Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2013-2014)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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L'exemple des deux maisons

Message non lu par etienne lorant » jeu. 05 déc. 2013, 10:29

Le jeudi de la 1e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 26,1-6.

En ce jour-là, ce cantique sera chanté dans le pays de Juda : Nous avons une ville forte ! Le Seigneur a mis pour nous protéger rempart et avant-mur.
Ouvrez les portes ! Qu'elle entre, la nation juste, celle qui reste fidèle.
Tu construis solidement la paix, Seigneur, pour ceux qui ont confiance en toi.
Mettez toujours votre confiance dans le Seigneur, car le Seigneur est le Rocher pour toujours.
Il a rabaissé ceux qui siégeaient dans les hauteurs, il a humilié la citadelle inaccessible, il l'a jetée à terre, il l'a renversée dans la poussière.
Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,21.24-27.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet.»


Cy Aelf, Paris

A l'époque où parle Isaïe, la façon de considérer Dieu est toute simple et fondée sur l'appartenance à la descendance d'Abraham. Dieu est tout-puissant, il est le Dieu du peuple élu et, par conséquent, si nous menons notre vie et nos affaires en obéissant fidèlement à ses commandements, ses lois et ses préceptes, rien ne peut nous arriver. Que nous survienne un malheur, c'est que nous avons dû transgresser l'une ou l'autre des lois; mais faisons pénitence et Dieu est fidèle et nous rétablira dans notre situation première.

Cette façon de considérer Dieu, nous a dit le prêtre, existe encore de nos jours. Ce qui a changé, c'est du moins ce que certains fidèles se représentent, c'est que désormais, le peuple élu, ce n'est plus le peuple juif, mais c'est le peuple des fidèles qui sont dans l'Eglise. Nous nous établissons sur cette terre, nous bâtissons sous le regard de Dieu, nous faisons bénir nos maisons, nous sommes fidèles aux sacrements - et que pourrait-il nous arriver ?

Mais l'Evangile de ce jour contredit cette manière de croire. Dans le récit que fait Jésus, il faut bien noter que si seulement l'une des deux maisons citées en exemple s'est écroulée - tandis que l'autre a résisté, pourtant ce sont toutes les deux qui ont été malmenées et secouées par la pluie, le torrent et la tempête.. Ainsi, l'homme qui a bâti sur le roc, oui, il a eu raison à la fin, mais les épreuves ne l'ont pas moins épargné que celui qui avait bâti sur du sable !

Pour être sauvé, il ne suffit donc pas d'être un fidèle irréprochable, mais il faut faire la volonté de Dieu. Nous sommes le peuple de Dieu ? Nous pouvons bien nous considérer ainsi, mais cela ne fera que nous desservir, au moment d'entrer dans le Royaume, si nous n'avons pas accompli la volonté du Père ! Et si l'on considère encore la parabole, l'homme qui avait bâti sur le roc, qu'a-t-il fait qui ait protégé sa maison de la ruine ? Eh bien, il a vu ce qui était arrivé à son voisin qui avait bâti sur le sable, et il en a eu pitié: il l'a invité à venir chez lui pour se protéger des éléments en furie, lui et sa famille avec lui.

C'est donc ainsi que l'homme qui pratique la miséricorde envers son prochain dans le malheur, il l'obtient pour lui-même et c'est ainsi que l'on devient un véritable descendant d'Abraham - et un véritable chrétien, un enfant de Dieu. Très belle et forte homélie ce matin !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Guérison et instruction des aveugles

Message non lu par etienne lorant » ven. 06 déc. 2013, 11:02

Le vendredi de la 1e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 29,17-24.

