracboum » jeu. 23 déc. 2010, 16:26

Christophe a écrit :
cracboum a écrit : Non l'homosexualité n'est pas un péché, mais une déviance qui peut être occasion de péché. Attention aux approximations quand il y a des frères souffrants concernés ! :!:
Effectivement, par " homosexualité " j'entendais ici les actes homosexuels et non pas les tendances homosexuelles. Merci de m'avoir donné l'occasion de préciser... même si je ne suis pas certain qu'il y ait eu risque d’ambiguïté...
Ambiguïté sur vos intentions, certainement pas, surtout quand on lit votre signature, mais le sujet est trés sensible.
Merci Christophe.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Fée Violine » jeu. 23 déc. 2010, 21:53

Il me semble que l'ambiguïté est sur le mot "morale", que les uns voient comme une intrusion irrespectueuse("faire la morale"), et les autres comme une information précieuse (montrer où sont le bien et le mal).

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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par cracboum » ven. 24 déc. 2010, 10:35

Ambiguïté aussi sur le mot "information" : être plus informé du mal des autres que du sien.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par levergero78 » ven. 24 déc. 2010, 10:56

Il ne faut pas confondre "homosexualité" avec "pédophilie", et donc cette signature n'a rien à voir avec le sujet de ce topic.

Surtout pas.

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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par cracboum » ven. 24 déc. 2010, 13:20

levergero a écrit :Il ne faut pas confondre "homosexualité" avec "pédophilie", et donc cette signature n'a rien à voir avec le sujet de ce topic.

Surtout pas.
Oh ! Là ! Là ! Je ne l'ai pas vu arriver celle-là ! :sonne:
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Christophe » ven. 24 déc. 2010, 13:37

" Le plus petit d'entre les miens " ne désigne pas spécifiquement l'enfant !
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par philémon.siclone » sam. 25 déc. 2010, 19:57

Raistlin a écrit :Bonjour Philémon,

Le Christ vous demande d'aimer votre prochain mais pas d'aimer le péché, ni de fermer les yeux dessus. Vous n'avez pas le droit de juger les personnes mais vous avez le droit (et le devoir, cf. les lettres de saint Paul) de juger les actes. Toute la difficulté est là.

Si vous croyez au Christ et si vous aimez vraiment ces amis homosexuels, vous ne leur mentirez pas sur ce que vous pensez de leur comportement sexuel (si la conversation vient sur le tapis bien entendu, il ne s'agit pas de les provoquer). Il s'agit là d'un souci de cohérence et d'honnêteté. Vous dites : Il me semble, à présent, que l'amitié n'est pas possible lorsqu'on refuse d'accorder un statut de normalité, et que l'on se permet de juger, et donc de condamner, rejeter, le choix personnel de la personne avec qui l'on a cette relation amicale.
J'avoue ne pas bien voir en quoi l'amitié oblige à cautionner tous les actes et choix de ses amis. Et puis, pourquoi devriez-vous changer votre façon de voir les choses, et eux non ? Est-ce parce que la société évolue dans leur sens ? Mais en quoi cela est-il un critère de vérité et de bien ? Je trouve que la question peut se poser dans l'autre sens (et entre nous, j'ai vu plus d'homosexuels se montrer durs, intransigeants ou délibérément provocateurs et irrespectueux envers les catholiques que l'inverse).

Bref, je comprends que la situation soit compliquée mais rappelez-vous les paroles du Christ : nous devons être prêts à tout abandonner pour lui, et à subir l'opposition de nos amis, de notre famille, de notre entourage... Jamais le Christ n'a suggéré l'idée de mettre la lumière sous le boisseau pour vivre des relations sociales plus "normées". Donc oui, vous devez aimer, mais vous devez aimer en vérité même si c'est douloureux. D’ailleurs, entre nous, je ne voudrais pas d’un ami qui nie ce que lui dit sa conscience et ses convictions profondes pour me faire plaisir : ce serait un simulacre d’amitié.

