Prisonnier des TOC et des angoisses depuis l'âge de 8 ans

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Kurawiri
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Prisonnier des TOC et des angoisses depuis l'âge de 8 ans

Message non lu par Kurawiri » mer. 13 oct. 2010, 21:49

Bonsoir à tous,

Je vous écris car j'aimerais vous faire part d'une certaine détresse. Depuis mon enfance je suis rongé de TOCs (troubles obsessionnels compulsifs) et d'angoisses avec des phases tantôt sévères tantôt gérables. J'ai suivi une thérapie de type psychanalytique entre 18 et 24 ans qui m'a fait un bon effet (surtout concernant d'autres blocages ainsi que l'image que j'avais de moi-même), parvenant même à réduire considérablement mes tocs. Malheureusement ceux-ci sont réapparus quelques années plus tard (je vais avoir 30 ans).

Je dois dire que ces tocs s'organisent autour de trois axes, les choses doivent être 1° intactes, 2° pures et 3° ordonnées.

Ces tocs affectent en grande majorité mes livres. Ils handicapent considérablement ma vie privée (je viens de me marier en plus, mon épouse est, je dois dire, une sainte car c'est une véritable croix de supporter quelqu'un enfermé toute la journée à ranger et reranger le même livre ou prostré par qu'il pense avoir abîmé de manière irréversible un autre livre). J'ai essayé mille et une méthodes pour en venir à bout, depuis l'introspection (connaître notamment les causes historico-psychiques de ces tocs) jusqu'au raisonnement en passant par la sophrologie. En fait ces livres sont mon trésor car je me suis construit avec. Je prie énormément le Christ pour qu'il me délivre de ces obsessions, parfois j'avance mais le jour d'après je recule et je succombe à la "tentation" de manipuler. Du coup je me lave les mains plus d'une quinzaine de fois par jour car je dois suivre un rituel précis pour manipuler ces livres qui doivent absolument rester intacts.

Je me risque à vous écrire car à ce point, après des années de lutte (je dois dire que je trouve un répit relatif uniquement quand je pars en vacances et que je quitte mes livres) je suis nerveusement épuisé et cela m'affecte grandement dans mon travail, je suis professeur en collège ZEP en banlieue parisienne.

Dans un livre intitulé Cherche la paix et poursuis-la du père Philippe j'ai lu et relu qu'il fallait tout abandonner au Christ qui se chargera de porter nos fardeaux à notre place, de plus il ajoute que tous les efforts que l'on peut humainement faire pour préserver nos bien, amitiés, situations matérielles, etc. sont dérisoires et impuissants et que le seul roc sur lequel on peut s'appuyer est Dieu. Souvent on s'agrippe à des objets ou des personnes comme consolation, pour supporter la vie, c'est ce que je fais depuis l'enfance avec mes livres. Je suis d'accord pour tout abandonner à Dieu, intellectuellement je suis à 100% d'accord, le problème est que psychologiquement ça ne suit pas, les pulsions sont toujours là.

Ce que j'ai remarqué aussi c'est que ces TOC aidaient à fixer mon esprit, sinon je sens comme un "flou" existentiel extrêmement désagréable, comme si ma personnalité se disloquait ou se dissolvait petit à petit, ces TOC m'aident (paradoxalement) à me reconcentrer. Voilà, j'aurais encore des tas de choses à ajouter mais je crains d'être ennuyeux. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai quasiment tout essayé pour en sortir (les antidépresseurs ne font aucun effet) et que mon seul espoir désormais est le Christ que je prie tous les jours. Mais jusqu'à quand va-t-il me laisser dans cet état?

