Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2013-2014)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
Règles du forum
Forum de partage de méditations chrétiennes
Avatar de l’utilisateur
astre
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1117
Inscription : lun. 24 juin 2013, 19:47
Localisation : Bretagne

Re: Nécessaire bouleversement du jugement chez l'homme

Message non lu par astre » ven. 13 déc. 2013, 11:56

etienne lorant a écrit :S'il n'y avait pas d'épreuves dans l'existence humaine, il n'y aurait pas non plus de foi. Il n'y aurait pas d'espérance. La rencontre de Dieu nécéssite un bouleversement dans la façon de considérer tout ce qui nous arrive.
Nous connaissons tous des moments difficiles où nous devons faire le choix entre la confiance en l'aide de Dieu, et le découragement. Si nous abandonnons, nous ne pourrons pas progresser et connaître ce que Dieu a de meilleur pour nous.

J'ai traversé tellement d'épreuves en 18 mois, que je me demande encore comment j'ai pu surmonter tout ça... Dieu est là, près de nous ... Il nous précède pour aplanir le chemin ... Dans ces moments là, on ressent une force surnaturelle ... Avoir surtout confiance en Lui et se laisser guider ... Je reconnais que ma Foi s'est renforcée et mon regard est beaucoup plus tourné vers Dieu ... Voilà le point positif ...
L'amitié nous fait partager de grands moments de bonheur, mais aussi d'immenses peines. L'important est de partager, de s'écouter, de se soutenir.
Abbé Pierre

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Re: Nécessaire bouleversement du jugement chez l'homme

Message non lu par etienne lorant » ven. 13 déc. 2013, 12:24

astre a écrit : Nous connaissons tous des moments difficiles où nous devons faire le choix entre la confiance en l'aide de Dieu, et le découragement. Si nous abandonnons, nous ne pourrons pas progresser et connaître ce que Dieu a de meilleur pour nous.
J'ai traversé tellement d'épreuves en 18 mois, que je me demande encore comment j'ai pu surmonter tout ça... Dieu est là, près de nous ... Il nous précède pour aplanir le chemin ... Dans ces moments là, on ressent une force surnaturelle ... Avoir surtout confiance en Lui et se laisser guider ... Je reconnais que ma Foi s'est renforcée et mon regard est beaucoup plus tourné vers Dieu ... Voilà le point positif ...
Ah, bravo ! Ce que vous rapportez correspond vraiment à ces moments que j'ai vécus : entre le temps où je croyais que la raison et ma force me permettraient de passer au-dessus de tous les obstacles, et le moment où, ayant vraiment besoin d'un secours, j'ai commencé de crier vers Dieu - et d'un seul coup, ma vie est devenue moins lourde à porter chaque matin.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Re: Nécessaire bouleversement du jugement chez l'homme

Message non lu par etienne lorant » ven. 13 déc. 2013, 17:18

L'homélie du Pape François

Dans son homélie prononcée vendredi dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a pointé une nouvelle fois l’esprit pharisien de certains, dans le peuple de Dieu, qui trouvent toujours un moyen de critiquer, et qui au final, montrent qu’ils sont fermés à l’Esprit Saint.

Dans l’Évangile du jour, Jésus compare la génération de son époque à des enfants toujours insatisfaits : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine. Jean-Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l'on dit : 'C'est un possédé' ! »

Une invitation à délaisser nos sécurités

A la suite de ces paroles, le Pape a ainsi critiqué ceux qui aujourd’hui encore, comme au temps du Christ, disent accepter la vérité de la Révélation, mais rejettent le prédicateur.

Ces gens-là « préfèrent une vie enfermée dans leurs préceptes, avec leurs compromis, leurs plans révolutionnaires ou leur spiritualité désincarnée » a déploré François. « Ce sont des chrétiens qui sont toujours mécontents de ce que disent leurs prêcheurs ».

Cette attitude que Jésus dénonçait déjà en son temps, révèle une peur de s’ouvrir à la liberté de l’Esprit Saint a poursuivi le Pape, qui est diffusé par la prédication.
« Ceci est le scandale de la prédication » a t-il expliqué, « le scandale d’un Dieu qui nous parle à travers les hommes et leurs limites, qui nous parle à travers des pécheurs. » Ce scandale, comme l’a dit Saint Paul, a fini dans le scandale de la Croix. « Ces chrétiens tristes ne croient pas en l’Esprit Saint, en la liberté qui vient de la prédication, une liberté qui t’enseigne, t’avertit, parfois même, est une gifle, mais qui est justement la liberté qui fait grandir l’Église » a conclu le Pape.


http://www.news.va/fr/news/le-pape-fust ... -a-lesprit
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Jésus, le Serviteur souffrant

Message non lu par etienne lorant » sam. 14 déc. 2013, 12:00

Le samedi de la 2e semaine de l'Avent

Livre de l'Ecclésiastique 48,1-4.9-11.

