Le cas des divorcés et la communion

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PaxetBonum
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 21:52

papoter a écrit :Que ceux qui n'ont jamais pêché jettent la première pierre aux divorcés-remariés qui vont à la communion en toute ignorance ou, même, en toute connaissance de cause.

C'est leur problème personnel avec Dieu. Personne n'a à les juger sauf Lui.

Il y a des "entorses" à la doctrine catholique de foi et de charité mille fois plus graves et qui ne semblent déranger personne.

Certes il y a plus grave que l'adultère, Dieu a placé ce péché en 9ème position de ses commandements.
"L'oeuvre de chair ne désireras, qu'en mariage seulement."
Il y a donc 8 commandement antérieurs… mais Dieu l'a quand même placé dans le décalogue,
c'est qu'Il devait considéré cela comme important, non ?
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
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archi
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par archi » mar. 06 déc. 2011, 22:51

L'Osservatore Romano a récemment republié - si l'on en croit ce qui est dit au début du lien ci-dessous, sur demande de l'auteur - un article écrit par le Cardinal Ratzinger en 1998 sur la question des divorcés-remariés:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/ar ... 50098?fr=y

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par ti'hamo » mer. 07 déc. 2011, 9:14

@Papoter
. J'ai du mal à vous suivre : puisque personne n'a à juger, et que d'après vous c'est dire qu'un acte est grave, qui constitue un jugement que personne n'a le droit de porter,
alors vous ne pouvez pas dire qu'il existe des entorses "plus graves" à la foi et à la charité (qui sont des vertus, non des doctrines, d'ailleurs) ; vous ne savez pas s'il existe des entorses plus graves à la charité, puisque vous ne jugez pas.

. De fait, on peut toujours trouver quelque chose de plus grave encore que ce qu'on a sous les yeux. Je ne comprends pas bien, par contre, par quel raisonnement vous arrivez à la conclusion que, s'il existe ailleurs des actes plus graves, ceux auxquels on est confronté perdent toute leur gravité et qu'il n'y a plus besoin de s'en soucier.

J'imagine que c'est assez commode, certes - si je me mets à considérer tout ce qui, sur terre, est "plus grave" que mes propres actes (mais l'est-ce vraiment ?), et que j'en conclue qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter de mes propres agissements, c'est plutôt confortable - cependant, je n'avancerai pas beaucoup dans la vie de charité de cette façon.

D'un autre côté, si mon médecin me répondait qu'il existe des maladies plus graves que la mienne dans le monde, et que du coup ça ne sert à rien de poser un diagnostic ni de proposer un traitement pour ma maladie à moi, je sais pas, j'irai consulter ailleurs.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
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Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par salésienne05 » mer. 07 déc. 2011, 9:39

Sait-on si des textes de réflexions existent sur les cas où une personne est non responsable de son divorce ?

Je prends pour exemple une amie très croyante qui se retrouve seule avec ses deux jeunes enfants, quittée par son mari volage à l'âge de 31 ans. Sans aide extérieure et avec son ancien mari qui ne s'occupe plus du tout de ses enfants. Elle se voit mal élever seule ses enfants et souhaiterait trouver un compagnon qui l'accepte elle et ses deux enfants. Quelle validité pour un mariage où l'un s'est vraiment engagé et pas l'autre (adultère, divorce demandé) ? Et c'est à celui qui a été quitté que tous les sacrifices seront demandés. Alors que si ces personnes s'étaient simplement mariées civilement ou avaient vécu en concubinage, cette femme aurait la possibilité de se marier à l'Eglise. Le divorce pour quelqu'un qui a été quitté est pire qu'un veuvage...

Je ne sais pas si cette réflexion est engagée. Pareillement : peut-on dire de quelqu'un qui bat son conjoint et met sa vie en danger qu'il respecte le sacrement du mariage ?

Y a-t-il des pistes de réflexions à ce sujet dans l'Eglise catholique romaine ?

Merci.

Fraternellement.

Cécile

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par papoter » mer. 07 déc. 2011, 11:14

salésienne05 a écrit :Sait-on si des textes de réflexions existent sur les cas où une personne est non responsable de son divorce ?

Je prends pour exemple une amie très croyante qui se retrouve seule avec ses deux jeunes enfants, quittée par son mari volage à l'âge de 31 ans.

