La prière comme puits de lumière

[stephlorant]

Cette journée du lundi 12 septembre est en train de se dérouler entièrement dans la prière, tandis qu'il ne se passe vraiment rien qui soit digne d'une description. Si ce n'est que l'esprit de prière est là, qu'il permet de travailler malgré l'absence de clientèle, d'être actif malgré le ciel plombé de nuages - et de demander la miséricorde envers ceux qui blessent que ce soit en paroles ou en gestes. Ce midi, repas avec la maman, dans la maison de repos. Je ne savais quoi dire et j'ai l'impression d'avoir 'meublé' avec des mots pris au hasard. Mais de bout en bout, je reste avec le sentiment profond reçu ce matin à l'Eucharistie: j'ai retrouvé un rythme qui va me permettre de traverser l'automne puis l'hiver sans me détourner de l'espérance placée en Dieu seul. Le monde (il suffit pour cela d'ouvrir son journal) continue à battre le tambour d'une farandole infernale, peu importe : ici et maintenant, c'est le temps de prier et de partager très simplement. Rompons le pain !

[PriereUniverselle]

L'acte qui dépasse la parole c'est l'acte de présence, et un sourire qui dit parfois plus que toutes les paroles , qui sont remplacés par un geste !

[Aldous]

Le monde (il suffit pour cela d'ouvrir son journal) continue à battre le tambour d'une farandole infernale, peu importe[...]

Je vous trouve bien indifférent à la souffrance du monde...

[PriereUniverselle]

Que la Paix soit en communion avec vous .......

http://www.youtube.com/watch?v=pnKbPj7E ... re=related

[etienne lorant]

Je peine beaucoup aujourd'hui, une des deux double-portes coulissantes de mon petit passage de galerie ayant été (shootée) (déboîtée à coups de bottines) hier par de jeunes fumeurs de (H) (substances illicites). Je dis toujours et j'affirme à qui veut l'entendre que l'on n'a de prise que sur le jour que l'on vit. Mais il n'empêche qu'un jour comme aujourd'hui, je me sens vaguement égaré, comme si j'avais été brutalement exclu du mouvement naturel de la vie par cette porte abîmée. (On m'a garanti une réparation dès aujourd'hui, mais il est déjà 15 heures...)

Je viens d'effectuer un petit tour de parking avec mon chapelet en poche : en dépit de la grande surface alimentaire, les dix euros d'une journée (du moins vers 15 heures) m'inspirent qu'il y aura d'autres journées longues à vivre au cours de cette année. Je ne m'en fais pas pour mon revenu, mais peut-être pour la continuité de ma joie de vivre (je veux dire: joie spirituelle). Le monde me fatigue à obliger tout le monde à rechercher la richesse comme principe ! Et toute cette histoire de crise financière me paraît une manigance diabolique qui vise pas seulement les hommes mais surtout les âmes.

Bon, assez monologué. Je tire un petit pain biblique pour me remonter. Tiens, c'est quasiment l'heure de la Miséricorde; allons-y !

http://www.adlumen.net/pains/index.html

"Prends garde d'être séduit par l'abondance, par de riches présents" (Job, 36:18)

Eh bien, une fois de plus j'ai ma réponse: au diable les questions d'argent et mon revenu !

[Nelly_]

Bonjour, vous me faites penser à :

Matthieu, 6:25 C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux?

Courage !

[Géraldine]

Etienne, vous avez raison avec votre sagesse spirituelle et pleinede bons sens!
L'argent, quelle plaie....j'espère que l'on ne vous cause plus d'ennuis et que Dieu vous protège.
Votre façon de voir les choses de la vie, jour après jour,
est bien car, après tout, on ne sait de quoi demain sera fait....
Que Dieu vous garde.

