Tian a écrit : ma question initiale est : " Que fait Dieu des personnes qui voudraient croire, qui sont ouvertes à Dieu, qui sont baptisées, qui ont fait leur première communion… mais qui n'arrivent pas du tout à croire " ? Où est leur faute aux yeux de Dieu ? Sont-elles "traitées" comme celles qui n'essaient pas de croire ou comme celles qui refusent de croire ?
Si quelqu'un pouvait (savait) répondre à ces questions cela m'aiderait beaucoup..
Chère Tian,
Votre question est excellente, mais comme le chemin de chacun est personnel, il est difficile de répondre de façon universelle.
Mais peut-être qu'une ou deux pistes vous aideraient :
- 1/ La foi suppose que l'on n'ait pas de certitude. Dieu, dans la parole de Jésus, a félicité ceux qui avaient cru sans avoir vu (Jean 20, 24-29).
- 2/ Désirer croire et être fidèle même dans le doute, est déjà une forme d'adoration de Dieu et peut-être la plus élaborée. Pensez à
Sainte Thérèse de l'enfant Jésus, qui après des grâces sensibles, est entrée dans la
nuit de la foi. Elle n'avait plus aucune
impression de l'existence de Dieu, elle a vécu ainsi jusqu'à la mort dans le silence de Dieu et en fidélité à ce qu'elle savait de Son amour.
Elle est patronne des missions, vous pouvez donc la prier pour qu'elle vous aide à sortir de la
nuit de la foi.
Sinon, je me risquerais bien à un témoignage personnel. Comme c'est une chose qui m'est arrivée, cela ne va peut-être pas répondre exactement à votre attente, mais tant pis, je vous le confie.
Quand j'avais 20 ans, j'étais tout feu, tout flamme, convaincu de pouvoir défendre ma foi catholique devant n'importe qui. J'ai donc un jour ouvert ma porte à des Mormons, convaincu ... de les convaincre. Mais ce sont eux qui m'ont perturbé, et en quelques séances, j'avais perdu la foi en la divinité du Christ.
S'en sont suivis de longs mois, en fait presque une année complète, où j'ai cherché à retrouver la foi. J'ai lu le
Nouveau Testament, et j'y ai trouvé quelques petites affirmations de la divinité du Christ... mais plus rien ne pouvait me rendre la foi en la divinité du Christ.
Pendant plusieurs mois, je me suis donc appliqué à aller à la messe pour dire le
Credo, bien soigneusement. J'y affirmais la foi en la divinité de Jésus, mais sans plus y croire.
Plusieurs mois plus tard, un jour que j'en avais bien marre, je me suis dis que j'allais aller à la messe du jour pour y demander la foi en la divinité du Christ au saint du jour.
A cette époque, j'en étais toujours au calendrier des postes et je croyais que l'Eglise fêtait un saint tous les jours. Ce n'est pas le cas, et j'aurais pu tomber sur un jour sans célébration de saint... mais tant pis.
J'arrive donc à la chapelle quelques minutes avant la messe.
Je me mets à genoux et je fais à peu près cette prière :
"
Saint du jour, j'en ai marre, rends-moi la foi en la divinité du Christ" (j'avoue ne pas être trop cérémonieux dans mes prières).
Le prêtre est alors entré, revêtu de ses vêtements sacerdotaux de fête, et a dit : "
Aujourd’hui nous fêtons Saint Athanase, persécuté pour avoir affirmé sa foi en la divinité du Christ"
La foi en la divinité du Christ m'est tombée dessus, et depuis je n'ai plus jamais douté.
J'ai toujours considéré que c'était l'Esprit Saint qui m'avait poussé à aller à la messe d'un jour de semaine, précisément ce jour-là.
Mais mon mérite est nul. Je n'ai fait qu'une piteuse prière, et ai obtenu une grâce sans effort et facilement.
Mon seul mérite (si l'on veut) a été ma fidélité, avant d'avoir la foi.
- 3/ Prenez donc peut-être le temps de remercier Dieu de vous donner cette occasion de Lui prouver votre fidélité. Rien ne sert de prier trop longtemps. Quand vous doutez, (que vous
éprouvez le doute) : dites simplement, "
merci Seigneur de Te donner l’occasion de Te prouver ma fidélité "
Vous pouvez toujours essayer... cela ne peut pas vous faire de mal... et vous verrez bien !
La foi est une grâce et parfois, (souvent) un long chemin ....
Bon courage à vous.
Pierre-Elie
PS :
cela me fait me souvenir de remercier Dieu pour cette grâce . C'est effectivement plus facile d'avoir la foi sans (trop) de combats.