Merci.

Fraternellement.

Cécile
Votre exemple est excellent, à mon avis. Voilà une femme abandonnée par un mari adultère et qui se trouve dans l'état de divorcée sans faute avec deux jeunes enfants à charge.

Je trouve normal qu'elle retrouve un "vrai" père aimant pour ses enfants en se remariant et que la communion ne lui soit pas refusée par un prêtre trop strict qui applique la Loi aveuglement...

Elle n'a vraiment pas démérité et doit être traitée avec humanité.

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par Cgs » mer. 07 déc. 2011, 12:07

salésienne05 a écrit :Sait-on si des textes de réflexions existent sur les cas où une personne est non responsable de son divorce ?

Je prends pour exemple une amie très croyante qui se retrouve seule avec ses deux jeunes enfants, quittée par son mari volage à l'âge de 31 ans. Sans aide extérieure et avec son ancien mari qui ne s'occupe plus du tout de ses enfants. Elle se voit mal élever seule ses enfants et souhaiterait trouver un compagnon qui l'accepte elle et ses deux enfants. Quelle validité pour un mariage où l'un s'est vraiment engagé et pas l'autre (adultère, divorce demandé) ? Et c'est à celui qui a été quitté que tous les sacrifices seront demandés. Alors que si ces personnes s'étaient simplement mariées civilement ou avaient vécu en concubinage, cette femme aurait la possibilité de se marier à l'Eglise. Le divorce pour quelqu'un qui a été quitté est pire qu'un veuvage...

Je ne sais pas si cette réflexion est engagée. Pareillement : peut-on dire de quelqu'un qui bat son conjoint et met sa vie en danger qu'il respecte le sacrement du mariage ?

Y a-t-il des pistes de réflexions à ce sujet dans l'Eglise catholique romaine ?

Merci.

Fraternellement.

Cécile
Bonjour,

Quelques réflexions qui répondent partiellement à vos questions :
Le catéchisme a écrit : 1648 Il peut paraître difficile, voire impossible, de se lier pour la vie à un être humain. Il est d’autant plus important d’annoncer la bonne nouvelle que Dieu nous aime d’un amour définitif et irrévocable, que les époux ont part à cet amour, qu’il les porte et les soutient, et que par leur fidélité ils peuvent être les témoins de l’amour fidèle de Dieu. Les époux qui, avec la grâce de Dieu, donnent ce témoignage, souvent dans des conditions bien difficiles, méritent la gratitude et le soutien de la communauté ecclésiale (cf. FC 20).

1649 Il existe cependant des situations où la cohabitation matrimoniale devient pratiquement impossible pour des raisons très diverses. En de tels cas, l’Église admetla séparation physique des épouxet la fin de la cohabitation. Les époux ne cessent pas d’être mari et femme devant Dieu ; ils ne sont pas libres de contracter une nouvelle union. En cette situation difficile, la solution la meilleure serait, si possible, la réconciliation. La communauté chrétienne est appelée à aider ces personnes à vivre chrétiennement leur situation, dans la fidélité au lien de leur mariage qui reste indissoluble (cf. FC 83 ; ⇒ CIC, can. 1151-1155).

1650 Nombreux sont aujourd’hui, dans bien des pays, les catholiques qui ont recoursau divorce selon les lois civileset qui contractent civilement une nouvelle union. L’Église maintient, par fidélité à la parole de Jésus Christ (" Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l’égard de la première ; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère " : Mc 10, 11-12), qu’elle ne peut reconnaître comme valide une nouvelle union, si le premier mariage l’était. Si les divorcés sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu. Dès lors ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation. Pour la même raison ils ne peuvent pas exercer certaines responsabilités ecclésiales. La réconciliation par le sacrement de pénitence ne peut être accordée qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ, et se sont engagés à vivre dans une continence complète.

1651 A l’égard des chrétiens qui vivent en cette situation et qui souvent gardent la foi et désirent élever chrétiennement leurs enfants, les prêtres et toute la communauté doivent faire preuve d’une sollicitude attentive, afin qu’ils ne se considèrent pas comme séparés de l’Église, à la vie de laquelle ils peuvent et doivent participer en tant que baptisés :

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux œuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l’esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d’implorer, jour après jour, la grâce de Dieu (FC 84).
Le Code de Droit canonique a écrit : Art. 2

LA SÉPARATION AVEC MAINTIEN DU LIEN



Can. 1151 - Les conjoints ont le devoir et le droit de garder la vie commune conjugale, à moins qu'une cause légitime ne les en excuse.