Le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche.
Il fit venir la famine sur les hommes d'Israël, et, dans son ardeur, en fit périr un grand nombre.
Par la parole du Seigneur, il ferma le ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu.
Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d'être ton égal ?
toi qui fus emporté dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ;
toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu'il est écrit, afin d'apaiser la colère avant qu'elle n'éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob,
heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui se sont endormis dans l'amour du Seigneur, car nous aussi nous posséderons la vraie vie.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17,10-13.
Les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d'abord ? »
Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre tout en place.
Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. Le Fils de l'homme, lui aussi, va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent qu'il leur parlait de Jean le Baptiste.



Cy Aelf, Paris

Les prodiges accomplis par Elie et son enlèvement sur un char de feu ont frappé l'imagination des juifs. Et ce que rapporte l'Ecclésiastique, ce sont les prodiges, non pas les signes de la miséricorde divine que Jésus citera: la guérison de Naaman le Syrien, l'entretien de la veuve de Sarepta et de son fils. Mais il s'agit bien d'une fin des temps dont il parle lorsqu'il fait allusion à son retour pour "ramener le le cœur des pères vers les fils" et de la possession de la vraie vie.
Ainsi fut bien Jean le Baptiste avec son message de conversion, sa véhémence, ses cris et la rudesse de vie qu'il avait adoptée.

Mais les juifs n'on bien reconnu ni Elie, ni le message de conversion de Jean, et Jésus lui-même souffrira et périra sur la croix.

Aujourd'hui, car je souffre moi aussi, un peu fiévreux et malade, déprimé également par la situation du monde tel que je peux le voir - non pas seulement à la télévision, mais dans les rues de ma ville, et par ma vie solitaire dans une maison où vécurent un jour cinq personnes, je peux dire que je m'associe de plus en plus, par le coeur, aux peines du "Serviteur souffrant"... Sic transit gloria mundi...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

elenos
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1034
Inscription : mer. 22 août 2012, 14:10
Localisation : France

Re: Jésus, le Serviteur souffrant

Message non lu par elenos » sam. 14 déc. 2013, 17:01

etienne lorant a écrit :Le samedi de la 2e semaine de l'Avent

Aujourd'hui, car je souffre moi aussi, un peu fiévreux et malade, déprimé également par la situation du monde tel que je peux le voir - non pas seulement à la télévision, mais dans les rues de ma ville, et par ma vie solitaire dans une maison où vécurent un jour cinq personnes, je peux dire que je m'associe de plus en plus, par le coeur, aux peines du "Serviteur souffrant"... Sic transit gloria mundi... [/color]


Je tente de répondre à votre découragement que je crois légitime
1° à partir du cri de Jésus (1) verset du psaume 22)
2° à propos du "Serviteur souffrant" (Isaïe 53)

Le Psaume 22,le cri de Jésus et son exaucement (d'après Benoît XVI)
I - Explications de Benoît XVI, Jésus de Nazareth.Tome2 De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection.
Matthieu et Marc nous racontent de manière concordante que, à la neuvième heure, Jésus s'exclama en un grand cri :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46 ; Mc 15, 34).
Ce n'est pas n'importe quel cri d'abandon. Jésus récite le grand Psaume de l'Israël souffrant et prend ainsi sur lui tous les tourments non seulement d'Israël mais de tous les hommes qui, en ce monde, souffrent parce que Dieu leur est caché.[1]
Le Psaume 22 est un grand cri angoissé que l'Israël souffrant adresse au Dieu qui apparemment se tait.
Le mot « crier » qui, surtout chez Marc, prend aussi dans le récit sur Jésus en Croix une importance centrale, caractérise pour ainsi dire le ton du psaume. « Insoucieux de me sauver, malgré les mots que je rugis ! » y est-il dit, dès le début.
Les versets 7-9 parlent du mépris qui entoure le priant. Ce mépris devient un défi lancé à Dieu et ainsi le souffrant est davantage tourné en dérision : « Il s'est remis à Dieu, qu'il le délivre ! Qu'il le libère, puisqu'il est son ami ! »
La souffrance innocente est interprétée comme preuve du fait que Dieu véritablement n'aime pas celui qui est mis à la torture.
Le verset 19 parle du tirage au sort des vêtements comme cela est effectivement arrivé au pied de la Croix. [2]
Mais ensuite, le cri d'angoisse se transforme en une profession de confiance, bien plus, c'est, sur trois versets, l'anticipation et la célébration d'un grand exaucement.
D'abord :
« de toi vient ma louange dans la grande assemblée, j'accomplirai mes vœux devant ceux qui le craignent. » (v.26).
L'Eglise naissante sait qu'elle est la grande assemblée où se célèbre l'exaucement de celui qui implore son salut, - la résurrection !
Puis suivent deux autres éléments surprenants. Le salut concerne non seulement le priant, mais devient
« rassasiement des pauvres » (v. 27).
Mieux encore :
« Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers le Seigneur ; toutes les familles des nations se prosterneront devant lui. » (v. 28)
Comment l'Eglise naissante n'aurait-elle pu ne pas reconnaître en ces versets, d'une part, le rassasiement des pauvres grâce au mystérieux banquet nouveau, qui lui est donné par le Seigneur dans l'Eucharistie ? Et comment, d'autre part, aurait-elle pu ne pas y voir l'événement inattendu que les peuples du monde se convertissaient ?
L'Eucharistie (louange v. 26 et rassasiement v. 27) et l'universalité du salut (v. 28) apparaissent comme le grand exaucement par Dieu, qui répond au cri de Jésus.
Il est important de garder toujours à l'esprit le vaste cours des événements contenus dans ce Psaume pour comprendre comment, dans le récit de la Croix, il a une place aussi centrale.[3]
________________________________________
[1] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 245
[2] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 235
[3] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 236

