3/ Parmi les institutions plus traditionnelles, celles plus insérées dans la vie ecclésiale ont eu le plus de mal : le séminaire de Paray le Monial a fermé, celui d’Ars n’accueille qu’un petit nombre de français et Toulon peine à se réformer après avoir été aux avants postes de la vague du renouveau charismatique. De nouvelles institutions, à Bayonne ou à Vannes, essayent de prendre le relais…
Ceci est dû à la caté préalable déficiente en fermeture explicite au monde, donc en adaptation. Plus le temps passait plus la fermeture était nécessaire.
Les mouvements spirituels, les communautés nouvelles (l’Emmanuel, Notre Dame de Vie, etc.) et l’initiative du diocèse de Paris (la maison St Augustin puis l’École cathédrale) ont favorisé un vrai renouveau des vocations. Ce qui caractérise ce renouveau est l’insistance spéciale sur la vie de prière fondée sur la lecture et la méditation des Écritures (oraison, "lectio divina"). Ensuite on redonna aussi une juste place à l’étude des sources (la patristique) et progressivement aux médiévaux (spécialement Saint Thomas d’Aquin).
Après la débâcle des années 60/70 on a assisté à un premier renouveau, à partir des années 80, fondé sur la redécouverte de la vie spirituelle et des Saintes Écritures comme Parole de Dieu. On réhabilita ainsi les principaux éléments de la tradition spirituelle : la lectio divina de l’héritage monastique, l’oraison carmélitaine, les exercices de saint Ignace de Loyola, etc. L’illustration emblématique de ce renouveau fut le diocèse de Paris.
Certes ce biblisme, parce qu'il était plus vertical et s'accompagnait de plus de sources traditionnelles, récupérait une forme de fermeture au monde indirecte en raison de sa spiritualité, plus intériorisée, mais cette fermeture était insuffisante et surtout non explicite.
De plus le biblisme est mou et manipulable, donc même s'il permet une fermeture au monde par spiritualité, il permet aussi le contraire, ce qui cause une fermeture déficiente ou avec ratés - voir Louis Rade, Église conciliaire et années 60: conséquences du biblisme.
Les jeunes qui entrent au séminaire sont aujourd’hui presque tous passés par les communautés nouvelles ou traditionnelles, les mouvements scouts ou de spiritualité.
2/ En outre, si les mouvements spirituels et communautés nouvelles ont été florissants dans les années 80, ils ont subi un certain revers en ce nouveau millénaire. Ils continuent d’avoir un rayonnement certain mais sont quelque peu en perte de vitesse dans le recrutement.
Encore la fermeture au monde insuffisante. les charismatiques n'étaient pas fermés (leur religion "du sourire" - Hervieu-Léger - le prouve - voir Louis Rade à ce sujet) mais seulement verticaux, une demie-mesure.