Refuser l'Eucharistie à un adolescent

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Phylos
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Phylos » lun. 28 janv. 2019, 0:12

ll faut le lire pour le croire. Et vous êtes supposée être de confession catholique., c'est le plus triste.

Voici quelle est ma religion:

Luc 14,11 et 18,14: "Tout homme qui se hausse sera humilié et qui s'humilie sera haussé" (trad. Sœur J. D'arc, O. P.).

Saint Paul, Ph. 2,8:"Il s'est humilié lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix".

L'incarnation du Christ dans la chair de Marie, l'humilité, est humiliation car c'est une descente.
Ainsi que l'écrit Saint Paul dans Ph. 2,7-8: "Lui qui existant en forme de Dieu... Il s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'un esclave... Etc..". Si ce n'est pas une humiliation (de "humus", "terre"), qu'est-ce que c'est ?

Comme en Saint Luc, cet adolescent a voulu se hausser, il en a été humilié.
Mais cette humiliation lui a été une grâce.
À lui d'en recueillir le fruit et de l'assumer pour progresser. Le prêtre l'a éduqué tout simplement, aussi douloureux que puisse être cette éducation. Cet adolescent s'en rappellera comme nous nous rappelons tous des coups que nous avons reçu en reconnaissant plus tard que c'était pour notre bien.

L'humiliation est l'attitude la plus positive du Christianisme car elle coïncide avec l'incarnation et la Rédemption. Si la passion du Christ n'est pas une humiliation, qu'est-ce que c'est ? Or n'est-ce pas cette passion que nous devons "imiter", cette croix à porter qu'est notre humiliation devant la souffrance et la mort, nous tous qui sommes fils de Dieu, ne serait-ce que potentiellement, humiliation que nous devons supporter comme une croix.

Le péché d'Adam a été l'orgueil et la rédemption du nouvel Adam a été le négatif de ce péché, l'humiliation.

On pourrait trouver d'autres références dans les écritures et chez les Pères, mais le mieux est de retourner au catéchisme.

Pour votre culture tout de même:

Ja 4,10 ("humiliez-vous devant le Seigneur et Il vous élévera");
Pi 5,6
Ph de 2,3 à 2,9


J'arrête là car cette discussion tombe dans le grand n'importe quoi.

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par PaxetBonum » lun. 28 janv. 2019, 16:09

Fée Violine a écrit :
dim. 27 janv. 2019, 18:26
Bref, ce lama assistait aux offices des moines, et un jour il est venu communier avec eux. Et le Père abbé l'a laissé faire, car cet homme visiblement ressentait qu'il y avait là quelque chose de divin, même s'il ne savait pas le nommer et si bien sûr il n'était pas baptisé.
Mais bien sûr, c'était juste une fois.
Le Père abbé a commis une lourde faute car il ne faut pas "ressentir" quelque chose du divin pour pouvoir recevoir dignement la sainte eucharistie.
Les conditions sont claires et il devait les connaître :
- être baptisé catholique
- être en état de grâce (pas de péché mortel sur le conscience)
- être à jeûn

Le reste de ressentie, de bon sentiment…peut conduire à boire et manger sa propre condamnation.
Kyrie Eleison !
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Fée Violine » lun. 28 janv. 2019, 18:32

Ben voyons. Vous êtes donc plus savant que l'archevêque de Toulouse, docteur en théologie.
Ou plutôt, c'est moi qui me suis mal exprimée en employant le mot "ressentir". Bien évidemment qu'il ne s'agit pas de "sentiments" ou d'états d'âme. Un moine bouddhiste qui passe sa vie à prier (même si c'est pas la même prière que nous) est capable de reconnaître la présence divine.
Certes ce n'est pas réglementaire, mais on n'est pas des pharisiens, tout de même !

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Sam D. » lun. 28 janv. 2019, 20:55

L'humiliation est l'attitude la plus positive du Christianisme car elle coïncide avec l'incarnation et la Rédemption.
Certes, et en termes savants il s'agit de la kénose. Cependant, de là à en tirer prétexte pour humilier autrui (ou du moins justifier celle-ci, je ne voudrais pas jeter la pierre à ce prêtre qui n'a eu qu'une seconde pour décider de son action) en toute impunité, il me semble qu'il y a un pas à ne pas franchir. Car quand on prétend humilier au nom-même de l'humilité, est-on encore soi-même dans une attitude humble ? ou au contraire, à rebours complet de cette attitude ? Je ne puis m'empêcher de songer à cette règle de vie bénédictine, qui est de ne contrister personne...

