Nous sommes des villes impénitentes

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etienne lorant
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Nous sommes des villes impénitentes

Message non lu par etienne lorant » mar. 15 juil. 2008, 16:10

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11,20-24.

Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas converties.

Ces villes dont il est question dans l'Evangile du jour pourraient aussi bien porter chacun de nos prénoms. Dans le sens de ma propre expérience, la conversion est une joie qui nous donne à vivre, c'est une joie qui nous épanouit, c'est une joie d'espérance. "Si vous ne croyez pas mes paroles, dit Jésus par ailleurs, du moins croyez à cause des œuvres !"

Mais les hommes semblent peser tellement lourdement sur la terre, comment est-ce possible d'être aveugles, obtus et fermés à ce point ? Ce que Jésus reproche à Capharnaüm, Corazim et Bethsaïda, c'est d'avoir perdu l'esprit d'enfance. Car Il est venu, Il a rendu la vie à un paralytique, Il a chassé des démons, Il a réconcilié les ennemis jurés, Il a ressuscité des morts, Il a accompli parfois plusieurs de ces choses sur la même journée, en dépensant une énergie phénoménale... mais le lendemain, c'est comme si tout était à refaire. Quel chagrin, quelle lourdeur, quelle pesanteur dans les âmes !

Dans ce passage, je vois l'amour déçu, l'amour renié, déserté, abandonné comme une chose qui rebute - alors que si nous n'avions pas l'amour, si nous n'avions pas le désir d'aimer, autant creuser notre propre tombe un peu chaque jour ! Je me regarde moi-même dans ma glace et je vois qu'il y a du mort et du vivant en moi. Il y a, du côté de la vie, ce réveil difficile, suivi d'une prière qui m'a fait me lever aussitôt et abandonner ma tristesse. Il y a eu l'assistance portée à une personne âgée dans un monde qui ne cesse jamais de parler du "bon vieux temps". Il y a eu, à midi, ce repas avec un ancien ennemi, devenu ami parce qu'il est aujourd'hui orphelin anonyme comme je le suis moi-même - sans un seul mot sur le thème, mais j'ai bien ressenti que le coeur y était.

En même temps, du côté de la mort, de la mort en moi, il y a - et c'est typique: l'anticipation d'un avenir douloureux, le calcul sur le temps, l'argent dépensé, les nouvelles des journaux, le prix de l'essence, mon taux de cholestérol, la hausse des prix, l'avenir du pays, etc. Il y a donc un coeur léger, et il est léger par l'Esprit, et un coeur gros, alourdi par la chair.

Oh, comme c'est simpliste, me dira-t-on, et pourtant: comme c'est vrai, comme c'est clair ! Car les enfants aiment la vie, ils n'anticipent rien, ne connaissent pas la valeur de l'argent, ne lisent pas les journaux, n'ont aucune idée de l'évolution du prix du baril de pétrole, la politique leur paraît à cent lieues de la vie, et ils n'ont certes pas de problèmes de régime.

Notre malheur d'adultes, c'est sans doute d'être divisés en nous-mêmes. Je pense tout le temps à la femme de Lot, qui était sauve de Sodome, mais s'est retournée... nous nous retournons beaucoup trop souvent, et cela nous fige !

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