Encore un peu de temps, très peu de temps, et le Liban se changera en verger, et le verger sera pareil à une grande forêt.
En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre. Quant aux aveugles, sortant de l'obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront.
Les humbles se réjouiront de plus en plus dans le Seigneur, les pauvres gens exulteront à cause du Dieu Saint d'Israël.
Car ce sera la fin des tyrans, ceux qui se moquent de Dieu disparaîtront, et tous les gens empressés à mal faire seront exterminés,
ceux qui font condamner quelqu'un par leur témoignage, qui faussent les débats du tribunal et font tomber l'innocent par leur mensonge.
C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, Dieu de la maison de Jacob, lui qui a racheté Abraham : Désormais Jacob n'aura plus de honte et son visage ne pâlira plus; car, en voyant ce que j'ai fait au milieu d'eux, ils proclameront la sainteté de mon nom, ils proclameront la sainteté du Dieu Saint de Jacob, ils trembleront devant le Dieu d'Israël. Les esprits égarés découvriront l'intelligence, et les récalcitrants accepteront qu'on les instruise.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,27-31.
Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Aie pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut dans la maison, les aveugles l'abordèrent, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils répondirent : « Oui, Seigneur. »
Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se fasse pour vous selon votre foi ! »
Leurs yeux s'ouvrirent, et Jésus leur dit sévèrement : « Attention ! que personne ne le sache ! »
Mais, à peine sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région.


Cy Aelf, Paris

De nouveau, les textes opposent la grande discrétion de la visite que Dieu, en Jésus-Christ, rend aux hommes et l'annonce par le prophète et l'extermination de ceux qui sont empressés au mal. Et cependant, il y a des similitudes à découvrir selon la joie qui rejaillirat pour les humbles et les pauvres du pays.

Outre cela, il y a l'instruction des récalcitrants - et c'est à une instruction, discrète, privée, à laquelle Jésus se livre auprès des deux aveugles. Ce sont de bons juifs, qui reconnaissent dans le Christ le "fils de David", avant de l'appeler Seigneur. Mais s'il les guérit, ce n'est pas par leur qualité de juifs fidèles, mais selon leur foi. Et ce qu'ils rapporteront autour d'eux ensuite, sera tout à fait différent de l'opinion de Jésus qu'ils avaient à l'esprit en l'abordant. Ils raconteront comment le Seigneur les a d'abord accompagnés jusque dans leur maison et comment il leur a d'abord ouvert leur regard intérieur, leur perception du divin, avant de guérir leurs yeux.

Dans son homélie, le prêtre a conclu que nous avons nous aussi, chacun et chacune dans nos propres vies, à recevoir une nouvelle instruction concernant la venue du Seigneur, car aucune fête de Noël n'est la réproduction de la précédente. Si nous croyons que "c'est chaque année pareil !", c'est que nous sommes aveugles nous aussi Je prie donc dans ce sens : que je puisse voir autrement ce monde dont le bouleversement s'accélère chaque jour...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: L'exemple des deux maisons

Message non lu par etienne lorant » ven. 06 déc. 2013, 18:18

(RV) Celui qui prononce des paroles chrétiennes sans le Christ, c’est-à-dire sans le mettre en pratique, se fait du mal à soi-même et aux autres, parce qu’il est soumis à l’orgueil et provoque de la division, même dans l’Eglise : voilà en résumé ce qu’a affirmé le Pape François, ce jeudi matin, durant la messe célébrée dans la Chapelle de la Maison Sainte Marthe. Ecouter et mettre en pratique la parole du Seigneur c’est comme construire la maison sur le roc. Le Pape François explique la parabole de l’Evangile de la liturgie de ce jeudi. Jésus reproche aux pharisiens de connaitre les commandements mais de ne pas les mettre en pratique dans leur vie : « ce sont des paroles bonnes », mais si elle ne sont pas mises en pratique « non seulement elles ne servent pas, mais elles font du mal : elles sont trompeuses, elles nous font croire que nous avons une belle maison, mais sans fondations ».

Une maison qui n’est pas construite sur le rocher.
« Cette image du rocher se réfère au Seigneur. Isaïe, dans la Première Lecture, le dit : « Ayez toujours confiance dans le Seigneur, parce que le Seigneur est un rocher éternel ! ». Le rocher, c’est Jésus-Christ ! Le rocher, c’est le Seigneur ! Une parole est forte, elle donne la vie, elle peut aller de l’avant, elle peut tolérer toutes les attaques, si cette parole a ses racines en Jésus-Christ. Une parole chrétienne qui, dans la vie d’une personne, n’a pas ses racines vitales en Jésus-Christ, est une parole chrétienne sans le Christ ! Et les paroles chrétiennes sans le Christ sont trompeuses, elles font du mal ! Un écrivain anglais, un jour, en parlant des hérésies disait qu’une hérésie est une vérité, une parole, qui est devenue folle. Quand les paroles chrétiennes sont sans le Christ, elles commencent à prendre le chemin de la folie ».

