Un laïc peut-il donner la communion ?

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Paul Victor
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Paul Victor » dim. 28 févr. 2010, 22:34

L'infaillibilité pontificale n'étant pas engagée, le pape peut très bien se tromper. Ce n'est pas un crime blasphématoire de critiquer certaines décisions.
Ben v’la autre chose le Pape se trompe, mais évidemment vous ne pouvez vous tromper. Et bien sur on a le droit de qualifier sa décision « d’abomination » ( je vous conseille d'aller voir la définition exacte ) . Vraiment n’importe quoi
Je faisais remarquer à cette dame, qui faisait état d'un trouble ressenti en recevant la communion "sur les lèvres" (c'est le terme consacré me semble-t-il)
La communion sur « les lèvres » n’existe pas, pas de chance, le nom exact est ce que je disais : « La communion sur la langue » cf « INSTRUCTION « MEMORIALE DOMINI » du 29 MAI 1969 et La Lettre de la Sacrée Congrégation pour le Culte divin du 6 juin 1969.

Je persiste et signe sur mes remarques de la communion sur la langue et je ne ferai pas de commentaires sur le trouble ressenti par cette femme.

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philémon.siclone
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par philémon.siclone » lun. 01 mars 2010, 1:03

Ce n'est pas la décision du pape que quelqu'un, ici, a qualifié "d'abomination", mais l'objet de cette décision, à savoir le fait que des laïcs donnent la communion. Personnellement, je ne me rallie pas à l'emploi du mot "abomination", qui me paraît excessif. Il n'en est pas moins vrai que cette pratique est aberrante et n'améliore en rien la vie de l'Eglise, bien au contraire. Elle est aberrante tout simplement parce que si un prêtre célèbre une messe, il n'y a aucune raison qu'il ne distribue pas la communion, et il n'y a aucune raison non plus que des laïcs la distribuent. Voilà, c'est juste une question de bon sens. On n'est pas à 10 minutes près. Un seul prêtre peut bien faire communier toute une assemblée. Si ça dure 10 minutes de plus, cela donne une occasion d'adoration plus longue aux fidèles, et cela ne peut être que bénéfique. Y a pas le feu au lac. Et si en plus plusieurs prêtres sont présents, ce qui est souvent le cas, concélébration oblige, il n'y a vraiment aucune justification d'aucune sorte, mise à part la plus pure démagogie, que des laïcs distribuent la communion.

De plus, je ne sais pas dans quel contexte se font les "exhortations apostoliques post synodales", mais je ne serais pas étonné que ce genre de décision ait été concédé à des prélats dans un cadre de collégialité, donc à la demande de la "base". Et on peut douter que le pape ait pris cette décision de son propre chef. Si c'est bien le cas, cela atténue, je pense, le poids de cette exhortation.

Ensuite, il n'est pas très difficile de constater que quelque chose ne tourne pas rond depuis les années 1960. Voilà, on ne va pas relancer le débat. Mais c'est le fond du problème... Donc, ce genre de décisions bizarres, même revêtues de la signature du pape, est à replacer dans un contexte général vieux de 40 ans, qui se trouve en rupture complète avec la tradition et l'histoire de l'Eglise.
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Laqueus contritus est, et nos liberati sumus

Notre âme s'est échappée comme un passerau du filet de l'oiseleur,
Le filet s'est rompu, et nous avons été délivrés.
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Anne » lun. 01 mars 2010, 5:14

philémon.siclone a écrit : Tous les laïcs avides de jouer un rôle se sont rués pour se disputer ce "ministère extraordinaire", d'où ces sortes de jalousies et de rivalités.
Il y a quelques temps, mes élèves de 11-12 ans, dans leur merveilleux cours d'Éthique et Culture religieuse, ont appris ce que c'est que la généralisation abusive...
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Laurent L.
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Laurent L. » lun. 01 mars 2010, 6:25