Can. 1152 - § 1. Bien qu'il soit fortement recommandé que le conjoint, mû par la charité chrétienne et soucieux du bien de la famille, ne refuse pas son pardon à la partie adultère et ne rompe pas la vie conjugale, si cependant il n'a pas pardonné la faute de manière expresse ou tacite, il a le droit de rompre la vie commune conjugale, à moins qu'il n'ait consenti à l'adultère, n'en soit la cause ou n'ait commis lui aussi l'adultère.

§ 2. Il y a pardon tacite si l'époux innocent, après avoir eu connaissance de l'adultère, a vécu de plein gré conjugalement avec son conjoint; mais ce pardon est présumé si pendant six mois il a maintenu la vie commune conjugale et n'a pas fait recours auprès de l'autorité ecclésiastique ou civile.



§ 3. Si l'époux innocent a rompu de plein gré la vie commune conjugale, il déférera la cause de séparation dans les six mois à l'autorité ecclésiastique compétente qui, ayant examiné toutes les circonstances, estimera s'il est possible d'amener l'époux innocent à pardonner la faute et à ne pas prolonger pour toujours la séparation.

Can. 1153 - § 1. Si l'un des conjoints met en grave danger l'âme ou le corps de l'autre ou des enfants, ou encore si, d'une autre manière, il rend la vie commune trop dure, il donne à l'autre un motif légitime de se séparer en vertu d'un décret de l'Ordinaire du lieu et même, s'il y a risque à attendre, de sa propre autorité.

§ 2. Dans tous les cas, dès que cesse le motif de la séparation, la vie commune conjugale doit être reprise, à moins que l'autorité ecclésiastique n'en ait décidé autrement.

Can. 1154 - Une fois établie la séparation des conjoints, il faut toujours pourvoir de manière appropriée à l'entretien et à l'éducation dus aux enfants.

Can. 1155 - Le conjoint innocent peut toujours, et c'est louable, admettre de nouveau l'autre conjoint à la vie conjugale; dans ce cas, il renonce au droit de séparation.

Dans les situations que vous décrivez :

:arrow: la femme abandonnée peut essayer de faire reconnaître la nulllité de son mariage, procédure longue et difficile. Ou bien, si sa raison est uniquement d'être secondée pour élever les enfants, elle peut demander une aide qui ne soit pas son compagnon : une intendante, une femme au pair, un parent, etc.

:arrow: dans la situation des violences conjugales, l'Eglise a toujours admis la séparation de corps, qui est expliquée ci-dessus dans le catéchisme et le droit canonique. Le sacrement de mariage reste valide et effectif, mais la vie commune étant devenue impossible, les conjoints vivent séparés, en attendant qu'une réconciliation soit possible.

Bien à vous,
Cgs
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par Cgs » mer. 07 déc. 2011, 12:14

papoter a écrit :
salésienne05 a écrit :Sait-on si des textes de réflexions existent sur les cas où une personne est non responsable de son divorce ?

Je prends pour exemple une amie très croyante qui se retrouve seule avec ses deux jeunes enfants, quittée par son mari volage à l'âge de 31 ans.

Merci.

Fraternellement.

Cécile
Votre exemple est excellent, à mon avis. Voilà une femme abandonnée par un mari adultère et qui se trouve dans l'état de divorcée sans faute avec deux jeunes enfants à charge.

Je trouve normal qu'elle retrouve un "vrai" père aimant pour ses enfants en se remariant et que la communion ne lui soit pas refusée par un prêtre trop strict qui applique la Loi aveuglement...

