Amour possible ?

[juliette5]

Bonjour à tous,

avant toute chose, je voudrais signaler que mon message n'a pour but ni de choquer, ni de provoquer, mais seulement de vous parler d'une histoire qui me fait souffrir, et d'une situation peu commune qu'il me semblait nécessaire de partager... J'ai personne à qui me confier, et vous parler me soulagerait sans doute.

Alors voila, je m'appelle Juliette, j'ai 23 ans, je vis avec ma mère depuis que mon père est décédé alors que j'avais 13 ans. J'ai encore beaucoup de mal à faire mon deuil, la souffrance reste immense et des regrets surgissent des fois quand je pense à lui... Je me souviens qu'après sa mort, j'ai cherché Dieu, dont on m'avait parlé dans mon école, et j'ai commencé à prier. J'ai eu une très forte admiration pour Jésus, que je cherchais à imiter par mes actions, et à qui je confiais mes malheurs ... J'étais très seule à ce moment-là, et j'ai cherché en lui un repère masculin, un deuxième père. Puis mes études m'ont écartée de la religion et je me suis intéressé à d'autres choses, j'ai vécu quelques histoires d'amour, mais rien de sérieux.

Mais depuis 2 ans, je retourne fréquemment dans la petite église, pour me rapprocher de Jésus encore, je lui parle comme si c'était mon confident, je me sens forte avec lui, comme s'il était vivant et qu'il me soutenait. Il y a 3 semaines, je me suis confessée, j'ai parlé à un jeune prêtre de mon admiration pour Jésus, de mes déboires sentimentaux, et je me suis fait pardonner mes problèmes d'alcool, de drogues, etc... Il a été très gentil pour moi, il m'a parlé longtemps, puis il m'a dit de revenir le voir si j'en avais besoin. Le lendemain, j'y suis retournée vêtue de ma plus belle robe, je voulais me faire belle pour cette première fois que j'allais discuter de Dieu avec un prêtre. Il m'a dit qu'il me trouvait jolie. Je l'ai remercié. Nous nous sommes assis puis nous avons parlé, de Jésus, de ses bonnes actions... il m'a donné un livre, je l'ai lu en entier le soir même. Le lendemain, je suis retourné pour le lui rendre, il m'a dit que je pouvais le garder ... Nous avons encore parlé, cette fois du monde, de la mort ...

J'y retournais tous les jours, jamais je n'ai passé autant de temps à parler.

Par ailleurs, je ressens quelque chose à chaque fois que je le revois, quelque chose que je ne peux pas décrire mais que je vis pourtant, bien que je le cache.
Puis, avant-hier, alors que nous parlions encore, installés sur un banc devant l'église, je lui ai dit que je l'aimais et que je ressentais beaucoup de choses pour lui. Il n'a rien dit, et nous avons changé de sujet avant de se quitter. Depuis, je ne vais plus dans cette église, j'ai honte, je ne sais pas ce qu'il pense, je ne sais pas s'il m'aime aussi et s'il n'ose simplement pas l'avouer... Je ne veux pas le séparer de Dieu pour moi, mais s'il veut vivre avec moi et renoncer à ses fonctions de prêtre, est-ce seulement possible ?

Mais peut-être qu'il n'y a rien du tout entre nous; pourtant je l'aime, ressentir de telles émotions, est-ce mal ? Est-ce controlable ?

Merci d'avance et pardonnez-moi pour la longueur du texte.

[Jeremy43]

Bonjour Juliette,

Tout d'abord je vous salue pour votre chemin de conversion vers le Christ, continuez sur ce chemin, rapprochez-vous le plus possible de Lui, c'est Lui l'Epoux de votre esprit. Et Jésus est vraiment vivant !

En ce qui concerne le prêtre, non il ne peut pas renoncer à son Sacerdoce pour une femme, ce serait une faute très grave devant Dieu. Un prêtre, en plus d'être marié mystiquement avec le Christ (comme tout chrétien) est également marié dans sa chair avec Lui (c'est pour ça que le prêtre porte la soutane, c'est un signe qu'il est mort au monde pour ne vivre qu'avec le Christ).

