Doit-on gâter les enfants pour Noël ?

[antoine75]

Bonsoir,

Pour célébrer le Messie à Noël, doit-on gâter les enfants ? Merci.

[poche]

Quel âge ont les enfants?
Qu'entendez-vous par "gâter?"
Comment voulez-vous que les enfants voient Noël?

[le fureteur]

Bonsoir ou Bonjour Poche,
Gâter (et non pas gâcher mais j'aimerai écrire l'anglais comme vous écrivez notre langue). Gâter les enfants cela veut dire faire beaucoup de cadeaux jouets ou friandises.
Les cadeaux aux enfants doivent être à l'image des ressources de la famille. Cela ils doivent le savoir.
Il est d'usage d'offrir des cadeaux lors des fêtes et notamment à Noël. Hélas cette fête est devenue "païenne". Déjà en novembre sortent les catalogues et les vitrines se parent de guirlandes et de jolies choses susceptibles d'attirer le client ; dans les rues illuminations, sapins ou marchés de Noël. Rares sont les vitrines qui rappellent le vrai sens de Noël parfois une crèche mais cela fait partie du "décor". La légende du Père Noël peut être maintenue à la condition d'expliquer à l'enfant que nous fêtons l'anniversaire de Jésus et que chaque année nous rappelons sa naissance. C'est cela le plus important.

[Jean-Mic]

Non ! Il ne faut pas, mais on le fait quand même .
Jean-Mic
(père de famille nombreuse)

[James]

Personnellement, je commence à me dire qu'il faudrait peut être adopter en tant que chrétiens une tendance inverse à celle qui est traditionnellement adoptée pour Noël.
C'est à dire garder évidemment l'aspect religieux et festif mais réduire voir stopper l'échange de cadeaux.

Si nous nous plaignons que Noël est devenue principalement une fête marchande dans nos sociétés, il faut déjà commencer par analyser notre approche vis à vis de la chose.
Quid du parent dont les premiers mots adressés aux enfants quand arrive le mois de Novembre sont "Tu as fait ta liste au père noël?" ? (Déjà, faire croire au père noel...)
Quid de l'enfant qui se dit : "Tiens, je vais demander Call of Duty Advanced Warfare à mes parents pour Noël"
Quid du consommateur lambda qui se rend même le dimanche en magasin faire ses emplettes à l'approche des fêtes de fin d'année?

Ne dit-on pas que Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets mais en chérissent les causes?


Dans le même genre, ça me fait beaucoup penser à certaines personnes avec qui j'ai grandi et qui allaient du catéchisme.
De leurs propres aveux, la plupart ont fait leur confirmation parce qu'ils savaient très bien qu'ils auraient des cadeaux de la famille (gourmette, médaille, chaine hifi, argent,...).
Résultat, ils sont tous devenus athées ou se considèrent "de culture chrétienne" mais pour leur faire ouvrir une Bible ou aller à la messe, c'est une autre affaire...

[Jean-Mic]

Les deux "vivre un Noël chrétien" et "gâter les enfants" ne sont pas incompatibles comme vous le dites. On peut très bien faire les deux dans une famille chrétienne. Parole de père de famille nombreuse !

La liste au Père Noël ? Pourquoi pas ? D'ailleurs, maintenant que les enfants sont grands, chacun de nous, parents compris, continue à la faire. On ne l'envoie pas à l'adresse Rue des Étoiles 00000 Au Ciel, mais on les laisse toutes en vue dans la maison. C'est un bon moyen d'éviter la dispersion et de se faire des cadeaux en accord avec les désirs exprimés par chacun (ou de choisir de faire une surprise, au choix) ... C'est un plaisir de se faire le Père Noël de l'autre, et les enfants l'ont très vite compris, même très jeunes.

"Pour Noël, je voudrais Call of duty advanced Warfare" ? Non ! Ni à Noël, ni à un autre moment ! Ne compte pas sur moi pour ce genre de choses. Ce n'est donc pas Noël qui est en jeu, mais bien l'éducation parentale en général, tout au long de l'année et tout au long de la vie.

Les achats de Noël le dimanche ? Non ! Ni les achats de Noël, ni aucun autre (sauf le pain et le journal). Là encore, c'est une question de cohérence d'ensemble, qui ne se limite pas à Noël, mais se conçoit dans la vie quotidienne.