D'une chose j'ai toujours été convaincu c'est que seule une Parole me guérira, c'est une intuition que je porte.
D'avance je vous remercie pour vos réponses, en n'espérant ne pas vous incommoder.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kurawiri » jeu. 14 oct. 2010, 10:12

Bonjour,
Merci pour votre réponse. Néanmoins cela me semble un peu radical de me débarraser de tous mes livres vu que je compte les transmettre à mes enfants. En outre si cela ne porte pas sur les livres ça se portera sur d'autres objets, le problème n'est pas les livres en soi mais ma relation à eux.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kurawiri » jeu. 14 oct. 2010, 10:27

...En outre dans mes livre se trouvent plusieurs exemplaires de la Bible, je me vois vraiment mal m'en débarraser.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 14 oct. 2010, 11:54

Merci de votre témoignage véridique
Je pensais que les gens atteint de Toc n'avaient pas une vue objective de ce phénomène, vous me prouvez le contraire

Je suis un peu comme vous, j'ai horreur que l'on abîme mes affaires et voir quelqu'un "casser un livre" que je lui ai prêté en le posant à l'envers, m'horripile.

Vous devez impérativement accepter de vous débarrasser de vos livres
Je n'ai pas dit le faire mais de vivre dans cet esprit que ces livres ne vous appartiennent plus
Avoir conscience qu'il ne s'agit que d'objets et que l'avoir ne doit pas surpasser l'être
C'est l'esprit de pauvreté que demande l'Eglise
Car la pauvreté ainsi vécue nous rend riche, en particulier de liberté par rapport aux objets

Prêtez-vous vos livres ?
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kurawiri » jeu. 14 oct. 2010, 15:30

Merci Paxet Bonum pour votre réponse.
C'est la psychanalyse qui m'a enseigné à prendre du recul par rapport à mes affects et à les observer.
Je suis totalement d'accord avec vous pour me débarrasser "dans le coeur" de mes livres et de les confier à Dieu, je l'ai déjà fait d'ailleurs. Mais cela n'est malheureusement qu'une opération intellectuelle, j'adhère intellectuellement à cela mais le "psychique" ne suit pas. C'est pour cela que l'on parle de troubles obsessionnels compulsifs, ce sont des pulsions. En outre j'ai remarqué en vacances que, même si les tocs se réduisent considérablement du fait de l'absence ou presque de livres, je vais en développer un léger avec n'importe quel objet. Cet été dernier c'était avec ma valise ou une poche de ma veste, comme s'il y avait le besoin de fixer absolument son esprit sur quelque chose de tangible.

Voilà où j'en suis: je suis capable d'analyser les symptômes, d'en démêler les tenants et les aboutissants mais mon intellect est tout à fait incapable de venir à bout de ces pulsions qui lui échappent totalement. C'est une sorte d'enfer mental (et je pèse mes mots) car on se sent littéralement "enfermé", sans issue et sans espoir, on tourne en rond dans sa pensée. Beaucoup de personnes pensent que c'est une lubie sans conséquences, que le toc est une sorte de jouet conceptuel, bref on ne prend pas au sérieux les personnes affectées de tocs (justement, je pense, car à l'inverse des psychotiques les névrosés eux sont conscients de leur mal donc on pense à tort qu'ils sont capables de s'en débarrasser avec un peu d'efforts).

Pour répondre à votre question: non, je ne prête pas mes livres (sauf quelques uns que je ne considère pas comme "précieux"). Je l'ai eu fait à l'époque où j'avais réussi à me débarrasser de mes tocs et il est vrai que je les avais retrouvés par la suite pas franchement en bon état.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Griffon » jeu. 14 oct. 2010, 17:43


Bonsoir Kurawiri,

Cela ne doit pas être facile pour vous !
D'ailleurs, je vois que vous avez déjà fait un bout de chemin, et dans la compréhension de votre TOC, et dans la connaissance des mauvaises solutions, et surtout, dans le fait de comprendre que le Christ, Lui, est vraiment capable de vous libérer.

Votre TOC,
vous le décrivez très bien. Châpeau !
Mais évidemment, un TOC n'arrive pas comme cela.
Il témoigne d'un mal-être plus profond.
Je crois que vous ne pouvez pas encore en dire l'origine.
Heureusement, avec Jésus, vous ne devez pas connaître ; Lui sait.