Le prêtre a fait une faute en ayant une relation de ce type avec vous, après les sentiments ne se contrôlent pas mais par la volonté vous devez en tant que chrétienne demeurer éloigné de ce prêtre pour ne pas l'amener à pécher. vous avez par contre tout à fait le droit (et même le devoir) de l'aimer et de le soutenir par la prière, ça ce n'est pas péché et c'est un grand signe d'amour, mais vous ne pourrez jamais être avec lui.

Vous serez dans mes prières.

[Marie du 65]

Bonjour juliette5,Je vais peut-être vous paraître dure avec vous, mais je vous réponds : Amour impossible!!!!


Le prêtre est exclusivement un homme de DIEU, il n'est ni un psychologue, ni un sociologue il est un autre Christ, le Christ lui même
pour s'occuper de ses Frères.

Juliette il faut oublier ce prêtre il est lié à Dieu.
Ce que vous pensez être de l'Amour n'est autre qu'un attachement du fait qu'il vous aide à trouver le bon chemin.

Il serait bon que vous changiez de confesseur, pour vous comme pour lui, il doit-être mal à l'aise face à cette situation.

Je vais prier pour vous afin que vous compreniez que cet Amour est impossible.

Bien Cordialement et dans la Paix du Christ.

Marie

[axou]

Chère Juliette,

un prêtre c'est comme un homme marié, il est déja pris ! et si on y va quand même, bienvenue sur le chemin de la galère !

Vous avez beaucoup souffert de la mort de votre père et votre attirance pour ce prêtre est "chargée" de tous vos manques, parce qu'il vous a apportée une écoute dont vous avez besoin. Mais le compliment qu'il vous a fait, certain silence quand vous lui avez parlé, nous indique qu'il n'a sans doute pas la maturité pour vous accompagner, il ne sait pas toujours adopter la bonne distance face à une jolie fille en détresse, et mettre les bonnes limites, à l'autre et à lui-même. (trop jeune peut-être)
Et ce serait très, très dommageable pour vous qu'il y ait un rapprochement.

Je pense que c'est une bonne idée que vous soyez accompagnée par un prêtre et vous pouvez demander à l'Esprit Saint qu'il vous trouve la bonne personne, un homme qui saura vous apporter une écoute paternelle dénuée de séduction.

Bien à vous,

Axou

[juliette5]

Merci à tous pour vos réponses ...
J'ai revu le prêtre et nous avons discuté. Je lui ai parlé de tout ce que je ressentais, de la certaine attirance que j'ai pour lui et de ma souffrance aussi. Il m'a dit qu'il sera toujours là pour moi et que je pourrai toujours lui parler si j'ai besoin d'aide. Je sentais qu'il essayait de ne pas dévoiler sa véritable pensée, comme s'il était amoureux de moi mais qu'il n'osait pas l'avouer car, à aucun moment, il m'a dit que notre amour est impossible ...
Parfois, je l'imagine comme un homme, j'ai aussi rêvé de lui comme le père de nos enfants ... J'ai eu bien des aventures avec des hommes, mais cette relation que j'ai avec ce prêtre me donne des émotions particulières et que je n'ai pas ressenties avant.

Il y a pêché si nous avons des relations amoureuses, en même temps qu'il appartient à Dieu par ses fonctions de prêtre. Mais s'il se détachait de ses fonctions pour que nous bâtissions ensemble quelque chose, pourrions-nous parler de pêché alors ?

Je me fais peut-être des idées, peut-être qu'il n'y a rien du tout, que je m'emporte dans le tourbillon de mes désirs. Mais en même temps l'oublier serait si difficile ...

[Fée Violine]

Bonjour Juliette,

l'oublier serait difficile, c'est pourtant la meilleure chose que vous puissiez faire.
La situation que vous décrivez n'est pas saine. Ce prêtre est jeune et plein de bonne volonté, il est sans doute troublé par votre attachement, et ce serait sympa de votre part d'éviter de le troubler davantage et de lui poser des problèmes insolubles.
Axou vous l'a très bien dit, IL EST DÉJÀ PRIS. C'est exactement comme s'il était marié. Trouveriez-vous normal, dans ce cas, de venir lui faire du charme en espérant qu'il quitte sa femme pour vous suivre? pardon, je suis un peu dure, mais j'aimerais que vous atterrissiez de votre rêve. On ne brise pas la vie d'un homme si facilement.
Je vous le répète, c'est malsain. Fuyez avant que ça devienne plus difficile, pour lui et pour vous.
Vous vivez probablement ce qu'on appelle en psychanalyse un transfert, c'est-à-dire qu'on s'imagine être amoureux/se du thérapeute. C'est très banal, il faut bien le savoir et ne pas confondre ce phénomène avec un vrai amour qui peut se construire.
Si tous les prêtres devaient épouser les pénitentes qui se confient à eux, ils n'auraient pas fini !

