Re: Il te suffit de savoir que Je t'aime, toi, abandonne-toi...
Publié : lun. 29 juil. 2019, 13:05
La tentation de fuir la confession
Les nuits suivantes, dans ces moments où avant de s'endormir ou en se réveillant on récapitule pas mal de choses et on y réfléchit un peu, j'ai repensé à cette phrase où le Seigneur rassure Alan en lui disant que le prêtre oublie, etc. Combien de fois je me suis sentie humiliée dans les réactions du prêtre, combien une fois même, avec ses analyses pseudo-psychologiques, il m'a accablée et poussée au désespoir, alors que mes réactions étaient en fait celles d'une personne normalement constituée. La déstabilisation qu'il a induite chez moi a été si prégnante que j'ai fini par en parler à ma psychologue qui elle, a tout de suite fait la part des choses et n'en est pas restée là. Cette psychologue avait entamé avec moi un véritable chemin du guérison de mon enfance. Aujourd'hui je mesure la qualité de ce chemin et je vois combien, en plaçant ce chemin dans les mains de Dieu, j'ai pu avancer sur la résolution de mes conflits intérieurs; car d'emblée je lui ai dit que j'étais croyante et souvent, je lui décris combien Dieu m'aide en tout, surtout à porter toutes mes détresses liées au passé; elle a accepté cela, et m'encourage à prier, à remettre à Dieu tout ce qui me dépasse. Alors j'ai repensé à mon prêtre qui m'est apparu bien chagrin et je me suis dit, "bah, tant pis, continue à te confesser, mais ailleurs". Mais ailleurs c'est difficile. C'est loin, c'est je ne sais quand. Et je suis restée avec cette pensée.
Et puis, deux jours après, j'ai rouvert le livre, vraiment pas motivée pour lire en me disant "pfffou, il va encore parler de la confession" et j'ai lu, dès que j'ai ouvert le livre :
"Notre -Dame m'a expliqué que la confession est un sacrement particulier qui est souvent sous-estimé. Tellement de gens l'ignorent ou le rejettent ou refusent d'y aller. Cela vient bien sûr encore une fois du diable qui essaie de nous empêcher du don que Dieu nous a fait à travers son sacrement de la réconciliation.
Allez le recevoir plus souvent et vous découvrirez les dons nombreux que l'Esprit-Saint, Jésus et Dieu le Père aspirent à vous donner à travers ce sacrement merveilleux de la réconciliation, si oublié aujourd'hui. Il l'est parce que Satan travaille notre orgueil qui nous fait dire: "je n'ai pas besoin d'aller me confesser, je n'ai pas fait de péchés, je n'ai pas fait grand mal". Comprenez que quand vous êtes dans ces sentiments, c'est probablement le moment où vous avez le plus besoin d'y aller. Donc je vous en prie, allez vous confesser plus souvent.
Le sacrement de la réconciliation fortifie aussi le prêtre car, chaque fois qu'il entend la confession, L'Esprit-Saint coule à travers lui et le fortifie. Le prêtre profite donc aussi de votre confession. (...)
Augmentez simplement la fréquence (de vos confessions) et vous découvrirez, comme moi, que cela changera votre vie. Cela vous donnera tant de paix intérieure, cela vous sera une force dans l'existence.
Là je me suis rappelée toute la gêne durable et palpable quand le prêtre a changé de comportement envers moi après une confession (confession où j'avais eu l'absolution au passage). Mais je me suis rappelée aussi combien, une fois, j'ai ressentie la grâce de Dieu durer et m'accompagner durant les mois qui avaient suivi une autre confession. Combien même je m'étais sentie protégée d'une rechute, fermement tenue en main.
Voici ce qui arrive quand on se confesse fréquemment : vous voyez (de mieux en mieux) les erreurs les petites et les grosses, la confession fréquente fait que vous vous en apercevez. Elle vous donne conscience de les commettre en les voyant, en les regardant, et vous essayez de les surmonter par la grâce de Dieu. Et Il vous la donne. Si vous ne les regardez pas, ces fautes deviennent facilement de plus en plus grosses. Vous pouvez alors être conduit (...) à pécher de plus en plus gravement, car maintenant vous ne voyez plus les fautes dans votre existence.
