Bonjour Coco Lapin,
Vous avez donc fort bien résumé ce qui est devenu l’avis fondamental de cette fraternité et qui leur parait plus que suffisant pour faire ce que nous savons et qui a les conséquences que nous ne savons pas encore toutes.
Mais cela le mérite-t-il ?
Coco lapin a écrit : ↑mer. 23 août 2023, 19:59
Ces formules laissent penser que ce pain et ce vin deviennent de simples aliments spirituels qui, au mieux, accueillent seulement la présence spirituelle du Seigneur. Pour les protestants, c'est no problemo. ?
Le protestantisme se greffant sur le catholicisme, il est normal que parfois ils s’y retrouvent en y mettant des variantes qui leur sont propres. Devons-nous leur accorder le crédit de savoir mieux que nous ce que nous disons et faisons ?
Ce serait un comble, l’expression d’un trouble de la personnalité. Il n'y a que des tradis pour voir comme une force ce qui est une faiblesse !
L’usage de la métaphore est pour le moins traditionnel et omni présent dans l’écriture et l’expression de la foi chrétienne ; la messe tridentine aussi y recoure et toute la liturgie, et les prêches, et le langage habituel pour exprimer et partager la foi. C’est absolument nouveau (et signe d'un trouble maniaque) d’en faire le prétexte à ne plus reconnaître ce qu’on a voulu dire, sous le prétexte que d’autres le comprennent autrement.
Autrefois, nous cachions la prière du « notre père » (qui n’était dévoilée aux catéchumènes qu’au dernier moment et on en retrouve la trace dans les scrutins du catéchuménat des adultes) pour que d’autres ne dévoient pas nos mystères et qu’ils s’en servent pour les « salir » ou ridiculiser ou nous agresser ou ou ou (et on en retrouve la trace dans la liturgie tridentine où le « notre père » est dit à voix basse par le seul prêtre).
L’idéal aurait donc été de pouvoir le dire sans que les extérieurs ne comprennent ce que nous partageons ainsi ou qu’ils respectent ce que ces mots disent de notre foi (libre étant à eux de penser ce qu’ils veulent dans leur for interne) : eh bien si cet avis que vous dites est exact et pertinent, il serait désormais réalisé, cet idéal !
Nous devrions donc au contraire nous en réjouir : ainsi avons-nous trouvé comment les exposer de sorte à ce que nos mystères soient préservés puisque nous seuls pouvons les comprendre comme nous les comprenons et ceux à qui Dieu en donnera la grâce.
Ne pas voir les choses ainsi est un reliquat d’une époque où nous prétendions ou pouvions prétendre imposer notre foi à tous. Si nous abandonnions ce rêve très tradi qui n’est pas réaliste mais utopique et laissions à Dieu ses affaires, ce qui est vu comme un problème serait une chance.
Concernant le « silence », puisque c’est aussi un des « écart », je pense à celui de la prière du canon dite par le prêtre, il s’expliquait autrement (et autrement aussi que pour favoriser la prière personnelle), car il s‘est mis en place progressivement à cause du chant de la chorale. Et un des objectifs voulus par la réforme de la messe était justement de redonner son poids à la prière qui en ce moment-là ne doit pas être individuelle mais communautaire et qui donc serait dite et écoutée pour la favoriser. Idem pour l’abolition du latin la concernant.
Résoudre par le silence (ou un langage incompréhensible) la difficulté que nous éprouvons tous à nous imprégner en profondeur des saints mystères n’est pas une solution d’avenir.
(Pas davantage de protester sur une telle formulation pour une telle raison. )
Il n’en reste pas moins que ce « différent » porte sur quelque chose de typiquement secondaire (au-delà de ce qui en offre l’occasion) qui ne justifie pas de ne pas faire passer en premier l’unité qui/que suppose le respect d’une discipline.
A condition de ne pas se cabrer.
Que je sache, aucun protestant ne vient à nos messes à cause de ce que vous écrivez et nous y sommes bien entre nous ! Or ces expressions sont belles…
Donc : faux problème !
Coco lapin a écrit : ↑mer. 23 août 2023, 19:59
Un prêtre devenu matériellement hérétique (qui a perdu la foi dans la présence réelle ou dans le saint sacrifice en général) peut faire une messe invalide en suivant le rite paulinien, car ce dernier ne manifeste pas l'intention objective. Donc si le prêtre a une intention subjective correcte, la messe est valide, mais s'il n'a pas la bonne intention, la messe peut être invalide.
Mais d’une part ce prêtre ne devrait pas exister et prévoir cette « possibilité » c’est prévoir un cas sur combien ? Qui suppose des choses à corriger en amont, et le prévoir de cette façon factuelle et résiduelle c’est presque un manque de foi.
Si la théologie a établi que cela n’empêchait pas que la messe soit valide, il y a de fortes raisons humaines et spirituelles pour qu’il vaille mieux que ce prêtre soit s’il le désire rendu à l’état laïc et sinon mis en retraite dans un monastère, sans contact avec une assemblée, et exempté de messe le temps de retrouver la foi.
C’est ainsi qu’un tel problème devrait être résolu, sans même porter de jugement sur celui que vous exposez.
Qui là encore, me paraît tout à fait insuffisant pour justifier etc.
Un tel prêtre pourrait dire une messe invalide serait-elle tridentine car croire qu’une messe par ce qu’elle est puisse changer l’intention de celui qui a une conviction opposée… c’est du rêve !
