La Messe

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Anna
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La Messe

Message non lu par Anna » ven. 15 oct. 2010, 23:54

Bonjour :)

J'aimerais vous soumettre un cas de conscience: J'ai intégré une paroisse traditionnelle depuis ma rentrée en Master, par traditionnelle j'entends attachée à la forme extraordinaire du rite romain et à la "Tradition" même si je crois que ce terme n'est pas appropriée dans la mesure ou l'Eglise n'a jamais rompu avec la Tradition en principe.
Ce choix n'a pas été facile mais il me rend heureuse. Pourtant, je réalise que j'ai tendance à culpabiliser.
C'est assez difficile à expliquer mais je me sens un peu dans une bulle, comme si tout en étant pleinement au sein de l'Eglise je ne partageais pas entièrement la communion ecclésiale. Nous n'avons pas les mêmes lectures le Dimanche et la semaine par exemple, et plein de petites choses...
Je n'assiste plus du tout à la messe en rite ordinaire et j'aimerais savoir si cela pose un problème. Est-ce que l'Eglise autorise le rite extraordinaire pour qu'il soit "extraordinaire" justement, ou bien permet-elle à ceux qui le souhaitent de pratiquer uniquement sous ce rite?
j'ai peur de devenir "sectaire" sans le réaliser, de rejeter la messe en rite ordinaire progressivement. J'ai déjà songé à arrêter mon abonnement au magnificat, à ne plus communier en rite ordinaire... en toute sincérité quand je le réalise je suis effrayée.
Je cherche à me comprendre, est-ce que je me suis fais influencée, manipulée par un courant parce que je suis jeune...

J'imagine que mon message paraît ridicule mais j'ai besoin d'un avis extérieur, objectif.
Merci
Anna
Prouve que tu existes. Résiste !

Heydrickx
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Re: La Messe

Message non lu par Heydrickx » sam. 16 oct. 2010, 0:34

Hello :)
Je ne me base que sur une rapide recherche sur Wikipedia, mais d'après mes infos :
"Malgré la promulgation d'un nouveau missel par le pape Paul VI en 1970, la « forme extraordinaire » du rite romain n'a jamais été abrogée dans l'Église catholique, ce qu'a confirmé le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI en juillet 2007. C'est ce document qui règle désormais l'usage de la forme extraordinaire du rite romain pour la messe, les sacrements, l'office divin et le cérémonial des évêques."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rite_tridentin

La citation que j'ai mise en gras nous montre bien que ce rite a été récemment confirmé par l'Eglise Catholique.
Donc pas d'inquiétude de ce côté-là.
Apparemment, le terme "extraordinaire" ne veut pas dire que "bon ok on peut le faire mais juste une fois de temps en temps et c'est bon pour une fois ^^" mais simplement qu'il s'agit d'un rite qui n'est plus le "rite de référence" (d'après Vatican II).

La seule question qui reste est votre ressenti personnel.
Et là je pense que cela ne dépend que de vous. Certaines personnes veulent se trouver dans des communautés très vivantes, actives, avec des chants joyeux, parfois des danses,...
D'autres préfèrent un rite plus austère, plus propice au recueillement.
Je ne pense pas que l'un vaut mieux que l'autre. A chacun de voir où il se trouve le mieux.
Cela étant, une erreur serait en effet (vous en parlez) de rejeter le reste.
Si vous vous trouvez bien là où vous êtes, fort bien. Mais il convient de respecter les autres rites pourvu qu'ils soient approuvés par l'Eglise Catholique.

