Mariage religieux et mariage civil

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etienne lorant
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Re: Mariage civil

Message non lu par etienne lorant » lun. 20 mai 2013, 9:40

levergero78 a écrit :Un minimum de tolérance, que diable !
Mais jusqu'où nous conduira la tolérance ? Et jusqu'où conduira la tolérance des autres envers les catholiques ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Mariage civil

Message non lu par levergero78 » lun. 20 mai 2013, 14:05

etienne lorant a écrit :
levergero78 a écrit :Un minimum de tolérance, que diable !
Mais jusqu'où nous conduira la tolérance ? Et jusqu'où conduira la tolérance des autres envers les catholiques ?
Très loin et hors de portée du sectarisme (ainsi que le souhaite le pape François notamment), Etienne....
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Re: Mariage civil

Message non lu par Théodore » lun. 20 mai 2013, 14:13

Je crois qu'il nous faut avant tout être artisan de paix, ne pas nous replier dans le ghetto de nos convictions ou de nos croyances.
Réfléchissez à ce point : votre "Claude" est non-croyant. Quelle est l'attitude qui, de votre part, le gagnera le plus à l'Évangile ?

Je crois que vous ne faites rien de mal en y allant. En n'y allant pas, vous vous exposez à un conflit, et à passer pour un sectaire fermé et intolérant, ce qui nuira à la visibilité du message de l'Évangile.

"Autant que cela est vous est possible, soyez en paix avec tous les hommes", dit le Christ.
Unam peti a Domino, hanc requiram,
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Re: Mariage civil

Message non lu par Toto » lun. 20 mai 2013, 22:49

Bonne question. D'autres paramètres sont :
-la proximité familial de "Claude" (ce n'est pas la même chose s'il s'agit de votre frère ou d'un lointain cousin)
-l'intérêt que porte Claude à votre présence (il s'en moque un peu, ou cela compte?)
-la manière dont il réagira si vous lui dites que vous ne venez pas (sera légèrement vexé mais sans plus, ou piquera violemment une crise qu'il remâchera durant pas mal de temps).

Par charité, je dirais que certains cas peuvent justifier votre présence (Clause est de la famille très proche, il est très susceptible, et vous ne voulez pas non plus créer une brouille qui durera des années), mais une légère réserve serait par exemple de "glisser" en passant à l'intéressé ce que vous pensez du sujet (la charité, mais dans la vérité).
Cela dit, votre absence peut également se justifier, et je comprends vos réticences là-dessus. Cela dit, il faut agir avec prudence et charitablement, notamment prévenir avant, et en avançant de manière calme vos raisons de ne pas venir, afin d'éviter toute réaction fâcheuse de l'intéressé.

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Re: Mariage civil

Message non lu par spk » lun. 20 mai 2013, 23:07

Hégésippe, je ne vois pas le rapport entre vos convictions et l'impolitesse que constituerait un refus. Je ne vois pas ce qui vous empêche de les rappeler, fût-ce par courrier si vous vous fréquentez peu, à votre ami Claude, si toutefois vous tenez à mettre les points sur les i. Je ne vois pas non plus pourquoi vous ne décririez pas à vos enfants la situation telle qu'elle est, sans rien dissimuler.
Réjouissez-vous, quelqu'un de votre entourage est heureux. Si vous pensez qu'il commet un péché trop grave pour que son bonheur soit une bonne nouvelle, vous pouvez vous rappeler de deux choses : la première c'est que nous commettons tous chaque jour des péchés dont la gravité aux yeux de Dieu est peut-être supérieure à celle d'un remariage (voyez l'épisode de la samaritaine), la seconde est que ce n'est pas en se remariant civilement qu'il commet un péché, mais en étant de fait adultère par rapport à sa première épouse.
Et si, ce qu'à Dieu ne plaise, vous pensez que votre présence serait désastreuse à cause de l'influence qu'elle aurait sur les autres membres de votre famille, ce serait, permettez-moi de le dire un peu brutalement, de l'orgueil mal placé.

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Re: Mariage civil

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 20 mai 2013, 23:34

Je vois une autre voie que vous n'avez pas relevée :

- Y aller sans faire comme si de rien n'était ni renier vos convictions.