Bonjour,
Au delà du problème de désacralisation inhérent à la pratique du ministère extraordinaire de la communion (il en est de même pour les vases sacrés), d'autres problèmes sont fréquemment rencontrés : parfois, les "ministres" sont recrutés à la dernière minute, comme les lecteurs, or, il me semble que les instructions sont claires en la matière : il faut une formation, une préparation. Il m'est déjà arrivé que l'on me demande de lire une lecture juste avant la messe, je découvrais donc le texte au fil de ma lecture ; or, cela se remarque : problèmes d'intonation, etc.
D'autre part, les ministres extraordinaires sont quasi-systématiques : j'en ai même déjà vus à l'œuvre lors d'une messe en semaine avec au maximum 20 personnes. :s Or, par définition, les ministres extraordinaires ne sont normalement appelés qu'en cas de nécessité. Quant à la vitesse, le système des bancs de communion de chaque côté est bien plus rapide que celui de la file indienne. D'autre part, comme le dit un intervenant, si les prêtres rappelaient de temps à autre les conditions nécessaires pour communier, nul doute que les files seraient réduites (ou les confessionnaux remplis, si on est optimiste). Curieusement, alors que Sacramentum Caritatis rappelle le "lien intrinsèque" entre l'Eucharistie et la Réconciliation, la fréquentation des confessionnaux est inversement proportionnelle à celle des files de communion.
Autre curiosité qui m'a carrément choqué : des ministres extraordinaires, peut-être recrutés vite fait avant la messe, traçaient un signe de croix sur le front des enfants non communiants que les parents amenaient dans la file. :sonne: Est-ce autorisé ? Depuis quand les laïcs peuvent-ils bénir ? Les mains des ministres extraordinaires n'ont pas été ointes, vive la confusion ! Sinon, je n'ai plus qu'à m'acheter un goupillon et "fabriquer" mon eau bénite ou bien une soutane blanche pour prononcer la bénédiction urbi et orbi de mon balcon... D'ailleurs, je me demande bien pourquoi les parents de ces enfants, pas choqués du tout par cela, n'ont-ils pas eux-mêmes béni leur progéniture, de leur place. :siffle:
Quant à la communion sur la langue (ou dans la bouche, la langue est bien dans la bouche, Paul Victor :-D ), il faut évidemment savoir s'y prendre. Pour cela, peut-être faudrait-il qu'on l'apprenne aux enfants lors des retraites de préparation à la première communion, au lieu de les bassiner avec le texte de Cyrille de Jérusalem. :bomb: La communion dans la main n'est qu'un indult or, on l'enseigne comme un dogme. Je me souviens encore de mon curé lors de cette retraite (j'avais 9 ans, il y a 10 ans donc) nous enseignant autoritairement le fameux texte "Fais de ta main gauche un trône pour ta main droite, etc." en nous expliquant qu'il fallait absolument mettre la main droite sur la main gauche et non l'inverse. :roule: Cela dit, c'était il y a peu mais, à l'époque, très peu de gens communiaient sur la langue. Il y a une explosion de la pratique de la communion normale avec génuflexion préalable (les bancs de communion n'ont toujours pas refait leur apparition) depuis deux - trois ans (par chez moi, en tout cas), tant mieux.
Ainsi, pour recevoir la communion sur la langue, il faut ouvrir la bouche mais pas au point de bailler et placer la langue sur la lèvre inférieure (et non pas la tirer). Cela est plus esthétique et, surtout, limite les risques de chute de l'hostie (surtout quand on est debout, faute de bancs ou de Sainte Table, et que les plateaux de communion sont désespérément absents, malgré les recommandations romaines : Sacramentum Caritatis, Repdemptionis Sacramentum).
De plus, Paul Victor, le prêtre ou ministre doit aussi savoir donner la communion sur la langue, ce n'est pas seulement la faute du communiant s'il y a des difficultés. Voici ce que j'ai trouvé sur un site lié à la FSSP :
5. Pour distribuer convenablement la communion et éviter tout accident, le Prêtre doit :

a) Tenir solidement le ciboire dans la main gauche.

b) Prendre l’hostie vers le milieu entre le pouce et l’index, puis, tout en effaçant l’index qui glisse sous l’hostie, appliquer celle-ci nettement sur la langue du communiant, en l’appuyant avec le pouce que l’on retire aussitôt, en évitant autant que possible de toucher la langue.

c) Distribuer la communion sans lenteur, mais aussi sérieusement que le requiert le ministère qu’il remplit.

d) Tenir les yeux arrêtés sur les hosties.

