Perdu dans ma foi

[BreizhFrite]

Bonjour à tous !

Tout d'abord, sachez que ce sujet est très long, et qu'il comporte des passage assez durs [Message de la Modération : les descriptions inutilement explicites ont été supprimées], difficile à lire, qui me couvrent de honte et qui peuvent vous mettre mal à l'aise.

Le titre du sujet, "perdu dans ma foi", n'est pas très bien adapté, en fait, je dirais plutôt que je suis perdu tout simplement.

Je vais tenter d'exprimer mon problème de la manière la plus condensée possible, et apporterai des approfondissements après vos questions.

Avant de croire, j'étais agnostique. En fait, mon opinion balançait entre ce dernier et l'athéisme. Mais la conscience d'une entité suprême m'était totalement étrangère.

Depuis l'âge de mes 6 ans, ma mère était atteinte d'une maladie grave, connue de tous, le cancer. Elle souffrait, et ce jusqu'à mes 18 ans, car c'est en 2016 qu'elle s'est éteinte.

Du plus lointain souvenir que je possède, j'ai toujours été attiré par la sexualité. [...]

À l'âge de 8 ans, j'ai découvert la masturbation, a l'âge de 9 ou 10 ans, la pornographie. [...]

À partir de cet instant, l'image que je me faisais de l'acte a vite été déformée, et remodelée aux standards des grands sites dont je me passerai de faire la publicité.

S'en est alors suivi un décalage, car là où les gens de mon âge se contentaient des activités basiques communes à chaque enfant, moi, je désirais le corps de l'autre. Je brûlais d'envie d'expérimenter de nouvelles choses, je voulais connaître ce que je fantasmais tant.

En 4ième année de collège, ça a été la descente en enfer. Des amis à moi me parlaient d'un site, un forum pour être exact, connu pour avoir été détourné en une plateforme de rencontres homosexuelles. L'idée n'a pas mis longtemps à cheminer. Étant précoce pour mon âge, et les filles de ma classe n'étant évidemment pas portées sur la chose, j'avais trouvé une solution facile pour mettre un terme à une frustration accumulée et de longue date.

Ma première fois c'est donc passée dans un endroit sordide, dans des conditions glauques au possible, et avec une personne du même sexe.

J'ai été pris de remords, de dégoût pour moi même, je me souviens m'être lavé, encore et encore, comme pour tenter d'effacer l'horreur que j'avais commise. Mais il ne m'aura fallu que le temps d'oublier le dégoût ressenti ce jour là pour recommencer. Toujours avec une pointe de dégoût, de mépris de moi même. Sauf que cela s'estompait avec le temps.

Côté pornographie, c'était l'horreur. Drogué, il m'en fallait plus. D'abord les vidéos soft, puis hard, puis trash,[...] Arrivé a 16 ans, j'étais déchu de toute moralité.

À mes 18 ans, je rencontre une fille, l'acte se fait, dans des conditions pas forcément meilleures que la première fois, mais au moins, avec le sexe opposé.

S'en suit quelques copines, avec qui je partage mes dépravations, qu'elles acceptent, soit par amour et donc confiance en moi, soi car elles sont aussi délabrées que moi.

Sauf qu'entre toutes ces copines, un élément clé fout encore plus le boxon dans ma vie. Le décès de ma mère. S'ajoute à mon addiction : la luxure, l'alcool et le cannabis. Non pas que je ne fumais pas et ne buvais pas avant, mais cela a empiré après le décès pour aboutir sur un compte dans le négatif, à peine de quoi vivre si ce n'est rien, et une grosse dépression sous couvert d'anxiété.

Heureusement, durant cette période très sombre, j'ai été secouru par ma copine actuelle, qui m'a relevé et aidé à sortir la tête de l'eau. Elle a vidé son compte en banque pour que je ne manque jamais de nourriture, de tabac, bref, elle a tout fait pour que je m'en sorte.

Mais, même si ma copine m'a été d'un grand secours pour m'en sortir, une part de moi restait sous l'eau, et je ne parvenais pas à en sortir entièrement.

C'est là que j'ai reçu la foi. Durant une session de fumette en solitaire, j'ai été frappé par ce que j'avais fini par croire n'être qu'un Bad Trip l'année passé et qui cette fois c'était montré tellement intense que j'en ai été plongé de terreur.

Durant cette séance donc, j'atteins un stade tel que tout part en vrille. Je suis là, a profiter du joint, pour m'adonner à mes vices quand d'un coup, l'angoisse monte. Je suis donc là, seul, dans cette chambre, quand je prends conscience de Dieu, de son omniscience, et de l'état dans lequel il me voit actuellement. Je suis épris de honte, de crainte, de terreur même. Mon coeur s'emballe jusqu'à me faire penser à une attaque cardiaque, me projetant du lit jusqu'à sur le sol. Persuadé d'avoir tellement péché pour rester en vie, je supplie le Seigneur de m'accorder une seconde chance, chose que j'avais déjà fait l'année passé, Dieu s'étant déjà dévoilé à moi.

Sauf que là, tout est plus intense, des versets de la Bible passent par ma tête, en rapport avec la situation à laquelle j'étais confronté. Un ami arrive en urgence, il avait appelé les secours, j'étais terrifié. Ma copine part de son internat pour prendre le train et venir me voir, elle était dans tous ses états.