Un examen de conscience s'impose sur notre lien à Jésus-Christ
« Une parole chrétienne sans le Christ te porte à la vanité, à l’assurance mais surtout à l’orgueil, au pouvoir pour le pouvoir. Et le Seigneur renverse ces personnes. C’est une constante dans l’histoire du Salut. Anna, la mère de Samuel le dit; Marie le dit dans le Magnificat : le Seigneur renverse la vanité, l’orgueil de ces personnes qui se croient des rocs. Ces personnes qui suivent une parole mais sans Jésus-Christ : une parole chrétienne certes, mais sans le rapport avec Jésus-Christ, sans l’amour de Jésus-Christ. Voilà ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui : de construire notre vie sur ce rocher, et le rocher c’est Lui ». « Un examen de conscience nous fera du bien, affirme le Pape, pour comprendre « comment sont nos paroles », si ce sont des paroles « qui pensent être puissantes », capables « de nous donner le salut », ou si ce sont « des paroles avec Jésus-Christ ».

« Je me réfère aux paroles chrétiennes, parce qu'en l’absence de Jésus-Christ, cela nous divise entre nous, dans l’Eglise. Demandons au Seigneur la grâce de nous aider dans cette humilité, que nous devons toujours avoir, de dire des paroles chrétiennes en Jésus-Christ, et non pas sans Jésus-Christ. Cette humilité d’être des disciples sauvés et d’aller de l’avant non pas avec des paroles qui, se croyant puissantes, finissent dans la folie de la vanité, de l’orgueil. Que le Seigneur nous donne cette grâce de l’humilité de prononcer des paroles fondées sur Jésus-Christ ! »

http://www.news.va/fr/news/nos-paroles- ... crees-dans
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Re: Jésus, réconfort dans l'hiver

Message non lu par etienne lorant » ven. 06 déc. 2013, 18:38

coeurderoy a écrit : il est délectable de prier le Pauvre dans une une église sombre et oubliée lors de la messe matinale. Le Grand Soleil eucharistique donne tout son sens à notre journée, aux êtres que nous allons croiser, aux joies ou aux épreuves de la journée.
Vous avez exprimé exactement ce que j'éprouve de ce temps-ci. Le soleil a disparu ? Il fait nuit ? Mais le Seigneur brille dans l'hostie aussi bien qu'un phare en au bout de la tempête. A présent que je n'ai plus de voiture, chaque matin qu'il fait plus nuit et plus froid, je me livre à un débat au fond de moi-même, dans un demi sommeil. Je dis : "Non, ce matin, je n'irai pas. Ce n'est pas pour une fois !" Mais quel que soit l'argument, je me retrouve habillé et je me presse au dehors. Les cyniques diront : il est comme tous les autres, il est accroc à quelque chose - mais s'ils connaissaient le rayonnement d'une communion, la pulsation de force et de joie à travers tous les évènements, les tempêtes et les tentations ! Oh, ils feraient comme nous !
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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2013-2014)

Message non lu par etienne lorant » sam. 07 déc. 2013, 11:51

Le troupeau sans berger
Le samedi de la 1e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 30,19-21.23-26.

Peuple de Sion, toi qui habites Jérusalem, jamais plus tu ne pleureras. Quand tu crieras, le Seigneur se penchera vers toi. Dès qu'il t'aura entendu, il te répondra.
Dans l'angoisse, le Seigneur te donnera du pain, et de l'eau dans la détresse. Celui qui t'instruit ne se dérobera plus et tes yeux le verront. Quand tu devras aller ou à droite ou à gauche, tes oreilles entendront celui qui te dira : « Voici le chemin, prends-le ! »
Le Seigneur te donnera la pluie pour la semence que tu auras jetée en terre, et le pain que produira la terre sera riche et nourrissant. Ton bétail ira paître, ce jour-là, sur de vastes pâturages.
Les bœufs et les ânes qui travaillent dans les champs mangeront un fourrage salé, étalé avec la fourche.
Sur toutes les montagnes et sur toutes les hauteurs couleront des ruisseaux. Au jour du grand massacre, quand tomberont les tours de défense, la lune brillera comme le soleil, le soleil brillera sept fois plus, - autant qu'en une semaine entière - le jour où le Seigneur pansera la blessure de son peuple et guérira ses meurtrissures.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,35-38.10,1.6-8.
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
 
