C'est peut être prudentiel, mais ça n'en reste pas moins vrai. Croyez vous vraiment que les Pères de l'Eglise auraient fait ça s'il ne l'avaient pas jugé necessaire? Ne vous croyez pas plus malin qu'eux...
Vous parlez sans doute de ces Pères qui ont célébré la Messe dans la langue de leurs peuples, ou de saints Cyrille et Méthode qui ont traduit la liturgie byzantine en langue slave pour qu'elle soit comprise des fidèles...
Bien sûr que si, c'est bien plus en rapport que ce que vous ne semblez le comprendre. D'une part, cela montre l'importance du latin dans le liturgie de l'Eglise (et d'une certaine façon, condamne le mépris avec lequel vous le traitez "elle ne rassemblera guère que des esthètes et des archéologues, qui satisferont leurs sens au mépris du salut des âmes."). D'autre part, vous jouez sur les mots: on ne l'interdit pas, mais on fait tout pour que'elle disparaisse d'elle même, cela revient au même ("Et si les tradis sont incapables d'adapter leur liturgie sur ce point, je crains que l'avenir de l'Eglise se fasse sans eux." en gros, si les tradis veulent conserver le latin, on les dégagera de l'Eglise comme ça, il n'y aura plus de latin.).
Simple question : Ou exactement ais-je argumenté contre l'usage du latin en tant que tel ? Ou l'ais-je méprisé ? En quels termes ?
Réponse : nulle part. Il n'est pas question d'abandonner le latin, mais d'intégrer les langues vivantes.
Si les traditionalistes sont incapables de comprendre ou d'intégrer cela, ils se réduiront effectivement à quelques esthètes. C'est dommage. On pourrait envisager une situation de bilinguisme, un tiers des communautés usant du latin, un deuxième du français, un troisième usant des deux. Ou quelque chose comme cela.
PS : si vraiment le concile de Trente avait voulu condamner comme tel l'usage des langues vivantes, certaines églises catholiques orientales de l'époque en eussent été condamnées. Or, il n'en fut rien. Bien plus, l'usage des langues vivantes y a augmenté (par exemple en Roumanie, à partir de 1699 et de l'union d'Alba Julia). Rome les a-t-elle condamné ? Jamais.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.