Grande détresse spirituelle.

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Johanna
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Grande détresse spirituelle.

Message non lu par Johanna » mar. 09 juin 2015, 17:05

Bonjour à tous,

Je vais faire au plus court, à vrai dire je ne sais pas ce que je cherche vraiment en vous écrivant, je suis juste complètement perdue et je me sens complètement seule et abandonnée face à d'immenses interrogations. Je dois dire que le fait de vous écrire est pour moi-même une grande surprise, ce matin même je ne m'imaginais pas le faire.

Bref, je suppose qu'il faut commencer par le commencement, le début de ma vie, mes dix premières années. Étant enfant née dans une famille catholique (non-pratiquante), j'ai été inscrite aux diverses préparations aux sacrements plus par tradition que par croyance. Néanmoins, même si pour ma mère et ma grand-mère c'était pure tradition dans la tête de l'enfant de 6 ans que j'étais se formait la foi, je croyais en Dieu et le priais souvent, bien sûr je n'étais pas un ange pour autant et j'étais une enfant de mauvais caractère, capricieuse, menteuse, manipulatrice, tout ça... Toutefois à certains moments, plus je m'approchais de mes 10 ans et plus je commençais à m'adoucir, à avoir une certaine notion de la morale et surtout des péchés, donc je m'efforçais de me tenir à ce qu'on nous enseignait au catéchisme; bon je vous raccourcis un peu, j'ai grandi avec une telle notion du péché que j'ai fini par peur du péché par m'enfermer dans un mutisme, je me suis transformée en une enfant qui se laisse faire tout le temps et ne dit jamais rien, j'étais donc devenue une sorte de souffre-douleur pour les autres enfants.

Seconde partie arrivée au collège j'avais en moi emmagasiné toute la haine résultant de mes mauvais traitements en primaire, n'ayant pas voulu me défendre j'avais refoulé ma colère et l'avais stockée en un coin de mon cœur. De ce fait, j'ai libéré toute cette haine, non pas sur les autres, j'avais atteint un mutisme trop important pour le faire, mais sur Dieu. Je me disais que si l'on ne m'avait pas lavé le cerveau avec cette notion de péché je ne me serais pas laissée faire et je n'aurais pas souffert. De plus je trouvais cela injuste de souffrir de ma bonne conduite. Pourtant, je ne suis absolument pas tombée dans l'athéisme du tout, j'avais conscience que Dieu existait je le savais mais je le détestais. Donc bon j'étais tout de même en quête d'une spiritualité, j'étais et je suis quelqu'un de très spirituelle qui ne peux pas se contenter du monde physique, les idées athées m'angoissent même énormément, je ne peux pas m'imaginer vivre pour rien et être seule face à mon destin.

Donc, résumons : la quête d'une spiritualité la haine de Dieu m'a menée vers le diable de manière complètement consciente et délibérée; c'est sans doute ça qui m'effraye encore aujourd'hui, j'avais une bonne maîtrise de la Bible et je savais exactement dans quoi je m'engageais. Bref, vous connaissez la suite je me suis intéressée à la démonologie, me suis gavée de films d'horreur et j'ai touché à la magie noire (tout ça entre 12 et 14 ans). Malheureusement, tout cela a commencé à me dépasser et à 14, on va dire que je me suis pris une gifle, retour qui m'a fait l'effet d'une prise de conscience énorme dans le choix de spiritualité. J'ai, suite à cela, tenté de mettre fin à mes jours de manière très sérieuse mais durant ce moment, juste avant ma tentative, noyée dans le chagrin, j'ai senti une paix c'était assez étrange mais c’était comme quelque chose qui me disait que tout irait bien et que je devais me relever et continuer de vivre, que mon problème s'arrangerait. Bon les semaines sont passées et j'ai pris conscience que c'était peut-être Dieu qui était venu me sauver. J'ai donc repris le chemin de la foi.