Synthèse de Françoise Breynaert

II - Une interprétation du Chapître 53 d’Isaïe (qu’on appelle « le 5° évangile)

(traduction chanoine Crampon) A mon avis il l'a traduit d'après le texte grec de la Septante

1 Qui a cru ce que nous avons entendu, et à qui le bras de Yahweh a-t-il été révélé?
2 Il s'est élevé devant lui comme un frêle arbrisseau; comme un rejeton gui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni forme ni beauté pour attirer nos regards, ni apparence pour exciter notre amour.
3 Il était méprise et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun cas.
4 Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié.
5 Mais lui, il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
6 Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie; et Yahweh a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.
7 On le maltraite, et lui se soumet et n'ouvre pas la bouche, semblable à l'agneau qu'on mène à la tuerie, et à la brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'ouvre point la bouche.
8 Il a été enlevé par l'oppression et le jugement, et, parmi ses contemporains, qui a pensé qu'il était retranché de la terre des vivants, que la plaie le frappait à cause des péchés de mon peuple?
9 On lui a donné son sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche, alors qu'il n'a pas commis d'injustice, et qu'il n'y a pas de fraude dans sa bouche.
10 Il a plu à Yahweh de le briser par la souffrance; mais quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et le dessein de Yahweh prospérera dans ses mains.
11 A cause des souffrances de son âme, il verra et se rassasiera. Par sa connaissance le juste, mon Serviteur, justifiera beaucoup d'hommes, et lui-même se chargera de leurs iniquités.
12 C'est pourquoi je lui donnerai sa part parmi les grands; il partagera le butin avec les forts. Parce qu'il a livré son âme à la mort et qu'il a été compté parmi les malfaiteurs; et lui-même a porté la faute de beaucoup, et il intercédera pour les pécheurs.

Dans le vaste recueil mis sous le patronage d'Isaîe, on distingue quatre passages mettant en scène un Serviteur de Dieu, chargé d'une mission qui dépasse Israël : il doit être lumière des nations.
D'un passage à l'autre l'horizon s'obscurcit : l'opposition se fait de plus en plus vive. Aux mauvais traitements du ch. 50 fait suite la condamnation à mort du ch. 53.
Quel est donc ce Serviteur ? Un prophète persécuté ? Ou la personnification du petit Reste d'Israël en exil ? Les avis sont très partagés. Ce qui est sûr, c'est que les figures de Moïse et de Jérémie planent derrière le texte. Selon la tradition biblique, Moïse fut le grand intercesseur au désert, après les diverses récriminations du peuple, notamment après le péché du Veau d'or. Alors que Dieu menaçait d'anéantir le peuple coupable et de reporter les promesses faites à Abraham sur la personne de Moïse, celui-ci obtient le pardon divin par l'ardeur de sa prière. (Ex 32,11sv). Quant à Jérémie, il avait reçu lors de sa vocation la tâche austère d'être prophète pour les nations. Dans le prolongement, mais à un degré suprême, de l'oeuvre de Moïse et de Jérémie, s'inscrit la mission du Serviteur d'Is 53.
Pour bien comprendre, il faut lire intégralement le long passage (Is 52, 13-53, 12), comme dans une liturgie du Vendredi Saint, en préambule à la lecture de la Passion selon St Jean. Une expression revient avec insistance au début et à la fin du poème, à savoir « la multitude » (2 fois au début et 3 fois dans les derniers versets). L'extension de la mission du Serviteur bien au delà d'Israël donne à notre texte une caractéristique unique dans l'A.T. et prépare directement au Nouveau.
La traduction du passage pose de difficiles problèmes, comme le montre déjà la traduction grecque. Divergences entre la BJ et la TOB. La mort injuste du Serviteur est caractérisée comme un sacrifice volontaire d'expiation.
Ce qui plaît à Dieu, ce n'est pas la souffrance, mais la générosité on accepte de consacrer sa vie. L'épître aux Hébreux, développe longuement cet enseignement capital. Le Serviteur verra la lumière : au delà de la mort, s'ouvre une double perspective. Les peuples coupables de la mort du Serviteur reconnaîtront leur faute, et proclameront l'innocence de celui qui avait été injustement condamné. Quant au Serviteur lui-même, il atteindra, après le triomphe des ténèbres, le monde de la lumière divine.
En langage chrétien, nous comprenons qu'il s'agit de la résurrection du Christ, le Serviteur par excellence.
Le serviteur souffrant justifiera les multitudes. C’est un renversement total de la situation. Injustement condamné, le Serviteur souffrant ne condamne pas ses persécuteurs, mais il obtient leur acquittement par son intercession, comme le précise la finale : « ll intercédait pour les criminels » (Is 53,12) Comment ne pas évoquer la prière du Christ en croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » ?
A la Cène, Jésus présente le calice, comme celui du sang « versé pour la multitude ». Quand nous participons à l'eucharistie, nous devons penser que le Christ veut nous entraîner dans sa démarche de pardon et de réconciliation, sans limites, sans frontières ?

