Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2011-2012)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Pas de signe venant du ciel

Message non lu par etienne lorant » lun. 13 févr. 2012, 11:59

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,11-13.
Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus : pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient un signe venant du ciel.
Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l'autre rive.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Les signes que les pharisiens demandent à Jésus doivent venir du ciel. Ni la guérison des malades, ni les démons chassés, ni la conversion des pécheurs n'ont de valeur à leurs yeux. Même la résurrection de Lazare ne leur suffira pas. Du coup, je me suis demandé: quel est donc ce signe venant du ciel qu'ils attendent ?

La réponse... je l'ai trouvée dans l’Évangile qui rapporte les tentations de Jésus au désert :

"Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit : "Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, Afin qu'ils te gardent ; et :" Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre." (Luc, chapitre 4) Si Jésus était ainsi descendu dans le temple de Jérusalem, aux yeux de tous, c'eût été pour les pharisiens ce signe venant du ciel. Ils se seraient souvenu de la prophétie de Malachie : "Soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Le messager de l'Alliance que vous désirez, le voici qui vient, dit le Seigneur de l'univers." (Malachie, chapitre 3)

Un signe tel que celui-là, Jésus n'en donnera pas, et il n'en donne toujours pas aujourd'hui, car ce genre de manifestation n'emporte jamais qu'une adhésion superficielle, une soumission à une forme d'autorité. Un signe venant du ciel n'engage pas vraiment la foi - et certainement pas l'amour. Une démonstration de puissance n'entraîne jamais qu'une partie de la volonté.

En méditant cet Évangile, je me demande dans quel mesure nombre de fidèles, dans l’Église, croient avoir la foi du fait d'une soumission à un ensemble de règles. Il faut qu'il y ait des règles, bien sûr, mais fondamentalement, la foi est un mouvement intérieur qui procède du cœur et qui déborde parfois largement au-delà des règles.

Le tout tient aux mentalités humaines. Je les crois représentées par la terre ferme - sur laquelle restent ces pharisiens, tandis que Jésus embarque pour aller vers l'autre rive... d'où procèdent les réalités surnaturelles. L'erreur des pharisiens, qui consiste à vouloir 'adapter' Dieu à l'homme est finalement assez commune...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Saints Cyrille, Méthode et Valentin !

Message non lu par etienne lorant » mar. 14 févr. 2012, 11:29

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens : 4,1... 7

Frères, nous, les Apôtres, nous ne perdons pas courage, puisque Dieu, dans sa miséricorde, nous a confié un si grand ministère ; et même, comme nous n’avons aucun motif de honte, nous ne voulons rien cacher ; nous n’employons pas n’importe quel procédé, et nous ne falsifions pas la parole de Dieu. Au contraire, c’est en manifestant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu. En effet, ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes, c’est ceci : Jésus Christ est Seigneur, et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus. Car le Dieu qui a dit : La lumière brillera au milieu des ténèbres a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire, qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous, les Apôtres, le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : 10, 1-9
Parmi ses disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : "Paix à cette maison : S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous servira ; car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : "Le règne de Dieu est tout proche de vous :" »
Cy Aelf, Paris.

A l'occasion de la fête de S. Cyrille, moine, et Saint Méthode, évêque, nous avons eu ces Lectures ce matin. Lorsque je songe à cet Évangile récent, dans lequel Jésus guérit un lépreux mais est obligé ensuite de fuir la foule - qui le confond avec une sorte de 'guérisseur magique', je trouve un lien concret avec l'envoi des 72 disciples. Jésus leur confère des pouvoirs de guérison et les suivra dans les villes et villages où ils seront passés d'abord. Sa mission s'en trouvera quelque peu simplifiée.

Le prêtre a évoqué la mission des deux frères en soulignant que dans l’Église catholique, les envois en mission ne se font jamais en solitaire. C'est une tradition bien établie et qui se poursuit toujours. Un homme seul est beaucoup trop faible (ce que confirme saint Paul dans la première lecture) et il n'y avait certes aucune raison de changer une façon de procéder établie dès le commencement par Jésus.