e) Eviter de toucher, soit avec les doigts, soit avec l’hostie, les lèvres ou le visage de la personne qui reçoit la communion ; pour cela tenir repliés les trois derniers doigts.

f) Si on a les mains humides (en été par exemple), il est bon de ne pas donner à la première personne qui communie l’hostie que l’on a présentée au : Ecce Agnus Dei…, car elle pourrait adhérer aux doigts.

g) Si une hostie tombe sur la nappe ou sur le plateau, la reprendre, la donner au communiant. Si elle tombe à terre, la ramasser en veillant à garder le ciboire vertical ; donner l’hostie qui était tombée au communiant et marquer l’endroit. Après la Messe, on viendra laver cet endroit avec un peu d’eau que l’on jettera ensuite dans la piscine[251]. Si l’hostie tombe dans les vêtements du communiant, la lui faire retirer lui-même, la reprendre, la lui donner.

h) Si le ciboire est épuisé, retourner à l’autel, déposer le ciboire sur le corporal, sans le recouvrir. Ouvrir le tabernacle, faire la génuflexion. Prendre un autre ciboire, le découvrir, génuflecter et retourner au banc de communion.
Bref, depuis que j'ai failli faire tomber par terre le Corps du Christ (je L'ai bloqué avec les incisives au dernier moment :-@ ) distribué par une religieuse de petite taille, je ne communie jamais sur la langue si j'atterris dans la file d'un ministre extraordinaire, surtout s'ils sont recrutés au dernier moment et donc peu à l'aise.
Enfin, on pourrait aussi évoquer les recommandations "anti-grippe A" de la CEF consistant à supprimer l'eau bénite ( :diable: ) et à déconseiller la communion sur la langue (Ben, voyons... :hypocrite: ). D'ailleurs, les bénitiers de ma cathédrale sont désespérément vides depuis des mois :cry: ; s'il y a un truc que je déteste, c'est bien mettre les doigts dans le bénitier pour qu'ils en ressortent tout secs. :bomb:

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archi
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » lun. 01 mars 2010, 22:04

La communion dans la main a commencé par se répandre abusivement dans les années 60 avant d'être officiellement tolérée par Rome mise devant le fait accompli... l'instruction Memoriale Domini que mentionne Paul Victor a bien accordé cette faculté "en raison de la situation actuelle" et en rappelant que la façon traditionnelle devait être conservée. Il est donc un peu gros de citer Paul VI ou Jean-Paul II (qui a lui aussi rappelé que ce n'était qu'un indult) à l'appui de la communion dans la main (et à fortiori l'Esprit Saint!).

Sinon, ce weekend, il y avait sensiblement plus de monde que d'habitude à la messe, et avec 1 seul prêtre pour donner la communion dans la bouche, je m'attendais à une distribution un peu longue. Eh bien j'ai été surpris, 12 minutes plus tard, la messe était finie, ce qui veut dire qu'en comptant la purification des vases, la Postcommunion, l'Ite Missa Est / Bénédiction, le dernier Evangile et la sortie, la distribution a dû durer dans les 7 minutes pour environ 150 personnes à la messe à vue de nez. Pas de quoi justifier des ministres extraordinaires. Le prêtre a peut-être tenu un bon rythme mais c'est tout.

Il me semble que le temps de distribution ou le nombre de personnes à communier au-delà duquel le prêtre peut faire appel à des ministres extraordinaires aurait dû être clairement spécifié par les textes (même si après c'est au prêtre d'estimer à vue de nez le monde qu'il y aura à communier, comme il doit déjà le faire pour le nombre d'hosties, il est bon qu'il ait un repère). Je pense qu'en deça d'1/4 d'heure, ça n'a pas lieu d'être.

