Je vous remercie pour votre commentaire que j'ai lu avec beaucoup d'attention.
Vous considérez que le baptême de Jean permettait d'accéder au pardon des péchés. Votre interprétation est contraire à la théologie qui traverse tout l'Ancien Testament : "c’est le sang, comme principe de vie, qui fait expiation" (Lv 17,11). Israël pratiquait donc quotidiennement des sacrifices d'animaux pour la faute.
Ce principe justifie entièrement la venue de Jésus comme l'Agneau de Dieu qui, par son sacrifice, enlève le péché du monde (Jn 1,29). Lui-même le déclare ouvertement :
" Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. (Mt 20,28 ; Mc 10,45)
"ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés." (Mt 26,28)
Seule la mort et la résurrection du Christ permettait de nous sauver, le baptême de Jean marquait la conversion mais ne rachetait pas du péché.
CEC 720 : Enfin, avec Jean le Baptiste, l’Esprit Saint inaugure, en le préfigurant, ce qu’il réalisera avec et dans le Christ : redonner à l’homme " la ressemblance " divine. Le baptême de Jean était pour le repentir, celui dans l’eau et dans l’Esprit sera une nouvelle naissance (cf. Jn 3, 5).
Par acquis de conscience et afin d'accréditer mon propos par des sources fiables en sus du CEC, voici le résultat de mes recherches :
Paroisse Notre-Dame du Chêne :
Paroisse Saint-François d'Assise :C’était un baptême de conversion, pour le pardon des péchés : pour préparer les cœurs à se reconnaître pécheurs… et à reconnaître qu’ils avaient besoin d’un Sauveur. Il les préparait à reconnaître que le pardon des péchés est un cadeau immense, auquel personne ne peut avoir droit : un cadeau qui ne peut venir que de Dieu… et de celui que Dieu envoie pour nous sauver.
Homélie du Pape Benoît XVI du 10/01/10 :Il y a une très grande différence entre le baptême que donnait Jean-Baptiste et le baptême que nous avons reçu.
Le baptême de Jean-Baptiste était un baptême de conversion. Les Juifs qui venaient à lui se reconnaissaient pécheurs et décidaient de changer de vie. Pour signifier leur ferme propos, ils posaient un geste rituel très significatif. Ils plongeaient dans le Jourdain, il s'immergeaient dans ses eaux pour en ressortir. Ils exprimaient par là une nouvelle naissance, un nouveau départ dans la vie.
Homélie du Pape Benoît XVI du 11/01/09 :Son baptême est un baptême de pénitence, un signe qui invite à la conversion, à changer de vie car s'approche Celui qui "vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu" (3, 16).
Homélie du Pape Benoît XVI du 07/01/07 :Le baptême de Jean est assurément un baptême de pénitence, bien différent du sacrement que Jésus instituera.
Homélie du Pape Benoît XVI du 09/01/11 :Nous avons vu l'eau; à présent, cependant, s'impose la question: en quoi consiste le feu que Jean-Baptiste évoque? Pour voir cette réalité du feu présente dans le Baptême avec l'eau, nous devons observer que le Baptême de Jean était un geste humain, un acte de pénitence, un acte de l'homme qui s'avance vers Dieu pour demander le pardon des péchés et la possibilité de commencer une nouvelle. Ce n'était qu'un désir humain, un mouvement vers Dieu avec ses propres forces. Or, cela n'est pas suffisant.
Du coup, c'est tout votre raisonnement qui s'effondre sur lui-même.En dépit de son nom de «baptême», il n'avait pas la valeur sacramentelle du rite que nous célébrons aujourd'hui; comme vous le savez, c'est en effet par sa mort et sa résurrection que Jésus institue les sacrements et donne naissance à l'Eglise. Celui qui était conféré par Jean était plutôt un acte pénitentiel, un geste qui invitait à l'humilité devant Dieu, pour un nouveau commencement: en se plongeant dans l'eau, le pénitent reconnaissait avoir péché, implorait de Dieu la purification de ses fautes et était invité à changer ses comportements erronés en mourant pour ainsi dire dans l'eau et en ressuscitant à une vie nouvelle.