Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2012-2013)

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etienne lorant
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Re: Le riche et le pauvre Lazare - Les jugements et la justi

Message non lu par etienne lorant » sam. 02 mars 2013, 19:51

Ne vous laissez pas prendre à ce jeu-là, gerardh. Vos partages sont appréciés, c'est tout ce qui compte.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Aldous
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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par Aldous » sam. 02 mars 2013, 21:05

etienne lorant a écrit :Le désir de la vérité conduit à la souffrance, mais cette souffrance est de celle qui délivre.

Alleluia !
Bonjour,

C'est pas un peu doloriste comme discours?

Le christianisme ne propose pas une foi morbide ou doloriste, mais bien une bonne nouvelle de paix, de pardon et d’ouverture au bonheur. — (site du diocèse de Créteil)

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Re: Le riche et le pauvre Lazare - Les jugements et la justi

Message non lu par gerardh » sam. 02 mars 2013, 23:30

_________


Merci beaucoup, Etienne !



______

Cinci
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Re: Le riche et le pauvre Lazare - Les jugements et la justi

Message non lu par Cinci » dim. 03 mars 2013, 2:39

Merci étienne. Il faudrait je songe d'ailleurs à vous faire parvenir des oeufs de Pâque en chocolat. L'effort pour soutenir psychiquement gérardh est apprécié malgré tout. Est-on catholique ou bien si on ne l'est pas à la fin ? merci d'avoir songé mettre notre ami à l'abri de mon petit côté Hyde avec des poils dessus les sabots.

:-[





Revoyons la copie, avant lynchage (le mien, je parle) :

... et l'historiette du pauvre Lazare et du mauvais riche dans la bouche de Jésus ne sert pas non plus à nier le purgatoire, qui est pourtant ce que (gérardh, disons-le) s'autorise à faire même sur un site catholique.
C'est pourtant bien ce que vous ferez, gérardh. Vous tenez à vous inscrire en faux contre le dogme de l'Église, et puis vous le ferez ici.

C'est à dire, p.1 :
D'après le texte, on voit bien qu'il ne peut s'agir du purgatoire. Cette remarque, indépendamment du fait qu'il n'existe pas :roule:
Le purgatoire n'existe pas. Et c'est gérardh qui le dit.

Je reprend ce que vous êtes en train de faire. C'est intolérant spécialement d'exprimer ce que vous faite ? Il ne semble pas y avoir place au doute dans votre affirmation péremptoire et expéditive. Puis c'est moi qui suis intolérant si je vous le dis ? À ma connaissance, je n'ai pas encore suggéré un châtiment pour l'insolence (sourire), ni agité la censure pour la suite.

[...]

Si vous étiez moins agité justement, vous auriez remarqué que je voulais simplement opérer le contraste entre ce que l'on pourrait tirer du texte tout au plus (une sale situation envisageable, une prudence dont il serait préférable de faire preuve, etc) et ensuite votre propos catégorique de négation touchant ce que l'Église dit du purgatoire, chose qui concerne ceux que Dieu sauve.

Je vous fais remarquer qu'il n'est pas de contradiction entre la parabole du pauvre Lazare et puis l'enseignement de l'Église. Ainsi, je dis qu'il prend un gérardh (ça prend bien une personne; pas le texte en soi) pour trouver une incompatibilité entre l'histoire du mauvais riche et ce que dit l'Église.

En somme, mais c'est bien vous, gérardh, qui voulez que l'Église soit en faute sur le plan doctrinal. Ce n'est pas «la Bible» qui vous tord les deux bras afin de vous contraindre à nier l'enseignement apostolique romain.

Maintenant, vous avez intérêt à être gentil, mettre la Bible en pratique et puis donner une chance à Hyde .