De toutes façons, quand les instructions parlent de ministres extraordinaires et qu'on les voit utilisés de façon systématique, c'est bien évidemment un abus.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » lun. 01 mars 2010, 22:23

Laurent L. a écrit :Bonjour,
Au delà du problème de désacralisation inhérent à la pratique du ministère extraordinaire de la communion (il en est de même pour les vases sacrés),
Ce qui est un grave problème, tout de même.
Dans l'ancienne forme:
- on ne célèbre que sur un autel consacré, ou au minimum avec un reliquaire et/ou une pierre d'autel consacrée (je ne sais pas s'il faut les 2), les orientaux pour leur part exigent des nappes consacrées. Dans le nouveau missel, rien.
- on célèbre normalement - quand c'est possible - dans un édifice religieux. Aujourd'hui, on voit se répandre la manie de louer (aux frais des fidèles) des salles de spectacle pour un grand "happening" diocésain, au lieu d'utiliser le patrimoine dont on dispose et qui est prévu pour ça.
- les vases utilisés pour l'Eucharistie sont consacrés - dans le nouveau missel, il suffit de les bénir
- la communion est distribuée dans la bouche
- l'Eucharistie ne peut donc en principe être touchée que par des mains (prêtre) ou des objets consacrés. Elle finit bien sûr dans la bouche d'un pêcheur ordinaire, mais jusque-là, elle n'est touchée que par des mains ou des objets consacrés. On peut donc dire que la façon actuelle de faire est exactement une profanation.

- je passe sur la notion de Sanctuaire qui a disparu avec les laïcs qui participent à la célébration dans le Sanctuaire en habit "civil" (lecteurs, etc...), le Tabernacle relégué sur un côté de l'Eglise (et la croix d'autel sur le côté de l'autel, preuve de la place qu'on Lui accorde réellement), etc, etc (la liste est longue)...

C'est bien, en fin de compte, ce qui différencie la forme nouvelle (dite "ordinaire") de la forme traditionnelle: pas tant des différences dans le texte des prières de la messe (dont une bonne part sont tout à fait acceptables et sont parfois des progrès), mais une profanation de tout le cadre rituel romain. Ce qui est grave, c'est que certains ont activement cherché cette profanation, ont ouvertement revendiqué la démolition du Sacré, et j'ai encore lu des articles de presse en ce sens il n'y a pas très longtemps (surtout au moment du Motu Proprio). C'est l'équivalent religieux d'un viol.

C'est bien pourquoi, aussi, les célébrations modernes me laissent une impression aussi désagréable et ennuyeuse: le Sacré en a été largement exclu.

Autre curiosité qui m'a carrément choqué : des ministres extraordinaires, peut-être recrutés vite fait avant la messe, traçaient un signe de croix sur le front des enfants non communiants que les parents amenaient dans la file. :sonne: Est-ce autorisé ? Depuis quand les laïcs peuvent-ils bénir ?
Forcément, à force de faire n'importe quoi, ça devient des habitudes qu'on fait sans comprendre... ce que la réforme liturgique avait prétendu chasser revient en force, sauf que là où avant, on faisait sans doute beaucoup de choses sans en comprendre le sens, mais elles en avaient un à l'origine, maintenant, il n'y en a souvent plus du tout.

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Laurent L. » mar. 02 mars 2010, 1:32

Archi a écrit : C'est bien, en fin de compte, ce qui différencie la forme nouvelle (dite "ordinaire") de la forme traditionnelle: pas tant des différences dans le texte des prières de la messe (dont une bonne part sont tout à fait acceptables et sont parfois des progrès), mais une profanation de tout le cadre rituel romain.
Euh, je nuancerais quelque peu. (Le fan club du Dr Crouan va vous lyncher, Archi ;)) L'ambon devrait normalement être hors du sanctuaire, les cierges et le crucifix devraient être sur l'autel. On peut tout à fait célébrer la FORM correctement (avec délimitation du sanctuaire, etc.), regardez l'oratoire de Londres. Mais c'est vrai qu'à force de mettre un indult par ci, un "vel" par là, il ne faut pas s'étonner de voir des choses étranges. Cela dit, avoir rapproché l'autel de la nef a complètement brisé la progression sacrée de nos cathédrales gothiques : le chœur est entre le Saint (sanctuaire) et le Saint des Saints (Tabernacle). C'est assez étrange, quand on regarde les vidéos des messes à Notre-Dame de Paris sur KTO, de voir les choristes déambuler allègrement du chœur au pupitre en passant par le sanctuaire. :s
Quant aux textes du missel, on les a quand même gentiment expurgés de certaines prières un peu trop "pierres d'achoppement" pour "nos frères séparés". :siffle: Certes, certaines modifications étaient sans doute positives et souhaitables.
Aujourd'hui, on voit se répandre la manie de louer (aux frais des fidèles) des salles de spectacle pour un grand "happening" diocésain, au lieu d'utiliser le patrimoine dont on dispose et qui est prévu pour ça.
Comme à Clermont-Ferrand, où l'évêque a décidé de célébrer une unique confirmation géante au zénith d'Auvergne, avec un nombre de places limité (7) par famille ; on n'arrête pas le progrès... Fascination morbide pour les Mega-churches évangéliques américaines ?