Je ne vois en quoi vous rendre à un mariage serait renier vos convictions. D'ailleurs ces convictions ne sont pas vôtres, elles appartiennent à tous les catholiques, ce qui devrait vous rassurer : vous n'êtes pas la seule personne à en porter la responsabilité sur cette bonne terre !

Rien ne vous empêche de vous rendre à ce mariage, y être discrète, et expliquer plus tard à vos enfants, et aux jeunes mariés s'ils vous demandent votre avis ou si vous vous sentez le courage de le faire, de ce que vous pensez de tout cela en termes corrects et avec délicatesse.

La meilleure manière de ne pas abandonner "ses" convictions sans tomber dans le moralisme sec est certainement de se rappeler que tout ce qui est bon vient de Dieu et non de soi. Que nos convictions ne sont pas nôtres, mais qu'elles sont l'expression d'une Vérité qui ne nous appartient pas et qui se nomme Jésus. Alors nous pouvons essayer d'agir avec un peu moins de nous-mêmes, un peu moins de notre propre poids. Dès lors, c'est tout léger que nous pouvons aller là même ou il y aurait du mal, sans avoir le sentiment que nos convictions sont blessées : en effet, à ce moment là, nos convictions, ce qui est bien, sont dans les mains de Dieu, et il ne peut rien leur arriver de mal !

Vous voulez être chrétienne ? Laissez vos tracas dans les mains de Dieu, allez de l'avant, allez là ou le péché abonde, et laissez la grâce faire le bien surabonder.

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Re: Mariage civil

Message non lu par Kerniou » mar. 21 mai 2013, 0:10

Votre absence empêcherait-elle ce mariage ? Non.
Alors, pourquoi vous feriez-vous juge à la place de Dieu ?
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Mariage civil

Message non lu par etienne lorant » mar. 21 mai 2013, 10:58

jeanbaptiste a écrit : Vous voulez être chrétienne ? Laissez vos tracas dans les mains de Dieu, allez de l'avant, allez là ou le péché abonde, et laissez la grâce faire le bien surabonder.
Je suis d'accord, mais cela suppose une grande foi. Je sais que s'il s'agissait de moi, au moment où quiconque me demanderait mon opinion, je ne pourrais faire autrement que dire : "Je ne peux approuver, mais j'assiste, voilà tout". Il me serait d'ailleurs difficile d'y aller : si j'ai une profonde amitié pour quelqu'un, il m'est pénible de le voir s'enfoncer dans le péché - et donc, pas non plus question donc d'applaudire, de féliciter, de présenter des voeux de bonheur. Une présence tout à fait silencieuse.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Mariage civil

Message non lu par salésienne05 » mar. 21 mai 2013, 23:51

Excusez moi, mais je n'ai pas encore bien compris s' s'agissait d'une Claude ou d'un Claude, et s'il s'agissait d'un mariage "gay" ou d'un remariage "classique"... Car pour moi, les choses diffèrent un tantinet.

S'il s'agit d'un mariage "gay" : clairement, j'irai sans doute mais en prévenant que ce sera sans mes enfants, qui sont bien trop jeunes pour assister à une cérémonie qui manque de "clarté" biologique et anthropologique. J'irai car je serai peut-être la seule à prier pour que la grâce surabonde.

S'il s'agit d'un remariage classique, j'irai, tranquillement, sans juger. La seule chose qu'il me soit donné de juger, c'est la manière dont la personne a divorcé : a-t-elle été quittée ? A-t-elle quitté volontairement ? A-t-elle blessé son épouse ou son époux en partant ? Si c'est une personne proche, j'aurais sans doute eu le temps de discuter avec elle et de donner un point de vue honnête et pas forcément religieux.