Bon courage, et de grâce, laissez ce pauvre prêtre tranquille !

[juliette5]

Bonjour Juliette,

l'oublier serait difficile, c'est pourtant la meilleure chose que vous puissiez faire.
La situation que vous décrivez n'est pas saine. Ce prêtre est jeune et plein de bonne volonté, il est sans doute troublé par votre attachement, et ce serait sympa de votre part d'éviter de le troubler davantage et de lui poser des problèmes insolubles.
Axou vous l'a très bien dit, IL EST DÉJÀ PRIS. C'est exactement comme s'il était marié. Trouveriez-vous normal, dans ce cas, de venir lui faire du charme en espérant qu'il quitte sa femme pour vous suivre? pardon, je suis un peu dure, mais j'aimerais que vous atterrissiez de votre rêve. On ne brise pas la vie d'un homme si facilement.
Je vous le répète, c'est malsain. Fuyez avant que ça devienne plus difficile, pour lui et pour vous.
Vous vivez probablement ce qu'on appelle en psychanalyse un transfert, c'est-à-dire qu'on s'imagine être amoureux/se du thérapeute. C'est très banal, il faut bien le savoir et ne pas confondre ce phénomène avec un vrai amour qui peut se construire.
Si tous les prêtres devaient épouser les pénitentes qui se confient à eux, ils n'auraient pas fini !

Bon courage, et de grâce, laissez ce pauvre prêtre tranquille !

Oui, je comprends ce que vous voulez dire, je sais que ce n'est pas si simple. Et je ne veux pas non plus le séduire alors qu'il est déjà prêtre. Mais mes sentiments sont difficilement contrôlables ... Comprenez moi aussi, je suis tombé amoureuse de ce prêtre et il m'est impossible de m'en détacher. J'ai essayé pourtant.

Je voudrais savoir s'il arrive que des prêtres, un jour, se disent qu'il préfère une vie de famille plutôt qu'une vie chaste ...
Axou l'a dit, il est jeune, n'est-il pas possible qu'il change d'avis tout en continuant à croire en Dieu ?

En espérant que vous répondrez à cette interrogation.

[Jeremy43]

Bonjour,

Juliette c'est impossible, comme l'a dit Fée Violine, c'est IMPOSSIBLE.

L'amour ne se construit pas que sur des sentiments mais sur le fait de vouloir le bien de l'autre, si vous aimez vraiment et sincèrement ce prêtre, vous devez renoncer à lui ! pour son bien, vous devez le laisser reprendre ses esprits et revenir dans les bras de son Maître, Seigneur et Epoux, le Christ Jésus. Il Lui a donné sa vie et cela pour l'éternité ! un mariage n'est plus valide de l'autre côté, mais le Sacerdoce (le fait d'être prêtre), c'est pour toujours ! c'est comme le baptême, cela marque l'âme de façon inviolable et indélébile.

Pour répondre à votre question, oui des prêtres ce sont déjà dit ça et l'ont fait... les scandales ont toujours été nombreux à toutes les époques et vous savez où ça les conduit s'ils ne se repentent pas (et Dieu seul sait si un vrai repentir est difficile pour un prêtre car ce sont les âmes qui reçoivent le plus de grâces de Dieu), en ENFER pour l'éternité ! ne soyez plus naïve, Jésus n'est pas venu sur terre pour ramasser des pissenlits mais pour offrir sa Vie pour la multitude, le péché c'est extrêmement grave, on ne rigole pas avec ça car le salaire du péché c'est la mort, la mort éternelle.

Pour l'amour de Dieu, renoncez à ce prêtre et rapprochez-vous du Christ pour qu'Il vous montre et vous guide dans la Vérité.

[Fée Violine]

Bon, Jérémy, vous y allez un peu fort : un prêtre qui rompt son engagement ne va pas forcément en enfer. Mais c'est sûr qu'il lui serait difficile de retrouver son équilibre.