Jésus n'a-t-il pas souvent repris ses apôtres lorsque ceux-ci cherchaient à opérer des tris pour déterminer qui était digne de l'approcher ? L'Evangile ne parlait-il pas récemment de cet homme amené à Jésus sur un brancard, par le toit, et dont Jésus a attesté la foi ipso facto ? Plus explicite encore est la cas de la femme hémorrhoïsse qui obtient guérison et bénédiction de Jésus par une sorte d'effraction ?

Mon propos n'est pas de brader l'Eucharistie, pas du tout. Mais de là à apprécier un cas, certes irrégulier, avec la plus extrême rigueur...?
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par PaxetBonum » lun. 28 janv. 2019, 21:09

Fée Violine a écrit :
lun. 28 janv. 2019, 18:32
Ben voyons. Vous êtes donc plus savant que l'archevêque de Toulouse, docteur en théologie.

Certes ce n'est pas réglementaire, mais on n'est pas des pharisiens, tout de même !
Si vous le désirez je peux vous trouver un ensemble de docteurs en théologie qui n'hésiteront pas à condamner cela car ils ne font pas passer leur ressenti avant leur Foi et l'obéissance à l'Eglise.
Le droit canon ne sert à rien si on peut s'asseoir dessus par respect humain.
http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_P36.HTM

Sous prétexte de s'opposer au pharisianisme on ne peut s'opposer à la doctrine de l'Eglise sur un sujet si grave.

Je vous invite à écouter notre Seigneur quand il parle de prêtres qui ne respectent pas l'Eucharistie :
St Padre Pio de Pietrelcina écrivit une lettre à son père spirituel ("Padre Pio da Pietralcina-Epistolario I”, Lettera N°123, Pietrelcina 7 aprile 1913, pp.350-352, ed "Padre Pio da Pietrelcina", 2002), dans laquelle il disait, entre autres choses:

«Cher Père, vendredi matin, j'étais encore au lit, quand Jésus m'apparut. Il était tout meurtri et défiguré. Il m'a montré une multitude de prêtres réguliers et séculiers, dont plusieurs dignitaires ecclésiastiques; il y en avait qui célébraient, d'autres qui parlaient, d'autres qui ôtaient les vêtements sacrés. La visite de Jésus en détresse me procura beaucoup de douleur, et je voulais lui demander pourquoi il souffrait tant. Je n'eus aucune réponse. Cependant, son regard se posa sur les prêtres; mais peu après, presque horrifié, et comme s'il était fatigué de regarder, il détourna ses yeux et quand il les leva à nouveau vers moi, avec une grande horreur, je remarquai deux larmes qui coulaient sur ses joues. Il s'éloigna de cette foule de prêtres avec une grande expression de dégoût sur son visage, en criant: "Bouchers!"».