La fête de la saint Valentin a été évoquée aussi dans le détail : Saint-Valentin, avant d'être saint, était un prêtre romain du nom de Valentin vivant sous le règne de l'Empereur Claude II (IIIème S.apr-JC). A cette époque, Rome était engagée dans des campagnes militaires sanglantes et impopulaires. Claude II, également surnommé Claude le Cruel, ayant des difficultés à recruter des soldats pour rejoindre ses légions, décida d'interdire le mariage pensant que la raison pour laquelle les romains refusaient de combattre était leur attachement à leurs femmes et foyers respectifs. Malgré les ordres de l'Empereur, Saint-Valentin continua pourtant de célébrer des mariages. Lorsque Claude II apprit l'existence de ces mariages secrets, il fit emprisonner Valentin. C'est pendant son séjour en prison que Valentin fit la connaissance de la fille de son geôlier, une jeune fille aveugle à qui, dit-on, il redonna la vue et adressa une lettre, avant d'être décapité, signé " Ton Valentin ". La Saint-Valentin fut ainsi instituée pour contrer une fête païenne (Lupercalia) à l'occasion du Jour de la fertilité, dédiée à Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers, et Junon, protectrice des femmes et du mariage romain. En effet, cette fête était l'occasion de célébrer des rites de fécondité, dont le plus marquant était la course des Luperques, au cours de laquelle des hommes à moitié nus poursuivaient les femmes et les frappaient avec des lanières de peau de bouc. Les coups de lanière reçus devaient assurer aux femmes d'être fécondes et d'avoir une grossesse heureuse.

De notre temps, il a semblé plus intéressant de nous rapprocher de l’Église d'orient au travers de la liturgie, que de lutter contre la tradition du monde concernant la "fête des amoureux". J'approuve d'autant plus que depuis ce matin, je n'entends parler que des amoureux. Mais l'amour humain est à ce point galvaudé que beaucoup de jeunes gens et jeunes filles ne savent plus dire, au sein des familles composées/décomposées/recomposées... qui est son père et qui est sa mère (j'exagère un peu, mais à peine !) Depuis mon bureau où j'écris ces lignes, j'entends les cris d'adolescent(e)s et je peux dire qu'il y a du dépucelage dans l'air... d'un côté comme de l'autre. Bah...

Puisse le Seigneur nous garder par son Esprit, nous qui avons été retirés du monde par le choix de Notre Seigneur : de quel Amour nous sommes les messagers !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Saints Cyrille, Méthode et Valentin !

Message non lu par gerardh » mar. 14 févr. 2012, 12:00

________

Bonjour,

Voila le noeud de l'histoire :
La Saint-Valentin fut ainsi instituée pour contrer une fête païenne (Lupercalia) à l'occasion du Jour de la fertilité, dédiée à Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers, et Junon, protectrice des femmes et du mariage romain. En effet, cette fête était l'occasion de célébrer des rites de fécondité, dont le plus marquant était la course des Luperques, au cours de laquelle des hommes à moitié nus poursuivaient les femmes et les frappaient avec des lanières de peau de bouc.
Je ne pense pas qu'il soit bon de faire du syncrétisme, ou de reprendre des fêtes païennes dans l'intention de les "christianiser".


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Re: Saints Cyrille, Méthode et Valentin !

Message non lu par Jean-Mic » mar. 14 févr. 2012, 16:19

gerardh a écrit :Je ne pense pas qu'il soit bon de faire du syncrétisme, ou de reprendre des fêtes païennes dans l'intention de les "christianiser".
Vous devriez relire votre Histoire, cher Gérard.

Quant à nous, en cette fête de St Valentin :coeur: , l'avons commencé en allant à la messe main dans la main. :D
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Saints Cyrille, Méthode et Valentin !

Message non lu par Sapin » mar. 14 févr. 2012, 19:59

gerardh a écrit :________

Bonjour,

Voila le noeud de l'histoire :
La Saint-Valentin fut ainsi instituée pour contrer une fête païenne (Lupercalia) à l'occasion du Jour de la fertilité, dédiée à Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers, et Junon, protectrice des femmes et du mariage romain. En effet, cette fête était l'occasion de célébrer des rites de fécondité, dont le plus marquant était la course des Luperques, au cours de laquelle des hommes à moitié nus poursuivaient les femmes et les frappaient avec des lanières de peau de bouc.
Je ne pense pas qu'il soit bon de faire du syncrétisme, ou de reprendre des fêtes païennes dans l'intention de les "christianiser".


__________
Bonjour,

Encore une fois, en bon protestant, notre très cher ami Gerardh ne comprend rien, ni à l'anthropoligie chrétienne ni à l'histoire de l'Église!!! :rire:

Bien à vous,
Père Guy

"J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir".
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Re: Saints Cyrille, Méthode et Valentin !