Fraternellement
Jean-Mic

[p.cristian]

Bonjour,

Un petit mot pour dire comment cela se passait il y a 60 ans en Bolivie, dans une petite communauté catholique (Sucre) d'après les récits que m'en fait mon père.
Les enfants recevaient un seul cadeau, et les parents disaient qu'il venait du petit Jésus. Le repas était assez sobre.

On est loin de ce qu'est devenu cette fête.

[Kerniou]

D'accord avec Jean-Mic.
Pour moi, le caractère religieux de la fête de Noël, n'est pas incompatible avec l'échange de cadeaux et même un repas de fête qui restent raisonnables. Il suffit d'expliquer aux enfants le pourquoi des cadeaux de Noël et le sens de la fête.

[James]

La question n'est pas de se demander si l'échange de cadeaux est incompatible avec Noël puisque les Mages eux-mêmes ont scellé cette coutume dans les Évangiles, mais de voir à notre époque, dans notre société, quelles sont les conséquences d'un tel geste.

Nous vivons en Occident dans des pays riches et vous savez parfaitement que ce que les enfants reçoivent comme ce qu'il y a sur la table à manger est à des années-lumière en terme d’opulence de ce qu'il pouvait y avoir les siècles qui nous ont précédé.

Comment voulez-vous faire comprendre aux enfants la primauté d'un événement abstrait qui occupera 3h sur 2 jours - pour les catholiques qui se rendent aux 2 messes bien sûr - vis-à-vis du concret de la festivité païenne? Ce ne sont pas 3 mots d'explication de la part de parents qui peuvent faire le poids face aux listes du père noel, aux grands magasins et aux campagnes de publicité des fabricants, soyons réalistes!

Après, si certains sont satisfaits de cet état de fait, c'est leur problème, mais il faudrait qu'ils se demandent en leur âme et conscience s'il est très chrétien qu'en France, on dépense en cadeau en moyenne l'équivalent d'un RSA alors que certains (de plus en plus nombreux) n'ont que cette somme pour assumer le mois entier... Pour ceux qui s'en plaignent, je leur dis simplement qu'il faudrait commencer à se poser des questions sur nos automatismes et peut être envisager une approche différente de Noël... Plus chrétienne quoi. A commencer (selon moi) par cesser d'alimenter cette mascarade sataniste du père noel!

[Kerniou]

Le contexte socio-économique et sociétal est ce qu'il est. A nous de veiller, dans l'éducation chrétienne de nos enfants, à ce qu'ils découvrent autre chose que l'économie de marché.
J'espère qu'on parle de Noël plus de 3 heures par an et en plus de trois mots ... Les programmes de TV pour les enfants doivent être encadrés par les parents
On ne peut dissocier le cadeau de la joie d'offrir et de recevoir. En évitant les dépenses excessives, on peut très bien faire plaisir sans satisfaire toutes les demandes et encore moins répondre à toutes les commandes somptueuses.
Quelque soit l'époque, il est tout à fait possible de fêter Noël chrétiennement, sans le père Noël, avec la prière autour de la crèche, la messe de Noël, des cadeaux et un repas de famille.

[Marie-sophie]

Bonjour à tous ,

En cette belle période qui voit arriver la fête de l'enfant Jesus , je suis chagrine. J'ai 3 jeunes enfants de 4, 6 et 7 ans. En septembre dernier, mon mari et moi même avons décidé que vivre notre foi c'était aussi en accepter toutes les difficultés et ses conséquences. Nous avons choisi de ne plus mentir à nos enfants . Il est difficile de ne pas le faire quand on veut protéger nos petits anges mais nous essayons avec l'aide de Dieu de respecter cela. Nous leur avons donc appris à tous trois que le père Noël était une invention des hommes et que c'était les parents et la famille qui offraient les cadeaux de Noël. Beaucoup de larmes pour l'ainé à ce moment là puis ce fut oublié. Mais aujourd'hui, Noel est partout où nos yeux se posent. Nous leur avions expliqué que la profusion de cadeaux est une offense à ceux qui n'ont rien et que donc, cette année et celles qui suivront, Noël sera sobre et propice à prier encore plus pour l'âme de ceux qui pensent qu'un enfant doit être plus comblé matériellement que spirituellement.

