Chère Suliko,Suliko a écrit : ↑mer. 26 juin 2019, 16:54James,
Ne pensez-vous pas que fréquenter une paroisse traditionnelle et mettre ses enfants dans le privé hors-contrat ou faire l'école à la maison soit déjà une forme de communautarisme, dans le sens où il y a une volonté affirmée de vivre dans un milieu catholique dans la mesure du possible ? Est-ce que le regroupement géographique est si important dans ce cadre-là ? Je vois plutôt cela comme un plus.
Tout ce que je peux dire - ou plutôt redire -, c'est que dans les familles catholiques qui ont mis leurs enfants dans le public et fréquentent le NOM, la perte de la foi de ces derniers est un fait majoritaire. Pourtant, ce sont souvent ces mêmes personnes qui n'auront pas pu ou pas su transmettre la foi à leurs enfants qui croient fermement que tout communautarisme est fondamentalement mauvais, le catholique devant être le sel de la terre. Oui, mais pour être le sel, encore faut-il que la foi soit transmise à la génération future !
Pour la question des parrains-marraines, il faut avouer que bien souvent, la piété ne joue presque aucun rôle dans leur choix...
Les personnes qui font ce que vous dites font déjà plus que la plupart d'entre nous et se prémunissent de bien des dangers. Ils sont effectivement déjà en grande partie communautarisés. Que le Seigneur les garde!
Comme je le disais dans un précédent message, je ne pense pas que le rapprochement géographique soit LA solution à appliquer dans tous les cas de figure. Lorsque je parlais de fonder une communauté soi-même en achetant des maisons à plusieurs famille etc... je répondais à Maranatha qui semble être intéressée par la vie rurale et la vie communautaire proche, nécessitant donc rapprochement géographique. Mais nous n'avons pas tous les possibilités ni les moyens ni l'envie d'aller dans ce sens. On peut très bien être communautaires sans pour autant être voisins directs. L'important est de ne pas être trop éloignés pour pouvoir se rencontrer et bien évidemment participer aux célébrations ensemble.
Je reformule l'ensemble de mon propos pour être bien clair.
Le point central d'une communautarisation catholique bien comprise (pour moi) n'est ni religieuse, ni politique, mais pratique et en quelque sorte sociale. Il ne s'agit pas de se voir que pour débattre de tel ou tel sujet de société ou d'enchainer les chapelets mais surtout de vivre au quotidien, se connaitre et en définitive se soutenir. C'est dans la "banalité" que se tissent généralement les liens humains qui peuvent nous renforcer les uns les autres.
Cher cmoi,cmoi a écrit : ↑jeu. 27 juin 2019, 10:08Cher James,
je vous remercie de m'avoir signalé, en pointillé, que mon propos manquait de positivité.
Si je l'assume il n'était nullement cependant de décourager, ni même d'argumenter, en cela vous avez raison, nous touchons là à des idées qui sont toutes relatives et que les faits seuls peuvent confirmer ou infirmer.
Débattre ici d'un tel sujet c'est déjà un peu s 'en éloigner (il suppose l'action) sauf à la devancer.
Je dirai qu'il est plus facile de faire appel à des formes instituées et déjà reconnues, comme les Focolari, de vie communautaire chrétienne, en dépit de l'intégration que cela suppose et de devoir se plier à un moule déjà défini. D'autres citeront d'autres mouvements, mais on n'aurait pas assez d'une vie à tous les essayer... alors pourquoi pas créer sa propre organisation ?
De là, il faut avoir conscience qu'il s'agit d'une vocation à part entière, qu'il y a des contraintes financières, administratives, etc. qui comportent des obstacles et des risques (c'est là que pour ma part je situe celui d'orgueil, ou de satisfaction d'un besoin de reconnaissance à travers des responsabilités quelque peu superfétatoires qu'on se donne et se crée) en cela c'est difficile et je rejoins l'idée également exprimée que la paroisse devrait être la communauté de chaque chrétien et que en avoir une idée d'autre chose en dénonce l'échec.
Il n'est pas facile de créer et vivre dans une communauté, ce n'est pas lié à la foi. D'autres l'ont essayé qui avaient un autre projet (naturiste, écologiste, thérapeutique, philosophique, sportif, etc.) et les écueils sont les mêmes.