Dans tous les cas, je me poserai la question : si je vais à ce mariage, est-ce que je blesserai quelqu'un ? Est-ce que je blesserai l'ancien(ne) époux(se) ? Car en dehors d'une blessure infligée à autrui, nous ne savons pas quel bien le Seigneur peut tirer d'un mal apparent... Alors, si nous ne blessons personne, on peut aller tranquillement, dans la paix du Seigneur, notre prière en bandoulière, assister à un remariage... Si par contre, notre présence blesse qui que ce soit, on peut l'indiquer avec douceur à l'ami(e) concerné(e)...
Je prends un exemple : mon père a demandé le divorce après 35 ans de mariage avec ma mère. Trois ans après ce divorce, il a commencé une relation suivie avec une ancienne amie de ma mère, laquelle je connais donc bien. De manière pragmatique, je suis heureuse pour mon père car il est heureux alors que visiblement, la vie avec ma mère était un enfer pour lui (mes parents n'ayant rien en commun). Si mon père m'annonçait qu'il se remariait, je n'irai pas à la cérémonie, et je préciserai à mon père que ce n'est pas contre lui mais pour préserver ma mère d'un chagrin inutile. Toute ma manière d'être vis à vis du couple que mon père forme avec cette femme est dictée par la charité envers ma mère, et non par rapport aux règles de l'Eglise catholique. Mon père n'étant pas croyant, et s'étant marié avec ma mère sans que ni l'un ni l'autre ne croient en Dieu, il est normal qu'il ne se sente pas concerné par la position de l'Eglise. D'ailleurs, si une demande en nullité était faire, cela m'étonnerait qu'elle n'aboutisse pas...


Fraternellement.

Cécile

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Re: Mariage civil

Message non lu par Hégésippe » mer. 22 mai 2013, 3:53

Je vous remercie pour vos réponses et vos conseils.

Je tiens d'abord à rajouter quelques précisions :

- Claude est de la famille proche;
- il est catholique pratiquant, et va à la messe tous les dimanches ou presque, et communie à chaque fois;
- ma présence lui importe peu (je pense), mais celle de mes enfants beaucoup plus.
Théodore a écrit :En n'y allant pas, vous vous exposez à un conflit, et à passer pour un sectaire fermé et intolérant, ce qui nuira à la visibilité du message de l'Évangile.
Si je dis à mes enfants ce qu'enseigne l’Église au sujet du mariage et du divorce civil (et il faudra bien que je leur en parle un jour ou l'autre), Claude finira par l'apprendre (famille proche) et là sera très vexé... et je risque la grosse engueulade (Claude n'admet pas vraiment les avis divergeants).
levergero78 a écrit :Un minimum de tolérance, que diable !
J'aurais préféré que vous évitiez de citer ce personnage...
Je crois que le problème n'a rien à voir avec la tolérance. Le partenaire de Claude est quelqu'un de gentil, que j’apprécie, et je ne veux pas les blesser ni l'un ni l'autre...
Malheureusement je pense que Claude n'a aucune idée de la position de l’Église quant au divorce (et je me vois mal la lui expliquer!). Qu'il veuille se marier civilement pourquoi pas, mais qu'il invite toute la famille c'est autre chose.
Il n'est pas question pour moi de lui dire ce qu'il doit faire ou pas, ni bien évidemment de lui gacher son plaisir et sa fête. Mais d'un autre coté je n'ai pas envie non plus que l'on m'impose de participer à quelque chose auquel je ne crois pas.
jeanbaptiste a écrit :Rien ne vous empêche de vous rendre à ce mariage, y être discrète, et expliquer plus tard à vos enfants, et aux jeunes mariés s'ils vous demandent votre avis ou si vous vous sentez le courage de le faire, de ce que vous pensez de tout cela en termes corrects et avec délicatesse.
La discrétion que vous évoquez me plaît assez car plutôt diplomatique, cependant je me vois mal les féliciter ou leur offrir un cadeau de mariage tout en pensant qu'ils ne se marient pas.
etienne lorant a écrit :si j'ai une profonde amitié pour quelqu'un, il m'est pénible de le voir s'enfoncer dans le péché - et donc, pas non plus question donc d'applaudire, de féliciter, de présenter des voeux de bonheur. Une présence tout à fait silencieuse.
D'acord avec vous, mais n'oubliez pas que nous pouvons toujours prier pour nos amis ou notre famille.
salésienne05 a écrit :Excusez moi, mais je n'ai pas encore bien compris s' s'agissait d'une Claude ou d'un Claude, et s'il s'agissait d'un mariage "gay" ou d'un remariage "classique"... Car pour moi, les choses diffèrent un tantinet.
Vous n'avez pas de raison de vous excuser : j'ai volontairement choisi ce prénom (Claude) car il prête à confusion :)
Voyez vous, dans ce cas je ne veux pas juger les actes mais veux considérer de la même façon un mariage gay et un mariage de divorcés : dans les deux cas ça n'a pas de valeur. Pour répondre à votre question, il s'agit d'un mariage classique entre un homme et une femme (j’espère que l'emploi du mot "classique" ne vous choquera pas, il est vrai que c'est à la limite de l'homophobie la plus insupportable :)).
Si j'aime bien Claude, j’apprécie son partenaire... mais j’apprécie aussi son véritable conjoint, et je ne veux pas prendre parti dans des histoires de famille (même si le conjoint officiel ne l'apprendrait probablement pas).