Message non lu par Teano » mar. 14 févr. 2012, 20:17

Bonsoir Monsieur l'abbé,

A ce propos, peut-être il serait utile de développer justement et l'anthropologie chrétienne et l'histoire de l'Eglise et d'expliquer pourquoi en effet, certaines fêtes chrétiennes "correspondent" dans le calendrier à d'anciennes fêtes païennes.
Mes souvenirs de fac me rappellent une lettre de Grégoire le Grand à l'archevêque de Canterbury à ce propos, mais ça ramène à loin...

Cordialement,
"« Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie »"


Messages dans cette couleur (ou à peu près...) : modération du forum

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Guérison d'un aveugle en deux temps

Message non lu par etienne lorant » mer. 15 févr. 2012, 17:33

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,22-26.
Jésus et ses disciples arrivent à Bethsaïde. On lui amène un aveugle et on le supplie de le toucher. Jésus prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait : « Est-ce que tu vois quelque chose ? » Ayant ouvert les yeux, l'homme disait : « Je vois les gens, ils ressemblent à des arbres, et ils marchent. » Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l'homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté.Jésus le renvoya chez lui en disant : « Ne rentre même pas dans le village. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Ce qui frappe, évidemment, c'est la guérison en deux temps de cet aveugle... un peu comme si Jésus éprouvait des difficultés... qu'en fait, il n'a pas. Il y a donc beaucoup à interpréter si l'on s'en donne la peine.

La difficulté peut venir de la foi du malade car rien n'indique dans ce passage qu'il ait désiré cette guérison. Quel peut être l'état d'esprit d'un homme continuellement plongé dans le noir, qui ne peut que heurter du pied les pierres sur le chemin, ou tomber et se blesser régulièrement ? S'il a sombré dans le désespoir, il faut d'abord le sortir de ce puits de ténèbres intérieures.

Je remarque que, contrairement à d'autres récits de guérison, Marc n'indique aucune exaltation particulière. Ce silence est en lui-même renforce mon impression: il peut signifier, par exemple, que l'aveuglement spirituel est beaucoup moins simple à guérir que la cécité corporelle.

L'autre façon de lire ce texte, c'est de considérer Jésus. Nous avions lu dans les passages précédents comment le Seigneur finissait par attirer les foules dans un but uniquement 'médical': le grand guérisseur allait venir, il suffirait de déposer les malades sur son chemin et s'ils parviennent à toucher ne serait-ce que la couture de son vêtement, et la guérison est garantie. Or, ce n'est pas pour cela que Jésus est 'sorti': il le dit lui-même aux disciples lorsque ceux-ci le rejoignent après une nuit dans la montagne. "Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent: "Tout le monde te cherche". Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Jésus est sorti du sein du Père afin de proclamer la Bonne Nouvelle. Des signes extraordinaires accompagnent cette proclamation, mais l'essentiel c'est de faire comprendre aux hommes la proximité du Royaume. Et ce Royaume ne vient pas manière à "frapper le regard": mais il est "au milieu de nous".

On pourrait dire enfin que les hommes sont comme des arbres qui marchent jusqu'au moment où Jésus leur rend la vue : alors ils voient comme ils sont vraiment. L'ordre final donné par Jésus m'incite à rentrer en moi-même... comme j'en sens la nécessité en ces temps où beaucoup de personnes se laissent troubler par ce qu'ils voient et entendent. Et je ferme mes yeux pour mieux prier.
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Abaissement et élévation

Message non lu par etienne lorant » jeu. 16 févr. 2012, 16:58

Lettre de saint Jacques 2,1-9.
Mes frères, ne mêlez pas des considérations de personnes avec la foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme aux vêtements rutilants, portant des bagues en or, et un homme pauvre aux vêtements sales. Vous vous tournez vers l'homme qui porte des vêtements rutilants et vous lui dites : « Prends ce siège, et installe-toi bien » ; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou bien : « Assieds-toi par terre à mes pieds ». Agir ainsi, n'est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon des valeurs fausses ?
Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu'il a promis à ceux qui l'auront aimé.
Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Ne voyez-vous pas que ce sont les riches qui vous oppriment, et vous traînent devant les tribunaux ?Ce sont eux qui blasphèment le beau nom du Seigneur qui a été prononcé sur vous.
Certes, vous avez raison quand vous appliquez la loi du Royaume, celle qui est dans l'Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Mais quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché, et cette Loi vous dénonce comme coupables.