[etienne lorant]

Fin de journée du vendredi. Il fait toujours aussi froid, mais on s'habitue, sans doute... La vente a été excellente... mais aucune des bandes dessinées que j'avais 'soldées' n'est partie: les clients ont acheté au prix normal celles qu'ils ont l'habitude de trouver chez moi. Autrement dit: casser les prix n'est pas de bonne politique.

Que dit le pain biblique du soir sur http://www.adlumen.net/pains/index.html

"Heureux l'homme qui ne se fait pas à lui-même de reproches et qui ne sombre pas dans le désespoir" (Si 14:2)

... toujours l'option de confiance en Dieu qui doit présider aux journées !

Merci mon Dieu !

[etienne lorant]

"C'est à la liberté que vous avez été appelés" (Ga 5:13)

Il y a quelque chose d'important que je dois tirer de ce journal d'Etty Hillesum, mais à mesure que je tourne les pages, d'un côté, j'ai envie de le ranger d'un tiroir, et de l'autre, je ressens de plus en plus que le type d'évolution spirituelle qu'elle connaît sera bel et bien d'application en notre temps. Autrement dit, il me faudra - moi d'abord, en tout cas, apprendre à supporter beaucoup sans céder aux tentations de facilité. Seigneur que l'issue de tout ce qui se passera soit... Toi, qui es la porte des brebis. Mais comme elle se resserre, cette porte !!!

[etienne lorant]

Il y a quelques minutes, j'ai saisi un balai et un ramasse-poussière, puis j'ai pris une caisse de carton et je me suis lancé dans le passage de la galerie pour ramasser les déchets que le groupe de jeunes étudiant(e)s d'aujourd'hui avaient laissé tomber à leurs pieds ... sans même faire le geste de les jeter dans une caisse de carton déposée à leur disposition chaque matin. J'ai procédé systématiquement et j'ai enfilé un fin gant de plastique pour ramasser les mégots de cannabis. "Pourquoi tu fais ça, M'sieur ?" ai-je entendu. Réponse: "Parce que j'aime la propreté, mais je ne veux pas me laisser contaminer par un quelconque microbe". J'ai eu encore droit à : "C'est pas nous !", ce à quoi j'ai ri de bon coeur : "Depuis le temps que je ramasse de temps à autres les ordures du matin ou de l'après-midi, elles sont toujours arrivées d'elles-mêmes sur le sol - c'est systématique, c'est magique, quoi !" Et j'ai continué dans un silence complet.
Je le dis carrément : ce genre d'exercice est pour moi de "caractère" spirituel. Il s'agit d'aller à l'encontre de la lassitude, de mon propre jugement, de mon énervement, afin que tous les sentiments contraires que suscitent des situations désagréables, ne portent pas de racines en moi. Il faut apprendre à vivre nos idées, à leur donner vie. Etre rempli de l'idée de l'humilité ne sert à rien aussi longtemps qu'on n'a pas usé de force contre soi-même pour vraiment faire preuve d'humilité. Par ailleurs, je suis certain que désormais, l'un(e) ou l'autre des ados qui passent leur temps ainsi réfléchiront et se comporteront de manière différente.

Je remercie le Seigneur pour la force qu'il m'a donné d'aller contre mes propres sentiments.

[etienne lorant]

Face à la puissante sono qu'a apporté avec lui l'un des fumeurs de Cannabis, dans un coin de la galerie, j'ai reçu tout de suite l'intuition de réagir de manière différente que les autres jours. Au cours de la journée d'hier, j'avais passé sur ma chaîne, depuis l'intérieur de ma boutique (mais en laissant ouverte ma porte) un morceau de CPE Bach,le Concerto Wq 170 que je vous conseille: extraordinaire dans cet enregistrement de Julius Berger ! Une jeune fille, que j'ai tout de suite baptisée "Bobo" (personnage de BD, prisonnier qui essaie toujours de s'évader, mais jamais asses futé), m'avait carrément demander de changer de musique - et j'avais aimablement placé du Ray Charles sur la platine !