Juliette : mais si, c'est simple.
D'ailleurs, si ce prêtre était assez faible pour quitter le sacerdoce et suivre la première fille qui passe, ça voudrait dire qu'une fois avec vous, il serait toujours aussi faible et vous quitterait à la première difficulté. C'est ça que vous voulez?

Au lieu de gâcher deux vies, soyez courageuse, fuyez !

[axou]

Pour répondre à votre question Juliette, oui, ce sont des choses qui arrivent, mais ce sont souvent des prêtres plus âgés, vers 40 ou 50 ans qui quittent la prêtrise et se marient, après certainement des aléas et un temps de discernement douloureux. J'ai connu un couple de catéchistes anciennement prêtre et religieux qui s'étaient rencontrés à l'âge de 40 ans. Ces sont des histoires de gens matures qui décident de changer de vie en conscience et se font accompagner spirituellement par un jésuite ou par leur évêque !

Il y a aussi d'autres cas, autrement plus cruels, ou des prêtres continuent la prêtrise tout en ayant une maîtresse et vivent une double vie. Navrant. Et certaines femmes concernées militent alors pour le mariage des prêtres, critiquent dans les médias la règle de l'Eglise...au lieu de regarder en face le fait que leur homme refuse de faire un choix et qu'elles se sont mises elles mêmes dans la galère. On ne contrôle pas ses sentiments mais on peut contrôler ses choix.

Il y a ensuite les coups de canifs dans le contrat si vous me passez l'expression, des prêtres qui vivent, parfois avec des sentiments forts, parce qu'ils sont très attirés, parfois sincèrement amoureux, une histoire sans lendemain. Sans lendemain parce qu'après avoir repris leurs esprits, ils refont leur choix de leur vie, ils rechoisissent leur vie de célibat et renouvellent leur engagement. Excusez moi d'être franche mais il me semble que c'est ce qui vous pend au nez avec ce jeune prêtre.

Or, une femme, surtout si elle est jeune et en demande d'affection, ne ressort pas indemne de ce genre de relation. Comme le dit Fée Violine, vous vivez un transfert (c'est pour ça que c'est très fort) mais un psy sait très bien qu'il ne doit jamais céder à sa patiente car une histoire serait déstructurante pour elle : elle a besoin dans ce cadre là qui est un cadre de relation d'aide, d'une écoute bienveillante mais distante affectivement . Pour un prêtre, c'est plus difficile que pour un psy de ne pas céder car il ne retrouve pas une autre femme le soir, il vit une vie de renoncement et c'est parfois très lourd !

L'abbé Pierre l'a dit de manière très claire dans ses mémoires, il a rompu parfois son voeu (je cite de mémoire) "car le manque de tendresse féminine était invivable" et il précise "Qu'il n'est pas resté longtemps avec ces femmes pour ne pas leur manquer de respect car il n'avait rien à leur offrir " ! Comment dire les choses avec plus de vérité et d'humilité que notre abbé ?
"Le Fils de l'Homme n'a pas ou poser sa tête." Et le prêtre a choisi de marcher à sa suite, avec son humanité parfois défaillante contrairement à l'humanité de Jésus.
Si vous êtes une pierre sur ce chemin là, vous risquez d'être blessée.

De tout coeur avec vous, en vous confiant à la Vierge Marie,

Axou

[SergeA]

....
Juliette : mais si, c'est simple.
D'ailleurs, si ce prêtre était assez faible pour quitter le sacerdoce et suivre la première fille qui passe, ça voudrait dire qu'une fois avec vous, il serait toujours aussi faible et vous quitterait à la première difficulté. C'est ça que vous voulez?

Au lieu de gâcher deux vies, soyez courageuse, fuyez !

Oui, c'est simple et efficace comme remarque ! Évident !

Bonsoir.

[Sheyrine]

Étrangement juliette. Je me reconnais en vous. Le même âge et ce besoin d'être considérée aux yeux d'un homme...

Si je devais décrire une femme de 23 ans, je dirais que c'est une "femme enfant", assez mûre pour désirer une vie de famille mais également une grande enfant qui a besoin d'affection et s'attache trop vite aux gens qui en font preuve.

Lorsqu'un homme s'interesse à nous et fait preuve de soutien, nos coeurs se laissent bercer par des illusions.