Psaume 34(33),2-3.4-5.6-7.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,27-33.
Jésus s'en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes. »
Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie. »
Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne.
Et, pour la première fois, il leur enseigna qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Cy Aelf Paris

Ces lectures nous montrent combien est présente dans la mentalité humaine la tentation de s'approprier le Seigneur et de le réduire à ses propres calculs, à nos sentiments, à ses émotions. Ainsi, Pierre reconnaît en Jésus le Messie, mais c'est l'Esprit Saint qui lui a révélé cela. Mais quelques instants plus tard, Jésus est contraint de le reprendre vivement devant tous les autres, afin que tous se souviennent de cet incident.

"Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes"... cette Parole justifie bien que l'on dénonce la mentalité humaine. C'est bien notre état mental qui nous maintient souvent à distance de Dieu. Comment, sans le secours de l'Esprit, comprendre que Jésus ait accepté la souffrance et embrasser l'autel de la Croix ? Toute sa vie, et plus encore dans sa 'vie cachée', Jésus à tellement eu soin de prendre la dernière place parmi les hommes que personne ne la lui ravira jamais.

Pierre doit passer derrière Jésus, et tous les apôtres de tous les temps, passeront derrière Pierre qui est passé derrière Jésus. Car "celui qui veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur !" Véritablement, pour progresser vers le Seigneur, le plus simple est de laisser passer les autres. Si la dernière place est sûre, c'est parce que le Christ s'y tient. Je suis persuadé que quiconque a saisi cette démarche d'abaissement de l'esprit, et qui désormais se soumet - et même sans comprendre !, est véritablement l'objet des attentions du Sauveur. Il sera béni et le Seigneur viendra lui-même le serrer dans ses bras dans les moments les plus inattendus.

La foi catholique fait parfois craindre même les convertis du fait, non des souffrances du Christ, mais de l'image de la souffrance que beaucoup portent en eux. Cependant, comme il est doux, dans l'abaissement, de s'être retrouvé soudain serré, embrassé et soulevé par l'Amour vivant !!!

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Vers une foi/voie d'abandon complet

Message non lu par etienne lorant » sam. 18 févr. 2012, 12:25

26 Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance.
27 Au contraire, ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ;
28 ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose,
29 afin que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu.
30 C'est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes, dans le Christ Jésus, qui a été envoyé par lui pour être notre sagesse, pour être notre justice, notre sanctification, notre rédemption.
31 Ainsi, comme il est écrit :Celui qui veut s'enorgueillir, qu'il mette son orgueil dans le Seigneur. (1 Cor 1)

24 Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit.
25 Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.
26 Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. (St Jean, 12) Cy Aelf, Paris.


En l'occasion de la fête de sainte Bernadette Soubirous, nous avons eu ces lectures. Ce qui est étonnant, c'est que ce matin, j'ai décidé de partir à la messe dans l'ancienne chapelle - où j'allais communier avec ma tante Bernadette avant son hospitalisation (qui vient de s'achever)... Ma nouvelle habitude, le samedi, c'était de me rendre à une Eucharistie en fin de journée le samedi. Bref, je n'avais pas songé d'aller souhaiter bonne fête à ma tante, mais le Seigneur y a pensé à ma place et m'a inspiré de m'y rendre.

C'est ce qui me réjouit. C'est bien ainsi que cela 'fonctionne' : nous pensons que tous nos choix, c'est nous qui les avons fait, mais pour peu que nous désirions apprendre la foi d'abandon, le Seigneur nous propose des choix selon sa miséricorde. J'en suis sorti doublement réconforté, car les mots de saint Paul parlent bien des choix de Dieu - lesquels condamnent et renversent l'orgueil et l'égoïsme des choix des hommes.

Tout nous est possible si nous avons la foi, à condition de demeurer dans cette humilité: de chercher d'abord la volonté de Dieu. Si nous aimons notre vie, nous la perdons; mais si nous nous en détachons de nous-mêmes, nous la sauvegardons jusque dans la vie éternelle.

Je vais avoir cinquante-six ans cette année et mon ultime démarche de foi, cette année, date tout simplement d'hier soir.

