Message non lu
par françois67 » mar. 22 janv. 2013, 1:59
Bonjour,
je n'aime pas vraiment votre position. Elle n'est pas d'après moi rigoureuse mais rigoriste. Pour vous, rendre un culte au Christ a comme impératif le contenant autant au moins que le contenu. Pour vous la religion est indissociable d'une liturgie précise. Et je pense que c'est à cause d'avis comme celui-ci que beaucoup de gens prennent tout ce qui est religieux comme "un ensemble de traditions et de rites", comme le devoir de s'agenouiler à tel ou tel moment, celui de devoir se signer en telle ou telle occasion.
Or, force est de reconnaître que quasiment tout ce qui a trait à ce domaine n'est que relatif. En effet, les formulations, telles les prière eucharistique, les vêtements, comme la chasuble ou l'étole, les gestes, ainsi par exemple l'acte de se frapper la poitrine lors de la prière pénitentielle ou bien le fait de se signer avec de l'eau d'un bénitier, les habitudes, comme le célibat du prêtre ou la communion dans la bouche ou dans les mains, toutes ces choses certes respectables et nécessaires ne sont pas moins varibales et changeantes que toutes les habitudes de l'homme. Combien de fois au cours de l'Histoire ont-elles changé, pendant combien de siècles n'ont-elles même pas existé? Dans combien d'autres rites que celui romain n'ont-elles même pas lieu?
Oh je ne conteste pas le besoin d'une certaine liturgie, puisque même à l'époque de Jésus déjà, le fait de consacrer le pain par une certaine formule était en soi déjà une forme de liturgie, certes bien plus simple que celle de nos jours.
Tout cela pour dire que la liturgie en soi ne vaut rien, elle n'est là qu'au service de l'acte religieux, dans le christianisme d'adorer Dieu en faisant mémoire du sacrifice de Sa mort et de Sa résurrection, de se faire absoudre de nos péchés etc. Mais pour cela, le vital est l'acte, le sacrement en soi, pas la manière dont il est exécuté. Ce qui est saint et immuable malgré tout ce qui peut arriver, cela est le fond, alors que la forme vogue avec le temps et les habitudes. Il faut une forme dans le sens où pour dire quelquechose, il faut faire usage d'une certaine suite de mot, qui doit rester cohérente, mais je crois que pour Dieu ce qui compte est le fond et la forme n'est là que pour permettre de concrétiser ledit fond. N'allez pas m'accuser d'être un ultra-progressiste, surement pas, je me défends de cela car sur le fond je ne veux ni ne peux rien lâcher sur ce qui est nécessaire, je suis un pragmatique. En fait, une citation de Thomas Jefferson résume mon état d'esprit: "En ce qui concerne la forme, nage avec le courant, mais pour le fond, soit aussi solide qu'un roc."
Et cela est la raison pour laquelle je suis outragé de voir de telles dérives de pensées rigoristes à cause desquelles la forme en vient même à déservir le fond, ce qui se trouve être un flagrant détournement de sa fonction première. De tels raisonnements rendent l'outil aussi important que l'oeuvre.
Lorsque je rencontre qui prétend bien vouloir aimer Dieu etc. mais qui ne voit pas l'intérêt de la religion, je réponds que ladite religion justement est nécessaire pour atteindre Dieu, qu'il y a nécessité d'y avoir une certaine façon, quelle que soit la forme qu'elle prenne, de célébrer les actes concrets qui rapprochent du Seigneur. Que l'important au fond est le sens et pas la manière.
Ainsi, que vous prétendiez que différer sur des questions d'ordre pratique mène à se détourner du Christ est assez inquiétante, puisque le Christ et Ses saint Apôtres eux-même ne pratiquaient pas ces choses comme vous le souhaiteriez, car la liturgie, les rites, tout cela a énormément évolué, bougé, et cela ne s'en trouve guère plus mal, mais le fond prime et reste, constamment le même.
Cela est pourquoi je ne vois rien de mal à l'évolution de l'Eglise qui accepte que la messe dominicale soit célébrée le samedi soir.
De même, je suis désolé mais je ne vois pas diffèrence de consistance entre une messe dominicale et une messe de semaine, puisque tous les points importants sont contenus dans les deux formes de célébration.
Enfin, dans les Ecritures nulle part le diamanche n'est en particulier préscrit ou décrit comme LE jour. La seule référence se trouve dans les Actes des Apôtres, avec la description comme quoi le premier jour de la semaine Paul à Troas avait célébré avec des chrétiens locaux le culte car ce premier devait partir le lendemain.
Finalement, cessez je vous en prie de m'accuser de faire cela pour mon confort puisque je ne vois pas en quoi il y aurait quelque gain en allant à la messe en semaine plutôt que le dimanche. D'ailleurs, je préfère même me déplacer le dimanche plutôt qu'un jour de semaine, donc là n'est pas le propos.
Remarque: je veux bien souffrir, mourir pour le Christ, pour le fond, c'est à dire les articles de foi, mais sûrement pas pour des questions de liturgie.
Ah je vous vois venir: vous allez m'attaquer car mes idées de ce fait justifieraient les abus liturgiques; je vous dis moi-même que je ne les aime pas car ils rendent la messe fade et laide, mais je trouve insensés des propos comme quoi un sacrement ne serait plus valable à cause d'une entaille.
Donc la rigueur doctrinale pour moi est plus que capitale, mais le rigorisme, le chipottage sur des questions de forme, sincérement, je ne trouve vraiment pas que cela élève le débat.
Bien à vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.