[ Merci de respecter le vouvoiement de rigueur sur ce forum | Cordialement, Cgs ]

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Laurent L.
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Re: La Messe

Message non lu par Laurent L. » dim. 17 oct. 2010, 16:16

Bonjour, Anna !
Anna a écrit :Je n'assiste plus du tout à la messe en rite ordinaire et j'aimerais savoir si cela pose un problème. Est-ce que l'Eglise autorise le rite extraordinaire pour qu'il soit "extraordinaire" justement, ou bien permet-elle à ceux qui le souhaitent de pratiquer uniquement sous ce rite?
Vous avez tout à fait le droit de n'assister qu'aux messes en forme extraordinaire. Il est même préférable de garder une certaine constance dans le rite pratiqué et non de papillonner d'un rite à l'autre, surtout d'un dimanche à l'autre, parce qu'il y a une cohérence interne aux rites.

En revanche, si vous vous trouvez dans un lieu où seul la forme ordinaire est célébrée, vous devez bien sûr assister à la messe dans ce rite, évidemment. (Et inversement, d'ailleurs, un fidèle de la forme ordinaire qui se retrouverait perdu en pleine cambrousse avec comme seule messe dominicale accessible une messe "tradi" aurait pour devoir d'y assister).

Pour ma part, je vais à la messe tridentine le dimanche et à la messe Paul VI en semaine, parce que la messe n'est célébrée dans ma ville que le dimanche en forme extraordinaire. Cela ne contredit pas le premier paragraphe de mon message, car le cycle des lectures hebdomadaire est indépendant du cycle dominical dans la forme ordinaire.
j'ai peur de devenir "sectaire" sans le réaliser, de rejeter la messe en rite ordinaire progressivement. J'ai déjà songé à arrêter mon abonnement au magnificat, à ne plus communier en rite ordinaire... en toute sincérité quand je le réalise je suis effrayée.
Pourquoi n'iriez-vous pas communier dans le rite ordinaire ? :incertain:
Si c'est à cause de la communion dans la main, sachez qu'il est tout à fait permis, et même conseillé par le Pape, de la recevoir dans la bouche, et même à genoux... (La communion dans la main est en fait un indult)

Quant à l'abonnement à Magnificat, je comprends que vous le résiliez si vous n'en avez pas l'utilité...

Si vous craignez de devenir "sectaire", d'être enfermée dans une bulle, d'acquérir un esprit de chapelle exacerbé, pourquoi ne pas fréquenter d'autres catholiques, par exemple au sein de la mission étudiante de votre diocèse ? :)

Enfin, je me permets de citer le credo de Paul VI :
Nous croyons que l’Église, fondée par Jésus-Christ et pour laquelle il a prié, est indéfectiblement une dans la foi, le culte et le lien de la communion hiérarchique. Au sein de cette Église, la riche variété des rites liturgiques et la légitime diversité des patrimoines théologiques et spirituels et des disciplines particulières, loin de nuire à son unité, la manifestent davantage.
En effet, il y a dans l'Église plusieurs rites. Les grecs catholiques et les maronites n'ont pas le même rite que nous, ils n'en sont pas moins catholiques. Le rite ambrosien est également un rite vénérable. C'était d'ailleurs ce rite que célébrait Paul VI quand il était archevêque de Milan. De même, St Pie V célébrait la messe ... en rite dominicain !

Certes, la "forme extraordinaire" n'est pas considéré comme étant un rite différent de la "forme ordinaire", mais comme une forme différente du même rite...

Bien à vous,
Laurent.

P.S. Voici le texte du motu proprio Summorum Pontificum :
[+] Texte masqué
LETTRE APOSTOLIQUE
EN FORME DE MOTU PROPRIO
DU SOUVERAIN PONTIFE BENOÎT XVI
LITTERÆ APOSTOLICÆ
MOTU PROPRIO DATÆ
BENEDICTUS XVI

Les Souverains Pontifes ont toujours veillé jusqu’à nos jours à ce que l’Église du Christ offre à la divine Majesté un culte digne, « à la louange et à la gloire de son nom » et « pour le bien de toute sa sainte Église ».
SUMMORUM PONTIFICUM cura ad hoc tempus usque semper fuit, ut Christi Ecclesia Divinæ Maiestati cultum dignum offerret, « ad laudem et gloriam nominis Sui » et « ad utilitatem totius Ecclesiæ Suæ sanctæ ».