Troisième partie de ma vie : à mes 14-15 ans je pensais être sauvée, avoir repris le chemin de la foi pour ne plus jamais le perdre puis j'ai fait des rencontres, des chrétiens, c'était mon premier contact avec des gens croyants et pratiquants à 200%, ils étaient évangéliques. Parmi eux, j'ai rencontré un homme chrétien qui m'avait convaincue que le catholicisme était corrompu, etc. Alors je me suis mis sur le chemin du protestantisme. Très vite je me suis plu à l'ambiance, je me suis plu dans cette foi plus jeune et je voyais dans ma vie, moi-même des miracles se produire, j'avais l'impression d'avoir un lien particulier avec Dieu, pour la première fois j'avais l'impression que Dieu parlait avec moi, mes prières ne restaient jamais sans réponses, j'étais convaincue que je devais suivre Jésus quoi qu'il arrive.


Mais c'était sans compter que j'étais naïve et je ne comprenais pas toutes les choses de cette nouvelle foi, alors je me suis laissée charmer et guider par l'amour; j'avais cédé à l'homme que j'aimais quand il a insisté pour "consommer" notre amour, je suis un peu tombée dans le panneau parce que je ne voulais pas le perdre et parce qu'il me disait que notre amour était pur et que nous nous marierions forcément... Problème: j'étais loin de me douter que c'est moi qui ne l'aimerais plus et bon j'ai coupé les ponts après plusieurs problèmes, ça n'a pas été simple pour moi parce que je m'étais promis de rester vierge jusqu'au mariage je m'étais promis de rester droite, de ne jamais faillir. De plus cela faisait déjà plus d'un an qu'il me répétait que la femme a toujours tort et que dans mon cas si je pars de lui je serais déshonorée et plus aucun homme ne voudra de moi; alors j'ai commencé à me demander si tout ça n'avais pas été une manipulation depuis le départ pour que je ne m'en aille jamais. Mais bon je ne pouvais plus rester avec lui alors, malgré mes principes, je suis partie.

Bref énormément de problèmes me sont tombés dessus après, semblables à la claque je m'étais prise à mes 13 ans. Du coup je me suis mise à penser du mal de Dieu, je me suis dit que j'avais laissé ma vie entre parenthèses, j'avais abandonné mon adolescence, ma féminité pour respecter la Bible au pied de la lettre, j'avais fait en sorte de devenir la femme la plus droite et intègre possible pour qu'au final on me traite comme la dernière des prostituées. Alors sur le coup j'étais attristée : j'avais fait le bien et au final avais souffert, j'ai suivi Dieu et au final je me suis pris une claque horrible... à nouveau. Mais comme j'étais encore très "programmée" je me suis mise à penser que tout était ma faute, que j'étais telle une prostituée qui avait corrompu un frère : j'avais l'impression à ce moment que Dieu lui-même me traitait de prostituée; j'avais oublié la notion de pardon, j'avais oublié la notion de délivrance et ne cessait plus de penser à la faute grave que j'avais faite, les paroles de cet homme raisonnant dans ma tête. Puis encore une fois, je me suis mise en colère contre Dieu, je me suis dit que c'est injuste et je me suis mise à me dire qu'à nouveau j'ai fait de mon mieux pour être droite alors que j'avais côtoyé des chrétiennes qui s'adonnaient aux divers plaisirs (alcool, sexe, charme, tenue courte et provocante (même pour l'église) et au final je ne trouvais pas ça normal qu'll m'a traitée comme ça.

Au début, je me suis simplement remise en route de l'Église catholique, je me disais, je vais tenir le coup mais avec la haine et la tristesse grandissantes, j'ai à nouveau sombré du coté du Diable j'ai haïs Dieu de toutes mes forces et je me souviens encore cette année je me suis surprise et fait peur moi-même: j'étais à l'église pour un enterrement (déjà je n'étais pas contente d'y aller et je trouvais ça stupide) mais en plus quand est venu le moment de prier j'étais tellement en colère que je me suis mise à dire à Dieu qu'il m'avait abandonnée, que c'était un père irresponsable qui abandonne ses enfants et qu'il était complètement responsable de ma déchéance et que comme il me voyait comme une prostituée, j'en deviendrais une véritablement et je corromprai toutes ses églises et tous ses enfants, qu'autant à aller en enfer autant y aller pour une bonne raison et pas seule....