Précisons aussi que si nous ne pouvons cautionner le péché, nous devons être « doux et humble de cœur » comme notre Maître. Surtout lorsque nous dialoguons sur des sujets aussi délicats avec des proches. Enfin, je rappelle que nous sommes censés vivre dans une société libre et je trouverais vraiment dommage que nul ne puisse plus penser en dehors du cadre de l’idéologie dominante sans risque d’exclusion. Et je trouverais douteux que certains de mes amis exigent de moi ce renoncement.

Pour finir, je vais parler de ma propre expérience : comme vous le savez peut-être (c'est déjà ressorti ssur différents fils de ce forum), j’ai un passé homosexuel. Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis homosexuels même à cette époque mais de ce passé, j’ai gardé une amitié forte avec un de mes ex. Et il sait parfaitement que je suis catholique, que j’ai renoncé aux pratiques homosexuelles et que je n’en pense donc pas du bien. Hé bien je ne l’ai jamais entendu me faire de reproche. Peut-être que ça viendra mais pour le moment, la complicité et l’affection demeure : on se respecte l’un l’autre sans se juger, même si l’un comme l’autre, nous réprouvons chez l’autre certaines choses.

papillon a écrit :le catholicisme me paraissant de plus en plus compliqué et difficile à suivre.
Compliqué, je ne pense pas mais difficile à suivre, c'est certain. C'est normal puisque l'Église nous demande d'être des saints. Cependant, elle ne nous demande pas d'être tout de suite des saints, sachant que nous sommes pauvres.

Mais dans tous les cas, compte tenu de ce que nous sommes, vivre selon l'Amour véritable ne peut qu'être difficile... comme tout ce qui vaut vraiment la peine.

Cordialement,
Cher Raistlin,

Désolé de réagir si tard, je n'ai pas eu le temps de venir sur le site ces derniers jours.
Joyeux Noël à vous !

Pour vous répondre, je ne comprends pas bien la réalité concrète de la distinction que vous faites (et qui est d'ailleurs souvent reprise dans les discours abstraits et théoriques) entre juger une personne et juger un acte. Bien sûr, je comprends très bien ce qu'on entend par là, d'un point de vue théorique. Mais pratiquement, il me semble que cela revient exactement au même. Dans un procès, par exemple, ce sont bien des actes qui sont jugés, et à travers eux la personne qui les a commis. Et il en va de même dans tous les cas concrets où intervient un jugement quelconque, dans les diverses situations que l'on rencontre.

Je ne prétends pas qu'il faut donner raison au péché. Le Christ, dans sa parabole de la paille et de la poutre, nous demande plutôt de ne pas regarder le péché d'autrui. Voilà à quoi j'essaye de me conformer. Et notez bien qu'il ne s'agit pas ici de tolérance. La tolérance est d'ailleurs souvent le début de l'intolérance. Ces gens ont surtout besoin d'être acceptées comme des personnes "normales". Et je crois que notre rôle, en tant que chrétiens, est justement de leur apporter ce soulagement qu'elles recherchent, que l'on appelle "amour". Car vouloir se sentir accepté, c'est finalement vouloir être aimé, et rien d'autre. Nous avons tous besoin de ça. Ne pas se sentir reconnu et accepté, c'est, je crois, la plus grande source de frustration et de souffrance qui soit sur terre. Tout le monde, absolument tout le monde, a besoin d'être reconnu et accepté. Et c'est d'ailleurs la grande faiblesse de l'être humain.

A partir du moment où vous regardez ce qui ne va pas chez ces personnes, et où vous vous autorisez à vous occuper intérieurement à ce genre de pensées (même s'ils n'en savent rien, mais il en transparaît toujours quelque chose), vous jetez alors un regard scrutateur et inquisiteur, et vous cessez d'apporter de l'amour, lequel ne juge jamais. Je pense qu'au contraire, il faut regarder et considérer ces personnes comme Dieu les regarde et les considère, et comme Dieu nous regarde et nous considère nous-mêmes, et comme d'ailleurs nous aimerions nous-mêmes être considérées et regardées, que ce soit par Dieu ou par les hommes.