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » mar. 02 mars 2010, 14:42

Laurent L. a écrit :
Archi a écrit : C'est bien, en fin de compte, ce qui différencie la forme nouvelle (dite "ordinaire") de la forme traditionnelle: pas tant des différences dans le texte des prières de la messe (dont une bonne part sont tout à fait acceptables et sont parfois des progrès), mais une profanation de tout le cadre rituel romain.
Euh, je nuancerais quelque peu. (Le fan club du Dr Crouan va vous lyncher, Archi ;)) L'ambon devrait normalement être hors du sanctuaire, les cierges et le crucifix devraient être sur l'autel. On peut tout à fait célébrer la FORM correctement (avec délimitation du sanctuaire, etc.), regardez l'oratoire de Londres.
Oui, on peut si on veut... ou on peut faire autre chose, avec tellement de choix qu'on ne sait plus trop si telle ou telle chose est permise ou pas, par quelle instruction, etc...

Cela dit, avoir rapproché l'autel de la nef a complètement brisé la progression sacrée de nos cathédrales gothiques : le chœur est entre le Saint (sanctuaire) et le Saint des Saints (Tabernacle).
Pas très clair. Je dirais que l'autel tridentin n'est pas à sa place naturelle, il est trop reculé, et ce n'est pas une mauvaise idée de l'avoir remis sous ou à proximité de la croisée du transept. Par contre, l'avoir retourné dans le mauvais sens est une catastrophe absolue, je pense même que c'est le déclencheur du désastre liturgique.

Après, il y a le plan des grandes églises médiévales, qu'on retrouve encore dans les cathédrales anglicanes: l'aménagement est lié à la présence d'un chapitre canonial qui officie au choeur, isolé de la nef par un jubé (proche de la croisée du transept), avec un maître-autel au fond du choeur, et un autel en avant du jubé pour les célébrations avec le peuple (mais toujours orienté dans le bon sens bien sûr).

Le Tabernacle... il peut être plus loin ou au-dessus (comme au Moyen-Age), ou toujours sur l'autel déplacé en avant. Le problème apparaît quand on lui tourne le dos ou qu'on le relègue dans un coin, bref les 2 termes de l'alternative apparue depuis qu'on a retourné les autels.

Quant aux textes du missel, on les a quand même gentiment expurgés de certaines prières un peu trop "pierres d'achoppement" pour "nos frères séparés". :siffle: Certes, certaines modifications étaient sans doute positives et souhaitables.
Oui, tout à fait d'accord.

In Xto,
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par AdoramusTe » mar. 02 mars 2010, 15:13

Il y a un problème d'honnèteté intellectuelle dans ce qui je lis.
Laurent L. a écrit : L'ambon devrait normalement être hors du sanctuaire,
Il faut faire la différence entre le choeur et le sanctuaire.
les cierges et le crucifix devraient être sur l'autel.
Pas nécessairement.

En tout cas, les modifications apportées aux espaces liturgiques n'a rien à voir avec l'ordo.
On peut tout à fait célébrer la FORM correctement (avec délimitation du sanctuaire, etc.), regardez l'oratoire de Londres. Mais c'est vrai qu'à force de mettre un indult par ci, un "vel" par là, il ne faut pas s'étonner de voir des choses étranges.
Les indults n'ont rien à voir avec l'ordo.
Les "vel", même inutiles, ne sont valables que dans leur cadre propre et n'autorisent aucune créativité.
Cela dit, avoir rapproché l'autel de la nef a complètement brisé la progression sacrée de nos cathédrales gothiques : le chœur est entre le Saint (sanctuaire) et le Saint des Saints (Tabernacle).
Exactement, mais ça n'a rien à voir avec l'ordo.
Quant aux textes du missel, on les a quand même gentiment expurgés de certaines prières un peu trop "pierres d'achoppement" pour "nos frères séparés". :siffle: Certes, certaines modifications étaient sans doute positives et souhaitables.
C'est ce qu'il a de regrétable, en effet. Même si je suis persuadé, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, que la plupart des fidèles sont incapables de comprendre la portée théologique des oraisons de la messe.
De ce point de vue, une bonne catéchèse au autrement plus importante.
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Laurent L. » mar. 02 mars 2010, 20:13

