La question faut-il aider les gens qui refusent l'aide ? Kermiou a bien posé la question : s'ils sont dans un état quasi suicidaire il faut les aider malgré eux.
Mais d'après mon amie : la plupart ne refusent pas l'aide, ils ont peur de certains des SDF qui sont violents, c'est pour cela qu'ils refusent d'aller dans certains refuges de banlieue.
Il est certain que certains SDF refusent catégoriquement d'aller dans les refuges. Ce peut être en effet parce qu'ils ont peur d'avoir des voisins violents, ou tout simplement parce qu'ils n'aiment pas la promiscuité des dortoirs et préfèrent être seuls dans un endroit isolé mais aussi parfois parce qu'ils ne peuvent ou ne veulent se soumettre à la discipline imposée.
Cela a été reconnu par les responsables d'un refuge bien connu de Montréal.
Pour aider ces gens à cour terme, dans l'immédiat, il y a quand même des gestes à poser, des alternatives.
Je me souviens avoir vu un reportage français où des gendarmes ou intervenants, je ne sais plus, faisaient le tour des SDF de leur quartier, sachant très bien où les trouver, et s'enquéraient auprès d'eux de leurs besoins, s'assurant, s'ils refusaient d'aller en refuge, qu'ils ne manquent pas de couvertures, vêtements ou autres nécessités.
Pour ce qui est de les aider malgré eux, si cela correspond à les traîner de force dans un refuge, vous risquez simplement de déclencher des hostilités et de les voir fuir sitôt installés. Et soyez certains que la brigade des droits et libertés va rappliquer et monter aux barricades !
Jusqu'à quel point peut-on aider quelqu'un malgré lui ? Il est souvent difficile de tracer une ligne et certains choix ou droits peuvent nous paraître inacceptables .
Chez nous, une tout jeune femme en parfaite santé est morte à l'hôpital quelques jours après un accouchement où elle avait subi une grave hémorragie. Une simple transfusion sanguine l'aurait sauvée. Mais elle était Témoin de Jéhovah.
Des membres de sa famille qui eux n'étaient pas témoins de Jéhovah étaient furieux. Les membres du personnel de l'hôpital qui s'étaient occupés d'elle étaient bouleversés et choqués. Mais semble-t-il qu'ils n'avaient pas le droit de lui faire une transfusion contre son gré, même pour lui sauver la vie (!!!) Cette histoire a fait beaucoup de bruit chez nous, et tout le monde en a éprouvé un sentiment d'impuissance et d'incompréhension.
Ces questions méritent d'être approfondies et bien balisées mais les décisions qui peuvent en découler n'arriveront jamais à satisfaire tout le monde.