La confession ouvre vos yeux en vous montrant là où vous faites mal, et elle ouvre votre coeur à la grâce et à la force de Dieu pour vaincre vos fautes. C'est ainsi que je suis arrivé à découvrir tant de choses dans la confession et dans les prières de pénitence. (...)
C'est comme ça que ça fonctionne, tout à fait comme un processus de construction. Tu surmontes le péché, puis (l'Esprit-Saint, Jésus) t'aide à vaincre le suivant et puis encore le suivant.
Comme il se trouve que je demande avec insistance à Jésus de m'aider à me repentir de mes péchés, et que j'ai remarqué que des choses oubliées, douloureuses, me reviennent à la mémoire avec une intention forte d'aller les confesser, j'ai fini par supposer que c'est ce que je devais faire, aller en confession plus souvent et ne pas écarter ces choses au motif qu'elles étaient anciennes, ce qui tombait juste (pour une fois) avec ce que je lisais.
"L'important, c'est que tu reconnaisses tes fautes, a dit le Seigneur, et une fois que tu les a reconnues, va te confesser et demander pardon. Ne les écarte pas en disant que ce n'est pas grave. Comprends que l'important est de se débarrasser de tout péché."
Le Seigneur a expliqué qu'il y a dans la confession beaucoup de dons et de nombreuses grâces pour les hommes. Si tu ouvres ton coeur et que tu acceptes l'Esprit-Saint qui réside en ce sacrement, Il va ouvrir tes yeux sur le péché du monde. Il enlèvera cette cécité que possèdent beaucoup d'entre nous, comme moi qui l'avais constamment.(note: la cécité de fuir la confession, la cécité de prendre des vessies pour des lumières)
La confession est devenue quelque chose de si spécial parce qu'elle m'a montré en quoi j'agissais mal dans ma vie. "C'est le but du sacrement, m'a dit le Seigneur. Elle est là pour te montrer le bon chemin. C'est un sacrement qui te rapproche d'un pas vers Dieu chaque fois que tu le reçois d'un coeur ouvert. Et plus tu recevras le sacrement de réconciliation, plus tu te rapprocheras de Dieu."
J'ai fini par me dire que je retournerais me confesser, parce que j'ai soif d'un rapprochement avec Dieu, et que si je ne me sens pas assez forte pour me confesser d'un coté, je peux aller ailleurs, mais ce serait bien que je retourne le plus rapidement possible auprès du prêtre de ma paroisse, parce que c'est dans cette paroisse que Dieu m'a conduit à habiter, et que c'est auprès de ce prêtre. Dans la pensée suivante, j'ai réalisé que mes confessions peuvent aussi aider la progression spirituelle du prêtre, et que je peux aussi prier pour que le prêtre qui me recevra soit aidé de l'Esprit-Saint au moment de la confession. Cela a fonctionné comme si j'avais fait un pas de foi vers Dieu en lui faisant confiance au-delà de l'apparence du prêtre, et que par voie de conséquence Dieu m'éclairait sa promesse et l'importance de chacune de ses paroles.
J'ai alors réalisé qu'en fait, dans tous mes doutes et mes peurs, la tentation rôdait autour de moi depuis le début, en ravivant le souvenir des confessions pénibles et en effaçant le souvenir des confessions libératrices, en me faisant voir les prêtres que je croise comme des handicapés de la confession, en me décourageant, pas directement (c'est à dire sans attaquer ma résolution de me confesser) mais indirectement, en me faisant apparaître qu'avec untel c'est impossible, avec untel il est trop nul, avec untel il est trop loin, etc... et pour finir je repousse la confession en me disant, c'est pas grave, je le ferai à l'occasion. J'ai même fini par remarquer que le jour où je vais à l'église avec la ferme résolution de demander le sacrement de la confession c'est le jour où le prêtre disparait après la messe et n'est pas disponible, alors que tous les autres jours il est là, il parle à tout le monde et reste pour fermer l'église, ce qui me donne des occasions de l'approcher... Combien de fois il a fallu que je persiste et que je m'accroche à ma résolution pour avoir enfin un moment de la part du prêtre pour le sacrement du pardon.
