Désespoir et colère...

[NinaC]

Tout d'abord bonjour à tous et merci de m'accueillir parmi vous...

Voilà j'ai 39 ans et j'ai un parcours de vie assez chaotique...

Mais je ne vais pas faire tout l'historique car ça prendrait des pages.
Ce qui m'amène ici c'est le profond désespoir que je traverse depuis des années. Quand j'y repense il a commencé quand l'amour que j'avais rencontré m'a quittée, alors que notre amour était fort et évident. Il a fait un autre choix.
Cela m'a détruite jusqu'au plus profond de mon être. La colère contre Dieu aussi qui avait mis cet amour en moi, pour le voir partir, comme si je ne méritais pas d'être aimée.
A partir de ce moment, j'ai fait n'importe quoi j'ai tout sacrifié, ma virginité mes croyances ma fidélité à Dieu... ma vie.
Jusqu'au jour où je me suis retrouvée enceinte. Un coup de massue qui m'a ramenée à la réalité, à mes responsabilités.
Il était hors de question que j'avorte.
Ça fait presque 12 ans que je l'élève seule, car le père n'a pas voulu le reconnaître. Entre temps j'ai perdu 5 membres de ma famille dont mes parents.
Des gens que j'aime et qui me quittent encore...
Je me prive de Dieu par colère et déception, je pense ne pas mériter d'être heureuse.
Je n'ai pas refait ma vie, malgré quelques tentatives, car je n'ai pas rencontré un amour aussi fort.
Et puis une femme seule avec un enfant, ça fait tâche non ? Cela n'a jamais été ma vocation, je rêvais d'une famille heureuse et épanouie et me voilà à élever mon fils, sans père et à tenter de combler ce déséquilibre.
J'ai l'impression que je n'ai pas d'avenir.
Voilà, merci de m'avoir lue et de prier pour moi car pour le moment je ne sais pas comment me sortir de là.

[PaxetBonum]

Je me prive de Dieu par colère et déception, je pense ne pas mériter d'être heureuse.

Tout est là… au delà des douloureuses épreuves que vous avez vécues, ce n'est pas Dieu qui vous condamne, c'est vous-même
Croyez-vous que Dieu qui est Amour pense un instant que sa fille ne mérite pas d'être heureuse ?
Croyez-vous que Jésus n'ai pas précisément pensé à vous en suant sang et eau au jardin des oliviers ?
Croyez-vous que Jésus n'ai pas précisément pensé à vous sous les coups de fouets ?
Croyez-vous que Jésus n'ai pas précisément pensé à vous en portant sa croix ?
Croyez-vous que Jésus n'ai pas précisément pensé à vous en agonisant sur la croix ?
Croyez-vous que Jésus n'ai pas précisément pensé à vous en disant 'Père pardonne leur ils ne savent pas ce qu'ils font' ?
Il est mort pour vous, parce qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime
Il vous a donné la plus grande preuve d'amour et vous vous pensez qu'il ne vous veut pas heureuse ?
Cesser de vous condamner vous-même
Aller vers le Seigneur, demandez Lui humblement pardon de lui avoir attribué vos peines, de vous êtes vengé de Lui contre vous-même.
Dans la confession recevez son pardon qui vous libérera enfin et vous rendra Paix et Joie !

Voilà, merci de m'avoir lue et de prier pour moi car pour le moment je ne sais pas comment me sortir de là.

Il n'y a qu'un Chemin qui oblige un regard de Vérité pour retrouver la Vie.
Que Dieu vous aide à vous confesser humblement !

Je prierai pour vous et votre enfant

[stephlorant]

A une époque de ma vie, j'ai rencontré une femme que j'ai aimée dès que je l'ai rencontrée. Mais elle n'était pas libre et je ne voulais pas entreprendre quoi que ce soit qui fut contraire à ma foi. Donc, en dépit de la force des sentiments - et partagés, à ce moment-là, je l'ai laissée repartir avec l'homme qu'elle avait choisi. MAIS j'ai commencé de prier Dieu pour qu'elle revienne. Jusque-là, depuis ma conversion, Dieu m'avait toujours donné tout ce que je Lui demandais ! C'était extraordinaire et d'un appui considérable dans le rôle de service que j'avais adopté à l'égard des jeunes désœuvrés de mon quartier.

Mais cette fois, la prière n'a pas marché. Je rencontrais chaque semaine un Père Rédemptoriste et je lui ai demandé pourquoi, soudainement, mes prières n'étaient plus exaucées - et même la bande de jeunes s'était d'un coup dissoute... je me sentais de nouveau seul sur la terre. Il me répondit: "C'est une épreuve, l'épreuve vérifie la qualité de la foi. Vous vous retrouvez seul, mais ne doutez pas que ce qui s'est produit pour Job-le-juste arrive aux convertis de ce temps: ainsi l'Adversaire à réclamé à Dieu de pouvoir vous tenter." Cette réponse m'a surpris, mais soit, j'ai accepté la solitude et poursuivi ma prière, la même: que l'aimée revienne !