(Je vais me déconnecter et reprendre mon travail)
Dernière modification par elenos le sam. 21 déc. 2013, 9:44, modifié 3 fois.

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Re: Jésus, le Serviteur souffrant

Message non lu par etienne lorant » sam. 14 déc. 2013, 17:20

elenos a écrit : Mais ensuite, le cri d'angoisse se transforme en une profession de confiance, bien plus, c'est, sur trois versets, l'anticipation et la célébration d'un grand exaucement.
D'abord :
« de toi vient ma louange dans la grande assemblée, j'accomplirai mes vœux devant ceux qui le craignent. » (v.26).
L'Eglise naissante sait qu'elle est la grande assemblée où se célèbre l'exaucement de celui qui implore son salut, - la résurrection !
Puis suivent deux autres éléments surprenants. Le salut concerne non seulement le priant, mais devient
« rassasiement des pauvres » (v. 27).
Mieux encore :
« Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers le Seigneur ; toutes les familles des nations se prosterneront devant lui. » (v. 28)
Comment l'Eglise naissante n'aurait-elle pu ne pas reconnaître en ces versets, d'une part, le rassasiement des pauvres grâce au mystérieux banquet nouveau, qui lui est donné par le Seigneur dans l'Eucharistie ? Et comment, d'autre part, aurait-elle pu ne pas y voir l'événement inattendu que les peuples du monde se convertissaient ?
L'Eucharistie (louange v. 26 et rassasiement v. 27) et l'universalité du salut (v. 28) apparaissent comme le grand exaucement par Dieu, qui répond au cri de Jésus.
Il est important de garder toujours à l'esprit le vaste cours des événements contenus dans ce Psaume pour comprendre comment, dans le récit de la Croix, il a une place aussi centrale.[3]
________________________________________
[1] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 245
[2] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 235
[3] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 236

Merci et merci encore d'être allé jusqu'à la fin de lecture du Psaume. En effet, beaucoup de chrétiens, s'appuyant sur le début de ce psaume célèbre, dise : "Vous voyez bien ! Au moment suprême, Dieu a laissé son Fils souffrir de l'abandon le plus total ! Or, c'est de simple logique: Jésus, à ce moment précis, n'aurait jamais eu la force de réciter le psaume dans son entièreté - mais évidemment, il lui suffisait de dire le premier verset !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Troisième dimanche de l'Avent

Message non lu par etienne lorant » lun. 16 déc. 2013, 11:20

Troisième Dimanche de l'Avent

Livre d'Isaïe 35,1-6.10.

Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent,
dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides.
Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuiront.


Lettre de saint Jacques 5,7-10.
]Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes.
Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche.
Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.
Frères, prenez pour modèles d'endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,2-11.
Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?. . .
Alors, qu'êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un prophète.
C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.
Et en effet: "Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

Cy Aelf, Paris

Si Jean s'est mis à douter, c'est qu'il est bien de la première Alliance: il s'attendait au Messie tel que de nombreux "messagers de fin des temps" l'annoncent encore de nous jours. Un Dieu de la justice, d'une justice qui renverserait aussi bien Hérode et César, et qui instaurerait la puissance de son Royaume, sur la terre, pour toujours.  Mais Jésus lui répond en lui rappelant les mots d'Isaïe :  "Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides."