Ce qui « joue », c’est l’honnêteté du prêtre, en souvenir de sa foi passé, et uniquement cela - par respect pour ceux qui croient encore et ce qu'ils attendent - qu'on athée soit désigné pour le leur offrir est d'une telle conn... si faire de la théologie c'est pour aboutir à permettre cela, alors où on va !
Mais de toute façon c’est pastoralement prendre un trop grand risque que de le laisser officier, cela donne une très mauvaise image du respect dû à la liberté - et de la « richesse de la foi » que de laisser ainsi entendre qu’un athée peut prêcher des croyants ou offrir pour eux une telle offrande !
C’est bien là le résultat d’une théologie qui a établi qu’un super théologien pouvait être un « coquin » (ou pécheur) notoire, alors que les pères de l’Eglise disaient plutôt que seule la vertu fait le théologien.
Nous « payons » ainsi désormais un laxisme certain remontant à une époque où l’hypocrisie était possible car vue comme moindre que ce qui aurait été un scandale.
Les temps changent, les « données » ne sont plus les mêmes… Félicitons-nous que nous soit possible plus de transparence et osons affirmer une foi plus intègre qui exclut du service de l'autel de tels prêtres.
Coco lapin a écrit : ↑mer. 23 août 2023, 19:59
La notion de sacrifice peut être vue dans la nouvelle messe comme un simple sacrifice de louange, sans victime. Et, étant donné la déficience des autres prières de la messe moderne, il est possible d'entendre le "corps" et le "sang" du Christ dans un sens symbolique. La consécration devient ainsi un simple récit, un simple mémorial de la Cène du jeudi saint, comme le font certains protestants.
Là je ne suis pas d’accord.
Ce n’est pas argumenté ni objectif, une pure présomption qui relève de ce jugement que nous ne devons pas porter sur les autres. Une telle affirmation relève d’une sensibilité qui s’auto-hypnose de sa conviction et n'écoute plus les autres.
L’expression « messe moderne » est symptomatique. Il sera toujours possible « d’entendre » ce qu’on veut (et pire : de comprendre à la place des autres ce qu’ils auraient compris !) pendant une messe, comme un enfant qui entend que on vient d’annoncer que quelqu’un vient d’être opéré en entendant « verbo et opere » dans la messe tridentine.
Cette attitude qui consiste à écouter "à la manière de" relève d'un manque de concentration : si vous vous écoutez ainsi cela vous concerne vous et pas l'autre, cette attitude manque de foi quand il s'agit d'une prière et il appartient à ceux qui l'entendent autrement de s'en expliquer avant de les juger selon ce qu'il en serait si nous étions à leur place : peut-être ont-ils fait comme nous : essayé d'imaginer comment il serait possible de... Tout cela relève de la distraction ou encore de la thèse du complot.
Il y a un moment où il faut savoir s’arrêter dans le soupçon. Les personnes qui vont à la messe sont des catholiques pratiquants, de quel droit les soupçonner d’entendre de façon symbolique des paroles qui sont claires et dont la compréhension première est autre ? Pourquoi continueraient-ils à aller à la messe et à faire tant d’efforts pour rester catholiques pratiquants ? A force de s’être habitués à interpréter de façon allégorique l’Ecriture Sainte, certains ne sauraient plus respecter le sens littéral, mais est-ce une raison pour généraliser et faire arbitrairement cette « extension », et combien seraient-ils qui en plus seraient restés pratiquants ?
Le fait est que pour justifier leur indiscipline, les tradis ont comme nécessairement dû faire peser des soupçons sur ceux qui « acceptaient » le changement par obéissance : ce n’est pas brillant. S’ils reconnaissent qu’il n’y a pas d’hérésie dans la messe, cela devrait suffire au moins pour ne pas se livrer à ce dénigrement qui joue de l’amalgame (prendre l’exception pour la règle est un grand classique du genre).
Ce qui est évident, c’est que lassé des critiques faites sur le fait que nous « sacrifions » (ainsi l'argument "que vaut l'amour d'un père qui sacrifie ainsi son propre fils", etc.) et à défaut de pouvoir bien en expliquer le sens et leur opposer un argumentaire efficace (faute de temps, d’opportunité, de « théologie », de…) le clergé a voulu profiter de l’opportunité de développer les autres sens jusqu’alors trop oubliés.
Et que cela n’a pas plu à certains… qui ont décrété que cela voulait dire que … etc. et qui ont tout interprété ensuite selon cette bouderie sans pour autant mieux argumenter le « sacrifice » ni surtout le vivre - aussi dans leur vie de tous les jours. Car cette querelle qui prétend s'inspirer de la gravité du "vivre" n'est que trop une querelle qui s'arrête aux mots sans que ce soit suivi d'autres effets que celui de l'orgueil d'avoir raison ou d'une prétendue meilleure compréhension du mystère de la rédemption.
Les déficiences s’il y en a ne portent pas et sont sans rapport avec la conséquence que vous leur donnez. A l'inverse il n’y a pas besoin de dire 10 fois une chose ni de multiplier les signes de croix pour « donner du poids », etc. Nous avons oublié aujourd’hui (pour certains jamais su/vu) à quel point l’usage de la messe tridentine était devenu « rengaine » et sans « sens », avait perdu ce « sel » que depuis y ont remis ceux qui s’y sont attachés mais grâce au changement.
Ce n’est pas en suivant cette voie là qu’on avancera dans la foi vivante et vraie.