:fleur: (elle est empoisonnée)

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Re: Le riche et le pauvre Lazare - Les jugements et la justi

Message non lu par etienne lorant » dim. 03 mars 2013, 19:05

Cinci a écrit :Merci étienne. Il faudrait je songe d'ailleurs à vous faire parvenir des oeufs de Pâque en chocolat. L'effort pour soutenir psychiquement gérardh est apprécié malgré tout. Est-on catholique ou bien si on ne l'est pas à la fin ?
Pratiquez donc la justice, Cinci, pendant que je garde la charité. Le sujet est clos pour moi.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par etienne lorant » dim. 03 mars 2013, 19:09

Aldous a écrit :
C'est pas un peu doloriste comme discours?

Le christianisme ne propose pas une foi morbide ou doloriste, mais bien une bonne nouvelle de paix, de pardon et d’ouverture au bonheur. — (site du diocèse de Créteil)

Non, pas pour Jésus, en tout cas, qui parle aussi bien de la souffrance que de la délivrance :

"Vous serez tristes, mais cette tristesse se changera en joie. La femme sur le point d'accoucher s'attriste parce que son heure est venue; mais lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus des douleurs dans la joie qu'un homme soit venu au monde" (Jn 15, 20-21).
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par stroopy » dim. 03 mars 2013, 19:46

Bonsoir Etienne Lorant,

Merci pour votre témoignage qui prouve que que non seulement les marchands
ont envahis le temple mais les p.... aussi.
Il y a de quoi s'interroger quand la luxure s'offre comme spectacle au
prier rang de la messe.
C'est tout animal que ce comportement de la femelle qui ovule et attire le
mal en rut en plein dans la maison de Dieu.
Je pense que le prêtre aurait pu les chasser les copulateurs de l'église.

Allez en paix :siffle:
" Le cœur tranquille est la vie du corps ; l'envie est la vermoulure des os. "
Proverbe de Salomon ; La sainte Bible, XIV, 30 - Xe s. av. J.-C

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par Aldous » mar. 05 mars 2013, 10:55

etienne lorant a écrit :
Aldous a écrit :C'est pas un peu doloriste comme discours?
Le christianisme ne propose pas une foi morbide ou doloriste, mais bien une bonne nouvelle de paix, de pardon et d’ouverture au bonheur. — (site du diocèse de Créteil)
Non, pas pour Jésus, en tout cas, qui parle aussi bien de la souffrance que de la délivrance :

"Vous serez tristes, mais cette tristesse se changera en joie. La femme sur le point d'accoucher s'attriste parce que son heure est venue; mais lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus des douleurs dans la joie qu'un homme soit venu au monde" (Jn 15, 20-21).
(détail) il ne s'agit pas de Jean 15 mais de Jean 16.

Jésus parle ici de la tristesse de ses disciples parce qu'il s'en va. Et de la tristesse des disciples parce qu'il n'est plus là. A mon sens ça n'a pas à voir avec le désir de vérité qui conduirait à la souffrance. Pour moi ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Ce n'est pas le désir de vérité qui conduit à la souffrance mais c'est le constat de la souffrance (pour soi ou/et pour le monde) qui conduit au désir de vérité (sur soi, sur le monde et la souffrance) et qui mène à la délivrance (sans pour autant que dès ce point nous soyons dans une voie de facilité où toutes souffrances nous seraient épargnées. Mais plutôt dès ce point toutes souffrances nous sont éclairées par la vérité.)

Vous, vous présentez les choses comme si désirant la vérité nous allons nécessairement souffrir. Mais pour un croyant, la vérité il l'a déjà (c'est Jésus, la Parole de Dieu, la Révélétion, etc) et elle ne le mène pas à la souffrance mais plutôt à un éclairage sur la souffrance et au Royaume. Et pour un non-croyant c'est lorsqu'il cherchera un remède à sa souffrance (et celle du monde) qu'il désirera la vérité, qu'il (espérons-le pour lui) se tournera vers la vérité du Christ et là sera délivré.

Aussi présentant les choses comme si il fallait nécessairement souffrir parce nous désirons la vérité c'est cela que j'appelle dolorisme, c'est ériger la souffrance en moyen. Alors qu'elle n'est pas un moyen mais le point de départ d'où part le désir de vérité.

