Le deuil

[Cécile42]

Bonjour,
J'ai une autre question.

Comment peut-on accéder au deuil si le sentiment d'injustice est toujours là ?
Comment peut-on le faire si l'on choisit de garder ce sentiment d'injustice car c'est tout ce qui nous reste ? Car c'est notre dernier lien fort au vivant ?
Comment accepter de rentrer dans l'acceptation si on refuse toujours l'absence née du décès ?

Comment faire son deuil quand c'est impossible ? Qu'est-ce qui peut nous aider à accepter le décès d'une personne dont on a encore grand besoin ? Quand sa mort est brutale, sans préavis, injuste, stupide? Qu'elle aurait pu être évitée ? Qu'elle survient trop tôt, à un age où on est pas préparé ?

Qu'elle s'accompagne d'un processus de déni total, que son acceptation va s'étaler sur plusieurs dizaines d'années, et qu'elle revient périodiquement mais brutalement se rappeler à vous à d'autres occasions ?

Je demande peut-être l'impossible.

[Kerniou]

Chère Cécile,
Pour nous, chrétiens, la mort a un sens; et la perspective de la Vie Eternelle est une espérance qui nous porte dans notre chagrin.
La foi n'épargne pas le chagrin, elle lui donne un sens. Et quand les êtres que nous avons aimés quittent leur vie terrestre, il nous reste l'amour qui nous unissait à eux et que nous partagions.
Cet amour va nous donner la force de vivre jusqu'à la fin de nos jours. Il s'instaure entre nos défunts et nous une autre forme de présence qui nous soutient, nous accompagne et nous aide à continuer notre chemin. Faire le deuil c'est accepter que l'autre ne soit plus là " avec " nous mais "en" nous pour toujours.
La révolte est humaine et compréhensible mais elle ne doit pas nous aveugler ni nous empêcher d'avancer. les sentiments de révolte bloquent et retardent le travail de deuil. "Faire le deuil", cela ne se fait pas tout seul: c'est un travail , un travail sur soi ...
C'est plus facile à dire qu'à faire, croyez-moi. Il faut que la colère et la révolte cèdent la place à l'acceptation de la mort qui va permettre le temps du deuil. Mais le chagrin ne s'efface pas d'un claquement de doigts.
Notre cheminement se fait dans le chagrin dont la profondeur n'a d' égale que la force de l'Amour qui nous en fait renaître ...

[Nanimo]

quand les êtres que nous avons aimés quittent leur vie terrestre, il nous reste l'amour qui nous unissait à eux et que nous partagions.
Cet amour va nous donner la force de vivre jusqu'à la fin de nos jours. Il s'instaure entre nos défunts et nous une autre forme de présence qui nous soutient, nous accompagne et nous aide à continuer notre chemin. Faire le deuil c'est accepter que l'autre ne soit plus là " avec " nous mais "en" nous pour toujours

C'est vrai. Vous le dites si bien, Kerniou!

[Cécile42]

Chère Cécile,
Pour nous, chrétiens, la mort a un sens; et la perspective de la Vie Eternelle est une espérance qui nous porte dans notre chagrin.
La foi n'épargne pas le chagrin, elle lui donne un sens. Et quand les êtres que nous avons aimés quittent leur vie terrestre, il nous reste l'amour qui nous unissait à eux et que nous partagions.
Cet amour va nous donner la force de vivre jusqu'à la fin de nos jours. Il s'instaure entre nos défunts et nous une autre forme de présence qui nous soutient, nous accompagne et nous aide à continuer notre chemin. Faire le deuil c'est accepter que l'autre ne soit plus là " avec " nous mais "en" nous pour toujours.
La révolte est humaine et compréhensible mais elle ne doit pas nous aveugler ni nous empêcher d'avancer. les sentiments de révolte bloquent et retardent le travail de deuil. "Faire le deuil", cela ne se fait pas tout seul: c'est un travail , un travail sur soi ...
C'est plus facile à dire qu'à faire, croyez-moi. Il faut que la colère et la révolte cèdent la place à l'acceptation de la mort qui va permettre le temps du deuil. Mais le chagrin ne s'efface pas d'un claquement de doigts.
Notre cheminement se fait dans le chagrin dont la profondeur n'a d' égale que la force de l'Amour qui nous en fait renaître ...

Merci de votre réponse Kerniou.
Voyez-vous, c'est cela dont j'avais besoin, et que je n'ai pas eu. Pour plusieurs raisons.
Alors c'est plus long, c'est plus dur. Quand j'écrivais "impossible", c'est la position où je me suis sentie souvent.
Pour faire le deuil il faut se souvenir de la personne. Moi je n'ai pas eu cette possibilité. Faire le deuil de sa mère quand on ne s'en souvient pas car l'amnésie a rendu le souvenir impossible.