Cher
Gaudens, merci, cela fait chaud au cœur d’avoir une réaction, et la vôtre en particulier. Pour ce qui est du polissage des diamants, je crains que le contraire ne paraisse prétentieux de la part d’un simple laïc au passé un peu sulfureux, ce que je suis ici. Mais je le fais en cachette, rassurez-vous… du moins j’essaye. Et ici je me modère, du moins j’essaye.
Ce que j’ai voulu dire par tragédie grecque, c’est qu’ils étaient bien placés, les grecs, c’est dans leur gène, pour faire une belle liturgie : la bizantine… Le sacrifice du Christ n’est-il pas la plus grande tragédie de notre histoire humaine ?
Pour la pédophilie, je reconnais que c’était hors sujet et très personnel, mais pour dissimuler au point où ils durent le faire et parvenir à obtenir le silence de leurs victimes, avouez qu’il fallait avoir à la fois de bons talents de comédiens (vis-à-vis des autres), et de tragédiens (vis-à-vis des victimes) : non ? Je voudrais éviter d’avoir à trop développer cela… Mais s’il le faut… !
Pour le confiteor, il était et est toujours suivi de « que Dieu tout puissant vous fasse miséricorde ; qu’il vous pardonne vos péchés et vous conduise à la vie éternelle »
Ce qui a disparu et qui suivait juste après c’est : « Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux vous accorde + l’indulgence, l’absolution et la rémission de tous vos péchés ».
Le + étant bien une bénédiction, non ? Le signe se faisait non sur le prêtre mais vers l’assemblée. Il y en avait plusieurs dans l’ancienne messe…
Il est vrai que l’on pourrait s’interroger sur le sens à donner, pendant la messe (toutes), à certaines pratiques qui semblent remplacer la confession ou la supplanter dans une version (déjà ?) moderniste (je fais de l’humour, là…)
En tout cas, merci encore pour vos encouragements, et n’hésitez pas à me dénoncer mes obscurités ou me faire progresser dans mes étincelles !
Cendrine, merci à vous aussi et pour votre modestie. Je vous en veux bien sûr (sourire
), car si je prends la peine de me lever tôt pour écrire tout cela, c’est en espérant des réactions qui me feront progresser… que vous ayez eu envie d’en faire me réjouis, et je peux comprendre votre hésitation. Mais si jamais vous décidiez de vous jeter à l’eau, je vous promets de ne porter aucun jugement et qu’il n’est pas nécessaire d’une présentation magistrale. De simples esquisses, me suffiraient…
Je me suis quand même senti visé par cela de vous :
Cendrine a écrit : ↑mer. 29 janv. 2020, 2:25
Mais en réalité, qu'est-ce qu'on en a à fiche, franchement ?!
Quel est le rapport direct entre les actions de Madame de la Tronchembier de Versailles ou de Monsieur Tartemolle vivant à Cuges-les-Trifouilles (tous deux fidèles de la messe tridentine) et la réflexion à avoir concernant le fait qu'un catholique a besoin de la Tradition catholique, y compris telle que s'exprimant dans les messes d'avant la réforme ? Qu'est-ce que ça coûte de répondre point par point aux problèmes soulevés sans convoquer des clichés et des litanies interminables sur la méchanceté des traditionalistes : riches, arrogants, malpolis, aristocrates, méprisants, cravate, sans sourire, pharisien, Parisien, Versaillais, rigides, et toute la panoplie ? Bigre... Ces clichés sont faux, d'ailleurs. Ce n'est pas parce que certains traditionalistes sont comme ça que la majorité l'est ! Et, fussent-ils avérés, quelle conclusion en tirer ?
Car je crois avoir cité Versailles et aussi nommer un certain nombre de cercles d’influence qui permirent la survie de la messe à laquelle vous assistez aujourd’hui.
Vous connaissez comment une simple boule de neige peut devenir une avalanche ? Et bien j'ai pu assister au phénomène en grandeur nature concernant la naissance du mouvement, à l'égard duquel je ne me suis jamais permis la moindre critique même si je n'en pense pas moins concernant certains particuliers.
J'en ai d'ailleurs fait partie pendant 15 ans, au départ par soumission filiale, avec des interruptions de nécessité. Je ne l'ai quitté que parce que là où je vivais il n'y avait plus de possibilité de pratique (chapelet et messe quotidienne me concernant, avec plus d’1 heure de marche en + du trajet dom/travail plus long encore), ce qui ne veut pas dire que je boudais l'église postconciliaire (j’y étais aussi attiré un peu par désir d’autonomie).
Pour reprendre l’image de Kerygme, j’ai réalisé que je vivais jusque-là avec des champions dans la cité olympique, complétement coupé de la réalité du terrain et du nombre (ce que je savais déjà par ailleurs pour le côté civique).
Tout ce que j'en ai dit était factuel, et si je connais bien le sujet, c'est que j'étais là à la naissance de ce mouvement, j'ai vécu des choses que vous ne pouvez pas imaginer. J'étais là quand Mgr Lefèvre eut un très long entretien avec un des piliers de ce mouvement qui le convainquit de fonder son œuvre et d'ouvrir un séminaire (il fallut plusieurs mois de délibération pour que cet Evêque s'y décide, il était loin d’être « chaud » au début. Sans cela, il n’y aurait plus aujourd’hui de prêtres pour dire votre messe et elle ne serait pas reconnue/autorisée par Rome).