Cordialement,
etienne lorant a écrit :Ce matin, nous n'étions que six pour vingt-quatre places disponibles,
Quand dans ma communauté chrétienne, nous sommes plus préoccupés à compter le nombre de pratiquants qu'à vivre jour après jour en disciples du Christ, Saint-Esprit vient nous recentrer sur l'essentiel.
Demande d'intentions de ce jour de "Prions en Eglise".
etienne lorant a écrit : J'ai croisé dans la rue un homme qui m'a toisé avec un sourire condescendant qui n'a fait que gonfler ma joie.
J'ai du mal à comprendre que quelqu'un qui manifestement se trompe sur vous (ou sur lui) vous mette en joie...

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par Cinci » dim. 10 mars 2013, 18:34

Vu :
Dans mes jeunes années, si j'ai quitté ma place de servant de messe, c'est que trois dimanches d'affilée, un peu avant la Consécration, comme j'apportais à l'autel les burettes sur mon plateau, j'ai vu un homme et une femme flirter ouvertement dans les premières rangées de l'assemblée. Certes, à cette époque, les églises étaient remplies, mais en l’occurrence, même le prêtre - qui rougissait sans oser rien dire, s'appliquait à ignorer la "romance" en train de se dérouler à ses pieds.

Donc, je suis sorti... sans savoir que je ne reviendrais que quinze ans plus tard.
Très intéressant.

Moi je dirais que vous auriez encore cet aspect à travailler un peu possiblement, tel celui du juge sévère qui se veut absolument sans coeur et sans pitié pour autrui (à commencer pour vous-même; le tyran domestique sous le capot), un peu dans le genre du Élie dans sa première mouture et qui se sera retrouver aussi à deux doigts du suicide. La réalité, je pense, est que votre colère initiale (celle du jeune servant de messe qui ''se scandalise tout seul'') aura été ce qui s'appelle une ''mauvaise colère'' dans le fond. Oui, mauvaise ... le genre de mauvaise colère tout à fait apte à vous en transformer un autre en luthérien anti-papiste et blablabla, ou en athée ou autre. La grosse colère de messire Luther tombant des nues soudain lorsque réalisant que la ville de Rome de son temps n'était pas la Jérusalem céleste et où les cardinaux devraient léviter au lieu de marcher, lorsque le pape devrait être plus innocent qu'un petit pâtre de moins de dix ans, etc.

N'importe qui peut toujours être prétexte à ''grosse colère'' pour un autre, et même vous, étienne lorant,; bien oui, même vous (si, si), au travers ce que vous écririez, votre attitude ici et là et tout. Que ce soit pas inadvertance ou en dépit de bonnes intentions ... il y a toujours moyen de ''se colériser'', de ''se tempêter'' à l'encontre du gros coupable d'en face. La façon de se colérer tout seul à l'encontre de son frère entre aussi dans la catégorie du bon vieux péché des origines, le bon vieux repli sur soi, les peurs, la crainte ... la maladie de l'imaginaire ... l'imagination malade ... mais malade-malade-malade ... l'oeil malade et twisté qui fait interpréter d'une manière imaginativement fort négative ce que le voisin devrait vouloir faire, ou penser, ou avoir voulu montrer et etc. Enfin, je suis sûr que vous comprenez ce que je veux dire.

Faut faire gaffe.

Vous avez besoin d'aide, cher étienne. Non pas que l'on vous tombe sur la trogne, mais que l'on vous aide, je pense. Cette affaire de jugement vis à vis les autres ... ça revient souvent ... coloration sombre, pas joyeuse pour un sou, perspective lourde de menace provenant soi-disant des co-religionnaires aussi, les autres sont de gros vilains par opposition à l'élu que vous seriez, les mauvais chrétiens, les traîtres, la relation gagnant/perdant, etc.

Enfin, je trouve que Aldous fait un très bon commentaire à part ça; je souscris.