J'ai prié ainsi durant trois années. Des années de solitude complète, de tentations de boisson, de tentations de me dire "à près tout, cette conversion, j'ai dû rêver, peut-être... mais je me retrouvais toujours à prier pour le retour de "Elle"...

Elle est revenue en effet, au bout de trois ans. Mais entre-temps, tout avait changé. La femme que j'avais rencontrée n'était plus la même. Notre relation n'a duré que neuf mois et a accouché - c'est le cas de le dire, d'un malheur que j'ai ressenti si fort que je suis resté muet durant trois mois encore. Et enfin, un soir, le Seigneur m'a parlé dans le cœur et tout d'un coup, j'ai compris.

Dieu me disait : "Je suis Dieu, mais regarde: je peux tout pour les hommes, et leur obtenir ce qu'ils demande: ton amie, je l'ai fait revenir. Cependant, je suis l'Amour et je n'ai aucun pouvoir de l'obliger à t'aimer. Il n'y a pas d'amour sans liberté, et cette règle s'applique à Dieu lui-même. J'ai également ressenti toute cette souffrance dans le cœur de Dieu que saint François d'Assise a exprimée en s'écriant : "L’Amour n'est pas aimé !"
Je me suis mis à genoux et j'ai pleuré pour la première fois depuis longtemps, et j'ai dit: "Seigneur, qu'il m'en soit donc fait comme Tu veux".

Ce qui m'étonne, c'est votre colère contre Dieu - Il n'y peut strictement rien. Le choix de cet homme qui vous a laissé au début de votre histoire, Dieu n'y peut rien, mais rien du tout... La seule chose qu'Il puisse faire, c'est se laisser flageller constamment par votre colère. Avez-vous vraiment raison d'être en colère, est-ce que cela vous aide à vivre ? Est-ce la colère que vous laisserez à votre enfant ? Je prierai pour vous, Dieu vous répondra, mais serez-vous prête à L'entendre ?

[Etmisericordia]

Bonjour NinaC,
Voilà, PaxetBonum a tout dit. J'ai lu votre message un peu plus tôt dans la journée et j'ai commencé d'y répondre mais je n'arrivais pas à dire clairement ma pensée, comme il vient de le faire.
Laissez-vous réconcilier avec Dieu, revenez-à Lui de tout votre cœur, et sortez de la nuit de votre propre condamnation. Nos épreuves n'ont pas vocation à rester irrésolues. Venez à la Lumière, Elle vous attend. Ce que vous condamnez, essayez de le regarder avec douceur et compassion.
Je reste unie à vous et à votre fils par la prière, à ce foyer que vous avez su construire et partager.

En Christ,
Etmisericordia.

[NinaC]

Tout d'abord je vous remercie infiniment de vos réponses...

Je comprends vos réactions quand je parle de mes ressentis. Maintenant vous n'avez qu'un bout de mon histoire.
Parfois il y a des évènements qui vous enferment et vous condamnent à jamais, à errer dans la souffrance et dans la culpabilité, alors que moi non plus je n'y étais pour rien.
Croyez-vous que l'on doit s'excuser d'être en colère quand on subit les pires horreurs, alors que Dieu nous a conçu pour vivre son Amour ? Jésus n'a-t-il jamais été en colère contre son Père ?
Je prends certaines de vos réactions comme des jugements sur mes écrits et non un accueil de ma parole et de mes souffrances.
Je suis sur le chemin, comme vous tous à égalité et je compte en effet m'ouvrir à la Lumière, sinon je ne serais pas là à vous parler.
Merci de prier pour mon garçon et moi, j'en ferai de même pour vous qui vous êtes penchés sur mon histoire.

[stephlorant]

Tout à fait d'accord, je prierai pour vous... j'ai moi-même quelques difficultés que j'espère passagères. Mais pour prier, ce serait bien aussi d'avoir le prénom de votre fils ...

[Griffon]

Bonjour NinaC,

J'ai lu votre message avec toute l'attention possible.
Il est terrible et douloureux.

Je prierai pour vous et votre fils, comme vous nous le demandez.

Laissez-moi vous dire juste une chose :
" Quoique vous en pensiez, vous êtes la fille bien-aimée du Père. "

Que le Seigneur vous découvre sa face,

Griffon.