Depuis des temps immémoriaux et aussi à l’avenir, le principe à observer est que « chaque Église particulière doit être en accord avec l’Église universelle, non seulement quant à la doctrine de la foi et aux signes sacramentels, mais aussi quant aux usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue, qui sont à observer non seulement pour éviter des erreurs, mais pour transmettre l’intégrité de la foi, parce que la lex orandi de l’Église correspond à sa lex credendi » [1].

Ab immemorabili tempore sicut etiam in futurum, principium servandum est « iuxta quod unaquæque Ecclesia particularis concordare debet cum universali Ecclesia non solum quoad fidei doctrinam et signa sacramentalia, sed etiam quoad usus universaliter acceptos ab apostolica et continua traditione, qui servandi sunt non solum ut errores vitentur, verum etiam ad fidei integritatem tradendam, quia Ecclesiæ lex orandi eius legi credendi respondet » [1].

[Note 1] Institutio generalis Missalis Romani, Editio tertia, 2002, 397.

Parmi les Pontifes qui ont eu ce soin se distingue le nom de saint Grégoire le Grand qui fut attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l’Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents. Il ordonna de déterminer et de conserver la forme de la liturgie sacrée, aussi bien du Sacrifice de la Messe que de l’Office divin, telle qu’elle était célébrée à Rome. Il encouragea vivement les moines et les moniales qui, vivant sous la Règle de saint Benoît, firent partout resplendir par leur vie, en même temps que l’annonce de l’Évangile, cette très salutaire manière de vivre de la Règle, « à ne rien mettre au-dessus de l’œuvre de Dieu » (chap. 43). Ainsi, la liturgie selon les coutumes de Rome féconda non seulement la foi et la piété mais aussi la culture de nombreux peuples. C’est un fait en tout cas que la liturgie latine de l’Église sous ses diverses formes, au cours des siècles de l’ère chrétienne, a été un stimulant pour la vie spirituelle d’innombrables saints et qu’elle a affermi beaucoup de peuples par la religion et fécondé leur piété.

Inter Pontífices qui talem debitam curam adhibuerunt, nomen excellit sancti Gregorii Magni, qui tam fidem catholicam quam thesauros cultus ac culturæ a Romanis in sæculis præcedentibus cumulatos novis Europæ populis transmittendos curavit. Sacræ Liturgiæ tam Missæ Sacrificii quam Officii Divini formam, uti in Urbe celebrabatur, definiri conservarique iussit. Monachos quoque et moniales maxime fovit, qui sub Regula sancti Benedicti militantes, ubique simul cum Evangelii annuntiatione illam quoque saluberrimam Regulæ sententiam vita sua illustrarunt, « ut operi Dei nihil præponatur » (cap. 43). Tali modo sacra liturgia secundum morem Romanum non solum fidem et pietatem sed et culturam multarum gentium fecundavit. Constat utique liturgiam latinam variis suis formis Ecclesiæ in omnibus ætatis christianæ sæculis permultos Sanctos in vita spirituali stimulasse atque tot populos in religionis virtute roborasse ac eorundem pietatem fecundasse.

Au cours des siècles, beaucoup d’autres Pontifes romains se sont particulièrement employés à ce que la liturgie accomplisse plus efficacement cette tâche ; parmi eux se distingue saint Pie V, qui, avec un grand zèle pastoral, suivant l’exhortation du Concile de Trente, renouvela tout le culte de l’Église, fit éditer des livres liturgiques corrigés et « restaurés aux normes des Pères », et les donna à l’Église latine pour son usage.

Ut autem Sacra Liturgia hoc munus efficacius expleret, plures alii Romani Pontifices decursu sæculorum peculiarem sollicitudinem impenderunt, inter quos eminet Sanctus Pius V, qui magno cum studio pastorali, Concilio Tridentino exhortante, totum Ecclesiæ cultum innovavit, librorum liturgicorum emendatorum et « ad normam Patrum instauratorum » editionem curavit eosque Ecclesiæ latinæ usui dedit.