Épuisé par la dernière semaine de grand froid, je me suis pesé et j'ai constaté que j'ai perdu sept kilos au cours des dernières semaines. Pour une bonne part, cette perte de poids peut être attribuée directement à la mauvaise alimentation servie à la table de la maison de repos. Il y a eu également les soucis entraînés par l'hospitalisation de ma tante. Je me suis démené beaucoup ces trois derniers mois, en vivant beaucoup sur mes nerfs.

Mais le fond du problème n'est pas là. Le cœur du problème... c'est justement le "manque de cœur" que nous supportons tous dans cette période de crise générale.

Bref, hier soir, dans ma prière, j'ai dit à Dieu: "Désormais, je ne veux plus recevoir que de Toi, Jésus !" Cela signifie en particulier que je ne tenterai plus rien - du moins avec mes propres forces et mes raisonnements personnels. Par exemple, je venais encore d'être secoué par le fait que ma meilleure amie m'envoie un mot - trois jours par avance - pour me dire: "Ne viens pas dimanche, c'est la fête de ma mère !"... Eh quoi, sa mère, je la connais depuis vingt ans, je savais bien que c'est sa fête ce dimanche ! Et voici qu'on me prie de rester à l'écart ?!? C'est ainsi que j'ai résolu de les laisser tous faire comme bon leur chante, mais moi je ne m'adresse plus qu'à Jésus et qu'il m'en advienne en tout selon sa miséricorde. Lui sait bien que j'ai besoin de me sentir un peu aimé et je ne veux plus compter que sur Lui, pour tous mes besoins, à partir de ce jour.

... et je vois que cet engagement m'a déjà bien profité !

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Le pardon des fautes : la première guérison !

Message non lu par etienne lorant » dim. 19 févr. 2012, 17:01

Septième dimanche du temps ordinaire

Livre d'Isaïe 43,18-19.21-22.24b-25.
Parole du Seigneur : Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé.
Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides.
Ce peuple que j'ai formé pour moi redira ma louange.
Toi, Jacob, tu ne m'avais pas appelé, tu ne t'étais pas fatigué pour moi, Israël !
Tu n'avais pas fait de dépenses pour m'offrir des aromates, tu ne m'avais pas comblé de sacrifices succulents. Au contraire, par tes péchés tu m'as traité comme un esclave, par tes fautes tu m'as fatigué.
Mais moi, oui, moi, je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux plus me souvenir de tes péchés.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,1-12.
Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison.
Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes :
« Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Cet Evangile du paralytique, qui se lève, prend son brancard et rentre chez lui, je l’ai déjà tant commenté au cours des huit dernières années, que je me demande parfois ce que je pourrais en dire encore. Mais cela vient, bien sûr, car la Parole est vivante et nourrit sans fin la méditation. Aujourd’hui, ce que j’en ai retenu, c’est que du point de vue de Jésus, la guérison du malade – qui, pour tous les hommes présents, est un fait extraordinaire, inimaginable… est quelque chose de beaucoup moins important que de dire : « Courage, mon fils, tes péchés te sont pardonnés ». En agissant ainsi, Jésus accomplit la promesse qu’a fait Dieu de pardonner les fautes de son peuple et de n’en plus s’en souvenir (c’est le texte de la première lecture): "Mais moi, oui, moi, je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux plus me souvenir de tes péchés."

En agissant ainsi, Jésus manifeste également Qui Il est – et d’ailleurs les pharisiens présents ne s’y trompent pas, puisqu’ils se disent : « Mais enfin, Dieu seul a le pouvoir de remettre les péchés ! ». Eh bien, ils seront condamnés à cause même de la justesse de leur raisonnement. Puisque personne hormis Dieu ne peut remettre les péchés, alors c’est que Jésus est Dieu. Ils ont donc vu juste, mais ils ont aussitôt fermé leurs cœurs à cette vérité. Et en cela, ils sont inexcusables. Ils seront jugés à partir de leur propre raisonnement et encore plus du fait qu’ils savaient !

Je suis revenu de la messe dans la joie. Toujours seul, souffrant d’un muscle froissé que j’attribue à ma perte de poids, mais rempli d’une joie qui ne saurait pas être strictement humaine. Ma joie ne pouvait certes venir de que du sacrement, parce que pour le reste : une église froide, avec moins de quinze fidèles dans une assemblée qui comprenait une centaine de fidèles chaque dimanche il y a deux ans à peine !, une chorale réduite à un chanteur dont la voix évoque le raclement d’une cuiller au fond d’une casserole (si !), une jeunette qui fait la collecte en faisant claquer ses talons hauts …dépassant d’un Jean extrêmement moulant… voilà, mais il peut bien en être ainsi, peu importe : car Jésus demeure Jésus et cette messe – très pénible pour le reste, m’a apporté toute la force et la Joie dont j’ai besoin aujourd’hui.