Comme le dit tout le monde, cet amour est impossible. il n'est pas l'homme que Dieu a choisi pour vous.
Fuyez cet amour, respectez ce jeune prêtre en évitant de créer des doutes en lui. Vous êtes une enfant de Dieu, pas une tentatrice.
Dieu ne veut que votre bonheur et ce ne sera pas avec cet homme.

[juliette5]

J'ai vu l'homme chez lui, pas le prêtre. Et je ne peux contrôler cet amour qui semble être réciproque.
Peut-être que j'arriverai à construire une vie sans lui, mais je ne sais si je parviendrai à l'oublier.
Je vais essayer de suivre vos conseils, même si c'est difficile.
Mais je ne sais pas si je pourrai ne plus aller dans cette église, et ne plus le revoir.

[Fée Violine]

Chère Juliette,
il est difficile de contrôler les sentiments, en effet, mais il est toujours possible de contrôler ses actes.
Bon courage à vous !

[Galilée]

Je viens de lire un passage qui m'a suffisamment interpellé pour que je passe le cap de l'inscription sur ce forum ! Je tiens à vous le faire partager, Juliette.
L'extrait qui suit vient d'un livre sur Sainte Anne Catherine Emmerich, (béatifiée par St Jean-Paul II, et connue pour ses visions et ses stigmates) "Vie d'Anne Catherine Emmerich", tome 3, chapitre XI :

"Le matin du 25 octobre, le Pèlerin la trouva toute terrifiée et toute bouleversée :

« J'ai eu cette nuit, dit-elle, une effrayante vision qu'encore maintenant je ne puis pas chasser de mon esprit. Comme je priais hier soir pour les mourants, je fus conduite près d'une femme assez riche et j'eus la douleur de voir qu'elle allait se damner.

Je luttai avec Satan devant son lit, mais sans succès : il me repoussa ; était trop tard. Je ne puis dire quel fut mon désespoir quand il enleva cette âme et qu'il laissa là le corps courbé en deux et aussi repoussant pour moi qu'une charogne. Je pus m'en approcher : je ne le vis que de haut et de loin; il y avait là aussi des anges qui regardaient.

Cette femme avait un mari et des enfants. Elle passait pour une très bonne personne et elle vivait à la mode du monde. Elle avait un commerce illicite avec un prêtre, et c'était là un vieux péché d'habitude qu’elle n'avait jamais confessé.
Elle avait reçu tous les sacrements : on parlait de sa belle contenance on la disait bien préparée.

Elle était pourtant dans l’angoisse à cause du péché qu'elle avait tenu secret. Alors le diable lui envoya une misérable vieille femme, son amie, à laquelle elle s'ouvrit sur ses inquiétudes. Mais celle-ci l’exhorta à chasser ces pensées et à ne pas faire de scandale; elle lui dit qu'il fallait se tenir en repos quant aux choses passées, qu'elle ne devait plus se tourmenter maintenant qu'elle avait reçu les sacrements et édifié tout le monde, qu'elle ne devait pas exciter des soupçons, mais s'en aller paix à Dieu. Puis la vieille femme ordonna qu'on la laissât seule et en repos. Mais la malheureuse, si voisine de la mort, avait encore l'imagination pleine de désirs qui la portaient vers le prêtre complice de son péché.

Et lorsque je l'abordai, je trouvai Satan sous la figure de ce prêtre qui priait devant elle. Elle-même ne priait pas, car elle agonisait, pleine de mauvaises pensées.- Le maudit lui lisait des psaumes; il lui citait, entre autres; ces paroles : Qu’Israël espère dans le Seigneur, car en lui est la miséricorde et la rédemption surabondante, etc., etc. Il fut furieux contre moi. Je lui dis de faire une croix sur la bouche de la mourante, mais il ne le put pas. Tous mes efforts furent inutiles : il était trop tard, on ne pouvait pas arriver à elle; elle mourut.

Ce fut quelque chose d'horrible quand Satan emmena son âme. Je pleurai et je criai. La misérable vieille femme revint, consola les parents qui étaient là et parla de la belle mort de son amie. Lorsque je m'en allai, en passant sur un pont qui était dans la ville, je rencontrai encore quelques personnes qui allaient chez elle. Je me dis : « Ah! si vous aviez vu ce que j'ai vu, vous vous enfuiriez loin d'elle ! »
Je suis encore toute malade et je tremble de tous mes membres. »


J'espère de tout cœur que vous trouverez la force de vous détourner de cet amour impossible.