Cy Aelf, Paris

Nous voyons bien dans les textes de ce samedi que l'annonce de la venue du Royaume est d'abord destinée au peuple juif et à Jérusalem. Isaïe montre "celui qui instruit" et qui indique le chemin qu'il faut prendre. Mais plus tard, avec d'extraordinaires précisions, il prophétisera les malheurs du Serviteur souffrant.Jésus parcourt donc toutes les villes du pays et enseigne dans les synagogues. Les foules viennent à lui en grand nombre et très vite, le besoin de nouveaux disciples se fait sentir.

Ce qui m'a marqué le plus, c'est l'état où se trouvent lces foules, telles que Jésus les perçoit: elles sont fatiguées et abattues "comme des brebis sans berger".  Ce petit trait indique bien combien, sous le regard de Dieu, les pharisiens, les prêtres et leurs chefs ne se préoccupent pas du peuple confié à leur soin et manquent à leurs devoirs.

Je me sens interpellé dans ma foi, moi qui vois se multipler presque chaque jour le nombre de malheureux dans les rues. Les plus âgés, qui traînent derrière eux des caddies pour leurs courses ou, comme hier soir, un homme assis sur un banc, quand la nuit tombait: il n'était certes pas assez vêtu contre le froid, mais il une cannette de (mauvaise) bière à la main. Comment aura-t-il passé la nuit ? Il gèle fréquemment la nuit. Quant aux adolescents, ils manquent à leurs cours, chahutent, consomment du cannabis; ils écoutent aussi de la chanson "rap"... avec des paroles qui incitent à la révolte et à la haine et qu'ils répètent mécaniquement.  Comme il faudrait, encore aujourd'hui, de bergers pour tout le peuple !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2013-2014)

Message non lu par etienne lorant » dim. 08 déc. 2013, 16:02

Second dimanche de l'Avent
Livre d'Isaïe 11,1-10.
Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l'esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur, qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas d'après les apparences, il ne tranchera pas d'après ce qu'il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays. Comme un bâton, sa parole frappera le pays, le souffle de ses lèvres fera mourir le méchant. Justice est la ceinture de ses hanches ; fidélité, le baudrier de ses reins.
(...) Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 3,1-12.
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui,
et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion,
et n'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père' ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ;
il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »



Cy Aelf, Paris

Avec l'apparition de Jean, le fils du prêtre Zacharie qui n'a pas voulu hériter de la charge honorifique de son père, mais qui a choisi la vie rude dans le désert, la nourriture frugale et un vêtement fait de poils de chameau, c'est une ancienne prophétie qui s'accomplit: en effet, le prophète Elie reviendrait pour préparer le chemin à la venue du Seigneur. Et déjà, le peuple vient à lui pour se convertir et abandonner ses fautes dans les eaux tumultueuses et fortes du Jourdain.  

Dans l'histoire du peuple juif, le Jourdain n'est certes pas un courant d'eau comme un autre. Mais il marque la frontière naturelle que les Juifs, sous la guidance de Moïse, après la fuite d' Egypte, ont franchie pour entrer dans la Terre promise. L'endroit lui-même est donc comme un condensé d'histoire sainte. Le peuple y vient en nombre pour s'y soulager de leurs fautes et en repartir lavés, tout dépouillés du passé, par l'eau bouillonnante et l'impérieuse parole du Baptiste.

Durant l'Eucharistie de ce dimanche, j'ai songé comment moi aussi, entre hier et aujourd'hui, j'ai changé. Moi aussi, d'une façon ou d'une autre, j'ai abandonné dans l'eau de mon baptême, tout ce qui fait souci, tout ce qui pose problème et toutes les questions angoissantes. En effet, j'e n'ai pu m'endormir, hier, qu'en renonçant à mon jugement et à moi-même. J'ai pu m'endormir seulement après m'être dit : "Désormais, je recevrai tout ce qui adviendra comme venant de Dieu: que cela me soit agréable ou souffrant, peu importe mais que la volonté de Dieu soit faite."