Que ressentons-nous lorsque les hommes nous déconsidèrent à cause de notre appartenance à l'Eglise catholique ? Nous ressentons de l'exclusion, un manque d'amour. Alors, "faites à vos frères ce que vous voulez qu'ils vous fassent", comment faut-il le comprendre ?

Je note que le même problème se pose quant aux personnes handicapées, qui elles aussi, recherchent non pas un regard de compassion, mais un regard qui sache les considérer comme des personnes "normales", c'est-à-dire comme faisant partie du même groupe. Elles demandent que nous fassions abstraction de leur handicap, afin de ne pas se sentir différentes, à part, pestiférées.

Pour apporter à ces êtres ce qu'ils attendent (et que l'on peut nommer "amour"), il est nécessaire d'apprendre à regarder intérieurement une personne au-delà de son handicap ou de son péché. Et pour regarder au-delà, il est nécessaire, me semble-t-il, de ne pas s'arrêter à ce handicap ou à ce péché, et de l'ignorer délibérément.

(évidemment ça ne nous dispense pas de tenir la porte à un manchot, mais vous comprenez ce que j'ai voulu dire).
Dernière modification par philémon.siclone le sam. 25 déc. 2010, 21:06, modifié 2 fois.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par philémon.siclone » sam. 25 déc. 2010, 20:01

papillon a écrit :Bonjour Philemon,

je ne suis pas très compétente pour vous répondre en tant que catholique, car après avoir lu et participé sur ce forum pendant près d'un an et demi, je ne suis pas beaucoup plus avancée à ce chapitre, le catholicisme me paraissant de plus en plus compliqué et difficile à suivre. Beaucoup de choses m'ont heurtée et je me sens parfois si loin de ce que j'en lis que la motivation en prend un coup!

Ceci étant dit, il me semble tout de même que la réponse va de soi: aimez-les, tout simplement. Amour et humilité. N'est-ce pas ce que le Christ nous a d'abord enseigné?
Ces gens vous ont invité sans vous discriminer, dans le respect de votre "différence". Car vous êtes aussi 'différent' pour eux qu'eux le sont pour vous. Et ils vous ont respecté, n'est-ce pas? Souvent, ce sont 'les autres' qui nous donnent des leçons, alors qu'on croit avoir tant à leur apprendre.

Aimez-les et respectez-les, c'est ce dont ils ont besoin et ce à quoi ils ont droit.
Si un jour ils souhaitent discuter avec vous de leur orientation sexuelle et de leur façon de vivre, vous pourrez toujours donner votre opinion sur la question, toujours dans le respect et l'amour, il va sans dire.

Cette amitié est un cadeau pour vous. Tâchez qu'elle le soit aussi pour eux.
S'il fallait juger l'Eglise d'après les brutes vociférantes qui en portent l'étendard, on perdrait toute espérance...
Joyeux Noël, Papillon, ainsi qu'à votre mari.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par philémon.siclone » sam. 25 déc. 2010, 20:33

Laurent L. a écrit :
Catéchisme de l'Eglise catholique a écrit : 2357 L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

1868 Le péché est un acte personnel. De plus, nous avons une responsabilité dans les péchés commis par d’autres, quand nous y coopérons :

– en y participant directement et volontairement ;

– en les commandant, les conseillant, les louant ou les approuvant ;

– en ne les révélant pas ou en ne les empêchant pas, quand on y est tenu ;

– en protégeant ceux qui font le mal.
Sinon, je suis d'accord avec Raistlin, Sofia et Papillon. :)
Cher Laurent,

Je n'ai pas parlé d'approuver, mais d'accepter ces personnes dans leur choix de vie, ce qui est très différent. Justement, la question d'approuver ou de désapprouver ne se pose même pas, à mon avis. Il est assez inconcevable de scruter qui que ce soit à travers les articles du CEC.

