Mais là, vous parlez uniquement de positionnements sur des sujets de société, alors que je songeais surtout à la catéchèse et à la vie de l'Église en général. Il m'a semblé que vos propos critiques envers le pape concernaient assez souvent ce point éminemment plus décisif. Par exemple, dans l'affaire de l'accusation en hérésie par un groupe de prélats, je ne me souviens plus exactement de votre réaction, mais il me semble que vous ne jugiez pas complétement absurde leur initiative (mais je me trompe peut-être). Or, s'il n'y a aucune hérésie à être pour ou contre la peine de mort, la question se pose lorsqu'on s'attaque à la doctrine.Cinci a écrit : ↑sam. 08 févr. 2020, 21:06Salut Carhaix,
Je n'ai pas oublié votre question. Je peux formuler une observation en espérant n'être pas trop raseur, trop long.
C'est vrai que la question est simple, mais le champ d'observation est assez énorme. C'est qu'il y a toutes sortes d'erreurs. Les erreurs ne sont pas tous de même portée.Carhaix :
Cinci, j'ai une question très simple : si François est dans l'erreur, pourquoi Paul VI et un grand nombre d'autres pères ne l'auraient pas été en leur temps ?
Si vous prenez l'exemple de la peine capitale. 1) Les prédécesseurs immédiats du pape François tenaient quand même à préserver une nuance qui fait toute la différence. La nuance permet de faire le pont avec la position ancienne de l'Église. Sauf que François sort la hache et détruit ce lien même ténu qui subsistait, un peu comme un apprenti-sorcier le ferait. Il se comporte comme un amateur pressé de faire sa marque à titre personnel ... et au diable ceux qui ne sont pas d'accord ! Il y a bien un changement substantiel entre ce que dit le pape François et ce que disait Jean-Paul II. Pour le premier ici la sanction judiciaire serait infamante en elle-même, un péché, contraire à la volonté divine, etc; mais, cela, ni un Jean-Paul II ni un Pie XII ne l'auraient jamais dit.
Si vous prenez 2) l'affaire du déplacement de population, il est certain que des papes avant lui auront pu parler en "bien" de la catégorie des réfugiés, de l'attention qu'il faudrait porter aux malheureux fuyant des régimes oppressifs, la famine et tout. Sauf que, à ma connaissance, c'est la première fois que je vois un pape qui fait autant fi des pays d'accueil, pour nous sortir que les frontières seraient réellement sans valeur aucune, et qu'une sorte de droit des étrangers (même illégaux !) devrait avoir préséance sur le bien commun ou même la sûreté de nos propres pays ! Du jamais vu ! Voici que les individus passent avant le tout (avant l'État), - et encore ! -, des étrangers dont on devrait tenir qu'ils seraient indifférenciés en droit d'avec les autochtones !
Certes, il ne s'exprimera pas, notre Souverain Pontife, exactement de cette manière (cf. au diable le bien commun de la France !), mais plutôt nous sera-t-il dénié purement et simplement le fait qu'il pourrait y avoir un risque réel pour les pays à accueillir des masses de migrants. Les contradicteurs seront tout simplement diabolisés ("... mauvais chrétiens, malades, hallucinés, complotistes, égoïstes, fascisants ...").
Et, encore une fois, tout à l'inverse d'un point de vue plus équilibré qui était anciennement celui de l'Église, maintenant verra-t-on notre actuel pape reprendre pour lui les slogans extrémistes de militants du parti socialiste allié à la finance ("Les murs, c'est très laid; Vous n'avez pas honte d'être raciste !; Il n'est rien de mieux que l'immigration tout azimut ! Vive le déracinement pour rénover la société, la décrépitude, la sclérose ! ...")
Traditionnellement
Traditionnellement, un pape aurait plutôt fait valoir que pour "renouveller la société", le mieux eût été de créer des politiques favorables à la famille, pour encourager le nombre de familles comptant plus d'un enfant. On y aurait encouragé - et entendons-nous bien ici - les gens du cru à faire des enfants et à les élever. Ça, c'est une mesure réellement gagnante pour tous. Mais notre pape ne pipe mot là-dessus, donne tous les signes contraires (s'y montre très compréhensif pour que les Franco-françaises n'aient pas trop d'enfants) et, ainsi, embouche à son tour la trompette des socialistes/affairistes clamant que le salut devrait venir d'une immigration massive; oui, une invasion et même une invasion d'adversaires du christianisme au départ.
Dans un cas comme dans l'autre, j'y vois une sorte de "rupture nette" avec le passé de l'Église (sa tradition), au profit tout aussi évident de ce discours politique profane qui est celui de "nos" autorités libérales régnantes à Paris. à Berlin ...; au Canada; comme à l'ONU. En sorte que je me trouverai à avoir deux adversaires politique chez nous au lieu d'un : le petit Trudeau et notre pape en bonus qui s'exprime comme lui à peu près sur tout, sitôt qu'il va déborder un peu le livret de messe.
Pour l'immigration, je suis d'accord que les papes précédents n'auraient pas recommandé la fermeture des frontières, non plus que de se montrer désagréables avec les gens déplacés, et que, dans une sens, il y a bien un continuum entre eux et le pape François. Sauf qu'il n'y a que François pour y apparaître aussi imprudent à l'égard des locaux, comme si réellement il avait mis tous ses oeufs dans le même panier, décidé de jouer son va-tout avec les politiques socio-économiques des Macron, Merkel, Obama-Trudeau ... tout en espérant nous faire accroire que ces politiques seraient les seules envisageables, des politiques profanes devant jouir de la sanction divine ! Il n'y a même plus cette distance entre le profane et le sacré.
Et dans ce domaine, il me semble qu'un fil important a été tranché à la hache un beau jour de 1969 par un certain Paul. Sauf à considérer que la messe soit un sujet annexe comparé avec la question de la peine de mort.