Pour rappel :
[+] Texte masqué
LES CONDITIONS MINIMALES INDISPENSABLES
Etre baptisé.
Puisqu’une des finalités de la Communion est de nourrir en nous la vie divine, la première condition pour pouvoir recevoir l’eucharistie est d’avoir reçu le baptême. Les personnes non baptisées (donc les catéchumènes compris) ne peuvent donc pas recevoir la sainte Communion.
Avoir la vraie foi en l’eucharistie, et une foi vivante.
La participation à la communion eucharistique implique la communion dans la doctrine des Apôtres. Celui qui ne croit pas en la présence vraie, réelle, et substantielle du Christ en l’eucharistie ne peut pas communier.
En outre, il faut être un membre vivant du Corps du Christ qui est l’Eglise. Il ne suffit pas d’appartenir de « corps » à l’Eglise, il faut encore lui appartenir de « coeur » c’est-à-dire avoir la « foi opérant par la charité » (Ga 5, 6).
Etre en état de grâce.
D’où la norme rappelée par le Catéchisme de l’Eglise catholique : « celui qui est conscient d’un péché grave [ou mortel] doit recevoir le sacrement de la réconciliation avant d’accéder à la communion »[1]. Notons bien que le jugement sur l’état de grâce appartient non pas au ministre qui distribue la sainte eucharistie mais bien uniquement à la personne qui s’approche de l’autel pour communier[2] : il s’agit en effet d’un jugement de conscience du communiant (cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia vivit, n 37). ​Cette discipline de l’Eglise n’est pas nouvelle. Nous lisons en effet sous la plume de saint Jean Chrysostome : « Moi aussi, j’élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s’appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments » (Homélies sur Isaïe 6, 3: PG 56, 139)​. Nous connaissons en effet les paroles très fortes de saint Paul aux Corinthiens que l’Eglise nous fait entendre le Jeudi-Saint : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps » (1 Co 11, 27-29). Recevoir le Corps du Christ en sachant que l’on est en état de péché mortel c’est Le recevoir indignement. C’est un sacrilège. Le pape Benoit XVI a attiré notre attention sur ce point en écrivant : « à notre époque, les fidèles se trouvent immergés dans une culture qui tend à effacer le sens du péché, favorisant un comportement superficiel qui porte à oublier la nécessité d’être dans la grâce de Dieu pour s’approcher dignement de la communion sacramentelle » (« Sacramentum caritatis », n 20). Pour être admis au banquet des noces de l’Agneau il faut avoir l’habit nuptial du baptême (Mt 22, 1-14) et s’il est sali (par le péché mortel), il faut le laver et le blanchir dans le Sang de l’Agneau (Ap 7, 14).
Appartenir à l’Eglise catholique.
L’Eucharistie suppose et renforce ​la communion ecclésiale. C’est la raison pour laquelle, par exemple,​ il n’est pas possible de communier à une Messe valide mais non catholique (sauf la disposition prévue par le ​canon 844[3], et reprise dans Sacramentum Caritatis n 56​). C’est pourquoi Saint ​Ignace d’Antioche écrivait : « Que cette Eucharistie soit seule regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en a chargé. Là où parait l’évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l’Eglise catholique » (Ad Smyrnenses, 8, 2). Cela implique la pleine communion avec le successeur de Pierre et les évêques en lien avec lui[4].
Le pardon des offenses et la charité fraternelle.
L’Eucharistie est le sacrement de la charité. Il suppose et fait croître la charité. D’où cette parole fondamentale du Seigneur : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ​; puis, viens présenter ton offrande » (Mt 5, 23-24). Et nous pourrions ajouter :​ « ensuite, viens communier ». La communion présuppose le pardon des offenses. De plus, si je n’aime pas « Dieu caché dans mon prochain » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort) alors je ne peux pas communier au Corps de Jésus. Saint Jean Chrysostome nous interpelle encore vigoureusement : «tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux » (hom. in 1 Cor. 27, 4 : PG 61, 229-230).
Ne pas être empêché par le droit.
« Tout baptisé qui n’en est pas empêché par le droit peut et doit être admis à la sainte communion » (Canon 912). Ainsi, « les excommuniés[5] et les interdits, après l’infliction ou la déclaration de la peine, et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion » (Canon 915)​.
Etre à jeun depuis au moins une heure.
« Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s’abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l’exception seulement de l’eau et des médicaments. Les personnes âgées et les malades, ainsi que celles qui s’en occupent, peuvent recevoir la très sainte Eucharistie même si elles ont pris quelque chose moins d’une heure auparavant » (Canon 919 § 1 et 3).
Avoir une attitude et une tenue corporelle respectueuses du Seigneur.
Si nous allions à une audience avec le pape ou avec saint Louis, nous ferions attention à notre manière d’être et à notre tenue : combien plus lorsque nous approchons du Seigneur et que nous allons Le recevoir. C’est une évidence pour celui ou pour celle qui a la foi. « L’attitude corporelle (gestes, vêtements) traduira le respect, la solennité, la joie de ce moment où le Christ devient notre hôte[6] » (CEC 1387).