Joyeux Noël.
Dernière modification par philémon.siclone le sam. 25 déc. 2010, 21:10, modifié 1 fois.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par philémon.siclone » sam. 25 déc. 2010, 20:56

touriste a écrit :
Cracboum a écrit :

D'autant plus que pour beaucoup l'Eglise apparaît comme une donneuse de leçons bien avant d'être une annonciatrice de la Bonne Nouvelle. Mais elle ne peut plus cacher la poutre qu'elle a dans l'oeil, et la leçon se retourne contre elle. Le Christ est la Lumière du monde, ne soyons pas les boisseaux de la Lumière.
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Vous opposez le sermon et la bonne parole, la loi et la grâce, la médiation et l’illumination, la morale et la charité, etc... vous divisez ce qui est uni, alors que l’Eglise a toujours maintenu un juste milieu contre toutes les hérésies, contre tout ce qui déchire.

Et moi-même je dois mon retour à l’Eglise à une parole à la fois compatissante et ferme. Je ne pêchais pas par homosexualité, mais mon péché n’en était pas moins grave, je n’avais pas une conduite chrétienne, il a bien fallu à un moment donné que quelqu’un de l’Eglise me dise gentillement mais fermement : « Vous connaissez l’importance du sacrement de réconciliation ? », façon subtile et efficace de faire prendre conscience de ses péchés. Et si personne ne me l’avait dit ou s’était contenté d’un vague sentiment de compassion ? Eh bien je serais resté empêtré dans le péché, avec en plus l’orgueil de croire que je n’avais nullement besoin de confession pour l’absolution de mes péchés, et que finalement tout ceci était normal, que mes contemporains faisaient pareil, voire bien pire... Ce qui est fou dans ce genre de situation c’est que vous souffrez mais vous ne comprenez pas que c’est à cause de votre péché, parce que vous pensez que votre péché s’inscrit dans la normalité, et alors c’est encore pire : vous éprouvez une sorte de mal être diffus dont vous ne saisissez pas l’origine. Alors oui heureusement qu’à un moment donné une âme charitable vient vous sortir de votre torpeur en diagnostiquant votre mal et en l’appelant de son vrai nom, celui de péché, celui qui coupe de Dieu et vous plonge dans un état de perdition, mais cet âme charitable bien sûr, ne s’arrête pas là, elle vous propose aussi un chemin de guérison. Seulement le chemin de guérison vous ne pouvez pas l’emprunter tant que le diagnostique n’a pas été posé, quelqu’un qui se croit bien portant ne se soigne pas...
Oui, mais vous étiez chrétien. C'est différent. En tant que chrétien, disciple du Christ, vous aviez le droit de recevoir l'enseignement que l'Eglise a pour mission de vous délivrer. Le pasteur qui aime ses brebis doit se soucier du salut des âmes. Au contraire, les faux pasteurs qui endorment les disciples du Christ afin de les ménager, par lâcheté, ne sont-ils pas les mercernaires de la parabole, qui fuient à l'approche du loup, et laissent le troupeau se perdre ?

Mais dans le cas présent, nous parlons de gens qui de toute manière ne se reconnaissent pas comme chrétiens, ni comme membres de l'Eglise, et ne connaissent pour ainsi dire pas le Christ. Leur présenter la MÔÔRÂÂÂÂLE de notre Très-Sainte-Mère-L'Église, en brandissant au besoin un crucifix et une Bible, ne fera qu'envenimer les choses.

Je rejoins donc l'avis de Cracboum qui rappelle fort à propos l'attitude de Jésus avec la femme adultère. La méthode pour amener les âmes aux Christ (et non à une quelconque morale), est d'avancer vers elles en les acceptant telles qu'elles sont et sans les juger. Tout l'Evangile en témoigne, je pense.
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Griffon » sam. 25 déc. 2010, 22:45

philémon.siclone a écrit :Cher Raistlin,

Désolé de réagir si tard, je n'ai pas eu le temps de venir sur le site ces derniers jours.
Joyeux Noël à vous !

Pour vous répondre, je ne comprends pas bien la réalité concrète de la distinction que vous faites (et qui est d'ailleurs souvent reprise dans les discours abstraits et théoriques) entre juger une personne et juger un acte. Bien sûr, je comprends très bien ce qu'on entend par là, d'un point de vue théorique. Mais pratiquement, il me semble que cela revient exactement au même. Dans un procès, par exemple, ce sont bien des actes qui sont jugés, et à travers eux la personne qui les a commis. Et il en va de même dans tous les cas concrets où intervient un jugement quelconque, dans les diverses situations que l'on rencontre.