Puisse le Seigneur garder ma mère parmi nous encore un temps, car elle est ce qui reste de l’unité familiale, puisse le Seigneur demeurer auprès de ceux qui L’aiment où qu’ils soient et quelles que soient leurs conditions d’existence ou de survie !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Teano
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Re: Le pardon des fautes : la première guérison !

Message non lu par Teano » dim. 19 févr. 2012, 18:42

Cher Etienne,

C'est le texte d'Isaïe que j'ai fait mien aujourd'hui : ne songe plus au passé, je ne me souviens plus de tes péchés, à cause de Moi-même.

La messe est belle en l'église Sainte Rita de Nice !

Comme vous, je confie nos mamans à la Miséricorde du Tout-Puissant, par l'intercession de la Sainte Vierge !

In Christo,
"« Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie »"


Messages dans cette couleur (ou à peu près...) : modération du forum

etienne lorant
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Comme un petit enfant...

Message non lu par etienne lorant » mar. 21 févr. 2012, 13:01

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,30-37.
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache.
Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Jésus leur annonce sa Passion, de sa mort et de sa résurrection, mais les disciples entre eux ne parlent que de la résurrection. Non pas que seule celle-ci les intéresse mais la seule pensée que leur Seigneur puisse être livré et mis à mort, ils ne peuvent pas l'envisager. C'est du moins ainsi que je le ressens. Si un de vos proches, la personne que vous aimez le plus, vous annonçait sa mort prochaine, tout en étant en pleine santé, le croiriez-vous ?

Et, par ailleurs, comme Jésus annonce aussi sa résurrection - qu'ils ne savent pas encore ce que le mot signifie - et qu'ils se représentent toujours un chef glorieux et éblouissant, ils parlent de leurs propres rangs. C'est vrai qu'ils n'ont rien compris, mais ils comprendront tout après ces événements qui d'un seul coup leur fera perdre la foi.

Et Jésus, décidément inlassable, leur donne une image de ce que sera ce futur roi: il sera comme un enfant, un tout petit enfant, vers lequel se tournent les regards et dont on prendra soin. L'image de l'enfant s'oppose bien sûr à celle d'un roi dont on redoute toujours le pouvoir, mais elle est celle aussi de l'humilité qu'il nous faut adopter à l'égard de nous-même (il faut se voir tel qu'on est, tant pis si çà ne nous plaît pas) mais aussi du prochain.

En lisant cet Evangile, je ne sais pas trop pourquoi, j'ai songé à la scène du Jugement dernier, où les 'brebis' seront séparés des 'boucs'... C'est sans doute parce que l'enfant est aussi symbole d'innocence. Or, comme cette innocence est bafouée de nos jours ! Et ce n'est pas à la pédophilie que je songe spécialement, mais aux exemples qu'hélas, les jeunes parents leur donnent - avec tout les inversions et les renversements des valeurs qui m'ont permis (j'ai eu de la chance !) de tenir bon jusqu'ici.


.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Isabelle47
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Re: Comme un petit enfant...

Message non lu par Isabelle47 » mar. 21 févr. 2012, 13:46

Etienne, rassurez moi, ce sont les valeurs qui vous ont permis d'être debout aujourd'hui, et non les renversements de valeurs?
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Comme un petit enfant...

Message non lu par etienne lorant » mar. 21 févr. 2012, 16:00

Isabelle47 a écrit :Etienne, rassurez moi, ce sont les valeurs qui vous ont permis d'être debout aujourd'hui, et non les renversements de valeurs?
oui, bien sûr, ce sont valeurs qui m'ont permis de tenir debout (non leur renversement). Mais c'est vrai que j'aurais pu construire ma phrase de manière différente pour éviter la confusion !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Comme un petit enfant...

Message non lu par Isabelle47 » mar. 21 févr. 2012, 22:06

Merci, EtienneLorant, j'avais bien compris, je vous taquinais un peu :) j'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette familiarité.
Je vous remercie pour ce message et tous ceux que vous postez sur ce forum.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
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