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par etienne lorant » lun. 11 mars 2013, 17:48

etienne lorant a écrit :Le désir de la vérité conduit à la souffrance, mais cette souffrance est de celle qui délivre.
Il y avait un raccourci dans cet énoncé, ce qui a pu prêter à diverses interprétations: je voulais dire que le désir de la vérité nous conduit à reconnaître nos fautes pour ce qu'elles sont. Porter un regard plus sévère sur l'état de notre être aboutit à une reconnaissance de l'état de pécheur et cet état est toujours souffrant. Heureusement, le travail de quête la vérité ne s'arrête pas là, mais conduit à la délivrance par la conversion.

(Evidemment, pour peu que l'on soit exercé à manipuler les mots, on peut leur faire dire à peu près n'importe quoi, et c'est la raison pour laquelle je m'abstiens d'écrire depuis quelques jours déjà...)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par Aldous » lun. 11 mars 2013, 18:56

etienne lorant a écrit :
etienne lorant a écrit :Le désir de la vérité conduit à la souffrance, mais cette souffrance est de celle qui délivre.
Il y avait un raccourci dans cet énoncé, ce qui a pu prêter à diverses interprétations: je voulais dire que le désir de la vérité nous conduit à reconnaître nos fautes pour ce qu'elles sont. Porter un regard plus sévère sur l'état de notre être aboutit à une reconnaissance de l'état de pécheur et cet état est toujours souffrant.
Bonjour,
je ne sais pas si le christianisme voit les choses comme cela... Se reconnaître pécheur c'est un peu comme mettre un nom sur sa maladie et savoir du même coup que tous les hommes ont cette maladie. On passe d'une souffrance où l'on avait l'impression d'être seul au monde à commettre fautes sur fautes, mal mener sa barque et à s'en vouloir, à la prise de conscience que c'est le lot de tous les hommes tant justement qu'ils n'ont pas cette prise de conscience. C'est un peu comme si on venait vous dire: vous êtes pécheur mais rassurez-vous c'est normal nous le sommes tous, c'est notre nature à cause du péché originel. Maintenant que vous le savez, cessez donc de souffrir et réjouissez-vous car quelqu'un est venu pour NOUS délivrer de cela.

Voici un texte de Mgr Pierre Claverie
Se reconnaître pêcheur n'a rien de tragique ni de désespéré: le péché n'est pas ce que l'on croit, il y a presque de la joie à se reconnaître pécheur. Parce que cela suppose que l'on a découvert l'amour et sa puissance de pardon et de transformation.
La tristesse et l'abattement viennent de deux mauvaises interprétations du péché: ou bien on ne se sait pas pécheur parce qu'on se croit parfait observateur d'une Loi, ou bien on s'efforce tristement d'acquerir une perfection inaccessible, toujours impuissant et coupable, humilié. Réjouissons-nous plutôt de croire que Dieu peut tout transformer pour peu que nous acceptions de sortir de notre suffisance et de nous tourner seulement vers lui.


Cordialement,

PS: j'ai tendance à vous "voir" un peu comme Cinci et ça ne rend pas toujours, à mon sens, objectives vos méditations ("justes" ai-je pu dire une fois. Trop de subjectivité selon moi). Attention, si je peux me permettre, Etienne: un saint triste est un triste saint...

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par etienne lorant » lun. 11 mars 2013, 19:39

J'aime beaucoup l'histoire du roi David et de Bethsabée. Elle en dit long sur l'obscurcissement de la conscience des hommes. Voici donc un grand roi, élu par Dieu, qui a vaincu le géant Goliath avec une seule petite pierre lancée par sa fronde. Tout le monde connaît l'histoire. Mais ce roi dont tous reconnaissent la grandeur va cependant commettre un adultère et un crime en faisant tuer Uri le Hittite à fin de lui prendre sa femme, Bethsabée.