Les solutions à éviter
Abandonner vos livres n'est pas une solution.
Ce TOC est un symptôme. Cacher un symptôme n'est jamais la solution. Une fois enfoui, il ressortira d'une autre manière. L'origine du nouveau problème sera encore plus difficile à trouver, et la solution encore plus complexe.

Le Christ possède la solution.
Mais voilà... Soit vous vous trouvez sur son chemin, et il vous guérit "gratuitement" (c'est toujours gratuit, mais cela peut être entièrement donné)... Soit vous entrer dans une démarche pour que le Christ devienne le centre de votre vie.
Vous vous mettez à sa suite, mais sérieusement, et pas seulement pour avoir une guérison. On ne trompe pas le Seigneur, vous le savez.

Il s'agit d'entrer dans une vraie vie de prières et de sacrement, au cœur du "château intérieur". Les premières demeures sont peu amènes : il y fait froid, les habitants y sont pénibles et dégoûtants, on doit se battre avec ses propres démons (paresse, découragement,...) et un jour sans comprendre, gratuitement, le voile se déchire, et Dieu habite votre prière. Arrivé à ce stade, votre maladie deviendra vraiment accessoire.

C'est un chemin.
Comme vous le comprenez, il peut être long.
Mais, il me semble que vous l'avez déjà entamé, même sans le savoir.

Un père ou une mère spirituelle vous permettra d'aller plus rapidement au but.

Je me demande si un(e) participant(e) du forum pourrait vous donner un petit témoignage, histoire de vous encourager.

Courage en tout cas.
Que le Seigneur vous découvre sa Face,

Griffon.
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kurawiri » jeu. 14 oct. 2010, 19:49

Cher Griffon,

Merci beaucoup pour votre message qui est très réconfortant. En ce qui concerne les causes je crois les connaître déjà (ou du moins une partie) grâce à la psychanalyse que j'ai menée, une des choses que j'y ai apprises c'est qu'au bout du compte il devient inutile de jeter la faute sur une ou plusieurs personnes, donc j'ai cessé d'en vouloir à ceux dont les manquements auraient pu provoquer l'apparition de ces TOCs, qui suis-je pour les juger? Grâce à Dieu je suis sorti de l'ornière de l'accusation d'autrui.

Quant au chemin à parcourir avec le Christ je l'ai déjà entamé il y a de cela quelques années. La thérapie psychanalytique m'avait mené indirectement à l'athéisme (bien qu'il me fallût avoir la foi en mon athéisme, parfois ce n'est pas simple de ne pas vouloir croire en Dieu). Des événements particuliers et dramatiques m'ont par la suite ébranlé et m'ont petit à petit, doucement mais sûrement, mis sur le chemin du Christ. Cela a été une conversion progressive et elle se poursuit depuis plus de six ans. Mon actuelle épouse et mes lectures (comme toujours ;-) ) y sont pour beaucoup. Mon épouse m'a fait découvrir un dieu que je ne connaissais pas car depuis l'enfance je "traînais" un dieu qui s'assimilait davantage à Jupiter Capitolin qu'au Dieu de miséricorde révélé par Jésus.

Ce chemin je le poursuis donc, je prie chaque matin, lis un passage des Ecritures chaque soir, vais régulièrement communier. Mais nombre d'autres aspects de ma vie demeurent malheureusement non convertis encore. Effectivement j'aurais besoin d'un père spirituel. Je rencontre régulièrement des prêtres qui sont même des amis mais cette relation de "paternité spirituelle" n'a pas surgi. J'espère toujours que Jésus me le mettra sur mon chemin. Il est vrai qu'il est difficile de progresser sur ce chemin sans un guide ou un fil directeur. Jusqu'ici je me suis appuyé (une fois de plus) sur mes lectures qui, au dire d'un moine que j'avais rencontré, m'ont remarquablement bien guidé jusqu'ici et de manière encore une fois progressive.

