"J'ai voulu être le corps de réconciliation entre juifs et chrétiens. Toute mon existence, j'ai essayé de faire tenir ensemble les deux branches du Testament. Je suis le métis de Dieu". Ainsi se définissait le cardinal Jean-Marie Lustiger.
Ce cardinal qui défendit avec autant de force ses origines juives que son catholicisme, répète à l'envi "En devenant chrétien, je n'ai rien renié. Je demeure juif comme les apôtres et Jésus lui-même".
Mgr Lustiger
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Re: Mgr Lustiger
oui ...
Et ce fait qu'exprimait l'ancien cardinal archevêque de Paris du temps de Jean Paul II, sans que ce soit faux d'un point de
vue catholique naturellement, pouvait passer pour une pensée autoréférentielle et absolument irrecevable pour des membres
de la communauté de destin juive et rabbinique moderne, surtout quand ladite communauté tiendrait mordicus à demeurer solidaire de la
politique défensive et identitaire fermée qui fut bien celle des pharisiens et du Sanhédrin post-catastrophisme de l'an 70 ap.
J.C.
Le cardinal Lustiger n'était pas sans savoir lui-même comment le passage d'un juif au christianisme aura toujours
été perçu depuis le début (ou presque) comme une trahison, une désertion, la façon de faire le jeu de ennemis d'Israël, diviser la
communauté, amener la ruine, etc.
C'est exactement pour cette même raison, dit-on, que le fameux philosophe français (et juif) Henri Bergson aurait naguère refusé
le passage par les eaux du baptême, et ce, bien qu'il aurait été converti et déjà gagné à la foi chrétienne. Un besoin dans le cas
de Bergson de ne pas choqué scandalisé démoralisé des «compatriotes juifs» en plein dans un temps qui était celui d'une montée
d'antisémitisme virulent pour évoquer ici les année 1930 à 1940.
Et ce fait qu'exprimait l'ancien cardinal archevêque de Paris du temps de Jean Paul II, sans que ce soit faux d'un point de
vue catholique naturellement, pouvait passer pour une pensée autoréférentielle et absolument irrecevable pour des membres
de la communauté de destin juive et rabbinique moderne, surtout quand ladite communauté tiendrait mordicus à demeurer solidaire de la
politique défensive et identitaire fermée qui fut bien celle des pharisiens et du Sanhédrin post-catastrophisme de l'an 70 ap.
J.C.
Le cardinal Lustiger n'était pas sans savoir lui-même comment le passage d'un juif au christianisme aura toujours
été perçu depuis le début (ou presque) comme une trahison, une désertion, la façon de faire le jeu de ennemis d'Israël, diviser la
communauté, amener la ruine, etc.
C'est exactement pour cette même raison, dit-on, que le fameux philosophe français (et juif) Henri Bergson aurait naguère refusé
le passage par les eaux du baptême, et ce, bien qu'il aurait été converti et déjà gagné à la foi chrétienne. Un besoin dans le cas
de Bergson de ne pas choqué scandalisé démoralisé des «compatriotes juifs» en plein dans un temps qui était celui d'une montée
d'antisémitisme virulent pour évoquer ici les année 1930 à 1940.
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- Barbarus
Re: Mgr Lustiger
Il s'agit là, je pense, de juifs extrémistes, fondamentalistes, qui considéraient le Christ et donc les chrétiens, comme l'ennemi des juifs...
Mais beaucoup de juifs, comme de chrétiens, sont tolérants. Heureusement.
Mais beaucoup de juifs, comme de chrétiens, sont tolérants. Heureusement.