Or, sa faute, il ne la reconnaît même pas, il faut que le prophète Nathan aille lui raconter une fable sur un homme qui se fait voler la seule petite brebis qu'il avait:

01 Le Seigneur envoya vers David le prophète Nathan qui alla le trouver et lui dit : « Dans une même ville, il y avait deux hommes ; l'un était riche et l'autre était pauvre.
02 Le riche avait des brebis et des boeufs en très grand nombre.
03 Le pauvre avait tout juste une petite brebis qu'il avait achetée. Il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses enfants, elle mangeait de son pain, elle buvait dans sa coupe, elle dormait tout près de lui : elle était comme sa fille.
04 Un jour, un voyageur se présenta chez l'homme riche. Celui-ci, voulant nourrir son hôte tout en ménageant ses troupeaux, alla prendre la brebis du pauvre, et la prépara pour le voyageur... »
05 En entendant cela, David entra dans une grande colère contre cet homme, et dit à Nathan : « Je le jure par le Seigneur qui est vivant : l'homme qui a fait cela mérite la mort !
06 Et il remboursera la brebis au quadruple, pour avoir commis une telle action et n'avoir pas eu de pitié. »
07 Alors Nathan dit à David : « Cet homme, c'est toi ! Ainsi parle le Seigneur Dieu d'Israël : Je t'ai sacré roi d'Israël, je t'ai sauvé de la main de Saül,
08 puis je t'ai donné la maison de ton maître, je t'ai donné les épouses du roi ; je t'ai donné la maison d'Israël et de Juda et, si ce n'est pas encore assez, j'y ajouterai tout ce que tu voudras.
09 Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l'épée Ourias le Hittite ; sa femme, tu l'as prise pour femme ; lui, tu l'as fait périr par l'épée des fils d'Ammon.

C'est ainsi que la conscience humaine ne s'ouvre pas sans douleur: se voir tel que l'on est dans le miroir ne fait plaisir à personne. Je me demande si Victor Hugo s'en est inspiré lorsqu'il a écrit sa "Conscience". Il y a quelque chose à tirer de cette histoire de l'Oeil qui poursuit Caïn :

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Echevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.

« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes
L'oeil à la même place au fond de l'horizon.

Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Etends de ce côté la toile de la tente. »
Et l'on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond,
La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ;
Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »

Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »

Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
Et la ville semblait une ville d'enfer ;
L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »

Alors il dit: « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. (La conscience)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Pratique de la délivrance

Message non lu par Aldous » lun. 11 mars 2013, 19:51

Je ne sais pas si c'est la même chose de se reconnaître pécheur en christianisme où au moment où vous vous reconnaissez pécheur quelqu'un vous ouvre ses bras, vous pardonne et vous invite à sa table.

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L'eau de la nouvelle naissance

Message non lu par etienne lorant » mar. 12 mars 2013, 15:43

Le mardi de la 4e semaine de Carême

Livre d'Ézéchiel 47,1-9.12.

Au cours d’une vision reçue du Seigneur, l’homme qui me guidait me fit revenir à l’entrée du Temple, et voici : sous le seuil du Temple, de l’eau jaillissait en direction de l’orient, puisque la façade du Temple était du côté de l’orient. L’eau descendait du côté droit de la façade du Temple, et passait au sud de l’autel.
L'homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire le tour par l'extérieur, jusqu'à la porte qui regarde vers l'orient, et là encore l'eau coulait du côté droit.
L'homme s'éloigna vers l'orient, un cordeau à la main, et il mesura une distance de mille coudées ; alors il me fit traverser l'eau : j'en avais jusqu'aux chevilles.
Il mesura encore mille coudées et me fit traverser l'eau : j'en avais jusqu'aux genoux. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser : j'en avais jusqu'aux reins. Il en mesura encore mille : c'était un torrent que je ne pouvais traverser, car l'eau avait grossi, il aurait fallu nager : c'était un fleuve infranchissable.
Alors il me dit : « As-tu vu, fils d'homme ? » Il m'emmena, puis il me ramena au bord du torrent. Et, au retour, voici qu'il y avait au bord du torrent, de chaque côté, des arbres en grand nombre. Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l'orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu'elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède.