C'est bien le moment, je le dis pour chacun de nous, d'oser prendre de la distance d'avec soi-même et de s'en remettre au Seigneur. Noël n'en sera vraiment que plus heureux !
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Re: Guérison et instruction des aveugles

Message non lu par etienne lorant » lun. 09 déc. 2013, 19:22

L'homélie du Pape François

Le Pape en a parlé dans l’homélie de la Messe célébrée vendredi matin, 6 décembre, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Faisant référence au passage du chapitre 9 de Matthieu (27-31), le Pape a tout d’abord attiré l’attention sur un mot contenu dans le passage de l’Evangile « qui nous fait réfléchir : le cri ». Les aveugles, qui suivaient le Seigneur, criaient pour être guéris. « Même cet aveugle à l’entrée de Jéricho criait et les amis du Seigneur voulaient le faire taire », a rappelé le Saint-Père. Mais cet homme « demande au Seigneur une grâce et il la demande en criant », comme pour dire à Jésus : « Mais fais-le ! J’ai droit à ce que tu fasses cela ! ».

« Le cri – a expliqué le Pape – est ici un signe de la prière. Jésus lui-même, quand il nous enseignait à prier, disait de le faire comme un ami importun qui, à minuit, allait demander un morceau de pain pour ses invités ». Ou bien « de le faire comme la veuve avec le juge corrompu ». En substance, a poursuivi le Pape, « de le faire – dirais-je – en étant importun. Je ne sais pas, peut être est-ce que cela ne sonne pas bien, mais prier est un peu comme importuner Dieu pour qu’il nous écoute ».

Du reste, quand nous prions, c’est le Seigneur lui-même qui nous demande : « Tu crois que je peux faire cela ? ». Une interrogation de laquelle naît la question que chacun doit se poser à lui-même : « Suis-je certain qu’il peut le faire ? Ou est-ce que je prie un peu, mais je ne sais pas s’il peut le faire ? ». La réponse est qu’« il peut le faire », même si « nous ne savons pas quand il le fera et comment il le fera ». Précisément « celle-ci est la sécurité de la prière ».

En ce qui concerne ensuite le « besoin » spécifique qui motive notre prière, il faut le présenter « avec vérité au Seigneur : je suis aveugle, Seigneur, j’ai ce besoin, j’ai cette maladie, j’ai ce péché, j’ai cette douleur ». Ainsi, il « sent le besoin, mais il sent que nous demandons son intervention avec sécurité ».

En conclusion, le Pape François a réaffirmé la nécessité de toujours réfléchir « si notre prière est un besoin et si elle est sûre » : elle est « un besoin car nous disons la vérité à nous-mêmes », et elle est « sûre parce que nous croyons que le Seigneur peut faire ce que nous demandons ».

http://www.news.va/fr/news/le-cri-qui-importune
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Un fardeau léger

Message non lu par etienne lorant » mer. 11 déc. 2013, 11:22

Le mercredi de la 2e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 40,25-31.

A qui donc pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? dit le Dieu Saint.
Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? Celui qui déploie toute l'armée des étoiles, et les appelle chacune par son nom. Si grande est sa force, et telle est sa puissance qu'il n'en manque pas une.
Pourquoi parles-tu ainsi, Jacob ? Israël, pourquoi affirmes-tu : « Mon chemin est caché à mon Dieu, le Seigneur néglige mon bon droit » ?
Tu ne le sais donc pas, tu ne l'as pas appris ? Le Seigneur est le Dieu éternel, c'est lui qui crée la terre entière, il ne faiblit pas, il ne se lasse pas. Son intelligence est insondable.
Il rend des forces à l'homme épuisé, il développe la vigueur de celui qui est faible.
Les jeunes gens se fatiguent, se lassent, et les athlètes s'effondrent,
mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils prennent leur essor comme des aigles, ils courent sans se lasser, ils avancent sans se fatiguer.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,28-30.
En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »



Cy Aelf, Paris

Le thème commun des deux textes est tout à fait de saison: il y est question de lassitude, de peine, d'épuisement et d'effondrement. Tout à fait de saison ! Je peux le dire après avoir moi-même hésité de me jeter dans le grand froid de la nuit pour me rendre à la messe. Dans la chapelle, nous n'étions que la moitié du nombre de fidèles habituels. A part moi - ce qui ne m'étonne guère, tous s'étaient regroupés instinctivement vers l'avant, à quelques pas de l'autel: sans doute parce que celui-ci, très bien éclairé, fait briller une croix toute dorée.