Et je me souviens encore de cette autre Parole: "Le Royaume des cieux ne vient pas de manière à frapper le regard; le Royaume, le voici : il est au milieu de vous"

Notons tout de même que Jean, s'il se trompe d'époque, n'est pas complètement dans l'erreur - l'heure de la Justice vient et qui échappera ? Profitons donc que nous sommes toujours dans le temps de la Miséricorde !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Les hommes et le refus de croire

Message non lu par etienne lorant » lun. 16 déc. 2013, 11:24

Le lundi de la 3e semaine de l'Avent

Livre des Nombres 24,2-7.15-17a.

Le prophète païen Balaam était venu pour maudire Israël. Levant les yeux, il vit le peuple qui campait, rangé par tribus. L'esprit de Dieu vint sur lui,
et il prononça ces paroles prophétiques : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l'homme au regard pénétrant,
oracle de celui qui entend les paroles de Dieu. Il voit ce que le Tout-Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s'ouvrent.
Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël !
Elles s'étendent comme des vallées, comme des jardins au bord d'un fleuve ; le Seigneur les a plantées comme des aloès, comme des cèdres auprès des eaux !
Un héros sortira de sa descendance, il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté s'étendra. »
Balaam prononça encore ces paroles prophétiques : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l'homme au regard pénétrant.
Ce héros, je le vois - mais pas pour maintenant - ; je l'aperçois - mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d'Israël. »



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21,23-27.
Jésus était entré dans le Temple, et, pendant qu'il enseignait, les chefs des prêtres et les anciens du peuple l'abordèrent pour lui demander : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t'a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua : « A mon tour, je vais vous poser une seule question ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela : Le baptême de Jean, d'où venait-il ? du ciel ou des hommes ? » Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : 'Du ciel', il va nous dire : 'Pourquoi donc n'avez-vous pas cru à sa parole ? '
Si nous disons : 'Des hommes', nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. » Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Il leur dit à son tour : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela.



Cy Aelf, Paris

Dans le Livre des Nombres, c'est un prophète païen, un non-juif qui vient prophétiser sur Israël :
il lui annonce la venue d'un héros de la descendance du Seigneur, qui règnera sur de nombreux peuples, et que sa royauté s'entendra. Ce qui signifie qu'à l'époque de Balaan, le peuple ne comprenait pas grand chose et n'attachait guère d'importance à la destinée des descendants d'Abraham. Car déjà à l'époque, il n'y avait qu'une et une seule manière de croire: Israël est le peuple élu - et si le peuple est fidèle aux ordonnances de leurs prêtres, rien ne peut lui arriver. Si le peuple obéit aux règles, alors, d'une manière ou d'une autre, Dieu est bien obligé de suivre !
(Et cependant, lorsqu'on lit, parmi d'autres, les textes dans lesquels, de la part de Dieu, le prophète Nathan essaie de dissuader les juifs de se choisir un roi, on comprend mieux que dès cette époque, avant même le roi David, Dieu voulait les préserver.)

C'est le même "refus de comprendre" qui est opposé à Jésus. Un mot lui est jeté au visage : par quelle autorité es-tu là ?  Quelles preuves peux-tu fournir que c'est ton droit d'accomplir tous ces signes qui émeuvent les foules ?  Mais le Seigneur va leur renvoyer la question de façon magistrale en les obligeant à confronter leur propre fermeture d'esprit.

Des hommes comme ceux d'Israël, avant ou après le Christ, sont encore légion de par le monde. Il s'agit de croire en la science, d'élever en divinités les idéologies, d'adorer la richesse, mais aussi de faire "rentrer dans le rang" tous ces arriérés, ces obscurantistes de croyants. "Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres n'ont pu la recevoir"...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Troisième dimanche de l'Avent

Message non lu par PaxetBonum » lun. 16 déc. 2013, 14:31

etienne lorant a écrit : Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Si Jean s'est mis à douter, c'est qu'il est bien de la première Alliance: il s'attendait au Messie tel que de nombreux "messagers de fin des temps" l'annoncent encore de nous jours. Un Dieu de la justice, d'une justice qui renverserait aussi bien Hérode et César, et qui instaurerait la puissance de son Royaume, sur la terre, pour toujours


C'est amusant dans la forme extraordinaire on lisait le passage où se sont les juifs qui envoient des prêtres et des lévites pour interroger Jean-Baptiste pour savoir qui il est :
"En ce temps-là, les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites auprès de Jean pour lui demander : "Qui êtes-vous ?"
Il déclara, et ne le nia point ; il déclara : "Je ne suis point le Christ." "

Je ne crois pas que St Jean Baptiste ai douté un instant, lui qui tressaille dans le ventre de sa mère reconnaissant le Christ dans le ventre de Marie. Il sait qui il annonce : 'je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure' et pourquoi il vient : 'il vous baptisera dans l'Esprit Saint'