Pour résumer toutes ces conditions et aller à l’essentiel, méditons cet écrit de Mgr David Macaire (​Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France)​ : « Ce n’est pas en communiant ou en ne communiant pas que l’on fait ce que Dieu veut, c’est en se confessant ! Il faut, certes, éviter les scandales quand on vit une situation publique ambigüe, mais on peut communier si, et seulement si, dans le secret du confessionnal, le prêtre envoyé pour ça par Dieu nous a jugés suffisamment contrits pour recevoir le pardon de nos péchés. Voilà pourquoi je fais souvent ce communiqué précis avant la communion aux messes que je préside : « Pour communier, recevoir le Corps du Christ, je vous rappelle qu’il faut être baptisé, avoir fait sa première communion, s’être confessé, avoir reçu l’absolution et vivre selon l’Evangile ».
LES CONDITIONS SOUHAITABLES OPTIMALES
Après avoir exposé « qui peut communier », voyons maintenant les dispositions que l’Eglise recommande et souhaite voir dans nos âmes au moment où nous nous approchons​ de la sainte communion.
Tout baptisé étant appelé à la perfection de la charité (​c’est-à-dire à la sainteté)​, la sainte Eglise nous conseille des attitudes intérieures pour porter le maximum de fruits de nos communions eucharistiques[7]. Quelles sont-​elles ?
Communier​ avec ferveur.
Cela signifie vouloir grandir dans la sainteté, vouloir lutter contre nos défauts et nos péchés véniels[8]. « Fais-toi capacité et je me ferai torrent » disait le Père éternel à sainte Catherine de Sienne. Ouvrons tout grand notre cœur par de grands désirs avant de communier.
Avec foi et avec une grande humilité.
Précédons nos communions d’un bel acte de foi, et recevons le Seigneur (autant que possible) « à genoux et dans la bouche»[9], précisément parce que c’est le Seigneur et que nous ne sommes que ses créatures[10].
De toutes les façons, avant de recevoir le Seigneur sacramentellement, même si nous remplissons les conditions indispensables et même souhaitables​, nous dirons toujours avec le centurion de l’Evangile[11] : « Domine, non sum dignus, ut intres sub tectum meum, sed tantum dic verbo, et sanabitur anima mea ». Car, au fond, une seule personne humaine fut digne de communier : la Vierge Immaculée. Avec saint Louis-Marie Grignion de Monfort, demandons à la Vierge Marie de nous apprendre à communier[12] pour être les saints​ que Dieu veut.​
Abbé Laurent SPRIET +
[1] CEC 1385 qui reprend le Concile de Trente, Sess. XIII, Décret sur la très sainte Eucharistie, ch. 7 et can. 11: DS, nn. 1647. 1661 ; saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia vivit n 36. Notons aussi que : « l’acte pénitentiel, situé au début de la Messe, a pour but d’aider les participants à se préparer à célébrer dignement les saints mystères ; toutefois, « il n’a pas l’efficacité du sacrement de Pénitence », et il ne peut se substituer au sacrement de Pénitence pour la rémission des péchés graves. Les pasteurs d’âmes doivent veiller attentivement dans la catéchèse à ce que la doctrine chrétienne dans ce domaine soit transmise aux fidèles » (Redemptionis sacramentum n 80).
[2] Ceci pose d’ailleurs des problèmes pratiques comme par exemple celui des personnes scrupuleuses (ou ayant une tendance aux scrupules) qui s’abstiennent de communier car ils pensent être en état de péché mortel alors qu’objectivement ils n’ont pas fait de péché grave ; ou à l’opposé, celui de personnes qui sont objectivement dans un état de vie contraire à l’Evangile mais qui n’en ont pas conscience. « Toutefois, dit saint Jean-Paul II, en cas de comportement extérieur gravement, manifestement et durablement contraire à la norme morale, l’Église, dans son souci pastoral du bon ordre communautaire et par respect pour le Sacrement, ne peut pas ne pas se sentir concernée. Cette situation de contradiction morale manifeste est traitée par la norme du Code de Droit canonique sur la non-admission à la communion eucharistique de ceux qui « persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste » (Ecclesia de Eucharistia vivit n 37). Ainsi, il faut parfois refuser la sainte communion à certaines personnes pour éviter de scandaliser l’ensemble des fidèles. Canon 915 : « les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la déclaration de leur peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion ». Ici nous pouvons penser aux francs-maçons notoires par exemple (cf. déclaration de la congrégation pour la Doctrine de la foi du 26 novembre 1983 : « les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion »), mais aussi aux divorcés remariés notoires : cf. la déclaration du conseil pontifical pour les textes législatifs du 24 juin 2000. Les personnes qui ne peuvent pas communier sont toujours invitées à se présenter au banc de communion afin de recevoir une bénédiction de Dieu, à travers le signe de la croix qui sera tracé sur leur front. Ils se présentent généralement les bras croisés sur la poitrine (comme les petits enfants qui n’ont pas encore fait leur première communion).