[cracboum]

Considérer qu'on ne mérite pas le bonheur est le début du bonheur, car le bonheur est gratuit.
A ce point que le bonheur consiste justement à voir la grâce dans tout ce qui arrive.

[PaxetBonum]

Parfois il y a des évènements qui vous enferment et vous condamnent à jamais, à errer dans la souffrance et dans la culpabilité, alors que moi non plus je n'y étais pour rien.

Non, il n'y a jamais de condamnation à errer dans la culpabilité
Vous seule pouvez-vous condamner ainsi
Car si vous y êtes prête, le Père est déjà là en chemin pour accueillir sa fille prodigue, il vous reste la moitié du chemin à parcourir pour obtenir son pardon dans la confession et ne plus souffrir de votre culpabilité.
Laissez-vous réconcilier avec Dieu !

Jésus n'a-t-il jamais été en colère contre son Père ?

Je ne le crois pas, non
Comment l'Amour pourrait être colère ?

[NinaC]

Tout à fait d'accord, je prierai pour vous... j'ai moi-même quelques difficultés que j'espère passagères. Mais pour prier, ce serait bien aussi d'avoir le prénom de votre fils ...

Mon fils s'appelle Paul. Et oui il est baptisé.

Merci à vous, je prierais pour vous également

[NinaC]

Bonjour NinaC,

J'ai lu votre message avec toute l'attention possible.
Il est terrible et douloureux.

Je prierai pour vous et votre fils, comme vous nous le demandez.

Laissez-moi vous dire juste une chose :
" Quoique vous en pensiez, vous êtes la fille bien-aimée du Père. "

Que le Seigneur vous découvre sa face,

Griffon.

Merci Griffon pour vos paroles si justes et qui parlent à mon coeur.
Je m'en souviendrais toujours...

[NinaC]

Parfois il y a des évènements qui vous enferment et vous condamnent à jamais, à errer dans la souffrance et dans la culpabilité, alors que moi non plus je n'y étais pour rien.

Non, il n'y a jamais de condamnation à errer dans la culpabilité
Vous seule pouvez-vous condamner ainsi
Car si vous y êtes prête, le Père est déjà là en chemin pour accueillir sa fille prodigue, il vous reste la moitié du chemin à parcourir pour obtenir son pardon dans la confession et ne plus souffrir de votre culpabilité.
Laissez-vous réconcilier avec Dieu !

Jésus n'a-t-il jamais été en colère contre son Père ?

Je ne le crois pas, non
Comment l'Amour pourrait être colère ?

Merci de vos mots.
J'imagine que ça part d'un bon sentiment, mais vous ignorez totalement ce que j'ai pu vivre.
S'il était aisé de guérir je ne serai pas là.
La critique est facile, l'art beaucoup moins.

Une question, vous êtes un homme d'église ?

[Etmisericordia]

Chère NinaC,
Tout d'abord pardonnez-moi pour l'impression que mes propos (entre autres) vous ont laissé. J'en suis sincèrement désolée.
J'ai l'impression que nous ne nous ne sommes pas comprises (je vais parler pour moi).
Quand je disais de regarder les choses avec douceur, je voulais parler, non de la blessure dans l'amour que vos avez subie à cause d'un autre auquel vous aviez accordé votre confiance et que vous aimiez sans doute sincèrement, mais des bonnes choses que vous avez entreprises depuis. Ce qui m'a touché quand j'ai lu votre propos était d'une part cette douleur que vous décrivez et pour lequel j'ai une sincère compassion, et d'autre part une impression que vous '"jetiez le bébé avec l'eau du bain" (pardonnez-moi cette formule rapide). Et c'est en ce sens que je pense qu'il ne faut pas que vous vous condamniez vous-même. Par exemple lorsque vous semblez dénigrer le fait que vous éleviez votre enfant seule. Il me semble que ceci est au contraire très courageux. Je voulais aussi parler de votre foyer qui, s'il ne ressemble peut-être pas exactement à celui dont vous rêviez, n'en est sûrement pas non plus un lieu de douleur constante. Me comprenez-vous ? Vous voyez tout noir et vide alors que manifestement, une part de ce que vous évoquez ne tient pas dans cette nuit.
Loin de moi l'idée de vous juger ou de vous recevoir brutalement, au contraire. J'essayais simplement de voir avec vous si de tout cela ne porte pas aussi, grâce à vous et à votre fils, une part de clarté.
Donc : allez à la lumière, en ce sens où vous pourrez alors regarder tout cela de façon moins sévère.
Pour ce qui est de la colère envers Dieu, encore une fois, PaxetBonum a, à mon humble avis, tout à fait raison : vous vous condamnez durement vous-même alors que le Seigneur n'est que miséricorde et qu'il attend de vous guérir de ces blessures dont vous souffrez.
Si c'est l'évocation de la confession qui vous a braquée, pourquoi ne pas simplement aller voir un prêtre pour lui parler de votre colère, de ces désillusions, de vos peines justifiées ?