Cette distinction est utile lorsqu'on doit parler de l'homosexualité, de la fidélité dans le mariage,... ou de tout autre péché. Comme vous le soulignez, elle est théorique, et elle permet de poser les balises d'une saine moralité.
Vous, vous parlez d'une relation de la vraie vie.


Je ne prétends pas qu'il faut donner raison au péché. Le Christ, dans sa parabole de la paille et de la poutre, nous demande plutôt de ne pas regarder le péché d'autrui. Voilà à quoi j'essaye de me conformer. Et notez bien qu'il ne s'agit pas ici de tolérance. La tolérance est d'ailleurs souvent le début de l'intolérance. Ces gens ont surtout besoin d'être acceptées comme des personnes "normales". Et je crois que notre rôle, en tant que chrétiens, est justement de leur apporter ce soulagement qu'elles recherchent, que l'on appelle "amour". Car vouloir se sentir accepté, c'est finalement vouloir être aimé, et rien d'autre. Nous avons tous besoin de ça. Ne pas se sentir reconnu et accepté, c'est, je crois, la plus grande source de frustration et de souffrance qui soit sur terre. Tout le monde, absolument tout le monde, a besoin d'être reconnu et accepté. Et c'est d'ailleurs la grande faiblesse de l'être humain.

Vous avez raison, il s'agit d'amour. Mais... Comme cela est bien dit !

A partir du moment où vous regardez ce qui ne va pas chez ces personnes, et où vous vous autorisez à vous occuper intérieurement à ce genre de pensées (même s'ils n'en savent rien, mais il en transparaît toujours quelque chose), vous jetez alors un regard scrutateur et inquisiteur, et vous cessez d'apporter de l'amour, lequel ne juge jamais. Je pense qu'au contraire, il faut regarder et considérer ces personnes comme Dieu les regarde et les considère, et comme Dieu nous regarde et nous considère nous-mêmes, et comme d'ailleurs nous aimerions nous-mêmes être considérées et regardées, que ce soit par Dieu ou par les hommes.

Effectivement, Dieu regarde la personne, pas son péché.
Heureusement pour nous, surtout si on devait se considérer meilleur que les autres.


Que ressentons-nous lorsque les hommes nous déconsidèrent à cause de notre appartenance à l'Eglise catholique ? Nous ressentons de l'exclusion, un manque d'amour. Alors, "faites à vos frères ce que vous voulez qu'ils vous fassent", comment faut-il le comprendre ?

Je note que le même problème se pose quant aux personnes handicapées, qui elles aussi, recherchent non pas un regard de compassion, mais un regard qui sache les considérer comme des personnes "normales", c'est-à-dire comme faisant partie du même groupe. Elles demandent que nous fassions abstraction de leur handicap, afin de ne pas se sentir différentes, à part, pestiférées.

Intéressante comparaison !
Surtout lorsque le péché trouve sa source dans un habitus qui nous lie.


Pour apporter à ces êtres ce qu'ils attendent (et que l'on peut nommer "amour"), il est nécessaire d'apprendre à regarder intérieurement une personne au-delà de son handicap ou de son péché. Et pour regarder au-delà, il est nécessaire, me semble-t-il, de ne pas s'arrêter à ce handicap ou à ce péché, et de l'ignorer délibérément.

Bon, évidemment, ces " êtres " sont des personnes...

(évidemment ça ne nous dispense pas de tenir la porte à un manchot, mais vous comprenez ce que j'ai voulu dire).
Bonjour Philémon,

Je ne puis que vous encourager encore à fréquenter ces amis.
Ce faisant, juste en restant vous-mêmes et en les aimant tels qu'ils sont, vous leur apporter l'amour du Christ.
Vous êtes pour eux une page d'Evangile.

Je m'incline aussi devant la clarté de votre expression, et vous souhaite un très joyeux Noèl.

Griffon.

