Vous avez raison, je suis allez trop loin en voulant, finalement, réfléchir sur un cas plutôt qu'en écoutant une personne. C'est sans doute l'un des effets indésirables du dialogue par voie informatique.Vous comprendrez je pense que cette conclusion me conforte dans mon idée première: il y a danger grave à reconnaître à tout fidèle laïque le droit de se décréter inquisiteur et juge, et de lancer, au nom de ses conceptions propres, l'anathème contre tout ce qu'il juge ne pas être catholique. Me trouver ainsi excommunié par vous ne m'incitera certes pas à changer d'avis.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser.
Nous sommes d'accord.Mais il y a une distinction essentielle, que vous rejetez délibérément, entre ne pas acquiescer en conscience, et créer un scandale.
Concrètement: j'ai le droit, face à un acte ou un enseignement d'un pasteur légitime (hors bien sûr un concile œcuménique, ou l'évêque de Rome agissant dans les conditions définies par Pastor aeternus) de juger en conscience qu'il a tort (tout en restant ouvert à tout argument pouvant me prouver que je me trompe) .Je ne crois pas avoir le droit, par exemple, de créer un site web pour proclamer que ce pasteur trahit l'Église et la foi catholique reçue des Apôtres.
Il y a donc malentendu, car je crois que Virgile n'a pas non plus prétendu qu'il fallait créer un site web pour proclamer la trahison d'un prêtre :
Lorsqu'un laïc, un prêtre, un évêque ou même le pape s'expriment sur l'espace public, il est tout à fait légitime de répondre dans l'espace public. C'est la règle du jeu si je puis dire.Ces déclarations veulent dire exactement ce qu'elles veulent dire. C'est donc l'extrême gravité d'un contenu rendu public, le caractère proprement scandaleux et irresponsable de propos publics - qui sont ici à juste titre dénoncés de façon tout aussi publique. Et puis quand même, chacun ses droits : les laïcs ont droit à l'obéissance des prêtres et des évêques à l'Eglise catholique. Un point c'est tout.
Certes, il ne s'agit pas de faire le procès de tous les prêtres qui tiennent des propos que l'on juge douteux et de créer un scandale d'autant plus grave qu'il peut très bien avoir pour origine une incompréhension plutôt qu'une hérésie réelle.
En revanche, lorsqu'un catholique (qu'il soit religieux oui laïc) s'exprime sur l'espace public, nous sommes tout à fait autoriser à lui répondre si nous estimons qu'il a tort.
L'erreur est de rendre soi-même publique une affaire qui devrait attendre d'être réglée par les autorités compétentes (sauf cas extrême à juger en conscience).
Il reste que nous disposons d'outils en provenance du magistère qui nous permette de juger des possibles fautes d'un chrétien. Toute la difficulté étant de ne pas créer le scandale. Mais craindre de créer le scandale au mépris de la vérité est bien plus grave encore, d'où la distinction à faire entre une affaire privé, interne à l'Église, et une affaire qui s'étale complaisamment sur l'espace public.