Elle n'a vraiment pas démérité et doit être traitée avec humanité.
Vous avez parfaitement raison sur la phrase que j'ai mise en gras. Et l'Eglise dit cela dans le paragraphe suivant du catéchisme, cité plus haut :
1651 A l’égard des chrétiens qui vivent en cette situation et qui souvent gardent la foi et désirent élever chrétiennement leurs enfants, les prêtres et toute la communauté doivent faire preuve d’une sollicitude attentive, afin qu’ils ne se considèrent pas comme séparés de l’Église, à la vie de laquelle ils peuvent et doivent participer en tant que baptisés :

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux œuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l’esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d’implorer, jour après jour, la grâce de Dieu (FC 84).
Mais en quoi doit-on pour autant autoriser une personne qui souffre à pratiquer des actes contraires à la loi de Dieu (remariage, communion en état de péché mortel) ? Présenter les choses de cette façon est mentir à cette personne, qui veut bien faire, et continuer à vivre de façon chrétienne. L'Eglise affirme à la fois la plus profonde charité à ces personnes victimes qui souffrent, et affirme avec tout autant de force le sens réel du mariage et de l'eucharistie.

En Christ,
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par papoter » mer. 07 déc. 2011, 12:38

Cgs écrit :
La femme abandonnée peut essayer de faire reconnaître la nulllité de son mariage, procédure longue et difficile. Ou bien, si sa raison est uniquement d'être secondée pour élever les enfants, elle peut demander une aide qui ne soit pas son compagnon : une intendante, une femme au pair, un parent, etc.

Dans la situation des violences conjugales, l'Eglise a toujours admis la séparation de corps, qui est expliquée ci-dessus dans le catéchisme et le droit canonique. Le sacrement de mariage reste valide et effectif, mais la vie commune étant devenue impossible, les conjoints vivent séparés, en attendant qu'une réconciliation soit possible

Désolé, mais c'est complètement irréaliste et inhumain.

Voyez-vous, à mon avis, ce qui fait le plus de tort à l'Eglise catholique romaine, c'est son inhumanité, son insensibilité face aux drames.

Dans la Bible, Jésus n'agissait absolument pas comme cela, bien au contraire. Il était empreint d'une grande humanité puisque Dieu s'était incarné, fait homme, justement pour cela...

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par Cgs » mer. 07 déc. 2011, 12:54

Bonjour,
papoter a écrit :
Cgs écrit :
La femme abandonnée peut essayer de faire reconnaître la nulllité de son mariage, procédure longue et difficile. Ou bien, si sa raison est uniquement d'être secondée pour élever les enfants, elle peut demander une aide qui ne soit pas son compagnon : une intendante, une femme au pair, un parent, etc.

Dans la situation des violences conjugales, l'Eglise a toujours admis la séparation de corps, qui est expliquée ci-dessus dans le catéchisme et le droit canonique. Le sacrement de mariage reste valide et effectif, mais la vie commune étant devenue impossible, les conjoints vivent séparés, en attendant qu'une réconciliation soit possible
Désolé, mais c'est complètement irréaliste et inhumain.
Que ce ne soit pas facile, c'est tout à fait vrai. C'est un chemin de croix, qui s'ouvre à la guérison après de dures épreuves. Mais en quoi est-ce irréaliste et inhumain ? En quoi n'est-ce pas possible d'essayer ce que préconise l'Eglise ? En quoi est-ce inhumain de rester fidèle à la parole donnée à son mariage, qui est un sacrement scellé par Dieu ?
papoter a écrit : Voyez-vous, à mon avis, ce qui fait le plus de tort à l'Eglise catholique romaine, c'est son inhumanité, son insensibilité face aux drames.

Dans la Bible, Jésus n'agissait absolument pas comme cela, bien au contraire. Il était empreint d'une grande humanité puisque Dieu s'était incarné, fait homme, justement pour cela...
Ces propos sont d'une suffisance éhontée. Comment pouvez-vous dire que l'Eglise est inhumaine et insensible quand :
:arrow: elle regroupe un nombre impressionnant d'associations qui soulagent la misère humaine dans tous les domaines, et partout à travers le monde.
:arrow: elle ne cesse de dénoncer les injustices de ce monde, de prendre le parti des faibles et des opprimés, et de promouvoir la paix et la fraternité.

Pour preuve, regardez les quelques entrées récentes de Zénit et les communications récentes du Saint Siège :
http://www.zenit.org/article-29661?l=french
http://www.zenit.org/article-29651?l=french
http://www.zenit.org/article-29644?l=french
http://www.zenit.org/article-29637?l=french
http://www.zenit.org/article-29623?l=french

Et je n'ai pris les informations que des 5 derniers jours...