Parmi les livres liturgiques du Rite romain, la première place revient évidemment au Missel romain, qui se répandit dans la ville de Rome puis, les siècles suivants, prit peu à peu des formes qui ont de grandes similitudes avec la forme en vigueur dans les générations récentes.

Inter Ritus romani libros liturgicos patet eminere Missale Romanum, quod in romana urbe succrevit, atque succedentibus sæculis gradatim formas assumpsit, quæ cum illa in generationibus recentioribus vigente magnam habent similitudinem.

« C’est le même objectif qu’ont poursuivi les Pontifes romains au cours des siècles suivants en assurant la mise à jour des rites et des livres liturgiques ou en les précisant, et ensuite, depuis le début de ce siècle, en entreprenant une réforme plus générale » [2]. Ainsi firent nos prédécesseurs Clément VIII, Urbain VIII, saint Pie X [3], Benoît XV, Pie XII et le bienheureux Jean XXIII.

« Quod idem omnino propositum tempore progrediente Pontifices Romani sunt persecuti, cum novas ad ætates accommodaverunt aut ritus librosque liturgicos determinaverunt, ac deinde cum ineunte hoc nostro sæculo ampliorem iam complexi sunt redintegrationem » [2]. Sic vero egerunt Decessores nostri Clemens VIII, Urbanus VIII, sanctus Pius X [3], Benedictus XV, Pius XII et beatus Ioannes XXIII.

[Note 2] Ioannes Paulus Pp. II, Litt. ap. Vicesimus quintus annus (4 Decembris 1988), 3 : AAS 81 (1989), 899.

[Note 3] Ibid.

Plus récemment, le Concile Vatican II exprima le désir que l’observance et le respect dus au culte divin soient de nouveau réformés et adaptés aux nécessités de notre temps. Poussé par ce désir, notre prédécesseur le Souverain Pontife Paul VI approuva en 1970 des livres liturgiques restaurés et partiellement rénovés de l’Église latine ; ceux-ci, traduits partout dans le monde en de nombreuses langues modernes, ont été accueillis avec plaisir par les Évêques comme par les prêtres et les fidèles. Jean-Paul II reconnut la troisième édition type du Missel romain. Ainsi, les Pontifes romains se sont employés à ce que « cet édifice liturgique, pour ainsi dire, […] apparaisse de nouveau dans la splendeur de sa dignité et de son harmonie » [4].

Recentioribus autem temporibus, Concilium Vaticanum II desiderium expressit, ut debita observantia et reverentia erga cultum divinum denuo instauraretur ac necessitatibus nostræ ætatis aptaretur. Quo desiderio motus, Decessor noster Summus Pontifex Paulus VI libros liturgicos instauratos et partim innovatos anno 1970 Ecclesiæ latinæ approbavit ; qui ubique terrarum permultas in linguas vulgares conversi, ab Episcopis atque a sacerdotibus et fidelibus libenter recepti sunt. Ioannes Paulus II, tertiam editionem typicam Missalis Romani recognovit. Sic Romani Pontifices operati sunt ut « hoc quasi ædificium liturgicum […] rursus, dignitate splendidum et concinnitate » appareret [4].

[Note 4] Pius Pp. X, Litt. Ap. Motu proprio datæ Abhinc duos annos (23 Octobris 1913) : AAS 5 (1913), 449-450 ; cfr Ioannes Paulus II, Litt. ap. Vicesimus quintus annus (4 Decembris 1988), 3 : AAS 81 (1989), 899.