Pour résumer je suis partagé entre y aller ou pas :

- d'un coté, ce mariage n'a aucune valeur pour moi, et y aller reviendrait (à mon avis) à l'accepter,
- ça m'ennuie d'amener mes enfants et de leur expliquer plus tard que ça n'a pas de valeur,
- je n'ai pas envie non plus que le conjoint de Claude apprenne que je suis allé à ce "mariage",
- je crains que Claude me demande à moi ou à ma femme (au fait Jean-Baptiste : Hégésippe est un prénom d'homme :) ) d’être témoin,

- mais d'un autre coté je ne veux blesser ni Claude ni son partenaire,
- et je ne veux pas non plus passer pour le "sectaire" "intolérant" qui "juge à la place de Dieu" (comme je l'ai lu dans certaines réactions à mon premier message)!

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Re: Mariage civil

Message non lu par Théodore » mer. 22 mai 2013, 7:47

Hégésippe a écrit :
Théodore a écrit :En n'y allant pas, vous vous exposez à un conflit, et à passer pour un sectaire fermé et intolérant, ce qui nuira à la visibilité du message de l'Évangile.
Si je dis à mes enfants ce qu'enseigne l’Église au sujet du mariage et du divorce civil (et il faudra bien que je leur en parle un jour ou l'autre), Claude finira par l'apprendre (famille proche) et là sera très vexé... et je risque la grosse engueulade (Claude n'admet pas vraiment les avis divergeants).
Je pense que, le jour où vous leur expliquerez, vos enfants comprendront pourquoi vous êtes allé à ce mariage sans l'approuver... quant à la grosse engueulade, si elle est aussi inévitable, autant la repousser jusqu'au plus tard :-D (et je dirai qu'il vaut mieux qu'elle ait lieu pour cette explication à vos enfants que pour un refus de venir au mariage).
Votre présence ne revient pas, je crois, à donner votre bénédiction à ce mariage, si elle ne s'accompagne pas des marques habituelles (cadeaux,...). Si elle marque quand même dans la forme votre désaccord de fond...

En même temps, Claude risque de vous traiter d'hypocrite s'il apprend plus tard votre point de vue sur son mariage... et venir à un mariage sans "y être"... voilà quoi :-D
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Re: Mariage civil

Message non lu par spk » mer. 22 mai 2013, 16:10

Hégésippe a écrit :Pour résumer je suis partagé entre y aller ou pas :

- d'un coté, ce mariage n'a aucune valeur pour moi, et y aller reviendrait (à mon avis) à l'accepter,
- ça m'ennuie d'amener mes enfants et de leur expliquer plus tard que ça n'a pas de valeur,
- je n'ai pas envie non plus que le conjoint de Claude apprenne que je suis allé à ce "mariage",
- je crains que Claude me demande à moi ou à ma femme (au fait Jean-Baptiste : Hégésippe est un prénom d'homme :) ) d’être témoin,

- mais d'un autre coté je ne veux blesser ni Claude ni son partenaire,
- et je ne veux pas non plus passer pour le "sectaire" "intolérant" qui "juge à la place de Dieu" (comme je l'ai lu dans certaines réactions à mon premier message)!
Quatre points contre, deux pour. Si on le numérote 1,2,3,4;5,6, je répondrai ainsi.
1) Non, pas plus que la présence d'un protestant ou d'un athée à une messe de mariage n'implique sa conversion subite.
2) Tout dépend de l'âge de vos enfants. Mais pourquoi ne pas en dire le minimum, mais avec sincérité et douceur?
3) Cette raison est nouvelle, et me paraît très bonne, s'il s'agit de choisir entre une "offense" et une autre. Mais ce conjoint n'est-il pas au courant? Connaissant la situation, ne s'attend-il (ou elle) pas à votre présence, même si cela lui fait de la peine?
4) Refuser, cette fois, me paraît tout indiqué en raison de vos convictions. Avec douceur, là encore. Je sais, c'est facile à dire.
5) Et c'est important. Ils n'ont pas mérité que vous les blessiez.
6) Il est à peu près sûr que c'est pourtant ce qui arrivera si vous "boycottez" ce remariage.
Je ne sais si cela peut vous aider. Merci en tous cas de nous soumettre un cas moral intéressant.