Notre prêtre n'a pas manqué de remarquer toutes ces choses et nous a livré une homélie de circonstance. Ce que Jésus apporte de plus que le Dieu Saint dont Isaïe exalte la puissance dans les étoiles, c'est sa proximité. Il vient également offrir à tous une religion de la miséricorde - beaucoup plus bonne et forte à vivre que celle gouvernée par la loi mosaïque. Jésus ne s'adresse pas aux hommes avec des concepts qui suscitent la réflexion, mais qui parlent d'une relation d'amour partagé avec le Père. Le changement est extraordinaire, fantastique, à l'oreille de ses auditeurs. Encore de nos jours, toute la différence qui entraîne la conversion vient du fait que notre foi demeure dans une relation, elle n'est pas un concept qui excite l'intelligence, mais qui rencontre la souffrance de chacun et rend courage dans l'espérance.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Un fardeau léger

Message non lu par gerardh » mer. 11 déc. 2013, 11:48

_______

Bonjour,

Oui, son joug est facile à porter et son fardeau léger.


_______

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Re: Un fardeau léger

Message non lu par coeurderoy » mer. 11 déc. 2013, 19:37

Et remarquez que le repos proposé par Jésus n'est pas la paresse ni l'arrêt complet de travail, mais son joug à Lui, autrement dit, continuer à avancer, à marcher en sachant que Lui a porté et continuera de porter tout le poids du joug quand notre petite part nous semblera trop lourde ou insupportable. Ce "jugum" (j'en ai vu, enfant, sur des boeufs attelés) est aussi une belle image de compagnonnage, de partage, d'alliance (on retrouve le mot dans conjugal) même s'il reste lié à un contexte de travail et d'effort...
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

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Re: Un fardeau léger

Message non lu par etienne lorant » mer. 11 déc. 2013, 19:55

En effet, le joug sert à guider. Ce n'est pas un instrument de force, pour obliger d'aller dans un seul sens, sans consentement. Le joug de Jésus est simple : "il suffit d'aimer"... je crois que de ces mots Gilbert Cesbron avait laissé une oeuvre ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Jésus, réconfort dans l'hiver

Message non lu par coeurderoy » jeu. 12 déc. 2013, 10:13

Vous êtes bien courageux Etienne, cela me rappelle aussi le mot du roi Baudouin qui disait, en allant à l'Adoration Eucharistique "je vais prendre un bain de soleil" ! :sun:
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

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Jésus, la Parole qui fait vivre

Message non lu par etienne lorant » jeu. 12 déc. 2013, 10:59

Le jeudi de la 2e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 41,13-20.

Je suis le Seigneur ton Dieu. Je te prends la main droite, et je te dis : « Ne crains pas, je viens à ton secours. »
Ne crains pas, Jacob, faible vermisseau, Israël, misérable mortel. Je viens à ton secours, déclare le Seigneur ; ton rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël.
J'ai fait de toi une herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes : tu vas briser les montagnes, les broyer, et réduire les collines en menue paille ;
tu les passeras au crible, le vent les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu Saint d'Israël.
Les petits et les pauvres cherchent de l'eau, et il n'y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas.
Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources dans les ravins. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines.
Je mettrai dans le désert le cèdre et l'acacia, le myrte et l'olivier ; je mettrai dans les terres incultes le cyprès, le pin et le mélèze, afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela, que le Dieu Saint d'Israël en est le créateur.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,11-15.
Jésus déclarait aux foules : " Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.
Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c'est lui.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende !



Cy Aelf, Paris

Si Jean-Baptiste est le plus grand des prophètes, c'est parce qu'il est le dernier; et depuis que Jésus enseigne le peuple, le plus petit de ceux qui l'écoute en apprend plus sur le Royaume que tout ce que Jean a pu en dire; dans la même logique, Jean est infiniment plus proche de la vérité lorsqu'il annonçait au Jourdain la venue du Seigneur que le prophète Isaïe.