J'avais promis deux choses au seigneur ce jour là. Parler de mes débauches à quelqu'un et avouer mes mensonges la concernant à ma copine. Cette fois, j'ai tenu ma parole, et j'ai confié mes débauches à un pasteur, puis à une infirmière psy, et enfin à ma copine qui n'a pas bronché et qui ne m'a pas jugé.

Sauf que voilà, depuis, je fais tout pour être en règle, j'écoute régulièrement ma conscience car je trouve qu'elle est bonne conseillère. Mais je peine énormément. Même si mon addiction à la pornographie s'est estompée et que les vidéos trash n'ont plus d'intérêt pour moi depuis bien avant ma conversion, je reste attiré par ça, et j'ai bien du mal d'à la fois ne plus consommer avec ma copine et ne plus me masturber, ni regarder de porno.

J'ai bien réfréné tout cela, mais j'ai l'impression d'avoir l'âme mortifiée, ne plus ressentir d'émotions comme la tristesse, la culpabilité. J'ai l'impression d'être "stérile" et d'avoir manqué le coche et d'être resté pécheur.

Quand à ma copine, elle n'est pas baptisée, ni croyante. Elle s'y intéresse, n'a pas jugé ma croyance (a même été surprise que moi, je devienne chrétien alors qu'elle ne me connaissait pas autrement qu'athée), mais c'est une fille formidable, elle m'aime sans jugement ni réserve, accepte de ne plus avoir de rapport en attendant notre mariage, bref, je n'arrive pas a me faire à l'idée que cette fille et moi ne soyons pas en règle aux yeux de Dieu alors que je ne vois qu'une grâce du Seigneur pour m'avoir permis d'avoir une copine aussi humaine qu'elle.

J'ai bien du mal a être dans la prière, j'ai l'impression de ne pas réussir à avoir de relation avec Dieu, d'être incrédule, de ne pas réussir à comprendre l'Écriture. J'ai cette voix qui me chuchote que multiplier les pains, c'est pas possible, que réveiller les morts c'est pas crédible, bref, j'ai l'impression d'être incompatible avec Dieu, de ne pas pouvoir être sauvé, que je m'en empêche moi-même.

Vous comprenez donc mon problème, j'ai beaucoup de peine à me sanctifier, et j'ai l'impression de ne pas réussir a sortir de l'incrédulité. J'ai rdv début octobre pour entamer le catéchuménat, mais même baptisé je ne sais pas si j'arriverai de nouveau à ressentir des émotions, à réussir à pleurer, à m'en vouloir sincèrement pour mon passé. Je le souhaite, mais je n'y arrive pas.

Merci d'avoir lu ce très long pavé en tout cas. Et merci infiniment de toute l'aide que vous seriez susceptible de m'apporter.

Fraternellement, BreizhFrite

[Invité]

Bonjour BreizhFrite,

Le cathécuménat est une période d'élévation spirituelle qui, je pense, vous transformera de l'intérieur. Il est aussi l'occasion de faire un peu de ménage dans sa vie car, le cheminement vers le baptême, implique des exigences. Je commence justement ma deuxième année et vois que ma foi et ce que je suis ont tout de même évolué.

Il n'en demeure pas moins que même baptisés nous serons toujours des pécheurs avec nos faiblesses, nos égarements et nos doutes. C'est humain. Dieu nous aime pour ce que nous sommes et comme le dit le Christ lui-même : "il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion" (Lc 15,7).

Attention cependant, le cathécuménat n'est pas une thérapie contre le mal être ou les addictions, qui eux, sont plutôt du ressort de la médecine. Je pense tout de même qu'il pourra vous apporter une paix intérieure en vous rapprochant du Christ.

[Arth0s]

Bonjour BreizhFrite,

Tout d'abord, merci d'avoir osé partager certains détails de votre vie, ce n'est pas toujours facile de confier ses problèmes surtout lorsque l'on se trouve sur un forum. La plupart de vos problèmes sont assez courants surtout à l'adolescence, on se cherche et parfois on tourne le dos au Christ. Je trouve votre démarche déjà courageuse (oser reconnaitre ses fautes, dire qu'on est pécheur), c'est rare qu’un athée dise ça. Vous pouvez faire pardonner vos péchés par Dieu à tout moment de votre vie, y compris ceux bien antérieurs, il n'y a pas d'heure pour reconnaitre ses fautes. Comme dit plus haut, tout le monde y compris les baptisés et même les saints sont pécheurs.

En ce qui concerne ce que vous avez vécu avec Dieu (où vous prenez conscience de lui), cela ne regarde que vous et nous ne sommes pas aptes à commenter.

Je trouve que votre copine possède un grand sens de l'humanité, elle a cherché à comprendre vos problèmes et à trouver des solutions.

L'entrée au catéchuménat permet donc le baptême, le baptême doit être considéré comme un renouveau (on se purifie l'âme), c'est justement l'occasion de dénouer avec votre passé et changer l'avenir. Cependant comme dit plus haut, si certains problèmes sont médicaux, il ne faut pas avoir peur d'en parler.

Union de prières.