Avez-vous participé à l'occupation de St Nicolas du Chardonnet ? Les 3 prêtres qui « en furent", les abbés François Ducaud-Bourget, Louis Coache et Vincent Serralda ont bien des points en commun avec celui que j'ai appelé ici un piller (Versailles, l'Algérie) et ce n‘est pas par hasard : sans lui, cette occupation (à laquelle j’ai refusé de participer pour ne pas avoir à me battre par religion contre des catholiques, en tout cas dans un contexte qui n’était plus de légitime défense) n'aurait jamais eu lieu, et pas seulement.
Une des hantises d'une certaine droite catholique est l'influence maçonnique et secrète qui pèse sur l'Eglise. Croyez-vous que d'anciens officiers, vétérans de guerre et décorés, aristos aux idéaux et aux caractères bien trempés (OAS), allaient se laisser faire sans réagir quand cette influence commencera à les menacer de prés dans leur foi et leurs convictions les plus profondes? Qu'ils n'allaient pas passer de la théorie à la pratique en matière de contre révolution, et retourner contre leurs ennemis leurs propres armes et méthodes ?
Croyez-vous que des prêtres ou l'évêque déjà cité avaient assez de couilles et d'expérience pour faire ce qu'ils ont fait sans plus qu'un soutien logistique, mais une foi qui relevait d'un courage indispensable à les faire affronter le risque des foudres vaticanes et qu'ils n'auraient pas tous eu s'ils n'y avaient été poussés par des hommes habitués à prendre tous les risques ?
Bien sûr, ils y ont adhéré de plein grès, mais il a fallu pour certains les pousser, et pas des moindres, et pour d'autres leur donner une sorte de formation qui n'avait rien de religieuse.
Voilà encore un petit bout que je dévoile de mon histoire, or je suis d’accord avec vous : l’histoire retient que Napoléon a perdu telle bataille parce qu’il lui a manqué telle division ou de faire telle action, pas que c’était parce qu’il avait une crise de foie : cela n’intéresse personne. Il n’empêche que quand vous y étiez, vous « savez » ensuite à quel point tout se tient par des bouts de ficelles, ce qui peut aider à comprendre ou voir, avec le temps, comment le Saint-Esprit les tient. Aucun mal ne le détourne de son plan… Et il y a parfois de ces coïncidences !
Exemple : ce « pilier » reçut chez lui dans un contexte et pour des raisons qui n’avaient rien de religieux, des nous dirions aujourd’hui VIP américains. Il les emmena à la fabuleuse messe de la chapelle royale, messe chantée en grégorien par la chorale Delalande et dirigée par le Chanoine Gaston Roussel, ancien résistant qui grâce à ses appuis politiques fit la nique à l’Eglise postconciliaire jusqu’à sa mort.
Il leur « fit l’article » et eut gain de cause puisqu’il y eut d’autres contacts cette fois plus religieux.
Aujourd’hui, le traditionalisme est vivace en Amérique… n’est-ce pas ?
Certains sur ce forum en ce moment fantasment et s’affrontent sur les miracles, mais il n’y en a pas toujours besoin pour qu’ils opèrent. C’est bien l’un des sens de la parole « si vous aviez la foi… » etc.
« Ce que je vois dans ces catholiques "tradis" qui sont surchargés sur ce forum de mauvaise réputation, c'est au contraire la petitesse, le besoin d'être nourris et la conscience de ce besoin. » tout à fait bien vu, et ce fut vrai aussi pour celui que j’ai ci-devant nommé un pilier et dont je connais jusqu’à ce que furent ses motivations les plus secrètes et qui seraient hors sujet.
«
On ne peut pas imaginer qu'un catholique ayant la foi solidement chevillé au corps puisse tout abandonner du jour au lendemain, sans transition, parce que le curé dirait sa messe de face au lieu de la dire de dos, ou parce qu'il pourrait enfin entendre dans sa langue maternelle les paroles de la consécration ! » Et pourtant si,
Cinci, s’il (le même) n’était pas parvenu à convaincre des prêtres de célébrer l’ancien rite, il aurait dit l’ancienne messe à genoux contre son lit dans son missel jusqu’à sa mort – il l’avait commencé.
A cette époque, les distinctions actuelles étaient encore floues, les intégristes hésitaient d'un jour à l'autre à être "sédévécantistes" (le mot n'existait même pas) pu pas, en communion ou non (le risque religieux était d'être excommunié, de savoir jusqu'où aller... et il y avait un risque civil aussi)
"
Savez-vous la différence qu'il y a entre un liturge et un terroriste ? Avec le terroriste on peut arriver à négocier."
Kerygme, c’est si bien visé que cela m’a bien fait rigoler.
Déjà dit : des chrétiens à la foi faible, on en trouve partout, aussi bien chez les "tradis" que chez les catholiques d'avant 1950. Les paroissiens d'aujourd'hui n'ont pas le monopole de la mollesse, ni du péché ni de la désobéissance. Ce ne sont pas des saints, les "tradis" non plus. Cinci Je confirme. Dans la faisant office de paroisse Tradi que j’ai fréquenté dans les années 80, le chanoine faisant office de curé a cru bon, pendant plusieurs mois, de refaire le catéchisme (de St Pie V, évidemment) sermon après sermon, tant il était désolé de l’inculture religieuse de beaucoup de ses fidèles
Votre parabole athlétique part d'un apriori: vous pré-supposez que les tradis, plus que les non-tradis, ont grandi dans des milieux catholique pratiquants. Sur quelle base ? D'où vient cette idée ? Altior, cet à priori est une vérité si se regarde l’origine du mouvement : il aurait été sinon impossible de recenser les écarts comme cela a été fait et d’y voir une entorse telle qu’il fallait se regrouper autour de l’ancien rite. J’aurais espéré que mon analyse aurait pu au moins servir à cela…