Dans certaines régions, toutefois, de nombreux fidèles se sont attachés et continuent à être attachés avec un tel amour et une telle passion aux formes liturgiques précédentes, qui avaient profondément imprégné leur culture et leur esprit, que le Souverain Pontife Jean-Paul II, poussé par la sollicitude pastorale pour ces fidèles, accorda en 1984, par un indult spécial Quattuor abhinc annos de la Congrégation pour le Culte divin, la faculté d’utiliser le Missel romain publié en 1962 par Jean XXIII ; puis de nouveau en 1988, par la lettre apostolique Ecclesia Dei en forme de Motu proprio, Jean-Paul II exhorta les Évêques à utiliser largement et généreusement cette faculté en faveur de tous les fidèles qui en feraient la demande.

Aliquibus autem in regionibus haud pauci fideles antecedentibus formis liturgicis, quæ eorum culturam et spiritum tam profunde imbuerant, tanto amore et affectu adhæserunt et adhærere pergunt, ut Summus Pontifex Ioannes Paulus II, horum fidelium pastorali cura motus, anno 1984 speciali Indulto "Quattuor abhinc annos", a Congregatione pro Cultu Divino exarato, facultatem concessit utendi Missali Romano a Ioanne XXIII anno 1962 edito ; anno autem 1988 Ioannes Paulus II iterum, litteris Apostolicis "Ecclesia Dei" Motu proprio datis, Episcopos exhortatus est ut talem facultatem late et generose in favorem omnium fidelium id petentium adhiberent.

Les prières instantes de ces fidèles ayant déjà été longuement pesées par notre prédécesseur Jean-Paul II, ayant nous-même entendu les Pères Cardinaux au consistoire qui s’est tenu le 23 mars 2006, tout bien considéré, après avoir invoqué l’Esprit Saint et l’aide de Dieu, par la présente Lettre apostolique NOUS DÉCIDONS ce qui suit :

Instantibus precibus horum fidelium iam a Prædecessore Nostro Ioanne Paulo II diu perpensis, auditis etiam a Nobis Patribus Cardinalibus in Concistorio die XXIII mensis martii anni 2006 habito, omnibus mature perpensis, invocato Spiritu Sancto et Dei freti auxilio, præsentibus Litteris Apostolicis DECERNIMUS quæ sequuntur :

Art. 1.

Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la « lex orandi » de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la « lex orandi » de l’Église n’induisent aucune division de la « lex credendi » de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain.

Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l’édition type du Missel romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII en 1962 et jamais abrogé, en tant que forme extraordinaire de la Liturgie de l’Église. Mais les conditions établies par les documents précédents Quattuor abhinc annos et Ecclesia Dei pour l’usage de ce Missel sont remplacées par ce qui suit :
Art. 1.

Missale Romanum a Paulo VI promulgatum ordinaria expressio "Legis orandi" Ecclesiæ catholicæ ritus latini est. Missale autem Romanum a S. Pio V promulgatum et a B. Ioanne XXIII denuo editum habeatur uti extraordinaria expressio eiusdem "Legis orandi" Ecclesiæ et ob venerabilem et antiquum eius usum debito gaudeat honore. Hæ duæ expressiones "legis orandi" Ecclesiæ, minime vero inducent in divisionem "legis credendi" Ecclesiæ ; sunt enim duo usus unici ritus romani.

Proinde Missæ Sacrificium, iuxta editionem typicam Missalis Romani a B. Ioanne XXIII anno 1962 promulgatam et numquam abrogatam, uti formam extraordinariam Liturgiæ Ecclesiæ, celebrare licet. Conditiones vero a documentis antecedentibus "Quattuor abhinc annos" et "Ecclesia Dei" pro usu huius Missalis statutæ, substituuntur ut sequitur :
Art. 2.

Aux Messes célébrées sans peuple, tout prêtre catholique de rite latin, qu’il soit séculier ou religieux, peut utiliser le Missel romain publié en 1962 par le bienheureux Pape Jean XXIII ou le Missel romain promulgué en 1970 par le Souverain Pontife Paul VI, et cela quel que soit le jour, sauf le Triduum sacré. Pour célébrer ainsi selon l’un ou l’autre Missel, le prêtre n’a besoin d’aucune autorisation, ni du Siège apostolique ni de son Ordinaire.
Art. 2.