Actuellement j'essaie de pratiquer l'abandon à Dieu mais je n'en ai pas les clefs. Parfois il me semble avancer et le jour d'après c'est une terrible déroute. Ce qui est désespérant c'est que je me sens très seul sur ce chemin et que je progresse à tâtons, gardant devant les yeux la lueur lointaine de l'étoile du berger, comme le firent les Rois Mages.
Si quelqu'un pouvait partager son expérience avec moi je lui en saurais très gré. En tout cas je vous remercie tous pour vos messages qui me font sentir moins isolé.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 14 oct. 2010, 21:38

Je vois (mais ai beaucoup de mal à comprendre) que votre compréhension intellectuelle de votre problème ne permet pas la suppression du Toc. A vous parler franchement je me demande pourquoi quand vous commencez à vous laver les mains de façon répété, votre intellect ne vous dit pas que cela n'est pas utile pour vous permettre d'y couper court. Excusez ma franchise mais cela me dépasse.
Je revois dans ce décalage John Nash interprété brillamment par Russel Crowe dans "un homme d'exception".
On comprend combien votre vie peut être un combat de chaque instant.
Mais comme le dit si bien Griffon en suivant le Christ ce fardeau, s'il ne tombe, deviendra doux et léger.

Je prie Notre Seigneur Jésus Christ de vous apporter sa Paix et sa Joie.
Pax et Bonum !
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par petite fleur » ven. 15 oct. 2010, 7:00

Bonjour Kurawiri,

Votre histoire me touche personnellement.

J’ai, moi aussi été victime d’une addiction depuis l’enfance, et qui s’est aggravée au fil des années, jusqu’à…il y a quelques mois…où le Seigneur est venu me libérer, par une grande grâce de guérison intérieure.

Pour ma part, il s’agissait de troubles du comportement alimentaire (hyperphagie, boulimie…).
Ma relation avec la nourriture était semblable à votre relation avec les livres.
Evidemment, je ne pouvais pas jeter la nourriture, tout comme je pense aussi que jeter vos livres ne serait pas une solution.

J’ai connu aussi les crises d’angoisse, la prostration…situation difficile pour ma famille car je suis mariée et maman de trois jeunes enfants.
Il y a un an, je me suis retrouvée chez le psychiatre sous antidépresseurs pour la première fois.
La psychiatrie, médecine pour laquelle j’ai beaucoup de respect (lorsqu’elle est bien pratiquée), m’a aidée à comprendre les mécanismes psychiques de la maladie.
J’ai donc compris ceci : l’addiction comble un manque…
Pour ma part, d’après le psychiatre, la cause était une carence d’amour de mes parents dans l’enfance.
Je souffrais aussi de l’influence négative d’une mère manipulatrice, qui, au fond est dans une grande souffrance psychologique.

Alors…je me suis tournée vers Dieu. Je l’ai supplié, imploré, j’ai pleuré maintes fois en lui criant de venir à mon aide.

Puis, suite à une retraite, il y a deux ans, j’ai compris que je devais demander la conversion de mon âme, que là était la clé de ma guérison.
Cette retraite était prêchée par un prêtre, converti durant son sacerdoce. Moi qui croyait à l’époque que la conversion était réservée aux non croyants. J’ai été interpellée…

Alors, dans mon désespoir, dans toute ma faiblesse, je n’ai cessé de demander au Seigneur ma conversion et, aussi…qu’il mette un guide sur mon chemin spirituel.
Bien qu’ayant de nombreux amis, et un mari merveilleux (c’est une grande grâce pour moi d’avoir reçu le sacrement du mariage dans cette épreuve), je n’avais personne pour m’accompagner dans un véritable approfondissement spirituel.

Comme vous, je savais tout cela intellectuellement, mais cela ne suivait pas psychologiquement…et, ma prière me paraissait sèche voir pénible.
J’étais dans une sorte d’engrenage infernal dont il me paraissait impossible de sortir.