Je pense (c'est mon avis) qu'il faut plus que partager la foi pour réussir un tel projet, il faut au moins 2 autres "passions" communes, et des compétences croisées.
C'est sans doute critiquable ce que je vais écrire mais il est plus difficile de se prendre la tête avec quelqu'un (voire +) dont on se sent très proche et qui partage notre volonté d'en dépasser la cause... quand cette cause persiste et qu'on en est dépendant.
Je le répète donc : il y a bien d'autres conditions à remplir mais c'est une vocation et si Dieu le veut et qu'on se montre persévérant,...
En débattre trop longtemps nuit à la motivation, je souhaite pour ma part m'en abstenir rapidement pour faciliter le passage à une étape suivante pour qui vraiment l'envisagerait...
Vivre au même moment sur cette terre, c'est déjà être membre d'une communauté d'enfants de Dieu (qui en sont plus ou moins conscients). L'éprouver est nécessaire pour entreprendre certaines actions et évoluer en conscience, et... s'il nous en faut une (sans aucun jugement de valeur) de plus grande proximité pour y parvenir, alors il faut essayer de la construire et s'en donner les moyens.
D'autres pour cela recherchent l'isolement, ou plus de partage : à chacun son chemin, pourvu que la foi grandisse.
Je suis d'accord avec beaucoup de choses que vous énoncez, permettez-moi seulement quelques remarques.
Je conviens parfaitement qu'en la matière, la discussion a ses limites malheureusement il ne s'agit pas là d'un sujet anodin au sens qu'il a déjà subi une montagne de calomnies de toutes sortes depuis un bon moment déjà. Lisez donc certains messages de ce fil de discussion. Tout cela ne sort pas de nulle-part. Il suffit que 2 ou 3 personnes abordent le sujet non-pas pour toute la planète mais pour eux seuls pour qu'il leur soit immédiatement donnés dans le meilleur des cas des mises en garde, et dans le pire des invectives quasi-excommunicatrices. Il est donc nécessaire de dialoguer (ici comme ailleurs) pour rassurer et faire reculer les stéréotypes. C'est ainsi...
Vous avez parfaitement raison de souligner l'aspect très pratique des choses même si je pense pour ma part que la Foi est un plus, de par les Grâces que le Seigneur apporte. Au delà des compétences nécessaires à réunir se trouve la question de la compatibilité des caractères, or pour avoir une idée d'une compatibilité des caractères, il faut se connaitre, être proches. Vous voyez dans la proximité des facilités à la mésentente alors que moi j'y vois plutôt des possibilités d'atomes crochus. Vous pourrez me faire rappeler qu'il n'y a jamais qu'entre proches qu'on s'escroque ou qu'on se viole (statistiquement), moi je vous rétorquerais qu'il n'y a jamais qu'entre proches qu'on mène à bien un projet. Aussi, je ne pense pas qu'il faille une vocation particulière mais plus de la volonté comme ce n'est pas (totalement tout du moins) par appel de Dieu qu'on se communautarise mais surtout par tendance naturelle vis à vis de ce qui nous ressemble. En résumé, la Foi n'est pas le déterminant du communautarisme (sinon il n'y en aurait pas chez d'autres groupes) mais c'est un complément spirituel et un principe pratique servant à produire celui-ci.
Votre dernier mot est central dans la discussion que nous tenons : précisément, la Foi ne grandit plus, elle recule! Les partisans de l' "ouverture", de la diversité et autres sels de la terre refusent obstinément de voir que le Christ ne nous a pas envoyé dans le monde pour vivre comme le monde mais pour faire des disciples. Généralement, ils s'imaginent évangéliser, être des témoins, en servant d'exemples. Dont acte! Dans ce cas, qu'on m'explique pourquoi c'est nous qui diminuons en nombre en Occident et pas les athées et les musulmans?
Ne sont-ce pas eux (i.e. les non-chrétiens) qui globalement font des disciples parmi nous?
C'est bien qu'en fonction de la situation, il y a des chemins (comme vous dites) qui ne nous sont pas profitables.
Puisse le Seigneur veiller sur son troupeau!