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Re: Mariage civil

Message non lu par Hégésippe » jeu. 23 mai 2013, 4:10

Quelques informations supplémentaires...

- d'abord ce "mariage" est encore hypothétique. Il y a des bruits qui courent au sein de la famille, mais je crois que si Claude a envie de se marier, rien ne dit que son partenaire soit au courant ni ne soit d'accord...
- le terme "mariage" ou "remariage" me semble inadapté : dans la mesure ou Claude est déjà marié, il est peut être préférable de parler de "sur-mariage" (puisqu'on ajoute un mariage à un autre)
Théodore a écrit :Je pense que, le jour où vous leur expliquerez, vos enfants comprendront pourquoi vous êtes allé à ce mariage sans l'approuver... quant à la grosse engueulade, si elle est aussi inévitable, autant la repousser jusqu'au plus tard (et je dirai qu'il vaut mieux qu'elle ait lieu pour cette explication à vos enfants que pour un refus de venir au mariage).
La grosse engueulade me dérange BEAUCOUP moins que la perspective de blesser Claude et/ou son partenaire. Mais comme chacun le sait, les enfants parlent (plus que les femmes ;)) et Claude apprendra un jour ou l'autre ce que je pense de ce "mariage".
Théodore a écrit :En même temps, Claude risque de vous traiter d'hypocrite s'il apprend plus tard votre point de vue sur son mariage... et venir à un mariage sans "y être"... voilà quoi
Et il aurait 100% raison... J'ai tout aussi peur de faire croire certaines choses à Claude (ainsi qu'au reste de la famille), et qu'un beau jour ils se rendent comptent que je ne pense pas comme eux. Je serais à leur place, je ressentirais ca comme une trahison. Imaginez une famille de gauche qui découvre un beau jour que l'un des siens milite secrètement depuis plusieurs années à l'UMP...
Théodore a écrit :Votre présence ne revient pas, je crois, à donner votre bénédiction à ce mariage, si elle ne s'accompagne pas des marques habituelles (cadeaux,...). Si elle marque quand même dans la forme votre désaccord de fond...
spk a écrit :
d'un coté, ce mariage n'a aucune valeur pour moi, et y aller reviendrait (à mon avis) à l'accepter,
1) Non, pas plus que la présence d'un protestant ou d'un athée à une messe de mariage n'implique sa conversion subite.
Ce sont des points très intéressants. Effectivement on ne demande pas aux athées / païens ou aux autres chrétiens de se convertir quand ils assistent à une messe de mariage... Mais quand ils y assistent, ils sont témoins de ce mariage, et acceptent la validité de ce mariage.
spk a écrit :
ça m'ennuie d'amener mes enfants et de leur expliquer plus tard que ça n'a pas de valeur
2) Tout dépend de l'âge de vos enfants. Mais pourquoi ne pas en dire le minimum, mais avec sincérité et douceur?
Claude ne manquera pas d'expliquer à mes enfants qu'il se marie... et mes enfants le répéteront. Ce qui me gêne beaucoup car d'un coté je me vois mal corriger mes enfants devant Claude ("Non mes petits, ce n'est pas un véritable mariage", c'est le genre de phrase qui peut jeter un froid...), mais je me vois mal aussi ne rien dire et laisser mes enfants dans l'erreur.
spk a écrit :
je n'ai pas envie non plus que le conjoint de Claude apprenne que je suis allé à ce "mariage"
3) Cette raison est nouvelle, et me paraît très bonne, s'il s'agit de choisir entre une "offense" et une autre. Mais ce conjoint n'est-il pas au courant? Connaissant la situation, ne s'attend-il (ou elle) pas à votre présence, même si cela lui fait de la peine?
Je n'avais pas pensé à cette raison, je l'ai apprise par Cécile (salesienne05), et elle me parait aussi très intéressante.
Je ne sais pas en ce qui concerne le conjoint de Claude, et la encore je ne veux pas blesser...
salésienne05 a écrit :Excusez moi, mais je n'ai pas encore bien compris s' s'agissait d'une Claude ou d'un Claude, et s'il s'agissait d'un mariage "gay" ou d'un remariage "classique"... Car pour moi, les choses diffèrent un tantinet.