J’envoyais des intentions de prière sur Internet.
J’ai reçu quelques réponses, notamment, j’ai reçu trois fois cette parole de saint Paul :
Lettre de paul aux Romains, ch 8, v 14-16 (Version Français Courant)
« Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu, Car l’Esprit que vous avez reçu n’est pas un esprit qui vous rende esclaves et vous remplisse encore de peur, mais c’est l’Esprit Saint qui fait de vous des enfants de Dieu et qui nous permet de crier à Dieu : "Abba, Père !" L’Esprit de Dieu atteste lui-même à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu

Puis, en juillet dernier, au comble de ma souffrance, Dieu m’a exaucée dans mes prières.
Il a mis sur ma route un père spirituel pour me guider et…je me suis retrouvée un jour suel chez moi…envahie d’une paix et d’une joie extraordinaire.

Le voile s’est déchiré.
L’immense Amour de Dieu a comblé toutes les carences affectives.
Le Christ a chassé les démons. Il m’a guéri d’une addiction dont il était impossible humainement de guérir.

Mais…le plus beau, c’est que Dieu, m’inondant de son amour infini, est venu convertir mon cœur et il continue chaque jour de me convertir et de me combler de ses grâces.
Une de ses plus grandes grâces a été l’ouverture de mon cœur à la prière.

Kurawi, goûtant aujourd’hui à cet immense bonheur, je bénis cette époque douloureuse qui m’a amenée à Lui.

Alors…ne perdez pas espoir et continuez à prier sans relâche, à garder votre confiance en Dieu.
Il vous aime d’un amour unique.
Le Seigneur réponds toujours quand on frappe à sa porte.

Luc 11, 5-13

Jésus disait à ses disciples : ” Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains :un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir. ‘Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes
couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain’,moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »


Je prierai pour vous de tout mon cœur,

Petite fleur
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Griffon » ven. 15 oct. 2010, 8:56

Bonjour PaxetBonum,
 
Vous ne comprenez pas… et pourtant !
 
Vous n’avez jamais oublié d’éteindre les phares de votre voiture, oublié de fermer le gaz, laisser le fer à repasser allumé,…
Quand le doute s’insinue en vous, vous n’avez plus de paix tant que vous n’en êtes pas rassuré.
Vous avez beau tenter de vous raisonner,… il faut s’assurer.
 
C’est ainsi avec les TOC.
On a beau se raisonner,… peut-être quand-même que ce n’est pas parfaitement propre, rangé,…
Et tant qu’on ne s’en est pas rassurer, on ne peut plus faire autre chose !
 
Une douloureuse maladie.
Il suffit de lire le témoignage de Kurawiri.
 
Cordialement,
 
Griffon.
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Griffon » ven. 15 oct. 2010, 8:59

Bonjour Kurawiri,
 
C’est bien beau ce que vous écrivez, et,… oui, vous êtes en chemin.
Vous reconnaissez même qu’un père spirituel pourrait vous aider, ce qui démontre le chemin parcouru.
Mais voilà,… une telle relation ne « surgit » pas de soi-même.
 
Vous avez déjà sûrement prié pour que le Seigneur vous guide, mais en définitive, il faudra un jour se jeter à l’eau. Pour vous, ce sera facile à comprendre : de la même façon que vous avez finalement demandé à un psy de vous prendre en charge, il vous faut entrer dans la même démarche de demande.
Je sais bien de quoi je parle car j’ai dû moi aussi me résoudre à demander de l’aide malgré une fermeture d’esprit très établie qui me conduisait à rejeter toute direction spirituelle extérieure.
Depuis lors,… quel chemin parcouru.
 
Vous prenez l’exemple de l’abandon à Dieu.
C’est une vertu indispensable pour marcher derrière le Christ, il est donc sain de vouloir s’y adonner.
Mais elle peut aussi être le prétexte à la paresse, à « tenter Dieu » aussi.
Comment faire la différence quand on ne dispose pas de quelqu’un qui peut vous refléter votre cœur.
 
De plus, si vous êtes encouragé par Dieu à découvrir cette vertu, le démon va venir y ajouter sa graine de tentation. Il vous présentera une montagne infranchissable, il vous mettra au défi,…
Son but : vous poussez à la faute soit par découragement, soit par échec total.
L’abandon se gagne en avançant petit pas par petit pas, à son rythme mais sans trainer, avec l’aide de Dieu. Un petit « essai » ici, une « tentative » là,… et petit à petit, vous constaterez que cela « marche », votre confiance en Dieu s’affermira, et un jour, vous pourrez faire confiance à l’impossible.
 
