Finitude et perte de foi
Publié : ven. 27 déc. 2019, 23:45
Ce n'est peut-être pas le bon forum. Les modérateurs déplaceront à leur guise.
J'ai été surpris en m'intéressant à Lovecraft qu'il était question de l'influence, à son époque (années 20) de la publication des travaux d'Einstein. Je n'ai pas une très grande culture scientifique, et dans mon esprit, Einstein était devenu célèbre après la guerre. On sait comme l'univers de la pop et de la publicité s'est emparé de la figure d'Einstein pour en faire un symbole, voire un slogan de mode. J'étais resté sur cette idée. Mais en réalité, les travaux d'Einstein ont été très célèbres dès les années 20, et ont dès cette époque exercé une grande influence sur les mentalités.
Une influence plutôt sombre, en réalité. L'une des connaissances diffusées par ces travaux est que les mondes qui entourent notre système solaire sont définitivement hors de notre portée. On sait, dès cette époque, et avant même d'avoir marché sur la Lune, que l'homme ne pourra jamais s'aventurer même dans les systèmes stellaires les plus voisins, pour la simple raison qu'il ne pourra jamais voyager à la vitesse de la lumière, et que ces mondes, même les plus proches, sont beaucoup trop loin de nous.
Cette connaissance s'est avérée extraordinairement déprimante pour un homme comme Lovecraft, qui étrangement prédit, d'une façon très logique, un retour de l'humanité à une forme d'obscurantisme, et à une vision du monde rêvée et irrationnelle, préférable à une triste vérité que l'on aurait bien aimé ne jamais apprendre.
Est-ce à dire que la découverte et les possibilités d'explorations nouvelles exercent de tout temps une stimulation et un enthousiasme porteur d'espérance et de foi ? Et qu'au contraire, le sentiment d'être arrivé au bout de ce qu'il était possible d'atteindre, et de se trouver à présent face à un obstacle insurmontable, nous laissant quand même voir au loin des mondes définitivement inaccessibles, ne peut qu'apporter une disposition mentale inverse ?
Le fait est que depuis la conquête de la Lune, l'homme n'a pas vraiment évolué sur le plan de ses capacités spatiales, et que les thèses d'Einstein se vérifient. Les médias tentent de conjurer l'effet terrible de cette réalité en faisant miroiter des découvertes d'exoplanètes, dont ils publient régulièrement de nouveaux articles aussi spectaculaires que dénués de précisions, en évitant soigneusement d'indiquer que ces exoplanètes sont toutes très probablement inhabitables, ce qui en rend l'intérêt totalement nul, en plus d'être inaccessibles. J'ai remarqué que les médias n'hésitent pas, d'ailleurs, à mentir aux foules en diffusant des informations totalement aberrantes (par exemple, je me souviens d'une couverture de magazine affirmant l'existence de milliards de planètes comparables à la terre à travers la Voie lactée), comme si l'entretien d'un vague espoir diffus dans la population qu'un jour il sera possible de quitter la Terre pour de nouveaux mondes, représentait un grand enjeu politique. Le désespoir généralisé serait-il facteur de troubles graves dans la société ?
Or, ce que l'on observe aujourd'hui, avec la montée du fondamentalisme religieux (pour ce qui est d'une seule religion), tandis qu'en Occident se répandent de plus en plus des idées de remise en cause du savoir scientifique (les platistes qui croient que la terre est plate, et que nous vivons dans un monde à la Truman show ; et ceux qui croient que l'on n'a jamais marché sur la Lune), rappelle la prophétie de Lovecraft : que le monde moderne désespéré de découvrir la finitude de son expansion serait tenté de retourner en arrière, en tournant le dos au savoir.
Mais je ne sais pas comment expliquer que cette évolution dynamise l'Islam, alors qu'au contraire, il n'empêche pas la désagrégation des croyances chrétiennes (en tout cas en Occident).
J'ai été surpris en m'intéressant à Lovecraft qu'il était question de l'influence, à son époque (années 20) de la publication des travaux d'Einstein. Je n'ai pas une très grande culture scientifique, et dans mon esprit, Einstein était devenu célèbre après la guerre. On sait comme l'univers de la pop et de la publicité s'est emparé de la figure d'Einstein pour en faire un symbole, voire un slogan de mode. J'étais resté sur cette idée. Mais en réalité, les travaux d'Einstein ont été très célèbres dès les années 20, et ont dès cette époque exercé une grande influence sur les mentalités.
Une influence plutôt sombre, en réalité. L'une des connaissances diffusées par ces travaux est que les mondes qui entourent notre système solaire sont définitivement hors de notre portée. On sait, dès cette époque, et avant même d'avoir marché sur la Lune, que l'homme ne pourra jamais s'aventurer même dans les systèmes stellaires les plus voisins, pour la simple raison qu'il ne pourra jamais voyager à la vitesse de la lumière, et que ces mondes, même les plus proches, sont beaucoup trop loin de nous.
Cette connaissance s'est avérée extraordinairement déprimante pour un homme comme Lovecraft, qui étrangement prédit, d'une façon très logique, un retour de l'humanité à une forme d'obscurantisme, et à une vision du monde rêvée et irrationnelle, préférable à une triste vérité que l'on aurait bien aimé ne jamais apprendre.
Est-ce à dire que la découverte et les possibilités d'explorations nouvelles exercent de tout temps une stimulation et un enthousiasme porteur d'espérance et de foi ? Et qu'au contraire, le sentiment d'être arrivé au bout de ce qu'il était possible d'atteindre, et de se trouver à présent face à un obstacle insurmontable, nous laissant quand même voir au loin des mondes définitivement inaccessibles, ne peut qu'apporter une disposition mentale inverse ?
Le fait est que depuis la conquête de la Lune, l'homme n'a pas vraiment évolué sur le plan de ses capacités spatiales, et que les thèses d'Einstein se vérifient. Les médias tentent de conjurer l'effet terrible de cette réalité en faisant miroiter des découvertes d'exoplanètes, dont ils publient régulièrement de nouveaux articles aussi spectaculaires que dénués de précisions, en évitant soigneusement d'indiquer que ces exoplanètes sont toutes très probablement inhabitables, ce qui en rend l'intérêt totalement nul, en plus d'être inaccessibles. J'ai remarqué que les médias n'hésitent pas, d'ailleurs, à mentir aux foules en diffusant des informations totalement aberrantes (par exemple, je me souviens d'une couverture de magazine affirmant l'existence de milliards de planètes comparables à la terre à travers la Voie lactée), comme si l'entretien d'un vague espoir diffus dans la population qu'un jour il sera possible de quitter la Terre pour de nouveaux mondes, représentait un grand enjeu politique. Le désespoir généralisé serait-il facteur de troubles graves dans la société ?
Or, ce que l'on observe aujourd'hui, avec la montée du fondamentalisme religieux (pour ce qui est d'une seule religion), tandis qu'en Occident se répandent de plus en plus des idées de remise en cause du savoir scientifique (les platistes qui croient que la terre est plate, et que nous vivons dans un monde à la Truman show ; et ceux qui croient que l'on n'a jamais marché sur la Lune), rappelle la prophétie de Lovecraft : que le monde moderne désespéré de découvrir la finitude de son expansion serait tenté de retourner en arrière, en tournant le dos au savoir.
Mais je ne sais pas comment expliquer que cette évolution dynamise l'Islam, alors qu'au contraire, il n'empêche pas la désagrégation des croyances chrétiennes (en tout cas en Occident).