Combien en fait, la tentation ne s'attaque jamais à ce qui est fort en moi, mais en sourdine sur toutes mes petites failles, timidité, crainte, doutes qui m'assaillent parce que tout ne s'est pas passé comme je le voulais, tristesse parce que certaines confessions ont des goûts amers, refus de continuer à me confesser en ne me faisant voir que ma déception et mon chagrin ne n'avoir pas été comprise ni "relevée avec patience et amour" et combien aussi, de nos jours, la tentation du prêtre d'être autre chose que ce qu'il est censé être est ancrée dans beaucoup de pasteurs, où ils sortent des clous sans même se rendre compte qu'ils le font, et ce faisant, ils obtiennent comme conséquence que les gens les fuient dans ce ministère de la confession.
Alors qu'au-delà de toutes ces apparences trompeuses, au-delà de toutes les moues dégoûtées des prêtres, au-delà de leur évitement pour ne pas avoir à serrer la main d'une pécheresse, il y a Dieu notre Père qui nous attend dans ses bras, et que peu importe la douleur d'ici-bas suite à une confession, l'Esprit-Saint nous guérit, nous libère, nous délivre des poids du passé, nous purifie et nous sanctifie, et que c'est cela l'important, l'essentiel à ne jamais perdre de vue. Ce sont ces dons de guérison qui vont nous permettre de continuer à soutenir notre foi, notre engagement chrétien auprès de Dieu, notre ouverture aux autres, à renoncer à l'orgueil le plus sournois pour nous faire embrasser l'humilité la plus vraie, parce qu'elle aura été trempée dans l'humiliation, la déception d'une réputation rabaissée aux yeux d'un serviteur de Dieu.
Je sais bien qu'on m'a rabâché "de ne pas voir que le prêtre, mais Jésus en lui", mais pour moi rien n'y fait, c'est à un prêtre que je me frotte, et toute aspérité prend un relief particulier quand on se retrouve à lui ouvrir une blessure. Ca fait mal, et il se peut que mes confessions suivantes me fassent tout aussi mal. Pas toujours cependant, parce que chez certaines personnes, dont moi, la peur signale avant, trop fort, ce que le soulagement signe après, d'où de grandes angoisses avant que les choses se produisent. Il faut même que je lutte sur ma crainte d'aller me confesser, car cela aussi me donne un effet de loupe sur les aspérités du caractère du prêtre et entrave ma course vers le Coeur de Dieu.
J'ai fini par comprendre que c'est mon lot, je suis ainsi faite, mon prêtre est ainsi fait, c'est mon parcours d'obstacles et aucun parcours d'obstacles ne peut empêcher Dieu de m'attirer à Lui. J'ai juste besoin de le croire plus fort que tout obstacle.
Donc je continuerai à me confesser, et à coucher cela par écrit, je commence à comprendre la notion de "combat spirituel" dont le prêtre remplaçant m'a parlé durant ma dernière confession. Et combien cela peut se glisser dans le moindre insterstice de nos âmes, et exploiter cet orgueil si subtil qu'on nomme droit au respect, droit à l'accueil, droit à la compréhension, etc. droit à ne pas mettre le genou à terre et à ne pas se l'égratigner dans la bataille, à ne pas souffrir lors de nos luttes.
Que Dieu notre Père nous aide et nous rejoigne sur chacun de nos chemins ardus.