Allons, je vais prier pour vous… (j’ai déjà commencé la nuit passée)
Et, s’il vous plait, vous aussi, priez un peu pour votre serviteur,
 
Griffon.
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kerniou » ven. 15 oct. 2010, 10:56

Bonjour Kurawiri
Vous nous décrivez bien comment les TOCs vous empoisonnent la vie et combien ils sont prégnants dans leur compulsivité. Vous dites combien le travail analytique vous avait aidé. Dans une phase positive de votre vie, celle de votre mariage, peut-être pourriez-vous revoir votre psy ou un autre et reprendre une série d'entretiens.
Il existe bien des thérapies comportementales qui ne vont pas vous aider sur le plan des causes et des origines mais seulement sur le symptôme; malgré ces limites, cela peut apporter une bouffée d'oxygène. Mais sans doute, vaudrait-il mieux faire le point avec votre psy, dans un premier temps.
Ne perdez pas courage.
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 oct. 2010, 12:26

Merci Griffon, votre exemple m'a permis d'approcher plus finement ce que peut-être un toc.

Le maître-mot est dans ce cas la remise pleine et entière à la Providence divine.
Parfois comme vous en parliez 'mettre Dieu à l'épreuve' mais amoureusement
Dieu a dit de ne pas se soucier du matériel que cela serait accordé de surcroît, et bien qu'il en soit ainsi
De grands saints se sont lancés dans des œuvres sans se soucier de la façon matérielle de les réaliser
Ayons parfois cette innocence de la confiance infantile à Dieu
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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Kurawiri » ven. 15 oct. 2010, 14:03

Bonjour à tous,

Tout d’abord je suis très touché par cette abondance de réactions. Cela me va droit au cœur que des personnes puissent m’écouter et compatir à mes problèmes. Hormis mon épouse qui est très attentionnée mais s’avoue impuissante à me soigner les autres personnes à qui j’ose me confier pensent que je le fais exprès.

Paxet Bonum, Griffon vous a très bien expliqué le caractère « lancinant » du TOC ; la compréhension intellectuelle demeure en effet impuissante car il reste comme une écharde dans votre pensée tant que vous n’avez pas réglé le problème, c'est-à-dire tant que vous n’avez pas réalisé le rituel qui va vous rassurer. Si vous ne le faites pas cela peut passer dans certains cas (mais c’est très vite remplacé par une autre obsession) sinon cela vous poursuit jour et nuit, cela s’impose à votre pensée en permanence et ne vous laisse pas en paix, vous donnant l’impression que votre réalité est en train de se disloquer. Ce n’est pas une douleur physique mais un malaise mental très pénible.

Certaines fois vous allez tellement loin dans l’exécution du rituel, répétant à l’infini le même geste (car il suffit que le livre soit rangé un millimètre trop à gauche ou que vous lui ayez fait une rayure avec votre ongle sans le faire exprès, et mille autres détails de ce genre) que vous finissez par perdre tout appui dans la réalité, vous vous changez en automate, vos repères cognitifs sont éteints, vous avez l’impression de ne plus exister ou encore vous ne savez plus si vous êtes réels. C’est une sensation atroce. Plus rien n’a de sens, la folie n’est pas loin. Vous connaissez le mythe de Sisyphe ? Cela vous donnera une idée assez fidèle de ce qu’une personne affectée de TOCs peut ressentir.