Ils sont aujourd'hui une vingtaine de garçons et filles, tous en train de se détruire, par le son et l'inhalation. Le plus dérangé par la puissance du son ... qui baisse d'ailleurs... les batteries vont fondre assez vite - et la prise électrique a été débranchée il y a une semaine - ce n'est pas moi, mais plutôt la clientèle de la pharmacie. Au pharmacien donc d'appeler la police. "Bobo" est repassée, cette fois avec une amie, en prétendant rechercher des livres pour son petit frère. Espérait-elle une réaction quelconque ? J'étais très calme et serviable: elle a filé, non sans que j'ai pu lui demander: "Voulez-vous un conseil de recherche ?"

Cette intuition a eu l'effet instantané d'une grande paix intérieure, une paix plus forte que le son qui tapait..., étonnant, n'est-ce pas ? C'est la même qualité de paix que j'avais éprouvée l'autre jour, lorsque j'ai commencé de m'intéresser de près au témoignage laissée par l'ex-marxiste Tatiana Goritcheva? D'autant plus que, le chapelet à la main, lorsque je suis sorti dans la cour intérieure, j'ai continué d'entendre un air de violon solo - qu'il est impossible de percevoir d'aussi loin. J'ai dû rêver ?
Toujours est-il que la foi de confiance a continué de porter ses fruits. Je ne comptais tout de même pas sur une vente dans de telles conditions ! Mais je me trompais: j'ai eu deux clients pour un montant dépassant les cinquante euros !

Il me reste une heure à "tirer" et j'irai rejoindre ma mère dans la maison de repos. Je ressens de la joie. Incroyable force de la prière dans la foi d'abandon !

[etienne lorant]

Je dois me mettre dans la tête et surtout dans le coeur que, devant Dieu, la pensée des autres, leurs soucis et leurs aspirations ont autant de valeur que les miens. Que leur bonheur réjouit Dieu tout autant que mon bonheur; que leur malheur attire la miséricorde de Dieu autant que mon malheur. Que mon ennemi peut être sauvé bien avant moi. Que même celui qui me blesse peut m'enseigner quelque chose de la part de Dieu. Si je désire rencontrer Dieu sans supporter avec patience le mal que me cause un ennemi, alors mon Dieu n'est pas celui de Jésus-Christ.

[etienne lorant]

Je ne me souvenais plus que j'avais déjà écrit tant de pages après le décès de mon père, Gabriel. Je ne me souvenais pas non plus de ce titre général, mais je me souviens bien de l'effort fourni pour accepter et vivre, en dépit du chagrin, la fin de ma famille.

Et dire que je vais de nouveau me retrouver devant des questions et des choix difficiles - car un déménagement me rendrait le quotidien sans doute plus simple à vivre, mais avec d'autres problèmes à la clé... Et de nouveau sentir peser la solitude humaine, inéluctable et cette fois jusqu'à ma propre fin.

J'ai remarqué également qu'entre 2008 jusqu'au moment où ma mère a vraiment commencé de souffrir, je n'avais pas éprouvé le besoin de chercher de la consolation auprès d'elle. Mais c'est venu, et le fondement de ma consolation, n'était pas d'être servi mais de servir ? J'ai donc tout entrepris pour lui faciliter le quotidien, mais j'ai bien conscience d'avoir reçu plus que j'ai donné. N'est-ce pas un beau paradoxe ? Car c'est donc en consolant qu'on est consolé, c'est en veillant que l'on est veillé, c'est en se perdant que l'on se trouve, et c'est en mourant que l'on entre dans la vie. Quelle découverte !

[Anne]

N'est-ce pas un beau paradoxe ? Car c'est donc en consolant qu'on est consolé, c'est en veillant que l'on est veillé, c'est en se perdant que l'on se trouve, et c'est en mourant que l'on entre dans la vie. Quelle découverte !

Quelle splendide découverte en effet, et si bien exprimée !
Merci Bruno...