Un petit texte du recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon :
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«A première vue, le thème du sacrement de pénitence pourrait paraître un peu austère. Pourtant, Benoit XVI appelle la confession le «sacrement de la joie retrouvée».
Ce sacrement est source de joie car il répond à des aspirations profondes en nous. D'abord, il répond à notre soif de vérité. Notre esprit recherche la vérité et s'y repose. Comme l'avait bien noté Socrate, nous avons notamment besoin de nous connaître nous-mêmes. Nous avons aussi besoin de connaître les autres. Or du fait de nos blessures, nous sommes souvent tentés de masquer à nous-même et aux autres ce que nous sommes vraiment. Mais notre esprit ne peut se satisfaire de ces faussetés. Il s'en inquiète toujours. La confession, comme démarche de sincérité et de véracité, est ainsi source de paix. Elle apporte la joie de la vérité.
En nous, il y a aussi une aspiration foncière à l'amitié. Elle s'épanouit de façon magnifique dans l'amitié que Dieu nous propose avec lui. Quand nous perdons cette amitié, le sacrement du pardon nous la fait retrouver. Dans ce sacrement, en effet, nous reprenons conscience de l'amour premier et gratuit que Dieu a pour nous. Nous l'accueillons et puis nous y répondons : par notre démarche de conversion nous apportons de la joie au ciel. C'est le Christ lui-même qui nous le dit (Luc 15,7). Il y a donc au coeur de ce sacrement du pardon réciprocité dans le don et dans l'amour. Même si nous offrons infiniment moins que Dieu, cette réciprocité constitue l'amitié. Ainsi, le sacrement du pardon nous apporte non seulement la joie de nous savoir aimés, mais aussi la joie de l'amitié retrouvée avec Dieu.
Le sacrement de la réconciliation apporte encore la satisfaction d'accomplir une action grande et belle. Ce sacrement, en effet, apporte une véritable résurrection spirituelle dont nous sommes non seulement les bénéficiaires mais aussi les acteurs. Bien sûr, c'est Dieu qui nous recrée, mais il le fait avec nous. La théologie catholique dit que les actes du pénitent font partie intégrante du sacrement. C'est dire que nous pouvons être fiers du résultat.
Certes, ces joies ne s'obtiennent pas sans peine mais, comme le dit saint Paul :«Lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, la femme ne se souvient plus des douleurs dans la joie qu'un homme soit venu au monde.»
Le saint curé d'Ars disait à propos de l'Eucharistie :«Il y en a qui restent des années sans nourrir leur âme, comme quelqu'un qui meurt de faim à côté d'une table bien servie.» C'est vrai du sacrement de pénitence. Nous n'avons pas le droit de laisser notre âme et notre monde avec elle, mourir de tristesse à côté d'une telle source de joie.»
- Dom Jacques Vautherin, recteur
La confession en bref
- Faire son examen de conscience.
- Demander à un prêtre de se confesser
- Après s'être assis ou agenouillé, dire :
«
Bénissez-moi mon père parce que j'ai
péché» et recevoir la bénédiction.
Informer le prêtre en quelques mots de
quand date sa dernière confession, si
l'on souvient, et de sa situation de vie.
- Dire ses péchés :«Mon père, je m'accuse
de ceci et de cela» ou «Je viens demander
pardon pour ceci et pour cela.»
-Recevoir quelques conseils du confesseur,
un pénitence à accomplir et l'absolution.
Il est préférable de
savoir avant de quoi l'on va se confesser. C'est l'objet de l'examen de conscience. Fait en demandant l'aide du Saint Esprit, il doit avoir pour résultat la décision de demander pardon pour des faits bien précis
Dois-je tout dire?
Tous les péchés graves dont on a conscience, c'est à dire touchant l'un des dix commandements et commis avec une certaine volonté consciente de leur gravité, doivent être confessés. Pour les fautes moins graves («quotidiennes») leur confession n'est pas strictement nécéssaire mais néanmoins recommandée. En effet la confession régulière de nos péchés nous aide à former notre conscience, à lutter contre nos penchants mauvais, à nous laisser guérir par le Christ, à progresser dans la vie de l'esprit.
A qui dois-je m'adresser?
Au prêtre bien sûr, il est là au nom du Seigneur Jésus qui l'y a appelé et c'est lui qui donnera l'absolution en disant «Je te pardonne ...» On ne s'adresse donc pas à Dieu directement en reléguant le prêtre au rôle de témoin de sa prière de demande de pardon, mais on s'adresse au prêtre comme au Christ.
Avouer ses fautes
Privilégier les
formulations concises et concrètes en limitant au minimum les détails sur les circonstances. Être aussi complet que possible de manière à ne pas repartir avec quelque chose encore sur le coeur.
Qu'est-ce que la contrition?
Appelée aussi repentir, la contrition est «une douleur de l'âme et une détestation du péché commis, avec la ferme résolution de ne plus pécher à l'avenir» Elle est dite
parfaite lorsqu'elle provient de l'
amour de Dieu aimé plus que tout et imparfaite lorsqu'elle nait simplement de la considération de la laideur du péché et de la crainte d'en être puni. Au moins imparfaite, la contrition est donc une disposition d'esprit insufflée par l'Esprit Saint, nécéssaire pour disposer l'âme à se confesser et à recevoir le pardon.
On lira le
Catéchisme de l'Église Catholique avec profit, concernant le sacrement de réconciliation : les numéros 1422 à 1498, et concernant le péché : les numéros 1846 à 1876
(note :
Abbé Martin Panhard, chapelain, revue du sanctuaire de Montligeon,
Chemin d'Éternité, décembre 2014, p.21)