Petite Fleur, un grand merci du fond du cœur pour votre témoignage qui me redonne vraiment espoir. J’ai aussi quelques problèmes avec l’alimentation et ce depuis l’enfance bien que j’aie réussi à perdre beaucoup de poids à la fin de mon adolescence grâce à Dieu.
Si j’ai bien compris je dois demander formellement la conversion de mon âme. Je croyais déjà être en processus de conversion mais je vois ce que vous voulez dire : il faut passer à la vitesse supérieure. Vraiment lorsque vous décrivez votre nouvelle vie je vous envie ! C’est exactement ce que je cherche ! Pour moi l’une des paroles les plus importantes de Jésus est celle-ci qui me redonne toujours espoir : « Si vous demeurez dans ma parole vous serez vraiment mes disciples, vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous rendra libres » (Jn. 8 : 32).
Cette parole pointe le large, le pur océan d’amour du Christ.

Mais comment donc s’abandonner au Christ et à Sa Providence ? Il n’y a pas de méthode malheureusement.

Griffon, merci pour votre nouvelle intervention, je suis déjà dans ce processus de demande. J’ai tellement de mal à lâcher prise que je ne pense pas m’abandonner à la paresse et laisser Dieu tout faire. Au contraire j’ai tendance à vouloir tout gérer, ne laissant pas l’espace suffisant à la Providence pour que celle-ci puisse agir. Pour certaines choses je suis malheureusement très sévère avec moi-même. Ma conscience donne à penser en outre qu’il y a certains secteurs de ma Vie qui n’ont pas encore été convertis, c’est peut-être là-dessus que le Seigneur veut porter mon attention.

Kerniou, le psy que je voyais il y a quelques années avait une très mauvaise santé et je crains qu’il ne soit décédé à l’heure actuelle. Les autres que j’ai vus par la suite ne lui arrivaient pas à la cheville. Je pense que la psychanalyse donne d’excellents résultats jusqu’à un certain point, ensuite il faut accepter de s’en détacher sinon on risque de tourner en rond, à toujours rechercher les causes et à trop faire travailler le mental. Le discursif est impuissant lorsqu’il s’agit de TOCs. Seule une Parole fondamentale peut tout remettre dans l’ordre – ce qui fait que les TCCs ne sont qu’une béquille provisoire.

En tout cas je vous remercie beaucoup pour vos intentions de prière, croyez-moi que je les sens m’environner et elles me poussent à ne pas perdre courage et à avancer. Je prierai le Seigneur qu’il vous bénisse. Veuillez m’excuser pour la longueur de ce message.

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Re: Prisonnier des TOCs et des angoisses depuis l'âge de 8 a

Message non lu par Griffon » ven. 15 oct. 2010, 18:03

Kurawiri a écrit : Mais comment donc s’abandonner au Christ et à Sa Providence ? Il n’y a pas de méthode malheureusement.

Griffon, merci pour votre nouvelle intervention, je suis déjà dans ce processus de demande. J’ai tellement de mal à lâcher prise que je ne pense pas m’abandonner à la paresse et laisser Dieu tout faire. Au contraire j’ai tendance à vouloir tout gérer, ne laissant pas l’espace suffisant à la Providence pour que celle-ci puisse agir. Pour certaines choses je suis malheureusement très sévère avec moi-même. Ma conscience donne à penser en outre qu’il y a certains secteurs de ma Vie qui n’ont pas encore été convertis, c’est peut-être là-dessus que le Seigneur veut porter mon attention.
Comment s'abandonner au Christ ?
Ce n'est vraiment pas compliqué !
La clé se trouve sans doute dans la simplicité.
C'est si simple qu'on se dit : " impossible ! Il faut sûrement que je fasse quelque chose. "

Un peu comme ce sirien lépreux qui voulait guérir. Élysée lui dit de se laver 7 fois dans le Jourdain. Il repart furieux, sûr que le prophète se moque de lui. Heureusement, son serviteur le persuade de faire ce que le prophète lui avait ordonné.
On pense qu'on doit donner à Dieu, et que l'effort qu'on a fait, c'est jamais assez.
Et, oui, " je dois encore convertir ceci, prier cela... "
C'est tout le contraire.
Dieu nous demande de devenir comme des petits enfants.
Je suis nouvellement grand-père, croyez-moi un petit enfant, ce qu'il sait faire, c'est recevoir.

Et si vous vous mettiez à recevoir, Kurawiri ?

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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