Bonsoir, AdoramusTe !
Il y a un problème d'honnèteté intellectuelle dans ce qui je lis.
Ou de maladresse. Ne voyez pas le mal partout, s'il vous plait. :( C'est très désagréable.
Il faut faire la différence entre le chœur et le sanctuaire.
Oui, mais la différence n'est pas toujours très évidente. Pardonnez-moi mais dans beaucoup d'églises (dont celle de ma paroisse), on a une espèce de grand sanctuaire-chœur-podium...
Pas nécessairement.
Ah ? Mille excuses, alors. Je croyais que des instructions avaient été données dans ce sens. Effectivement, la PGMR autorise que le crucifix et les cierges soient placés à côté. Toutefois, les messes du pape sont célébrées avec les cierges sur l'autel et un crucifix face au célébrant. Le Cardinal Ratzinger avait dit dans "L'esprit de la liturgie" : "On devrait toujours au moins orienter visiblement toute la communauté vers un crucifix placé devant ou sur l'autel (et non à côté : les regards doivent se concentrer sur le Christ, pas sur le prêtre !) (Joseph, Cardinal Ratzinger) ". Ce ne sont donc pas des instructions, mais un exemple d'en haut.
En tout cas, les modifications apportées aux espaces liturgiques n'a rien à voir avec l'ordo.
Ai-je parlé d'ordo ? Ai-je dit qu'on était obligé de célébrer ainsi ? Non, je cite d'ailleurs en exemple l'oratoire de Londres. Des instructions ont quand même été données pour décoller les autels ou pour en mettre de nouveaux plus près de la nef. C'est un fait, et pas du tout circonscrit à la France... D'autre part, ce sont les évêques qui sont les liturges par excellence. Enfin, c'est écrit dans la PGMR, qui figure quand même au début du missel!!! Donc, ce n'est pas dans l'ordo stricto sensu (chose que je n'ai pas dite, ne vous en déplaise), mais c'est quand même une disposition liturgique prévue. :bomb:
299.

L’autel est élevé à une distance du mur, permettant d’en faire aisément le tour et d’y célébrer en direction du peuple, ce qui est avantageux partout où c’est possible. L’autel doit occuper l’endroit qui est effectivement le centre où converge spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles.116 Ordinairement il est fixe et consacré.

PGMR 2002 : 303.

Dans la construction des églises nouvelles, il est préférable de n’élever qu’un autel, qui signifie, dans l’assemblée des fidèles, l’unique Christ et l’unique Eucharistie de l’Église.