Quant à récupérer le message biblique et la figure de Jésus pour cracher sur l'Eglise, rappelez-vous que L'Eglise est le Corps du Christ, et que si vous crachez sur l'Eglise, vous crachez sur le Christ.

En Christ, justement,
Cgs
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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par salésienne05 » mer. 07 déc. 2011, 16:49

Cher Papoter,

L'Eglise vise haut, trop haut sans doute pour nous, pauvres mortels.

Ceci dit. Il faut peut-être voir plus loin que le bout de notre nez. En effet, POUR L'INSTANT, les règles de nullité de mariage sont limitées car des problèmes se posent aujourd'hui qui ne se posaient pas hier. Rien ne dit que l'Eglise ne va pas étendre ces règles à quelques cas précis. L'Eglise a raison d'être prudente. Il est si facile de dire que l'on aime plus une personne ou ne pas lui laisser le temps de s'amender...

Plus jeune, encore non mariée, j'étais à la limite de l'insurrection quant à la position de l'Eglise sur les divorcés-remariés. Depuis, je me suis mariée, et surtout, mes grands-parents sont décédés. Mon grand-père a été odieux toute sa vie avec ma grand-mère, même s'il n'a jamais été infidèle et qu'il l'aimait à sa façon. Tout l'entourage a toujours encouragé ma grand-mère à partir avec ses enfants et à refaire sa vie. Lors du décès de mon grand-père, après 50 ans de mariage et d'engueulades (avec couteaux et assiettes qui volent, bris de verre, tables renversées, etc), ma grand-mère était auprès du corps de son époux, elle lui tenait la main, elle ne pleurait pas, et elle lui parlait. Elle lui disait : "Mais bon Dieu, si seulement tu avais été moins pénible ! Je ne demandais pas grand-chose, hein ? Tu m'auras mené une vie infernale quand même. Enfin, j'espère que tu trouveras la paix du coeur près du Bon Dieu". Et, se tournant vers moi (qui ai habité durant toutes mes études chez mes grands-parents -j'étais très proche d'eux) : "Tu vois Cécile. On m'a toujours dit de partir, et je ne suis jamais partie. Je n'ai jamais été vraiment heureuse avec lui, même si ce n'était pas un mauvais homme au fond. Mais je ne regrette pas. Comment j'aurais été, seule, avec mes enfants, avec un autre homme ? ET vous, les petits-enfants, quel exemple auriez-vous eu ? Et si ta mère n'était pas née parce que j'étaits partie ? Tu ne serais pas là, tes cousins non plus. J'ai la joie d'avoir fait ce qu'il fallait, pour vous tous et pour le Bon Dieu". Depuis, elle est décédée elle-aussi, peu après, d'une leucémie. Et pendant son traitement, elle avait encore l'humour de me dire : "Tu vois, même du Ciel, ton grand-père a décidé de m'emmerder : il ne veut même pas que je profite un peu de ma vie sur terre sans lui qui me casse les pieds ! Il me veut encore auprès de lui !". Et elle en riait de bon coeur alors qu'elle avait planifié avec sa fille et ses petites filles de partir en Terre Sainte et que cela la remplissait de joie...

Mes autres grands-parents, étaient au contraire un couple très amoureux et sans frictions. ET, aujourd'hui, je ne peux pas dire quel couple a été le plus grand des deux. Mes quatre grands-parents ont été des modèles, des personnes bien plus proches de moi que mes propres parents, qui m'ont faite grandir. Mais j'ai retenu que ma grand-mère avait parlé de "JOIE d'avaoir fait ce qu'il fallait" et non de "DEVOIR". ELle n'a pas parlé de plaisir non plus. Le plaisir est éphémère...

Alors laissons l'Eglise penser les nouveaux cas qui se posent, pour trouver des solutions. SI ce n'est pas pour les femmes et hommes de maintenant, il faut se dire que cela servira à ceux qui nous suivront. Par contre, rien ne nous empêche, lorsqu'un cas se présente et qu'il est proche de nous, de faire tout ce qui est en notre pouvoir humain pour soulager la solitude, et les difficultés mlaérielles des personnes lésées...