Désormais, le Christ est présent, Verbe incarné, et tous les 'violents' - qui le sont par leur désir de d'écouter et de se nourrir de la Parole, cherchent à la saisir comme font les chercheurs de trésors. J'ai songé à la verve d'un saint Augustin mais aussi aux lettes de saint Paul - dans lesquelles les mots de 'louange' et de 'gloire' reviennent si souvent. Car une fois assimilée par celui qui écoute, par celui qui a des oreilles qui entendent, la Parole devient vie en lui, et toute la compréhension des mystères et des questions de l'existence en est illuminée.

On pourrait dire que les cinq (hier, nous étions sept encore) qui sont sortis de chez eux par -5° pour participer à l'Eucharistie de ce jour d'hiver, font bien partie  de ces 'violents' qui cherchent à s'emparer de l'une quelconque des paroles du Christ. Comme j'ai eu froid dans les rues glacées, mais comme j'étais pressé, comme j'ai allongé mon pas !  Je suis arrivé en avance et en me voyant retirer ma casquette avec ses cache-oreilles, le prêtre m'a souri et m'a tendu la main en disant: "Ah, voici l'homme qui marche !'
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Jésus, réconfort dans l'hiver

Message non lu par etienne lorant » jeu. 12 déc. 2013, 11:12

coeurderoy a écrit :le mot du roi Baudouin qui disait, en allant à l'Adoration Eucharistique "je vais prendre un bain de soleil" ! :sun:
J'ignorais cela, mais comme il avait raison ! Chaque début de vacances, je me dis : les voilà tous partis exposer leurs corps aux dieu Soleil - mais leurs âmes quand vont-ils l'exposer au Saint-Sacrement ?

Merci !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Nécessaire bouleversement du jugement chez l'homme

Message non lu par etienne lorant » ven. 13 déc. 2013, 11:34

Le vendredi de la 2e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 48,17-19.

Ainsi parle le Seigneur, ton Rédempteur, le Dieu Saint d'Israël : Je suis le Seigneur ton Dieu, qui te donne un enseignement salutaire, qui te guide sur le chemin où tu marches. Si tu avais été attentif à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer. Ta postérité serait comme le sable, et tes descendants nombreux comme les grains de sable ; ton nom ne serait ni retranché ni effacé devant moi.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,16-19.
Jésus déclarait aux foules : « A qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d'autres : 'Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine. '
Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l'on dit : 'C'est un possédé' !
Le Fils de l'homme est venu : il mange et il boit, et l'on dit : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. ' Mais la sagesse de Dieu se révèle juste, à travers ce qu'elle fait. »


Cy Aelf, Paris

L'explication du malheur qui frappe le peuple juif, Isaïe l'impute à la désobéissance aux commandements. C'est tout à fait clair : "Si tu avais été attentif à mes commandements, dit le prophète, ton nom ne serait pas effacé devant moi". Autrement dit, si tu avais obéi pratiquement à la façon d'un esclave (ou d'un robot), tout irait bien pour toi.

Eh bien, cette façon de croire, Jésus la subit aussi, mais il la remet en question et la renverse. Estimer les autres d'après ce qu'ils font et se contenter de cela, désormais ce ne sera plus possible. D'où la très belle image des joueurs de flûte et des pleureurs. Jean le Baptiste, avec sa peau de bête, sa barbe hirsute et ses cris de repentance, ils l'avaient jugé comme étant possédé;
Jésus, au contraire, mange et boit librement et le jugement tombe: c'est un ami des gens de mauvaise vie.

Eh bien désormais, ceux qui désireront connaître Dieu seront obligés d'aller plus loin que leurs jugements a priori. Mais comment les hommes changeraient-ils de façon de juger, comment changer de regard ? Eh bien, c'est l'épreuve qui permet cela. S'il n'y avait pas d'épreuves dans l'existence humaine, il n'y aurait pas non plus de foi. Il n'y aurait pas d'espérance. La rencontre de Dieu nécéssite un bouleversement dans la façon de considérer tout ce qui nous arrive.
Dans la plupart des cas, seul l'homme qui est tombé se relève différent - et il ne marche plus de la même façon qu'autrefois. A mes yeux de converti, il est tout à fait clair qu'il était impossible pour moi de changer si la parole de Nietsche : "L'homme est quelque chose qui doit se dépasser", n'avait pas été renversée par la découverte inattendue de ma capacité de donner gratuitement. Et donc, rien n'était ni blanc ni noir, mais il fallait chercher une autre lumière que celle de la raison...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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