Il envoie ses disciples faire cette demande au Christ pour que ses disciples aient aussi la réponse et ne restent pas attachés à lui mais dés lors suivent le Christ. Ce n'est pas lui qui a besoin de la réponse mais ses disciples.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les hommes et le refus de croire

Message non lu par PaxetBonum » lun. 16 déc. 2013, 14:34

Très juste.
Et pis encore : se sont ceux qui doivent servir Dieu (ici les anciens et les prêtres) qui se servent de Dieu et craignent d'être démasqués. Un obscurantisme maintenu par pouvoir par ceux qui ne croient déjà plus.
Cela m'évoque l'imposture de Bernanos.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Re: Les hommes et le refus de croire

Message non lu par etienne lorant » lun. 16 déc. 2013, 15:38

Autre exemple de "l'instrumentalisation" (échouée) de la puissance divine. Dans le premier livre de Samüel, les juifs combattent les Philistins. Mais ils sont battus. Alors, ils n'hésitent pas à envoyer l'Arche d'Alliance devant eux... mais le résultat est encore plus mauvais:

02 Les Philistins se déployèrent contre Israël, et le combat s'engagea. Dans cette bataille rangée en rase campagne, Israël fut battu par les Philistins, qui leur tuèrent environ quatre mille hommes,
03 et le peuple revint au camp.Les anciens d'Israël dirent alors : « Pourquoi le Seigneur nous a-t-il fait battre aujourd'hui par les Philistins ? Faisons venir de Silo l'arche de l'Alliance du Seigneur ; qu'elle vienne au milieu de nous, et qu'elle nous sauve de la main de nos ennemis. »
04 Le peuple envoya chercher au sanctuaire de Silo l'arche de l'Alliance du Seigneur des armées, qui siège sur les Kéroubim. Les deux fils du prêtre Éli, Ophni et Phinéès, étaient auprès de l'arche de Dieu.
05 Quand elle arriva au camp, tout Israël poussa une grande acclamation, qui fit résonner la terre.
06 Les Philistins entendirent le bruit et dirent : « Que signifie cette grande acclamation dans le camp des Hébreux ? » Ils comprirent alors que l'arche du Seigneur était arrivée dans le camp.
07 Alors ils eurent peur, car ils se disaient : « Dieu est venu au camp des Hébreux. » Puis ils dirent : « Malheur à nous ! Les choses ont bien changé depuis hier.
08 Malheur à nous ! Qui nous délivrera de la main de ce Dieu puissant ? C'est lui qui a frappé l'Égypte de toutes sortes de calamités.
09 Prenez courage, Philistins, soyez des hommes, pour ne pas être asservis aux Hébreux comme ils vous ont été asservis : soyez des hommes et combattez ! »
10 Les Philistins livrèrent bataille, Israël fut battu et chacun s'enfuit dans sa tente. Ce fut un très grand désastre : en Israël trente mille soldats tombèrent.
11 L'arche de Dieu fut prise, et les deux fils d'Éli furent tués.


Cependant, des malheurs accablèrent les villes des Philistins où l'Arche fut envoyée, et à la fin, ceux-ci la rendirent aux juifs. Dans l'entreprise d'obliger Dieu à être selon leurs volontés, les juifs avaient perdu quatre mille hommes en vain. Dieu ne "fonctionne" pas comme les hommes voudraient.

http://bible.catholique.org/premier-liv ... chapitre-4
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les hommes et le refus de croire

Message non lu par PaxetBonum » lun. 16 déc. 2013, 21:09

Effectivement, merci pour l'évocation de ce passage qui m'était inconnu.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Férie de l'Avent : semaine avant Noël (18 déc.)

Message non lu par etienne lorant » mer. 18 déc. 2013, 11:48

Livre de Jérémie 23,5-8.
Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice.
Sous son règne, le royaume de Juda sera sauvé, et Israël habitera sur sa terre en sécurité. Voici le nom qu'on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice ».
Oui, voici venir des jours - déclare le Seigneur - où, pour prêter serment, on ne dira plus : « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays d'Égypte les fils d'Israël ».
Mais on dira : « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays du Nord les hommes de la maison d'Israël, qui les a ramenés de tous les pays où il les avait dispersés, et qui les fait demeurer sur leur propre sol ».



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 1,18-24.
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.


Cy Aelf, Paris

La prophétie de Jérémie offre de nouveau, à partir de la venue d'un descendant de la lignée de David, des promesses de vie stable pour Israël. Ce sera un vrai roi, il règnera avec justice, il gardera le peuple en ses frontières et le peuple vivra heureux et en paix. Tout prophète qu'il est, Jérémie est dans l'impossibilité de se représenter la personnalité de ce roi.