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- Tribunus plebis
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Re: Mgr Lustiger
Bonjour Papounet,
Je ne pensais pas en terme de tolérance/intolérance ou "personne spécialement agressive et méchante". Non, je voulais faire allusion au «malaise» qu'un propos comme celui du cardinal Lustiger à l'époque ne pouvait que susciter chez la plupart des juifs pieux probablement, des rabbins soucieux de sauvegarder l'intégrité de leur judaïsme et la conviction qui l'accompagne (une erreur pour nous) à l'effet de la fausseté du christianisme. Il n'était pas nécéssaire d'être un enragé ou une brute parmi les juifs pour être "dérangé" par un mot comme celui de l'ex-archevêque.
On irait se ballader en Israël, par exemple, répétant là-bas qu'il n'y aurait «aucun problème à être juif et chrétien en même temps» ou quelques choses comme «Je n'ai jamais été plus juif que depuis ma conversion au catholicisme!» Je crains que l'expression ne passerait pas si facilement qu'une lettre à la poste. Il est assuré que le mot semblerait absurde à beaucoup.
J'ai un petit texte ici qui aura été écrit par une des «colonnes» de l'Église à l'époque de Vatican II. Je trouve intéressant de relire la chose en fonction de ce que nous évoquerions brièvement par-ici, peut-être aussi en fonction de ceux qui aiment la tradition ou d'autres qui craindraient d'être totalement déboussolé par une diplomatie audacieuse de l'an 2000 au Vatican.
Ça va comme suit : La prière pour les juifs - Card. Charles Journet, L'Église du Verbe incarné, tome II, p. 1344[/list]
Je ne pensais pas en terme de tolérance/intolérance ou "personne spécialement agressive et méchante". Non, je voulais faire allusion au «malaise» qu'un propos comme celui du cardinal Lustiger à l'époque ne pouvait que susciter chez la plupart des juifs pieux probablement, des rabbins soucieux de sauvegarder l'intégrité de leur judaïsme et la conviction qui l'accompagne (une erreur pour nous) à l'effet de la fausseté du christianisme. Il n'était pas nécéssaire d'être un enragé ou une brute parmi les juifs pour être "dérangé" par un mot comme celui de l'ex-archevêque.
On irait se ballader en Israël, par exemple, répétant là-bas qu'il n'y aurait «aucun problème à être juif et chrétien en même temps» ou quelques choses comme «Je n'ai jamais été plus juif que depuis ma conversion au catholicisme!» Je crains que l'expression ne passerait pas si facilement qu'une lettre à la poste. Il est assuré que le mot semblerait absurde à beaucoup.
J'ai un petit texte ici qui aura été écrit par une des «colonnes» de l'Église à l'époque de Vatican II. Je trouve intéressant de relire la chose en fonction de ce que nous évoquerions brièvement par-ici, peut-être aussi en fonction de ceux qui aiment la tradition ou d'autres qui craindraient d'être totalement déboussolé par une diplomatie audacieuse de l'an 2000 au Vatican.
Ça va comme suit : La prière pour les juifs - Card. Charles Journet, L'Église du Verbe incarné, tome II, p. 1344[/list]
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- Barbarus
Re: Mgr Lustiger
Oui, certainement avec les juifs orthodoxes, fondamentalistes...mais sans doute pas avec les autres...
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- Tribunus plebis
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- Conviction : catholique perplexe
Re: Mgr Lustiger
Bonjour Papounet,
D'accord sous l'angle par lequel vous prenez la chose. On pourrait certainement opposer des types de personnalités, pratiquement des extrêmes.
Mais je pensais à autre chose. Je figurais le fait de vivre en marge de la société chrétienne, en avoir été repoussé contre son gré ou bien préférer résolument par soi-même la vie dans un ghetto, la tradition de résistance, le fait de s'élever contre le système des chrétiens pour survivre. La culture juive moderne traîne avec elle tout un patrimoine de résistance. Et c'est juste pour dire ici que le généreux propos «lustigérien» serait difficile à avaler pour un juif normal, un juif tout ce qu'il y a de plus normal.