[3] Can. 844 – § 1. Les ministres catholiques administrent licitement les sacrements aux seuls fidèles catholiques qui, de même, les reçoivent licitement des seuls ministres catholiques. § 2. Chaque fois que la nécessité l’exige ou qu’une vraie utilité spirituelle s’en fait sentir, et à condition d’éviter tout danger d’erreur ou d’indifférentisme, il est permis aux fidèles qui se trouvent dans l’impossibilité physique ou morale d’avoir recours à un ministre catholique, de recevoir les sacrements de pénitence, d’Eucharistie et d’onction des malades de ministres non catholiques, dans l’Église desquels ces sacrements sont valides. § 3. Les ministres catholiques administrent licitement les sacrements de pénitence, d’Eucharistie et d’onction des malades aux membres des Églises orientales qui n’ont pas la pleine communion avec l’Église catholique, s’ils le demandent de leur plein gré et s’ils sont dûment disposés ; ceci vaut aussi bien pour les membres d’autres Églises qui, au jugement du Siège Apostolique, se trouvent pour ce qui concerne les sacrements dans la même condition que les Églises orientales susdites.
[4] Saint Augustin : « Notre Seigneur […] a consacré sur la table le mystère de notre paix et de notre unité. Celui qui reçoit le mystère de l’unité, et ne reste pas dans les liens de la paix, ne reçoit pas son mystère pour son salut ; il reçoit un témoignage qui le condamne » (cité dans Ecclesia de Eucharistia n 40).
[5] Cela concerne notamment, et non exclusivement, toutes les personnes excommuniées à cause du péché d’avortement : ceux qui procurent l’avortement et leurs complices éventuels (cf. canon 1398 et 1329). Pour mémoire : la peine de l’excommunication a pour but de rendre pleinement conscient de la gravité d’un péché particulier et donc de favoriser une conversion et une pénitence adéquates du pécheur.​
[6] Abrégé (ou compendium) du Catéchisme de l’Eglise Catholique au ​n° 291: « Qu’est-il exigé pour recevoir la Communion ? Pour recevoir la Communion, il faut être pleinement incorporé à l’Église catholique et être en état de grâce, c’est-à-dire sans conscience d’avoir commis de péché mortel. Celui qui est conscient d’avoir commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la Communion. Il importe aussi d’avoir un esprit de recueillement et de prière, d’observer le jeûne prescrit par l’Église et d’avoir des attitudes corporelles dignes (gestes, vêtements), comme marques de respect envers le Christ.
[7] CEC 1128 « les sacrements agissent ex opere operato (littéralement : » par le fait même que l’action est accomplie « ), c’est-à-dire en vertu de l’œuvre salvifique du Christ, accomplie une fois pour toutes. Il s’en suit que » le sacrement n’est pas réalisé par la justice de l’homme qui le donne ou le reçoit, mais par la puissance de Dieu » (S. Thomas d’A., s. th. 3, 68, 8). Dès lors qu’un sacrement est célébré conformément à l’intention de l’Église, la puissance du Christ et de son Esprit agit en lui et par lui, indépendamment de la sainteté personnelle du ministre. Cependant, les fruits des sacrements dépendent aussi des dispositions de celui qui les reçoit ».
[8] Nous retrouvons ici les normes édictées par saint Pie X dans le décret « Sacra Tridentina » sur la communion fréquente (20 décembre 1905) : ​ »L’intention droite consiste à s’approcher de la sainte Table, non par habitude, ou par vanité, ou pour des raisons humaines, mais pour satisfaire à la volonté de Dieu, s’unir à Lui plus intimement par la charité et, grâce à ce divin remède, combattre ses défauts et ses infirmités ». « Que les confesseurs se gardent de priver de la communion fréquente et quotidienne une personne qui est en état de grâce et qui s’en approche avec une intention droite » (ibidem).
[9] « Par la suite, lorsque la vérité et l’efficacité du mystère eucharistique, ainsi que la présence du Christ en lui, ont été plus approfondies, on a mieux ressenti le respect dû à ce Très Saint Sacrement et l’humilité avec laquelle il doit être reçu, et la coutume s’est établie que ce soit le ministre lui-même qui dépose sur la langue du communiant une parcelle de Pain consacré. Compte tenu de la situation actuelle de l’Église dans le monde entier, cette façon de distribuer la Sainte Communion doit être conservée, non seulement parce qu’elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu’elle exprime le respect des fidèles envers l’Eucharistie » Instruction « Memoriale Domini » du Bienheureux pape Paul VI, 29 mai 1969. Et cf. instruction « Redemptionis sacrmentum » n 90 à 93 du 25 mars 2004.
[10] A propos des parcelles ou fragments d’hosties consacrées qui pourraient tomber à terre, saint Cyrille de Jérusalem écrit dans ses « catéchèses mystagogiques » : « Ce que tu as laissé tomber, considère que c’est comme une partie de tes membres qui vient à te manquer » (5, 21 ; PG 33, 1126).
[11] « Lorsque, en effet, nous réalisons qui est Celui que nous recevons dans la communion eucharistique, naît en nous presque spontanément un sentiment d’indignité accompagné du regret de nos péchés et du besoin intérieur de nous purifier » Saint Jean-Paul II, Dominicae Cenae, n 7.
[12] Cf. « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » n° 266 et suivants.
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Jean-Mic
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Jean-Mic » lun. 28 janv. 2019, 22:37