Je reviens un instant sur ce passage, qui m'a fort troublée lorsque je l'ai lu. Sur le coup, je me suis dit "ça c'est pas vrai à tous les coups, le père M. (mon prêtre) n'oublie pas, lui, même qu'une fois il s'est vanté devant moi de faire ses homélies de façon que ça parle à untel ou unetelle, une façon de lui refaire la leçon". Des fois aussi il refuse de me confesser, car "il n'a pas le temps", ou il soupire d'agacement et râle que tout le monde lui demande ceci ou cela. Un deuxième prêtre a lui aussi changé d'attitude envers moi après la confession de certains péchés. Un autre est parti tellement loin qu'il m'a parlé d'une inconnue, prêtant à mes propos une élucubration sortie de je-ne-sais-où sans permettre que je le rectifie et le ramène à la réalité. Et puis j'ai continué à lire, à recopier, parce que je voulais livrer un extrait cohérent au fil, et je suis passée à autre chose."Ne sois pas gêné devant le prêtre, car c'est l'Esprit-Saint qui agit à travers lui et il ne s'accrochera pas à ces péchés. L'Esprit-Saint l'aidera à les oublier, aussi n'y pensera-t-il pas quand il te verra. Ils auront disparu. Comprends d'où viennent ces sentiments de honte, de gêne. C'est Satan qui travaille ton orgueil pour que tu ne te confesses pas."
Les nuits suivantes, dans ces moments où avant de s'endormir ou en se réveillant on récapitule pas mal de choses et on y réfléchit un peu, j'ai repensé à cette phrase où le Seigneur rassure Alan en lui disant que le prêtre oublie, etc. Combien de fois je me suis sentie humiliée dans les réactions du prêtre, combien une fois même, avec ses analyses pseudo-psychologiques, il m'a accablée et poussée au désespoir, alors que mes réactions étaient en fait celles d'une personne normalement constituée. La déstabilisation qu'il a induite chez moi a été si prégnante que j'ai fini par en parler à ma psychologue qui elle, a tout de suite fait la part des choses et n'en est pas restée là. Cette psychologue avait entamé avec moi un véritable chemin du guérison de mon enfance. Aujourd'hui je mesure la qualité de ce chemin et je vois combien, en plaçant ce chemin dans les mains de Dieu, j'ai pu avancer sur la résolution de mes conflits intérieurs; car d'emblée je lui ai dit que j'étais croyante et souvent, je lui décris combien Dieu m'aide en tout, surtout à porter toutes mes détresses liées au passé; elle a accepté cela, et m'encourage à prier, à remettre à Dieu tout ce qui me dépasse. Alors j'ai repensé à mon prêtre qui m'est apparu bien chagrin et je me suis dit, "bah, tant pis, continue à te confesser, mais ailleurs". Mais ailleurs c'est difficile. C'est loin, c'est je ne sais quand. Et je suis restée avec cette pensée.
Et puis, deux jours après, j'ai rouvert le livre, vraiment pas motivée pour lire en me disant "pfffou, il va encore parler de la confession" et j'ai lu, dès que j'ai ouvert le livre :
"Notre -Dame m'a expliqué que la confession est un sacrement particulier qui est souvent sous-estimé. Tellement de gens l'ignorent ou le rejettent ou refusent d'y aller. Cela vient bien sûr encore une fois du diable qui essaie de nous empêcher du don que Dieu nous a fait à travers son sacrement de la réconciliation.
Allez le recevoir plus souvent et vous découvrirez les dons nombreux que l'Esprit-Saint, Jésus et Dieu le Père aspirent à vous donner à travers ce sacrement merveilleux de la réconciliation, si oublié aujourd'hui. Il l'est parce que Satan travaille notre orgueil qui nous fait dire: "je n'ai pas besoin d'aller me confesser, je n'ai pas fait de péchés, je n'ai pas fait grand mal". Comprenez que quand vous êtes dans ces sentiments, c'est probablement le moment où vous avez le plus besoin d'y aller. Donc je vous en prie, allez vous confesser plus souvent.
Le sacrement de la réconciliation fortifie aussi le prêtre car, chaque fois qu'il entend la confession, L'Esprit-Saint coule à travers lui et le fortifie. Le prêtre profite donc aussi de votre confession. (...)
Augmentez simplement la fréquence (de vos confessions) et vous découvrirez, comme moi, que cela changera votre vie. Cela vous donnera tant de paix intérieure, cela vous sera une force dans l'existence.
Là je me suis rappelée toute la gêne durable et palpable quand le prêtre a changé de comportement envers moi après une confession (confession où j'avais eu l'absolution au passage). Mais je me suis rappelée aussi combien, une fois, j'ai ressentie la grâce de Dieu durer et m'accompagner durant les mois qui avaient suivi une autre confession. Combien même je m'étais sentie protégée d'une rechute, fermement tenue en main.