Les grandes Église ou les catholiques dans l'ensemble négligeront pour eux ce qui fait le cadre d'expression social de la société juive : la célébration des fêtes, le respect du sabbat, un certain rapport au monde. Il serait difficile de faire croire à des juifs que notre pape émérite Benoit XVI serait juif parce que catholique, mais presque aussi dur de faire croire au même que le cardinal Lustiger n'aurait pas trahi (abandonné, pris ses distances) en rompant avec le respect du sabbat. Il serait dur de faire avaler à des masses que le cardinal Lustiger serait "plus juif" en étant catholique.
D'accord sous l'angle par lequel vous prenez la chose. On pourrait certainement opposer des types de personnalités, pratiquement des extrêmes.
Mais je pensais à autre chose. Je figurais le fait de vivre en marge de la société chrétienne, en avoir été repoussé contre son gré ou bien préférer résolument par soi-même la vie dans un ghetto, la tradition de résistance, le fait de s'élever contre le système des chrétiens pour survivre. La culture juive moderne traîne avec elle tout un patrimoine de résistance. Et c'est juste pour dire ici que le généreux propos «lustigérien» serait difficile à avaler pour un juif normal, un juif tout ce qu'il y a de plus normal.
Les grandes Église ou les catholiques dans l'ensemble négligeront pour eux ce qui fait le cadre d'expression social de la société juive : la célébration des fêtes, le respect du sabbat, un certain rapport au monde. Il serait difficile de faire croire à des juifs que notre pape émérite Benoit XVI serait juif parce que catholique, mais presque aussi dur de faire croire au même que le cardinal Lustiger n'aurait pas trahi (abandonné, pris ses distances) en rompant avec le respect du sabbat. Il serait dur de faire avaler à des masses que le cardinal Lustiger serait "plus juif" en étant catholique.
Jean-Marie Lustiger: du judaïsme au christianisme
Bonjour à tous,
je vous partage le témoignage de Jean-Marie Lustiger dans ce livre "Le choix de Dieu", issu d'entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton en 1987.
Parcours étonnant de cet homme prénommé également Aron (-Jean-Marie), qui a grandi dans une famille d'immigrés polonais peu avant la seconde guerre mondiale.
Il répond aux questions des deux journalistes qui ont construit cet ouvrage en 5 parties:
- Les racines
- Croire et savoir
- L'Eglise et la société
- vers un renouveau spirituel
- L'Eglise universelle
Cet ouvrage se lit facilement, sous forme de dialogue, parfois musclé mais le plus souvent plein de réalisme et d'humanité... Avec également un témoignage spirituel solide de cet homme de foi.
Je termine seulement la première partie évoquant sa jeunesse où il découvrit le christianisme et s'y engagea, non sans obstacles.
Si vous voulez lire ce témoignage, cet ouvrage, alors partageons nos observations, questionnements et émerveillements...
Bonne journée!
je vous partage le témoignage de Jean-Marie Lustiger dans ce livre "Le choix de Dieu", issu d'entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton en 1987.
Parcours étonnant de cet homme prénommé également Aron (-Jean-Marie), qui a grandi dans une famille d'immigrés polonais peu avant la seconde guerre mondiale.
Il répond aux questions des deux journalistes qui ont construit cet ouvrage en 5 parties:
- Les racines
- Croire et savoir
- L'Eglise et la société
- vers un renouveau spirituel
- L'Eglise universelle
Cet ouvrage se lit facilement, sous forme de dialogue, parfois musclé mais le plus souvent plein de réalisme et d'humanité... Avec également un témoignage spirituel solide de cet homme de foi.
Je termine seulement la première partie évoquant sa jeunesse où il découvrit le christianisme et s'y engagea, non sans obstacles.
Si vous voulez lire ce témoignage, cet ouvrage, alors partageons nos observations, questionnements et émerveillements...
Bonne journée!
Tout à Jésus par Marie,
Tout à Marie pour Jésus
Tout à Marie pour Jésus
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