Merci Kerygme pour cette remise en perspective fort érudite.
Je doute que tous les diacres en soient capables !
Il y a un point qui ne me semble pas avoir été encore abordé, mais sur lequel certaines personnes sont fort sensibles.
A savoir de ne pas enterrer/incinérer trop vite ou trop tôt le corps, car l'âme vagabonderait encore parmi nous et aurait des choses à faire ici-bas avant de s'envoler. Sachant que selon la contrée et le climat, la nécessité puisse s'en faire sentir plus ou moins rapidement quand même.
Je ne comprend pas bien en quoi il y a un lien (vu que l'âme s'affranchit des obstacles physiques environnants) mais bon...
Je rendrais bien le mot de la fin à Jésus, quand il déclara de laisser les morts enterrer les morts. Autrement dit je rebondis sur votre citation dans cette évocation de "pour des raisons contraires à la foi chrétienne" : ainsi ce qui compte est bien là, non pas dans mais "plus que dans" une pratique définie, et il n'y a pas à se distinguer de la loi commune parce que chrétiens, du moment qu'il y a oeuvre de miséricorde et de respect.
Sinon par une liturgie qui s'y ajoute et qui pourrait contenir (tout dépend de notre attitude et participation) une valeur salvifique - à quoi s'ajoutent les indulgences "gagnées" et sachant que cela se fonde sur nos prières et le saint sacrifice de la messe, qui peuvent s'offrir à tout instant : avant, pendant et après.
Simplement penser aux qualités et vertus d'un défunt dans un esprit d'édification (amoureuse ou non), à ses défaut dans un esprit de pardon et de rémission, n'est-ce pas participer/méditer de la place qui est la sienne dans la création aux yeux de Dieu et entrer en communion avec Lui, se donner les moyens de le toucher et à Lui, l'envie d'en accélérer la réalisation plénière ?
Je ne crois pas qu'il suffise d'adopter une tournure reconnue par l'Eglise en un lieu et un temps donnés, pour que cela soit plus efficace. L'Eglise nous donne des balises et repaires, et pour cela s'appuie sur l'expression de nos coeurs qui sont les vrais autels sur lesquels il vient recevoir l'hommage "en esprit et en vérité", car quoi de plus proche de son Sacré-Coeur qu'un autre coeur ?
Ainsi donner toute latitude à la famille et aux proches pour exprimer lors de la célébration liturgique leurs sentiments, au besoin par une musique dont la caractère sera profane, est une bonne et belle chose, puisque l'Eglise est précisément là pour les transfigurer.
Adopter une tournure plus officielle avec des mots choisis par des saints pour une expression plus conforme à ce qui serait supposé être mieux, pourquoi pas aussi.
Le risque dans un cas comme dans l'autre est d'y donner un sens superstitieux, ce qui se rencontre plus quand on s'éloigne de l'authenticité de l'événement qui tient à quoi ? A un rite, ou à la sensibilité des personnes ?
Je crois que c'est un débat sans fin, qui se résout en ce que nous serons jugés comme nous en aurons jugé !
Alors pourquoi imposer sa façon de voir, en effet... La vie serait triste si nous étions tous uniformes.
Il faut que chacun puisse s'approprier l'événement et en mesure pour cela la portée, mais ce n'est pas le moment pour en changer la mesure, elle sera ce que nous en pourrons déjà capter. S'imaginer qu'une certaine façon de célébrer l'événement puisse le faire est bien présomptueux et hors sujet, tout au plus cela peut-il réveiller un état dormant, que Dieu connaissait déjà.
La grâce ne coïncide pas toujours avec nos efforts, ce qui le fait et qui peut l'entraîner c'est l'affection vraie. .
Pour beaucoup le deuil est tristesse, privation - quelquefois soulagement.
Pour d'autres dont je suis il est d'abord joie désintéressée : le mort est entré dans la joie de son père, il est "accompli" en ce sens qu'il a tout accompli de sa vie et Dieu sûrement lui en a offert en tout cas la possibilité. Il convient de penser d'abord à Lui.
A cette joie se mêle une appréhension qui est plus celle de la conséquence pour soi, que pour l'autre.
L'idée qu'il puisse être damné ou souffrir en enfer s'efface devant la justice de Dieu et ne saurait nous affecter : il témoignera quand même ainsi par son exemple de cette justice. Ce sera bientôt notre tour, alors autant éviter le trouble et l'impatience.
Ce n'est qu'ensuite, au fil du temps,,que le manque se creuse. Mais il vaut mieux être certain, confronté à une loi de la nature, que d'être privé d'une présence par la méchanceté des hommes ou les tribulations du temps présent, qui là ne peuvent plus agir et ont reçu leur sanction.
Or l'amour s'en moque, il ne voit que le bien, il continue de vivre et de grandir même pendant l'absence.
Pour Trinité :
https://youtu.be/yBwdPhdGJQA
https://youtu.be/APdRr8Hs1MI
https://youtu.be/abKm_KNMdZg