Psaume 46(45),2-3.5-6.8-9a.10a.
Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s'effondrent au creux de la mer ;

Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s'y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.

Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Venez et voyez les actes du Seigneur,
Il détruit la guerre jusqu'au bout du monde.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5,1-16.
A l'occasion d'une fête des Juifs, Jésus monta à Jérusalem.
Or, à Jérusalem, près de la Porte des Brebis, il existe une piscine qu'on appelle en hébreu Bézatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades : aveugles, boiteux et paralysés.
Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans.
Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »
Le malade lui répondit : « Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l'eau bouillonne ; et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi. »
Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »
Et aussitôt l'homme retrouva la santé. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri : « C'est le sabbat ! Tu n'as pas le droit de porter ton brancard. »
Il leur répliqua : « Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit : 'Prends ton brancard, et marche ! ' »
Ils l'interrogèrent : « Quel est l'homme qui t'a dit : 'Prends-le, et marche' ? »
Mais celui qui avait été guéri ne le savait pas ; en effet, Jésus s'était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple et lui dit : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t'arriver pire encore. »
L'homme partit annoncer aux Juifs que c'était Jésus qui lui avait rendu la santé.
Et les Juifs se mirent à poursuivre Jésus parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat.



Le catéchisme précise :"Le symbolisme de l’eau est significatif de l’action de l’Esprit Saint dans le Baptême, puisque, après l’invocation de l’Esprit Saint, elle devient le signe sacramentel efficace de la nouvelle naissance : de même que la gestation de notre première naissance s’est opérée dans l’eau, de même l’eau baptismale signifie réellement que notre naissance à la vie divine nous est donnée dans l’Esprit Saint".

Cet homme était donc malade depuis trente-huit ans. L'Évangile ne nous dit pas depuis combien d'années il attendait que quelqu'un l'aide à se plonger dans la piscine miraculeuse. Ce matin, c'est cet état de fait, cette condition malheureuse de l'homme malade qui m'a d'abord marqué. De qui ce malade sera-t-il donc le prochain ? De Jésus lui-même, puisque tous les autres hommes ont fait défaut. Il le guérit et, seulement ensuite, il le prévient sévèrement de ne plus pécher. La Miséricorde est passée, elle est venue sur cet homme sans condition, sans préalable, sans rite et sans sacrifice.

Je songe aussi aux pèlerins de Lourdes: il y a là aussi une piscine que plusieurs ont traversé et s'en sont bien trouvés. En une occasion, une malade m'a dit: "J'aurais dû avoir froid, mais l'eau m'a paru fraîche mais douce". Son visage en était apaisé.

Je suis confirmé dans l'idée que, lorsque le Seigneur guérit un malade, Il ne restaure pas seulement un corps mais procède à une création nouvelle. Sa créature est relevée, corps et âme. La mémoire du passé est conservée, mais l'histoire n'est plus la même: au fond de l'impasse, une porte s'est ouverte qui élargit et élève la spirale de la vie vers l'absolu, à la vie éternelle. Je le pense ainsi, puisque j'ai moi aussi été relevé au bout d'une impasse d'idées et de sentiments de luttes sans fin et sans espoir...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Aldous
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Re: L'eau de la nouvelle naissance

Message non lu par Aldous » mar. 12 mars 2013, 16:29

etienne lorant a écrit :Je suis confirmé dans l'idée que, lorsque le Seigneur guérit un malade, Il ne restaure pas seulement un corps mais procède à une création nouvelle. Sa créature est relevée, corps et âme. La mémoire du passé est conservée, mais l'histoire n'est plus la même: au fond de l'impasse, une porte s'est ouverte qui élargit et élève la spirale de la vie vers l'absolu, à la vie éternelle. Je le pense ainsi, puisque j'ai moi aussi été relevé au bout d'une impasse d'idées et de sentiments de luttes sans fin et sans espoir...
Bonjour,
c'est probablement ce que pensent tous ceux qui se sont tourné vers le Seigneur et qui s'en trouvent bien.

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