Cher Raistlin,
Ce n'est rien d'autre qu'a voulu défendre Cracboum.
Était-ce lui, ou bien vous-même qui n'y comprenait rien ?
C'est votre réaction qui démontrera la grandeur de votre âme, et non pas des paroles qui, comme le disait Cracboum, peuvent être tenues par n'importe quel homme, qu'il soit pécheur ou injuste.

Très joyeux Noèl à vous aussi,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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Amfortas
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Re: Les catholiques face à l'homosexualité

Message non lu par Amfortas » dim. 26 déc. 2010, 11:06

Philémon a écrit :

Mais dans le cas présent, nous parlons de gens qui de toute manière ne se reconnaissent pas comme chrétiens, ni comme membres de l'Eglise, et ne connaissent pour ainsi dire pas le Christ. Leur présenter la MÔÔRÂÂÂÂLE de notre Très-Sainte-Mère-L'Église, en brandissant au besoin un crucifix et une Bible, ne fera qu'envenimer les choses.

Je rejoins donc l'avis de Cracboum qui rappelle fort à propos l'attitude de Jésus avec la femme adultère. La méthode pour amener les âmes aux Christ (et non à une quelconque morale), est d'avancer vers elles en les acceptant telles qu'elles sont et sans les juger. Tout l'Evangile en témoigne, je pense.


Il y a deux écueils à éviter : l’excès de prudence qui nous rend muets et la présomption qui nous rend bavards. Le premier cas pourrait être illustré par Moïse :


28 Et il arriva, le jour que l'Éternel parla à Moïse dans le pays d'Égypte,
29 que l'Éternel parla à Moïse, disant: Je suis l'Éternel; dis au Pharaon, roi d'Égypte, tout ce que je te dis.
30 Et Moïse dit devant l'Éternel: Voici, je suis incirconcis des lèvres; et comment le Pharaon m'écoutera-t-il?


Ici il faut entendre « incirconcis » comme inapte, c’est à dire que Moïse prétexte à l’Eternel son inaptitude, peut-être sa maladresse ou timidité à prendre la parole, et il lui répond d’une façon fort sceptique et fort moderne d’ailleurs : « Comment moi qui suis un très mauvais orateur je pourrais faire fléchir le cœur endurci de Pharaon ? » Donc on voit bien que Moïse a réfléchi, qu’il a pesé les risques, les chances de succès et d’échec, bref qu’il a fait usage de sa raison et satisfait à la vertu de prudence, mais trop, et cet excès de prudence est un affront à l’Eternel.

Le deuxième cas, celui de la présomption, pourrait être illustré par la première prédication infructueuse de Saint Dominique en pays cathare :


Saint Dominique , en 1214, découragé devant le peu de conversions, l’immensité de la tâche et les forces de perversion se retira dans un bois près de Toulouse, se mit en prière et pénitence .Le troisième jour , la Très Sainte Vierge Marie lui apparut et lui dit : « Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications ! Car, vous labourez un sol qui n’a pas été arrosé par la pluie…Sachez que , quand Dieu voulut renouveler le monde, il envoya d’abord la pluie de la Salutation Angélique, et c’est ainsi que le monde fut racheté…
Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon Psautier (il sera appelé plus tard : Rosaire), et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. » C’est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables…


Ici la présomption c’est de croire que par la seule force de son engagement et de son discours on va parvenir à persuader son interlocuteur et susciter en lui un mouvement de conversion, cela fait songer à ces immenses shows évangéliques radiotélévisés au cours desquels un pasteur se démène comme un beau diable sur la scène, vocifère et sue à grosses gouttes pour faire passer le message aux téléspectateurs. Or il y a un dicton populaire qui dit « Si l’on peut amener un âne à la rivière, on ne peut pas le forcer à boire ».

Eh oui, car le premier mouvement de conversion est toujours suscité par Dieu, et ce que la Sainte Vierge a reproché à Saint Dominique c’est de s’être lancé corps et âmes dans la conversion de ses frères pécheurs sans avoir au préalable prier Dieu de préparer le terrain en suscitant le premier mouvement de conversion.

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