Joseph, bon juif, est tout de même beaucoup plus que cela. Tandis que Jérémie annonce, encore et toujours, le rétablissement du droit et de la justice, Joseph manifeste déjà que la justice pratiquée dans la crainte peut se muer en miséricorde dans le coeur. Trouvant Marie enceinte avant d'avoir habité avec elle, il se refuse à mettre en oeuvre la Loi et choisit de la répudier en secret.

J'aime beaucoup le personnage de Joseph, d'une part du fait de sa discrétion et du rôle d'éducateur de Jésus, qu'il va pouvoir assumer (qui d'autre que saint Joseph !), et d'autre part car il est bien lui aussi l'homme d'une prophétie essentielle. En effet, c'est lui qui a permis l'accomplissement de la prophétie d'Osée qui dit : "D'Egypte, j'ai appelé mon Fils". Et c'est donc par son obéissance silencieuse - qui me fait songer à celle d'Abraham, que se rejoignent l'ancienne et la nouvelle alliance.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13131
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

L'annonce à Zacharie

Message non lu par etienne lorant » jeu. 19 déc. 2013, 11:46

Férie de l'Avent : semaine avant Noël (19 déc.)

Livre des Juges 13,2-7.24-25a.

Il y avait un homme de Soréa, du clan de Dane, nommé Manoa. Sa femme était stérile et n'avait pas eu d'enfant. L'ange du Seigneur apparut à cette femme et lui dit : « Tu es stérile et tu n'as pas eu d'enfant.
Mais tu vas concevoir et enfanter un fils. Désormais, fais bien attention : ne bois ni vin ni boisson fermentée, et ne mange aucun aliment impur, car tu vas concevoir et enfanter un fils. On ne lui coupera pas les cheveux, car il sera voué à Dieu dès sa conception. C'est lui qui entreprendra de sauver Israël de la main des Philistins. »
La femme s'en alla dire à son mari : « Un homme de Dieu est venu me trouver ; il avait l'apparence d'un ange de Dieu tant il était imposant. Je ne lui ai pas demandé d'où il venait, et il ne m'a pas fait connaître son nom.
Mais il m'a dit : 'Tu vas concevoir et enfanter un fils. Désormais ne bois ni vin ni boisson fermentée, et ne mange aucun aliment impur, car l'enfant sera voué à Dieu dès sa conception et jusqu'au jour de sa mort ! ' »
La femme mit au monde un fils, et elle le nomma Samson. L'enfant grandit, le Seigneur le bénit,
et l'esprit du Seigneur commença à le conduire.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,5-25.
Il y avait, au temps d'Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, du groupe d'Abia. Sa femme aussi était descendante d'Aaron ; elle s'appelait Élisabeth.
Tous les deux vivaient comme des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur d'une manière irréprochable. Ils n'avaient pas d'enfant, car Élisabeth était stérile, et tous deux étaient âgés.
Or, tandis que Zacharie, au jour fixé pour les prêtres de son groupe, assurait le service du culte devant Dieu,
il fut désigné par le sort, suivant l'usage liturgique, pour aller offrir l'encens dans le sanctuaire du Seigneur.
Toute l'assemblée du peuple se tenait dehors en prière à l'heure de l'offrande de l'encens.
L'ange du Seigneur lui apparut debout à droite de l'autel de l'encens.
En le voyant, Zacharie fut bouleversé et saisi de crainte.
L'ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été entendue : ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean.
Tu seras dans la joie et l'allégresse, beaucoup d'hommes se réjouiront de sa naissance,
car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance ;
il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu,
il marchera devant le Seigneur, avec l'esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, convertir les rebelles à la sagesse des hommes droits, et préparer au Seigneur un peuple capable de l'accueillir. »
Mais Zacharie dit à l'ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, je suis un vieil homme, et ma femme aussi est âgée. »
L'ange lui répondit : « Je suis Gabriel ; je me tiens en présence de Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.
Mais voici que tu devras garder le silence, et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles : elles s'accompliront lorsque leur temps viendra. »
Le peuple attendait Zacharie et s'étonnait de voir qu'il restait si longtemps dans le sanctuaire.
Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire. Il leur faisait des signes, car il demeurait muet.
Lorsqu'il eut achevé son temps de service au Temple, il repartit chez lui.
Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth devint enceinte. Pendant cinq mois, elle garda le secret. Elle se disait :
« Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, lorsqu'il a daigné mettre fin à ce qui faisait ma honte aux yeux des hommes
. »



Cy Aelf, Paris

Des annonciations, il y en a eu plusieurs dans l'Histoire Sainte: celle à Sarah, à l'âge de 90, celle à la femme de Manoa - dans le récit du Livre des Juges d'aujourd'hui, celle à Zacharie dans l’Évangile. D'autres encore. Ce qui m'a frappé, c'est le contraste entre l'occasion choisie par Dieu et "l'inaltérable" incrédulité du prêtre qui reçoit l'annonce.  