Je vous redis mon sentiment d'échec sur ce que j'ai voulu vous dire depuis le début, vous assure de ma prière,
En Christ,
Etmisericordia.

[NinaC]

Chère NinaC,
Tout d'abord pardonnez-moi pour l'impression que mes propos (entre autres) vous ont laissé. J'en suis sincèrement désolée.
J'ai l'impression que nous ne nous ne sommes pas comprises (je vais parler pour moi).
Quand je disais de regarder les choses avec douceur, je voulais parler, non de la blessure dans l'amour que vos avez subie à cause d'un autre auquel vous aviez accordé votre confiance et que vous aimiez sans doute sincèrement, mais des bonnes choses que vous avez entreprises depuis. Ce qui m'a touché quand j'ai lu votre propos était d'une part cette douleur que vous décrivez et pour lequel j'ai une sincère compassion, et d'autre part une impression que vous '"jetiez le bébé avec l'eau du bain" (pardonnez-moi cette formule rapide). Et c'est en ce sens que je pense qu'il ne faut pas que vous vous condamniez vous-même. Par exemple lorsque vous semblez dénigrer le fait que vous éleviez votre enfant seule. Il me semble que ceci est au contraire très courageux. Je voulais aussi parler de votre foyer qui, s'il ne ressemble peut-être pas exactement à celui dont vous rêviez, n'en est sûrement pas non plus un lieu de douleur constante. Me comprenez-vous ? Vous voyez tout noir et vide alors que manifestement, une part de ce que vous évoquez ne tient pas dans cette nuit.
Loin de moi l'idée de vous juger ou de vous recevoir brutalement, au contraire. J'essayais simplement de voir avec vous si de tout cela ne porte pas aussi, grâce à vous et à votre fils, une part de clarté.
Donc : allez à la lumière, en ce sens où vous pourrez alors regarder tout cela de façon moins sévère.
Pour ce qui est de la colère envers Dieu, encore une fois, PaxetBonum a, à mon humble avis, tout à fait raison : vous vous condamnez durement vous-même alors que le Seigneur n'est que miséricorde et qu'il attend de vous guérir de ces blessures dont vous souffrez.
Si c'est l'évocation de la confession qui vous a braquée, pourquoi ne pas simplement aller voir un prêtre pour lui parler de votre colère, de ces désillusions, de vos peines justifiées ?

Je vous redis mon sentiment d'échec sur ce que j'ai voulu vous dire depuis le début, vous assure de ma prière,
En Christ,
Etmisericordia.

Désolée de vous avoir heurtée vous aussi, dans mes ressentis mais cela ne vous concernait pas.
J'en viens sincèrement à regretter d'être venue déposer mon fardeau ici.
Certaines des réactions ici sont faut penser comme ci et non comme ça, faire ci et dire cela...
Comme s'il fallait absolument que je rentre dans le moule de la bonne pensée catholique.
Comme si je devais changer pour ne pas déranger.
J'ai l'impression d'être jugée et pas soutenue pour le coup.

C'est aussi froid que dans une église.

[PaxetBonum]

J'en viens sincèrement à regretter d'être venue déposer mon fardeau ici.
Certaines des réactions ici sont faut penser comme ci et non comme ça, faire ci et dire cela...
Comme s'il fallait absolument que je rentre dans le moule de la bonne pensée catholique.
Comme si je devais changer pour ne pas déranger.
J'ai l'impression d'être jugée et pas soutenue pour le coup.

C'est aussi froid que dans une église.

Je pense que se sont mes remarques qui vous ont blessées et je vous prie de m'en excuser
Loin de moi l'idée de vouloir vous mettre dans un moule, moi qui ne rentre déjà dans aucun
Loin de moi l'idée de vous juger, moi qui suis le plus grand pécheur de cette terre
J'ai eu à cœur de vous montrer que la seule condamnation "à errer dans la souffrance et dans la culpabilité" vient de vous-même, car Dieu ne vous a pas condamné Lui. Il vous attend sur le chemin, Il vous attend depuis certainement longtemps pour vous donner le baiser de Paix.
Vous n'avez pas à changer pour ne pas déranger autrui, mais pour cesser de refuser la main de Dieu qui vous est tendue.
Dieu est amour, il a témoigné de l'amour particulier qu'il vous porte en mourant sur la Croix (il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour vous). Alors je m'interroge, pourquoi ne pas vouloir aimer l'Amour ?
Et croyez moi c'est loin d'être froid !