In Missis sine populo celebratis, quilibet sacerdos catholicus ritus latini, sive sæcularis sive religiosus, uti potest aut Missali Romano a beato Papa Ioanne XXIII anno 1962 edito, aut Missali Romano a Summo Pontifice Paulo VI anno 1970 promulgato, et quidem qualibet die, excepto Triduo Sacro. Ad talem celebrationem secundum unum alterumve Missale, sacerdos nulla eget licentia, nec Sedis Apostolicæ nec Ordinarii sui.
Art. 3.

Si des communautés d’Instituts de vie consacrée et de Sociétés de vie apostolique de droit pontifical ou de droit diocésain désirent, pour la célébration conventuelle ou « communautaire », célébrer dans leurs oratoires propres la Messe selon l’édition du Missel romain promulgué en 1962, cela leur est permis. Si une communauté particulière, ou bien tout un Institut ou une Société, veut avoir de telles célébrations souvent ou habituellement ou de façon permanente, cette façon de faire doit être déterminée par les Supérieurs majeurs selon les règles du droit et les lois et statuts particuliers.
Art. 3.

Si communitates Institutorum vitæ consecratæ atque Societatum vitæ apostolicæ iuris sive pontificii sive diœcesani quæ in celebratione conventuali seu "communitatis" in oratoriis propriis celebrationem sanctæ Missæ iuxta editionem Missalis Romani anno 1962 promulgatam habere cupiunt, id eis licet. Si singula communitas aut totum Institutum vel Societas tales celebrationes sæpe vel plerumque vel permanenter perficere vult, res a Superioribus maioribus ad normam iuris et secundum leges et statuta particularia decernatur.
Art. 4.

Aux célébrations de la Messe dont il est question ci-dessus à l’art. 2 peuvent être admis, en observant les règles du droit, des fidèles qui le demandent spontanément.
Art. 4.

Ad celebrationes sanctæ Missæ de quibus supra in art. 2 admitti possunt, servatis de iure servandis, etiam christifideles qui sua sponte id petunt.
Art. 5,

§ 1. Dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande de célébrer la Messe selon le rite du Missel romain édité en 1962. Il appréciera lui-même ce qui convient pour le bien de ces fidèles en harmonie avec la sollicitude pastorale de la paroisse, sous le gouvernement de l’Évêque selon les normes du canon 392, en évitant la discorde et en favorisant l’unité de toute l’Église.

§ 2. La célébration selon le Missel du bienheureux Jean XXIII peut avoir lieu les jours ordinaires ; mais les dimanches et les jours de fêtes, une Messe sous cette forme peut aussi être célébrée.

§ 3. Le curé peut aussi autoriser aux fidèles ou aux prêtres qui le demandent, la célébration sous cette forme extraordinaire dans des cas particuliers comme des mariages, des obsèques ou des célébrations occasionnelles, par exemple des pèlerinages.

§ 4. Les prêtres utilisant le Missel du bienheureux Jean XXIII doivent être idoines et non empêchés par le droit.

§ 5. Dans les églises qui ne sont ni paroissiales ni conventuelles, il appartient au recteur de l’église d’autoriser ce qui est indiqué ci-dessus.
Art. 5,

§ 1. In parœciis, ubi cœtus fidelium traditioni liturgicæ antecedenti adhærentium continenter exsistit, parochus eorum petitiones ad celebrandam sanctam Missam iuxta ritum Missalis Romani anno 1962 editi, libenter suscipiat. Ipse videat ut harmonice concordetur bonum horum fidelium cum ordinaria parœciæ pastorali cura, sub Episcopi regimine ad normam canonis 392, discordiam vitando et totius Ecclesiæ unitatem fovendo.