S'il s'agit d'un mariage "gay" : clairement, j'irai sans doute mais en prévenant que ce sera sans mes enfants, qui sont bien trop jeunes pour assister à une cérémonie qui manque de "clarté" biologique et anthropologique. J'irai car je serai peut-être la seule à prier pour que la grâce surabonde.
C'est quelque chose que je ne comprends pas très bien : si on s'abstient de juger telle ou telle situation ("mariage gay", divorce par consentement mutuel ou suite a adultère ou conjoint qui part, violent...), on ne peut que constater que ces "mariages" n'ont aucune validité. Pour moi un mariage d'homosexuel n'a pas plus de validité, ni moins d'ailleurs, qu'un mariage de divorcés.
salésienne05 a écrit :S'il s'agit d'un remariage classique, j'irai, tranquillement, sans juger. La seule chose qu'il me soit donné de juger, c'est la manière dont la personne a divorcé : a-t-elle été quittée ? A-t-elle quitté volontairement ? A-t-elle blessé son épouse ou son époux en partant ? Si c'est une personne proche, j'aurais sans doute eu le temps de discuter avec elle et de donner un point de vue honnête et pas forcément religieux.
Mais moi justement je veux éviter de juger : la manière dont la personne a divorcé ne me regarde pas. Je vais plus loin : quand bien même la personne serait une mère de famille nombreuse, (lâchement) abandonnée par un mari volage, et aurait retrouvé le bonheur avec une nouvelle personne... son premier mariage resterait toujours valide, et son éventuel sur-mariage ou remariage si vous préférez, n'aurait pas plus de validité.

Pour l'instant, je suis toujours partagé. Ce "mariage" est encore hypothétique mais je préfère me faire une opinion pour ne pas être pris au dépourvu...
Après avoir lu tous vos commentaires, je pense aujourd'hui que j'irais beaucoup plus facilement à ce mariage si Claude était au courant de mes convictions (par honnêteté vis à vis de lui), sans offrir de cadeau ni les féliciter (en restant discret), et aussi uniquement si j'étais sur de ne pas blesser le conjoint de Claude...

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Suliko
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Re: Mariage civil

Message non lu par Suliko » ven. 24 mai 2013, 22:54

- Claude est de la famille proche;
- il est catholique pratiquant, et va à la messe tous les dimanches ou presque, et communie à chaque fois;
Je ne comprends pas...Vous écrivez un peu plus bas que Claude n'a aucune idée de la position de l'Eglise catholique quant au divorce. Or, même les athées et les non pratiquants connaissent (et critiquent) cette position. Je peine donc à croire que Claude ne soit pas au courant.
De plus, vous écrivez également que vous vous voyez mal lui expliquer la position de l'Eglise. Mais pourquoi donc? C'est même votre devoir! Comment pourrait-il comprendre que vous ne veniez pas à son mariage s'il n'est pas au courant de votre position et de celle de l'Eglise? De plus, il serait charitable de votre part de lui expliquer avec gentillesse qu'il ne peut pas communier en état de péché mortel...Et puis, imaginez donc: si un jour (et je l'espère) il revient véritablement à une pratique catholique, il sera en état permanent de péché mortel, parce que divorcé et remarié! La situation serait terrible et mieux vaudrait l'éviter alors qu'il en est encore temps.
Je pense donc que votre premier devoir est de parler à Claude.

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Assister à un re-mariage civil

Message non lu par jeanbaptiste » sam. 25 mai 2013, 20:52

C'est quoi cette histoire ?

1) Vous nous dites que vous avez choisi Claude afin que votre propos puisse s'appliquer à un mariage homosexuel comme à un mariage hétérosexuel à la suite d'un divorce.

2) D'un côté vous nous dites que Claude ne sait rien de la doctrine de l'Eglise sur le sujet, de l'autre qu'il est pratiquant et va à la messe tous les jours.

Tout cela me parait bien abstrait et ça commence même à me paraître fumeux votre histoire.

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