Fraternellement.

Cécile

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par Griffon » mer. 07 déc. 2011, 16:54

Merci Cécile pour ce beau témoignage,
Plein de sagesse.

Cordialement,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par Isabelle47 » mer. 07 déc. 2011, 18:31

Merci Salesienne05 pour votre témoignage.
La joie du devoir accompli, je comprends très bien ce que vous dites.
Peut-être votre grand mère bien aimée a-t-elle été une sainte?
Peut-être aussi a-t-elle été satisfaite d'une relation pas toujours facile à comprendre de l'extérieur.

Cependant, on ne peut pas ignorer que de nombreux cas sont tragiques.
Pour m'occuper depuis des années de l'accueil de femmes battues dans un foyer, j'en connais hélas beaucoup, de ces cas tragiques.
(On pense aux violences physiques, moins aux violences psychologiques ou relationnelles permanentes)
Comme,par exemple, la vie de cette femme, venue séjourner un temps au foyer, dont le mari est entré dans une secte voici quelques années et devient de plus en plus odieux, dominé par la certitude de sa toute puissance et des idées dévastatrices acquises dans cette secte.
Elle a moins de quarante ans, trois enfants et pas de revenus.
Devrait-elle rester avec cet homme, son mari devant Dieu?
Le quitter et demeurer seule jusqu'à la fin de sa vie?
Se remarier et être privée de communion?
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par nad » mer. 07 déc. 2011, 18:36

Merci Cécile

L'histoire de vos grands-parents doit nous faire réfléchir... peut-être n'avons_nous pas tous cette sagesse de regarder nos ainés pour chercher le chemin de Lumière...
Merci de nous le rappeler

Oui confiance, en notre Eglise, elle a une haute visée de nos actes, mais il s'agit de notre âme et de notre Vie... et dans sa sagesse, elle sait aussi faire cas de situation extrème...

L'Esprit Saint la guide confiance et courage à tous

UDP
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"Reste avec nous, car le soir vient et déjà le jour baisse". Et Il resta avec eux. Luc 24, 29
« La parole de Dieu est première dans la mission, non seulement elle est antérieure au sacrement, mais il nous faut croire qu'elle est antérieure à l'annonce proprement dite faite par le disciple qui lui-même est d'ordre sacramentel. » p Christian de Chergé

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Re: Cas des divorcés et communion

Message non lu par salésienne05 » mer. 07 déc. 2011, 18:38

Chère Isabelle : c'est en cela que je fais confiance en l'Eglise qui, meêm si Elle ne le fait pas EN CE TEMPS, le fera peut-être plus tard afin de libérer les captives. LA question pourrait aussi être la suivante : si on donnait à cette femme TOUS LES MOYENS MATERIELS ET HUMAINS pour vivre correctement avec ses enfants, aurait-elle envie de se remarier ? Car enfin, on peut ne pas "finir seule" sans pour cela vivre avec un homme :roule: Mais il faut qu'elle ait des personnes pour la soulager, et pas simplementr de temps à autres (quand je vois que je ne supporte pas mes propres enfants en ayant une vie de couple quasi idéale, je n'ose même pas m'imaginer avec mes enfants, seule, sans argent, obligée de subvenir à leurs besoins matériels et émotionnels 24h sur 24h !).

Fraternellement.

Cécile

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Cas des divorcés et communion

Message non lu par papoter » mer. 07 déc. 2011, 18:42

Isabelle47 a écrit : Comme,par exemple, la vie de cette femme, venue séjourner un temps au foyer, dont le mari est entré dans une secte voici quelques années et devient de plus en plus odieux, dominé par la certitude de sa toute puissance et des idées dévastatrices acquises dans cette secte.
Elle a moins de quarante ans, trois enfants et pas de revenus.
Devrait-elle rester avec cet homme, son mari devant Dieu?
Le quitter et demeurer seule jusqu'à la fin de sa vie?
Se remarier et être privée de communion?

Elle fera ce qu'elle aura décidé par elle même, cette malheureuse, et je n'ai aucun conseil à lui donner. On ne peut jamais se mettre à la place des autres.

Veut-elle rester malheureuse avec ses trois enfants à charge et sans ressource ou recommencer une autre vie ? A elle de choisir son avenir...

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