§ 2. Celebratio secundum Missale B. Ioannis XXIII locum habere potest diebus ferialibus ; dominicis autem et festis una etiam celebratio huiusmodi fieri potest.

§ 3. Fidelibus seu sacerdotibus id petentibus, parochus celebrationes, hac in forma extraordinaria, permittat etiam in adiunctis peculiaribus, uti sunt matrimonia, exsequiæ aut celebrationes occasionales, verbi gratia peregrinationes.

§ 4. Sacerdotes Missali B. Ioannis XXIII utentes, idonei esse debent ac iure non impediti.

§ 5. In ecclesiis, quæ non sunt nec parœciales nec conventuales, Rectoris ecclesiæ est concedere licentiam de qua supra.
Art. 6.

Dans les Messes selon le Missel du bienheureux Jean XXIII célébrées avec le peuple, les lectures peuvent être proclamées en langue vernaculaire, utilisant des éditions reconnues par le Siège apostolique.
Art. 6.

In Missis iuxta Missale B. Ioannis XXIII celebratis cum populo, Lectiones proclamari possunt etiam lingua vernacula, utendo editionibus ab Apostolica Sede recognitis.
Art. 7.

Si un groupe de fidèles laïcs dont il est question à l’article 5 § 1 n’obtient pas du curé ce qu’ils lui ont demandé, ils en informeront l’Évêque diocésain. L’Évêque est instamment prié d’exaucer leur désir. S’il ne peut pas pourvoir à cette forme de célébration, il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei.
Art. 7.

Ubi aliquis cœtus fidelium laicorum, de quo in art. 5 § 1 petita a parocho non obtinuerit, de re certiorem faciat Episcopum diœcesanum. Episcopus enixe rogatur ut eorum optatum exaudiat. Si ille ad huiusmodi celebrationem providere non potest res ad Pontificiam Commissionem "Ecclesia Dei" referatur.
Art. 8.

L’Évêque qui souhaite pourvoir à une telle demande de fidèles laïcs, mais qui, pour différentes raisons, en est empêché, peut en référer à la Commission pontificale Ecclesia Dei, qui lui fournira conseil et aide.
Art. 8.

Episcopus, qui vult providere huiusmodi petitionibus christifidelium laicorum, sed ob varias causas impeditur, rem Pontificiæ Commissioni "Ecclesia Dei" committere potest, quæ ei consilium et auxilium dabit.
Art. 9,

§ 1. De même, le curé, tout bien considéré, peut concéder l’utilisation du rituel ancien pour l’administration des sacrements du Baptême, du Mariage, de la Pénitence et de l’Onction des Malades, s’il juge que le bien des âmes le réclame.

§ 2. Aux Ordinaires est accordée la faculté de célébrer le sacrement de la Confirmation en utilisant le Pontifical romain ancien, s’il juge que le bien des âmes le réclame.

§ 3. Tout clerc dans les ordres sacrés a le droit d’utiliser le Bréviaire romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII en 1962.
Art. 9,

§ 1. Parochus item, omnibus bene perpensis, licentiam concedere potest utendi rituali antiquiore in administrandis sacramentis Baptismatis, Matrimonii, Pœnitentiæ et Unctionis Infirmorum, bono animarum id suadente.

§ 2. Ordinariis autem facultas conceditur celebrandi Confirmationis sacramentum utendo Pontificali Romano antiquo, bono animarum id suadente.

§ 3. Fas est clericis in sacris constitutis uti etiam Breviario Romano a B. Ioanne XXIII anno 1962 promulgato.
Art 10.

S’il le juge opportun, l’Ordinaire du lieu a le droit d’ériger une paroisse personnelle au titre du canon 518, pour les célébrations selon la forme ancienne du rite romain, ou de nommer soit un recteur soit un chapelain, en observant les règles du droit.
Art 10.