Encore maintenant je me sens glisser vers de mauvaises et vieilles habitudes, je me retourne sur les traces du diable, à nouveau... mais j'ai de temps en temps des moments de lucidité où je me souviens de la paix de Dieu. Toutefois, je me sens déchirée entre le bien et le mal, je me sens attirée malgré moi vers Dieu et déchirée entre le besoin de le prier et le besoin de le haïr. Je ne peux pas vraiment décrire ce que je ressens mais je ressens surtout une grande souffrance spirituelle, je n'arrive plus à tenir la Bible ou à entrer dans une église parce que cela me rappelle la souffrance et la trahison (même si maintenant je sais que Dieu ne me prend pas pour une prostituée et ne m'a pas trahie). Je me sens partagée entre les moments où j'ai été proche de Dieu, je sais qu'il était là il a même fait des miracles dans ma vie mais à la fois je me sens oppressée, c'est assez étrange à décrire, mais en gros penser à Dieu me fait souffrir, cela remue énormément de choses en moi et je me sens un peu comme une personne qui ressentirait le besoin de courir mais dont les jambes seraient pleines de plâtre.

Mes humeurs sont troubles, des fois je suis prise comme maintenant d'une énorme tristesse et je pleure en pensant que je me suis éloignée de Dieu et d'autres fois d'une grande colère à son égard. En fait si on résumait, je me sens tentée devrais-je simplement dire, mon âme voudrait s'élever à Dieu tandis que mon égoïsme trouve son bonheur dans les propositions du diable.

Je suis perdue. Merci de m'avoir lue.

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Kerniou
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Re: Grande détresse spirituelle.

Message non lu par Kerniou » mar. 09 juin 2015, 17:50

Chère Johanna,
Bouleversant témoignage !
Je ne crois pas que vous sortirez toute seule de la confusion qui est en vous. La première étape serait de faire la part de choses, de démêler ce qui vous vient de vous de ce que qu'on vous attribue ... Vous ne pouvez être coupable de tout. Et comme vous le dites si justement, il y a le pardon et la grâce de Dieu.
Pourquoi ne rencontreriez-vous pas un prêtre pour essayer de mettre de l'ordre dans vos pensées, dans les idées inculquées et dans la culpabilité ressentie et la faute ... Vous avez besoin d'une aide bienveillante pour voir clair en vous.
Bon courage à vous et que l'espérance vous garde.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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ma7
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Re: Grande détresse spirituelle.

Message non lu par ma7 » mar. 09 juin 2015, 19:15

Chère Johanna,

Tout d'abord, n'ayez pas peur : vous êtes l'enfant de Dieu et cela, personne ne pourra vous l'enlever.

Effectivement, votre situation à l'air un peu compliqué, en avez-vous parlé avec vos parents ?

Puisque vous êtes ici, c'est surement que vous voulez vous réconcilier avec Dieu; tout d'abord, la première des choses à faire c'est peut-être prier et dire au Père que vous êtes désolée ?

Vous savez, toutes les mauvaises choses qui peuvent arriver dans votre vie ne sont pas la faute de Dieu. Au contraire, il est celui sur qui on peut s'appuyer quand on vit les grosses difficultés de la vie et c'est lui qui nous aide à les surmonter.

Je vous recommande vraiment d'aller voir le Prêtre de votre paroisse pour vous confesser. C'est peut-être une première pour vous, n'ayez pas peur, il n'est pas là pour vous juger. Il vous écoutera et vous dira ce qu'il faut faire.

La confession est surtout le moyen de se réconcilier avec Dieu : une fois reçue l'absolution, vous pouvez être sûre que vos péchés ont été pardonnés. En revanche, il faut tout dire de façon claire, regretter et prendre la résolution de ne plus recommencer.

Si vous êtes dans une ville étudiante, pourquoi ne pas entrer dans un groupe de Prière par exemple ?