Relisez le début du fil, s'il vous plaît. De quoi s'agit-il ?
Il s'agit d'une maman, un peu déboussolée par ce qui s'est passé, et d'un ado qui s'est senti, à tort ou à raison, humilié.
Et tout ce que vous trouvez à dire, c'est : "c'est pas bien !", "c'est péché !", "maudit celui qui a fait ça !", "le voilà condamné !", et j'en passe !

S'il vous plaît, écoutez cette maman, et au lieu de vouer son fils à l'enfer éternel, prenez le temps de lui dire ce qu'elle peut faire.
Ce qu'elle peut faire pour avancer, elle et son fils, vers le Seigneur.
Pas ce qu'elle et lui n'ont pas bien fait. Pas ce qu'elle aurait dû faire ou ne pas faire.
Mais ce qu'elle peut faire maintenant, le plus tôt possible, pour mieux comprendre et aimer ce beau sacrement qu'est l'Eucharistie.

Entendons-nous bien, je l'ai écrit plus haut : ce jeune ado n'aurait pas dû approcher de la communion.
Mais il l'a fait quand même ! Par curiosité et par ignorance.
Et maintenant ?
Qu'est-ce qu'on peut lui dire, sans l'enfoncer, pour qu'il ait cet ardent désir de savourer, le moment venu, le Corps du Christ ?

Entendons-nous bien encore, je l'ai aussi écrit plus haut : le prêtre avait raison sur le fond.
Mais cette maman nous le dit : la réaction du prêtre a été vécue, de fait, comme humiliante par le jeune et par sa maman.
Et maintenant ?
Qui pourrait leur expliquer ce que ça signifie d'approcher et de participer pleinement et (pardon pour le terme) jouir de cette communion au Corps du Christ ?

mere—et—fille, je vous redis mon union fraternelle de prière
(et je vous rappelle mon conseil, déjà écrit deux fois plus haut : débrouillez-vous pour rencontrer un prêtre, si possible celui qui a fait ça ; débrouillez-vous par tous les moyens possibles pour que votre fils le rencontre et vide le sac de l'humiliation qu'il a ressenti ; alors, et alors seulement, vous et votre fils, vous serez prêts à découvrir alors les merveilles de l'Eucharistie)
Dernière modification par Jean-Mic le lun. 28 janv. 2019, 23:58, modifié 1 fois.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Alexandre-Invité
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Alexandre-Invité » lun. 28 janv. 2019, 23:10

Matthieu 19,24 : "Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent."

Luc 22,19 : "Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi."

Jean 13,34 : "Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres."

Matthieu 7,12 : "Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes."

Ces 4 citations des Évangiles suffisent à démontrer l'erreur du prêtre.

A aucun moment Jésus n'a décrété la nécessité d'être baptisé pour pouvoir communier. D'ailleurs, parmi les douze apôtres de Jésus qui étaient avec lui quand il institua l'eucharistie, combien avaient été baptisés ?

[H : Ces propos sont opposés à la doctrine catholique et ne doivent pas être tenus pour tels. On ne démontre rien par des citations éparses des évangiles sans les remettre dans le contexte de la Tradition Vivante de l'Eglise]

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ancolie
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par ancolie » mar. 29 janv. 2019, 7:34

Phylos a écrit :
dim. 27 janv. 2019, 19:07
L'exemple que je donne est "analogique": l'arrête est à la vie physique ce que l'hostie est à la vie spirituelle. Il y a analogie et non identité.
Phylos,

je crois que nous avons toutes et tous ici un QI suffisant pour comprendre qu'il s'agissait d'une analogie.

Mais justement, votre analogie est boiteuse. Comment l'hostie (donc Jésus) peut-elle être à la vie spirituelle ce que l'arête est à la vie physique ?
L'arête est un danger, une menace à l'intégrité physique, une source de malheur.
Dans ce sens, Fée Violine a raison . Notre-Seigneur n'est pas une arête, il ne peut pas être une 'arête' pour la vie spirituelle.