Fas est Ordinario loci, si opportunum iudicaverit, parœciam personalem ad normam canonis 518 pro celebrationibus iuxta formam antiquiorem ritus romani erigere aut rectorem vel cappellanum nominare, servatis de iure servandis.
Art. 11.

La Commission pontificale Ecclesia Dei, érigée par le Pape Jean-Paul II en 1988 [5], continue à exercer sa mission.

Cette commission aura la forme, la charge et les normes que le Pontife romain lui-même voudra lui attribuer.
Art. 11.

Pontificia Commissio "Ecclesia Dei" a Ioanne Paulo II anno 1988 erecta [5], munus suum adimplere pergit.

Quæ Commissio formam, officia et normas agendi habeat, quæ Romanus Pontifex ipsi attribuere voluerit.

[Note 5] Cfr Ioannes Paulus Pp. II, Litt. ap. Motu proprio datæ Ecclesia Dei (2 iulii 1988), 6 : AAS 80 (1988), 1498.
Art. 12.

Cette commission, outre les facultés dont elle jouit déjà, exercera l’autorité du Saint-Siège en veillant à l’observance et à l’application de ces dispositions.
Art. 12.

Eadem Commissio, ultra facultates quibus iam gaudet, auctoritatem Sanctæ Sedis exercebit, vigilando de observantia et applicatione harum dispositionum.

Tout ce que nous avons établi par la présente Lettre apostolique en forme de Motu proprio, nous ordonnons que cela ait une valeur pleine et stable, et soit observé à compter du 14 septembre de cette année, Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, nonobstant toutes choses contraires.

Quæcumque vero a Nobis hisce Litteris Apostolicis Motu proprio datis decreta sunt, ea omnia firma ac rata esse et a die decima quarta Septembris huius anni, in festo Exaltationis Sanctæ Crucis, servari iubemus, contrariis quibuslibet rebus non obstantibus.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 7 juillet de l’an du Seigneur 2007, en la troisième année de notre pontificat.

Datum Romæ, apud Sanctum Petrum, die septima mensis Iulii, anno Domini MMVII, Pontificatus Nostri tertio.

BENEDICTUS PP. XVI

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PaxetBonum
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Re: La Messe

Message non lu par PaxetBonum » lun. 18 oct. 2010, 16:32

N'ayez pas peur ! (ce n'est pas moi qui le dit c'est Jésus)

Il n'y a pas de rite extraordinaire, il n'y a qu'un seul rite catholique romain sous 2 formes l'une dite ordinaire, l'autre extraordinaire.
La forme extraordinaire ne vous coupe pas de la communion ecclésiale si elle est célébrée par des prêtre dans la communion de l'Eglise. Seul ceux de la communauté St Pie X ne sont pas en communion avec l'Eglise.

Aucune raison de devenir sectaire
Il s'agit de votre sensibilité et 'Il y a plusieurs demeures dans la maison du Père"
En aucun cas cela ne doit vous conduire à refuser le rite ordinaire, quelque soit les extravagances que vous puissiez y voir et je puis vous assurer que les dérives actuelles de la forme ordinaire, ne sont rien comparé à il y a quelques années.
Lorsque vous assistez à un forme ordinaire peu ordinaire (pour ne pas dire pas très catholique) pensez bien que Celui qui en souffre le plus ce n'est pas vous… c'est le Christ qui est bafoué dans son sacrifice… Nous ne devons pas fuir mais rester là bien au contraire pour Lui témoigner notre attachement et notre fidélité en toute circonstance.

Pour magnificat c'est un choix logique vu la liturgie à laquelle vous assistez
Je vous conseille de visiter : http://www.peripsum.org/main.php?language=TRF
Il existe la version pour le nouvel ordo : http://www.levangileauquotidien.org/mai ... anguage=FR
Cela permet de faire encore plus de lecture ! Avec des commentaires adaptés en prime
Ils ont même une version pour téléphone portable, excellent travail.

Voilà, rassurez-vous vous êtes bien dans la communion ecclésiale !
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

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