Voici ce qui arrive quand on se confesse fréquemment : vous voyez (de mieux en mieux) les erreurs les petites et les grosses, la confession fréquente fait que vous vous en apercevez. Elle vous donne conscience de les commettre en les voyant, en les regardant, et vous essayez de les surmonter par la grâce de Dieu. Et Il vous la donne. Si vous ne les regardez pas, ces fautes deviennent facilement de plus en plus grosses. Vous pouvez alors être conduit (...) à pécher de plus en plus gravement, car maintenant vous ne voyez plus les fautes dans votre existence.
La confession ouvre vos yeux en vous montrant là où vous faites mal, et elle ouvre votre coeur à la grâce et à la force de Dieu pour vaincre vos fautes. C'est ainsi que je suis arrivé à découvrir tant de choses dans la confession et dans les prières de pénitence. (...)
C'est comme ça que ça fonctionne, tout à fait comme un processus de construction. Tu surmontes le péché, puis (l'Esprit-Saint, Jésus) t'aide à vaincre le suivant et puis encore le suivant.
Comme il se trouve que je demande avec insistance à Jésus de m'aider à me repentir de mes péchés, et que j'ai remarqué que des choses oubliées, douloureuses, me reviennent à la mémoire avec une intention forte d'aller les confesser, j'ai fini par supposer que c'est ce que je devais faire, aller en confession plus souvent et ne pas écarter ces choses au motif qu'elles étaient anciennes, ce qui tombait juste (pour une fois) avec ce que je lisais.
"L'important, c'est que tu reconnaisses tes fautes, a dit le Seigneur, et une fois que tu les a reconnues, va te confesser et demander pardon. Ne les écarte pas en disant que ce n'est pas grave. Comprends que l'important est de se débarrasser de tout péché."
Le Seigneur a expliqué qu'il y a dans la confession beaucoup de dons et de nombreuses grâces pour les hommes. Si tu ouvres ton coeur et que tu acceptes l'Esprit-Saint qui réside en ce sacrement, Il va ouvrir tes yeux sur le péché du monde. Il enlèvera cette cécité que possèdent beaucoup d'entre nous, comme moi qui l'avais constamment.(note: la cécité de fuir la confession, la cécité de prendre des vessies pour des lumières)
La confession est devenue quelque chose de si spécial parce qu'elle m'a montré en quoi j'agissais mal dans ma vie. "C'est le but du sacrement, m'a dit le Seigneur. Elle est là pour te montrer le bon chemin. C'est un sacrement qui te rapproche d'un pas vers Dieu chaque fois que tu le reçois d'un coeur ouvert. Et plus tu recevras le sacrement de réconciliation, plus tu te rapprocheras de Dieu."
J'ai fini par me dire que je retournerais me confesser, parce que j'ai soif d'un rapprochement avec Dieu, et que si je ne me sens pas assez forte pour me confesser d'un coté, je peux aller ailleurs, mais ce serait bien que je retourne le plus rapidement possible auprès du prêtre de ma paroisse, parce que c'est dans cette paroisse que Dieu m'a conduit à habiter, et que c'est auprès de ce prêtre. Dans la pensée suivante, j'ai réalisé que mes confessions peuvent aussi aider la progression spirituelle du prêtre, et que je peux aussi prier pour que le prêtre qui me recevra soit aidé de l'Esprit-Saint au moment de la confession. Cela a fonctionné comme si j'avais fait un pas de foi vers Dieu en lui faisant confiance au-delà de l'apparence du prêtre, et que par voie de conséquence Dieu m'éclairait sa promesse et l'importance de chacune de ses paroles.