Vous pouvez aussi, à votre rythme, lire la Bible en prenant bien le temps de "lire entre les lignes", de bien comprendre le message. Peut-être qu'il vaudrait mieux commencer par le Premier Testament qui vous permettra de bien comprendre l'origine.

Enfin si vous avez du temps dans votre journée vous pouvez toujours prier le Rosaire, vous pouvez aller le faire bénir par un Prêtre.

Les 15 Promesses de la Sainte Vierge Marie pour ceux qui prient le chapelet :

1) A tous ceux qui réciteront dévotement mon Rosaire, je promets ma protection toute spéciale et de très grandes grâces.
2) Celui qui persévérera dans la récitation de mon Rosaire recevra quelques grâces signalées.
3) Le Rosaire sera une armure très puissante contre l'enfer; il détruira les vices, délivrera du péché, dissipera les hérésies.
4) Le Rosaire fera fleurir les vertus et les bonnes œuvres et obtiendra aux âmes les miséricordes divines les plus abondantes;
il substituera dans les cœurs l'amour de Dieu à l'amour du monde, les élevant au désir des biens célestes et éternels.
Que d'âmes se sanctifieront par ce moyen!
5) Celui qui se confie en moi par le Rosaire, ne périra pas.
6) Celui qui récitera pieusement mon Rosaire, en considérant ses mystères, ne sera pas accablé par le malheur.
Pécheur, il se convertira; juste, il croîtra en grâce et deviendra digne de la vie éternelle.
7) Les vrais dévots de mon Rosaire seront aidés à leur mort par les secours du ciel.
8) Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort la lumière de Dieu, la plénitude de ses grâces
et ils participeront aux mérites des bienheureux.
9) Je délivrerai très promptement du purgatoire les âmes dévotes à mon Rosaire.
10) Les véritables enfants de mon Rosaire jouiront d'une grande gloire dans le ciel.
11) Ce que vous demanderez par mon Rosaire, vous l'obtiendrez.
12) Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans toutes leurs nécessités.
13) J'ai obtenu de mon Fils que tous les confrères du Rosaire aient pour frères, en la vie et à la mort, les saints du ciel.
14) Ceux qui récitent fidèlement mon Rosaire sont tous mes fils bien-aimés, les frères et sœurs de Jésus-Christ.
15) La dévotion à mon Rosaire est un grand signe de prédestination.



Les bienfaits du chapelet

« Le Rosaire récité avec la méditation des mystères :

1) nous élève insensiblement à la connaissance parfaite de Jésus-Christ.
2) purifie nos âmes du péché.
3) nous rend victorieux de tous nos ennemis.
4) nous rend la pratique des vertus facile.
5) nous embrase de l'amour de Jésus-Christ.
6) nous enrichit de grâces et de mérites.
7) nous fournit de quoi payer toutes nos dettes à Dieu et aux hommes
et enfin nous fait obtenir de Dieu toutes sortes de grâces. »



Courage : si vous venez en parler ici, c'est déjà une première étape. L'esprit Saint agit, Dieu vous aime, il ne vous laissera jamais tomber.


Je vous laisse avec l'Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc:

Lc 15, 1-10

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !' Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !' De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »


En Christ, :paix!
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. [Jean 3:16]

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axou
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Re: Grande détresse spirituelle.

Message non lu par axou » mar. 09 juin 2015, 22:57

Bonsoir chère Johanna, je suis très touchée par ce que vous nous confiez et je comprends tous vos sentiments, votre colère, votre tristesse. Vous avez besoin qu'on vous accompagne pour exprimer tous ces sentiments et y mettre de l'ordre, sortir de la confusion.
Vous avez besoin qu'on vous aide pour apprendre à vous aimer, et à accueillir l'amour de Dieu pour vous.

Comme cela vous a déja été dit, rencontrer un prêtre serait précieux pour vous. Peut-être serait-ce bon aussi que vous rencontriez un psychothérapeute car je pense que vous avez besoin de démêler ce qui est d'ordre spirituel de ce qui est d'ordre psychique.

j'ai une question à vous poser : quelle est la phrase de l'Evangile que vous préférez ?

De tout coeur avec vous, soyez assurée de ma prière pour vous.

Axou

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