Phylos a écrit : Par ailleurs, communier sans cette disposition de l'âme à reconnaître la présence réelle du corps du Christ n'est pas juste "sans intérêt", donc sans risques, mais mortifère comme dit Saint Paul:
"il boit sa propre condamnation". D'où le geste salutaire du prêtre.


???
À lire cela, on en conclut que ce jeune homme ne s'apprêtait pas seulement à avaler une arête, mais bien une capsule de cyanure ! (toujours en analogie, je prends soin de le préciser).
Qu'est-ce qui est mortifère au fait ?
Si c'est le fait de communier de son plein gré quand on n'est pas en état de le faire, le geste du prêtre n'est pas salutaire , car le jeune garçon a bel et bien communié. Le fait de recracher l'hostie n'y change rien.
Si c'est la 'profanation' de l'hostie qui est entrée en contact avec le corps du jeune homme, le geste du prêtre n'est pas salutaire non plus, car l'hostie était bel et bien dans sa bouche. (est-ce que cela aurait été plus grave si elle y était restée ou si elle était descendue dans son oesophage ?) .
Tout cela n'est-il pas un peu ridicule ?
De plus, je trouve moi aussi qu'il est très choquant de voir une hostie être recrachée.
Si j'étais consciente d'avoir communié alors que je n'aurais pas dû, j'en demanderais sincèrement pardon, mais je n'ajouterais pas l'insulte à l'injure !

Il me semble que parfois la ligne est mince entre rectitude religieuse....et rectitude religieuse délirante.

Comme je l'ai écrit plus haut, je crois qu'il aurait été préférable, la chose étant faite, de rencontrer le jeune homme après la cérémonie pour un premier entretien, suivi de plusieurs autres, question de lui expliquer ce qui doit l'être et de le guider dans l'intérêt qu'il manifeste pour la pratique religieuse.

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prodigal
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par prodigal » mar. 29 janv. 2019, 8:25

Il me semble que l'erreur est d'avoir donné la communion à ce jeune homme.
Mais une fois cette erreur commise, ce n'est pas en en commettant une autre, à savoir celle qui a été faite, que l'on corrige la première.
Il restait à instruire cet adolescent des raisons pour lesquelles on ne devait pas lui donner la communion, sans bien entendu le culpabiliser.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par PaxetBonum » mar. 29 janv. 2019, 9:29

prodigal a écrit :
mar. 29 janv. 2019, 8:25
Il me semble que l'erreur est d'avoir donné la communion à ce jeune homme.
Mais une fois cette erreur commise, ce n'est pas en en commettant une autre, à savoir celle qui a été faite, que l'on corrige la première.
Il restait à instruire cet adolescent des raisons pour lesquelles on ne devait pas lui donner la communion, sans bien entendu le culpabiliser.
Je partage votre jugement, c'était d'ailleurs ma première remarque qui soulignait que bien des paroisses contreviennent aux prescriptions de l'Eglise en laissant des laïques distribuer la communion.
J'espère que le prêtre en aura pris la mesure et cessera de laisser des fidèles accomplir l'œuvre dont il a la charge.
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Phylos
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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Phylos » mar. 29 janv. 2019, 20:30

Analogie boiteuse ou intelligence boiteuse.

L'hostie, dans tout le fil de cette discussion, est telle que prise "hors de la disposition d'âme requise".

Cette analogie ne concerne pas l'hostie en soi, pas plus que l'arrête en soi qui n'est pas mortelle.

Ce qui aurait dû aller de soi dans cette analogie, c'est que "et l'arrête, et l'hostie" ne sont prises en soi, car bonnes toutes les deux, mais d'une manière inadéquate (et profanatrice pour l'hostie).

Ainsi, l'arrête (mal prise) est à la vie physique, ce que l'hostie (mal prise) est à la vie spirituelle.

Je suis sûr que vos qi sont suffisants pour comprendre cela.

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par ancolie » mer. 30 janv. 2019, 1:39

Phylos a écrit : Ainsi, l'arrête (mal prise) est à la vie physique, ce que l'hostie (mal prise) est à la vie spirituelle.
Boujour Phylos,

je persiste à dire que votre analogie est boiteuse.