J'ai alors réalisé qu'en fait, dans tous mes doutes et mes peurs, la tentation rôdait autour de moi depuis le début, en ravivant le souvenir des confessions pénibles et en effaçant le souvenir des confessions libératrices, en me faisant voir les prêtres que je croise comme des handicapés de la confession, en me décourageant, pas directement (c'est à dire sans attaquer ma résolution de me confesser) mais indirectement, en me faisant apparaître qu'avec untel c'est impossible, avec untel il est trop nul, avec untel il est trop loin, etc... et pour finir je repousse la confession en me disant, c'est pas grave, je le ferai à l'occasion. J'ai même fini par remarquer que le jour où je vais à l'église avec la ferme résolution de demander le sacrement de la confession c'est le jour où le prêtre disparait après la messe et n'est pas disponible, alors que tous les autres jours il est là, il parle à tout le monde et reste pour fermer l'église, ce qui me donne des occasions de l'approcher... Combien de fois il a fallu que je persiste et que je m'accroche à ma résolution pour avoir enfin un moment de la part du prêtre pour le sacrement du pardon.
Combien en fait, la tentation ne s'attaque jamais à ce qui est fort en moi, mais en sourdine sur toutes mes petites failles, timidité, crainte, doutes qui m'assaillent parce que tout ne s'est pas passé comme je le voulais, tristesse parce que certaines confessions ont des goûts amers, refus de continuer à me confesser en ne me faisant voir que ma déception et mon chagrin ne n'avoir pas été comprise ni "relevée avec patience et amour" et combien aussi, de nos jours, la tentation du prêtre d'être autre chose que ce qu'il est censé être est ancrée dans beaucoup de pasteurs, où ils sortent des clous sans même se rendre compte qu'ils le font, et ce faisant, ils obtiennent comme conséquence que les gens les fuient dans ce ministère de la confession.
Alors qu'au-delà de toutes ces apparences trompeuses, au-delà de toutes les moues dégoûtées des prêtres, au-delà de leur évitement pour ne pas avoir à serrer la main d'une pécheresse, il y a Dieu notre Père qui nous attend dans ses bras, et que peu importe la douleur d'ici-bas suite à une confession, l'Esprit-Saint nous guérit, nous libère, nous délivre des poids du passé, nous purifie et nous sanctifie, et que c'est cela l'important, l'essentiel à ne jamais perdre de vue. Ce sont ces dons de guérison qui vont nous permettre de continuer à soutenir notre foi, notre engagement chrétien auprès de Dieu, notre ouverture aux autres, à renoncer à l'orgueil le plus sournois pour nous faire embrasser l'humilité la plus vraie, parce qu'elle aura été trempée dans l'humiliation, la déception d'une réputation rabaissée aux yeux d'un serviteur de Dieu.
Je sais bien qu'on m'a rabâché "de ne pas voir que le prêtre, mais Jésus en lui", mais pour moi rien n'y fait, c'est à un prêtre que je me frotte, et toute aspérité prend un relief particulier quand on se retrouve à lui ouvrir une blessure. Ca fait mal, et il se peut que mes confessions suivantes me fassent tout aussi mal. Pas toujours cependant, parce que chez certaines personnes, dont moi, la peur signale avant, trop fort, ce que le soulagement signe après, d'où de grandes angoisses avant que les choses se produisent. Il faut même que je lutte sur ma crainte d'aller me confesser, car cela aussi me donne un effet de loupe sur les aspérités du caractère du prêtre et entrave ma course vers le Coeur de Dieu.
J'ai fini par comprendre que c'est mon lot, je suis ainsi faite, mon prêtre est ainsi fait, c'est mon parcours d'obstacles et aucun parcours d'obstacles ne peut empêcher Dieu de m'attirer à Lui. J'ai juste besoin de le croire plus fort que tout obstacle.
Donc je continuerai à me confesser, et à coucher cela par écrit, je commence à comprendre la notion de "combat spirituel" dont le prêtre remplaçant m'a parlé durant ma dernière confession. Et combien cela peut se glisser dans le moindre insterstice de nos âmes, et exploiter cet orgueil si subtil qu'on nomme droit au respect, droit à l'accueil, droit à la compréhension, etc. droit à ne pas mettre le genou à terre et à ne pas se l'égratigner dans la bataille, à ne pas souffrir lors de nos luttes.
Que Dieu notre Père nous aide et nous rejoigne sur chacun de nos chemins ardus.