Tharkun a écrit :[Comment considérer un mariage civil, donc, hors de l'Église, entre une personne mariée (civilement et dans l'Église) et divorcée (civilement) avec une personne qui n'a jamais été mariée ?
Un
mariage est un
mariage. La position de l'Eglise est très stricte là-dessus : celui qui se remarie est adultère + l'autre pousse le premier à l'adultère = les deux sont exclus de le communion. Voila pour la théorie, c'est à dire la discipline de l'Eglise ... ... ... actuellement. Ce calcul, quasi mathématique, ne laisse guère de place à la miséricorde divine.
seba15 a écrit :En plus ça me semble un peu extrême, ça veut dire que les remariés sont grillés, autant qu'ils ne viennent plus à l'église et renonce à dieu ?
C'est pourtant actuellement la position de l'Eglise. Alors, quelle place pour la miséricorde ?
Tharkun a écrit :J'ai jamais vu un prêtre demander à la personne si elle était remarié avant de lui donner la communion. Et est-ce qu'un prêtre connait tous les gens qui viennent dans son église ?
Effectivement, pour l'accès à l'eucharistie, la mise en œuvre avec des communiants qui se présente est insoluble. En revanche, la question se pose très sérieusement et très concrètement pour le sacrement du
mariage (= le
mariage à l'église). On nous expliquera que les personnes remariées peuvent accéder aux sacrements à condition de vivre "en frère et sœur" (= en français, simple, vulgaire, mais compréhensible par tous, sans coucher ensemble !). A parler franchement, c'est une belle hypocrisie, non ?
C'est sans doute la raison pour laquelle le pape François a souhaité que la question soit remise à plat. "Non pas pour abolir les règles, mais pour les accomplir". Le sujet est difficile, très difficile ... et la traduction qui en sera faite dans les médias sera sans doute déformée ... Est-ce une raison pour ne pas l'aborder ?
En effet, comment concilier la théologie et la pastorale ?
La théologie nous dit le sacrement du
mariage est sacrement de l'alliance de Dieu avec son Eglise. Du coup, tout manquement (adultère, tromperie, divorce, ... entre Dieu et son Eglise) n'a pas de sens : Dieu ne peut renier son alliance. Dans l'ancien testament, ceux et celles qui renient Dieu sont traités d'adultères et de prostitué(e)s ...
La pastorale nous dit que des personnes, des couples, souffrent au-delà de ce qu'on peut imaginer de leurs déchirures d'une part, et pour les chrétiens de ne pouvoir accéder aux sacrements d'autre part ...
Pas question de renier l'une (= la théologie de l'alliance) et laisser faire n'importe quoi ! Mais comment manifester la miséricorde, l'amour divin, sans se draper devant l'exigence hypocrite et irréaliste du "vivez en frère et sœur" en guise de toute réponse ?
Je pose la question avec une gravité qui ne m'est pas habituelle sur ce forum. Je vous prie d'en tenir compte avant de juger.
Il est temps de prier pour notre pape et pour notre Eglise afin que nous trouvions les mots justes à ce sujet.
Il est urgent de ne pas se laisser amuser (ou abuser) par ce qu'en disent (en diront) les médias friands de scoops faciles.
Fraternellement
Jean-Mic