Ce Noël donc mes enfants savent qu'ils ne recevront que deux cadeaux mais qu'ils devront faire acte de charité et preuve de générosité en en choisissant un à donner aux plus pauvres que nous. Je suis d'accord avec mes actes mais quand je les regarde, qu'ils me disent que leurs amis vont recevoir ceci cela, que eux aussi ils aimeraient bien avoir telle ou telle chose, j'avoue que mon coeur de mère se brise un peu. En vous lisant je me dis que je n'ai pas eu tort de bannir le mensonge de ma maison ( j'avoue humblement qu'il me tente quelque fois quand la vérité est trop dure à dévoiler ), mais ce faisant, j'ai mis mes enfants à l'écart de leurs petits camarades ( ils sont dans une école catholique) qui les rejettent .


En résumé, je ne sais plus si ma décision est en accord avec mes principes car j'ai fait, je fais, souffrir mes petits pour une chose qui serait finalement passée avec le temps .

Merci à tous

[Kerniou]

En disant la vérité à vos enfants, vous les considérez comme des personnes, de jeunes personnes capables de comprendre et de na pas se fondre dans la masse.
Quant aux cadeaux, au delà des deux cadeaux annoncés, vous pouvez, sans revenir sur votre parole, trouver des petits objets utiles et/ ou des friandises que vous emballez par petites quantités pour augmenter l'effet de surprise et le nombre de paquets à déballer.
Pour le reste, vous pouvez rassurer vos enfants sur le fait qu'ils ne manquent de rien et que posséder ne rend pas forcément plus heureux. Dans votre situation, la notion de choix est importante. Si vous n'aviez pas les moyens d'offrir davantage, la question ne se poserait pas: vous offririez ce que vous pouvez.
Dans notre société, le mystère de Noël est devenu le rêve, sinon la magie de Noël. Les enfants ont besoin d'une part de rêve, c'est vrai, Mais le rêve doit-il, à ce point, être organisé, entretenu ? Vous avez apporté votre réponse aux motivations commerciales.
Quand jésus parle des pauvres et de la pauvreté, il ne parle pas de la pauvreté subie mais de la pauvreté choisie.
Si vous avez du mal à tenir, pourquoi ne pas envisager une sortie peu coûteuse en famille ?
Comme vous le savez déjà, pour aimer, on ne donne pas que du "matériel". Donner une part de soi, transmettre des valeurs, c'est aimer, aussi.

[James]

Bonjour Marie-sophie,

Permettez-moi de vous témoigner mon admiration pour ce que vous essayez de construire au sein de votre famille. Kerniou a parlé très justement aussi j'essaierai de ne pas faire doublon.

En effet, apprendre aux enfants que Noël est universel mais ne se limite pas à la dimension commerciale me semble fondamental pour l'équilibre de tous (pas seulement celui des enfants). Pour cela, il est nécessaire de se défaire du "père noel" qui n'est jamais qu'une idole (au sens biblique du terme) qui n'a que pour effet de masquer la grandeur de Dieu et l'amour des hommes en ce jour très saint : s'il n'y a plus de "père noel", il ne reste que le témoignage des sentiments qu'on a les uns envers les autres via les attentions et les moments passés à l'occasion de la commémoration de la naissance du Christ. N'est-ce pas infiniment plus grand et plus beau?

De plus, le fait de rendre acteurs vos enfants via l'accompagnement que vous leur proposez pour offrir un présent (même modeste) à une œuvre ou une personne me semble être une excellente idée. Il n'y a pas meilleure méthode pour leur faire prendre conscience d'autrui.

Aussi, sachez que je vous soutiens à 100% dans votre démarche, et j'encourage tout ceux qui liront ce message à faire de même avec leur famille (dans la limite de leurs moyens bien sûr).

Que Dieu vous bénisse et vous fasse passer une très bonne fête de Noël!
(au cas où je ne repasserai pas sur le forum d'ici là)

[Dofiar]

Bonsoir,

Pour célébrer le Messie à Noël, doit-on gâter les enfants ? Merci.

La bonne question à poser, c'est doit-on gâter le Seigneur à Noël en allant L'honorer, comme les Mages l'ont fait ?

Bien des Chrétiens gâtent leurs enfants à Noêl, en oubliant le Christ.

Honorons le Christ comme il convient, en nous rendant à la Messe de Minuit.

[papounet]

Bien sur que non. Ce n'est pas rendre service aux enfants de les trop gâter à Noël. Cela les rend exigeants et capricieux.