En effet, ni le fait de vivre comme un juste devant Dieu, ni l'occasion de sa présence dans le sanctuaire, ni l'irréprochable obéissance à tous les préceptes et les commandements, ni la supplication concernant justement la stérilité d'Elizabeth, ni la révélation par l'ange Gabriel de sa connaissance de leurs prières... ne parviennent à convaincre Zacharie ! "Mais non, ce n'est pas possible, c'est contre toute évidence.  Mais alors, à quoi servent les prières, les rites, le sanctuaire et, finalement: le temple ?  Il n'est guère étonnant que Zacharie soit rendu muet, il ne me surprend pas non plus que le temple, à la fin, sera détruit.

Mais je me pose aussi la question de ma propre foi. Lorsque je prie, moi qui souffre souvent de ma solitude, est-ce que je crois vraiment que le Seigneur m'écoute ?  En fait, oui, je suis certain qu'il m'entend - mais ce qui me préoccupe, c'est simplement de savoir : que demander ?  Que demander dans le temps que je vis, pour mon existence personnelle, mais plus sûrement encore à cause des événements que les peuples d'Europe sont en train de vivre. J'écris ces lignes en songeant qu'une pharmacie voisine a été attaquée au couteau, il y a quelques jours,- - par le même voleur qui avait "braqué" de la même façon une bijouterie - toujours dans le même quartier. A partir du 1er janvier 2014, près de 35.000 chômeurs seront radiés - la plupart jeunes et sans formation quelconque. Seigneur, qu'allons-nous vivre ? Suis-je prêt, Seigneur ?  


Dernière modification par etienne lorant le jeu. 19 déc. 2013, 16:36, modifié 1 fois.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

elenos
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1034
Inscription : mer. 22 août 2012, 14:10
Localisation : France

Re: L'an

Message non lu par elenos » jeu. 19 déc. 2013, 13:15

etienne lorant a écrit :Férie de l'Avent : semaine avant Noël (19 déc.)
L'ange du Seigneur lui apparut debout à droite de l'autel de l'encens.
En le voyant, Zacharie fut bouleversé et saisi de crainte.
L'ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été entendue : ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean.
Tu seras dans la joie et l'allégresse, beaucoup d'hommes se réjouiront de sa naissance,
car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance ;
il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu, ..........
.....
Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire. Il leur faisait des signes, car il demeurait muet.
Lorsqu'il eut achevé son temps de service au Temple, il repartit chez lui.
Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth devint enceinte. Pendant cinq mois, elle garda le secret. Elle se disait :
« Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, lorsqu'il a daigné mettre fin à ce qui faisait ma honte aux yeux des hommes[/i]. »[/color]

...........
Mais je me pose aussi la question de ma propre foi. Lorsque je prie, moi qui souffre souvent de ma solitude, est-ce que je crois vraiment que le Seigneur m'écoute ?  En fait, oui, je suis certain qu'il m'entend - mais ce qui me préoccupe, c'est simplement de savoir : que demander ?  Que demander dans le temps que je vis, pour mon existence personnelle, mais plus sûrement encore à cause des événements que les peuples d'Europe sont en train de vivre. J'écris ces lignes en songeant qu'une pharmacie voisine a été attaquée au couteau, il y a quelques jours,- - par le même voleur qui avait "braqué" de la même façon une bijouterie - toujours dans le même quartier. A partir du 1er janvier 2014, près de 35.000 chômeurs seront radiés - la plupart jeunes et sans formation quelconque. Seigneur, qu'allons-nous vivre ? Suis-je prêt, Seigneur ?  
[/color]
Je reprends le cours de votre méditation, Etienne. Prenez cela comme une suite que je me permets de lui donner.
L'ange annonce à Zacharie la naissance “de celui qui aplanira les chemins sur Seigneur" mais Zacharie doute. C’est humain. Surtout dans son cas et celui de sa femme. Mais nous devons avoir une autre compréhension de la présence de Dieu près de nous. Moi dans mon étude d'associé, vous dans votre travail et malgré les embûches d’un dossier les contretemps de votre journée ou même comme vous le signaliez, la vie rude dans une grande ville. Car j’habite aussi une grande ville. Non par elle-même (Sceaux est bien calme) mais en raison de la proximité de Paris. Gardons confiance. Dieu nous entend. Nous sommes peut-être des " serviteurs inutiles " mais toujours ses collaborateurs qui lui sont chers. Dieu est Amour. Il ne peut pas se passer de nous !
Avec toute mon amitié, votre ami Elénos

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 38 invités