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de prendre (ou avaler) une arête. L'arête en elle-même est bonne et utile pour le poisson seulement. Elle représente toujours un danger pour un humain qui l'avale. Il faut toujours éviter d'en avaler une. Dans ce cas, le mal ne vient pas seulement de la mauvaise décision de l'avaler, mais il est aussi inhérent à ce que l'arête est en fait, un os effilé et pointu qui peut perforer nos organes internes

L'hostie, elle, est en soi toujours une bonne chose. Le mal causé à la vie spirituelle vient seulement de la mauvaise décision de la 'prendre' d'une manière inadéquate et n'est pas causé par l'hostie elle-même, bien évidemment (on s'entend la-dessus). C'est ce parallèle entre l'arête et l'hostie prise de façon inadéquate que je trouve offensant.

Pour ce qui est de mon intelligence boiteuse, vous pouvez en rajouter une couche si ça vous fait vous sentir mieux. :) C'est pas grave. Moi, ça m'amuse un peu et puis de toute façon vous m'êtes utile d'une certaine manière, car je suis à travailler mon égo... ;)

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Héraclius » mer. 30 janv. 2019, 13:23

Consommer une hostie en état de péché est un péché. C'est consommer le Seigneur "pour son jugement et sa condamnation".

Cependant, un péché est toujours conditioné par l'intention derrière (déterminée par le degré de liberté et de conscience de l'acte de l'individu). Il est parfaitement évident que dans le cas là ce jeune homme voulait bien faire ! De ce fait, par défaut de conscience de l'acte, il ne peut y avoir péché.


Cette question mise de côté, je dois dire que je comprend l'acte du prêtre. Je ne sais pas si c'était sage, mais j'aurais sans doute fait un peu la même chose à sa place.


Le drame, c'est qu'il aurait dû prendre ce jeune homme à part pour lui expliquer que ce n'est pas de sa faute, qu'il n'a rien fait de mal, peut-être l'inviter à venir le voir pour discuter de l'Eucharistie et du baptême. Si il y a une erreur quelque part (ne parlons pas de péché, après tout on n'y étais pas) c'est dans le fait que ce prêtre ait posé cet acte violent - car c'est une violence - sans la compléter en expliquant, en rassurant, j'oserais presque dire en félicitant le sentiment religieux naissant de ce jeune homme !


Enfin bon.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Héraclius » mer. 30 janv. 2019, 13:32

J'aimerais inviter aussi tout le monde fermement à se calmer un peu sur les jugements, que ce soit sur le prêtre ou le jeune homme. Bienheureux qui parmis nous a une vision spirituelle si profonde qu'il parvient à lire les culpabilités à travers un récit de trois lignes. Comportons-nous en chrétien, bon sang. Peut-être que ce prêtre avait l'intention de prendre ce jeune homme a part pour le rassurer et l'écouter mais qu'il a été appellé au chevet d'un mourant ? On en sait rien. Et je ne parle même pas du fait d'accuser ce jeune home d'être orgeuilleux. Qu'est-ce qui peut faire croire ça dans ce texte ? Et quand bien même il y aurait quelques évidences d'une telle intention, qui peut l'affirmer au delà de tout doute raisonnable ?

Crévindiou.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Refuser l'Eucharistie à un adolescent

Message non lu par Cinci » mer. 30 janv. 2019, 16:00

L'Église recommanderait sans doute l'indulgence envers les ignorants dans un cas semblable de toutes manières cf 896"... conscient de ses faiblesses, l'évêque peut se montrer indulgent envers les ignorants et les égarés. Qu'il ne répugne pas à écouter ceux qui dépendent de lui , les entourant comme de vrais fils [...] " (Catéchisme de l'Église, 1992)


Malgré que ...
272. Celui qui communie en état de péché mortel, reçoit-il le corps et le sang de Jésus-Christ ?

- Celui qui communie en état de péché mortel reçoit le corps et le sang de Jésus-Christ, mais il ne reçoit pas la grâce et, de plus, il se rend coupable d'un grand sacrilège. (Catéchisme de l'Église. 1944)
Mon idée :

La perpétration d'un "grand sacrilège" suppose au moins la connaissance chez l'intéressé. Il y faut la conscience claire de ce que le sacrement en question représente pour l'Église, ensuite la connaissance des conditions pour qu'il puisse être administré validement à qui de droit et, enfin, avec une volonté délibérée de passer outre.

Bref, la jeune personne "ignorante et non baptisée" qui reçoit l'Eucharistie se trouve simplement dans la situation de celui ou celle qui ne reçoit pas la grâce "du" sacrement. C'est tout. Mais ça ne veut pas dire que le sujet ignorant ne reçoit pas déjà une grâce, en même temps, et qui serait celle d'être attiré vers la communion. C'est pourquoi l'indulgence ...

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