Dans les églises déjà construites, lorsque la situation de l’ancien autel rend difficile la participation du peuple et qu’on ne peut le déplacer sans porter atteinte à sa valeur artistique, on élève un autre autel fixe, construit avec art et consacré selon les rites ; et c’est seulement sur lui que s’accomplissent les célébrations sacrées. Pour que l’attention des fidèles ne soit détournée du nouvel autel, l’ancien autel n’est pas orné de manière particulière.
Les indults n'ont rien à voir avec l'ordo.
:rire: Par définition, ce sont des exceptions à l'ordo, non ? Il est donc normal que l'OM n'en fasse pas référence... (Et encore une fois, je n'ai pas parlé d'ordo :/)
Les "vel", même inutiles, ne sont valables que dans leur cadre propre et n'autorisent aucune créativité.
Exact. Mais chaque prêtre, selon sa "sensibilité" choisit à la carte ce qui l'arrange et quoique réglementé, les "vel" introduisent une certaine culture du choix. Vous aimez la tradition liturgique romaine ? Peut-être utiliserez-vous le canon romain. Vous êtes crypto-protestant ? Les mots "sacrifice", "transsubstantiation" et "herméneutique de continuité" vous donnent la nausée ? La prière eucharistique n°2, vous emploierez. De manière générale, les prêtres ont tendance à choisir le plus court : prière eucharistique II, préparation pénitentielle avec kyrie intégré, etc. Vous entendez souvent le canon romain, vous ? Si oui, vous avez bien de la chance. Je ne parle même pas des messes d'enterrement et de mariage, dont les lectures sont au choix. (La lettre de Saint Paul prévue dans l'ancienne forme pour le mariage risquerait de ne pas plaire à tout le monde :-D )
C'est ce qu'il a de regrétable, en effet. Même si je suis persuadé, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, que la plupart des fidèles sont incapables de comprendre la portée théologique des oraisons de la messe.
De ce point de vue, une bonne catéchèse au autrement plus importante.
Bien d'accord avec vous pour la nécessité d'une bonne catéchèse, et de sermons clairs. C'est effectivement primordial. Toutefois, si le mot "enfer" ou "démon" est presque tabou, si les prières du vendredi saint sont plus que floues, la foi risque de devenir floue aussi. Contrairement à vous, je pense que des oraisons fades, bien-pensantes, "langue-de-bois" et floues se ressentent, au moins implicitement chez les fidèles. Regardez le tollé qui a été fait quand Benoît XVI a "libéralisé" la messe tridentine sur la prière du Vendredi saint pour la conversion des juifs. Le pape avait pourtant introduit une nouvelle version plus "lisse", on ne dit plus qu'ils sont "aveuglés". Mais rien à faire, le simple fait de prier explicitement pour la conversion des Juifs (ce qui est quand même la moindre des choses) passe pour une agression. Comment un fidèle peut-il s'y retrouver si les prières dominicales ne font que vaguement sous-entendre ce qu'il avait appris petit (l'existence de l'enfer, des démons, la nécessité de faire pénitence,la Crainte de Dieu, la nature sacrificielle de la messe, etc.) ?
Regardez, par exemple, la collecte de la FORM et celle de la FERM pour dimanche dernier, la différence de style et de registre est flagrante !
Tu nous a dit, Seigneur, d'écouter ton Fils bien-aimé ; fais-nous trouver dans ta parole les vivres dont notre foi a besoin : et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire. Par...
Tu le vois, ô Dieu, nous ne sommes de nous-même que faiblesse ; aussi garde-nous en dedans et au dehors : mets nos corps à l'abri de toute adversité et purifie nos âmes de toute pensée mauvaise. Par...
Bien à vous,
Laurent.

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » mar. 02 mars 2010, 21:29

Bonsoir,
AdoramusTe a écrit :
On peut tout à fait célébrer la FORM correctement (avec délimitation du sanctuaire, etc.), regardez l'oratoire de Londres. Mais c'est vrai qu'à force de mettre un indult par ci, un "vel" par là, il ne faut pas s'étonner de voir des choses étranges.
Les indults n'ont rien à voir avec l'ordo.
Les "vel", même inutiles, ne sont valables que dans leur cadre propre et n'autorisent aucune créativité.
L'ordo est né à un moment de l'histoire de l'Eglise où on s'était mis à révolutionner la liturgie, à faire preuve de créativité tous azimuts, et des révolutionnaires participant à la révision de la liturgie officielle, comme Mgr Bugnini, le maître d'oeuvre de ladite révision, ou le Père Gy, ont nécessairement transcrit une partie de cette créativité dans l'ordo. Entre ce que permet l'ordo, ce que permettent les diverses instructions romaines, ce que permettent les conférences épiscopales en l'absence de toute instruction romaine voire malgré les instructions clairement contraires de Rome, et les habitudes prises par chacun, évêques en tête, il devient souvent impossible de savoir si telle ou telle chose qui paraît abusive est autorisée ou pas.

Après, bien sûr, on peut célébrer le Nouvel Ordo dans l'esprit de l'ancien, et c'est une bonne chose... mais ce n'est pas dans cet esprit-là qu'il a été conçu.

Laurent L. a écrit :Ah ? Mille excuses, alors. Je croyais que des instructions avaient été données dans ce sens. Effectivement, la PGMR autorise que le crucifix et les cierges soient placés à côté. Toutefois, les messes du pape sont célébrées avec les cierges sur l'autel et un crucifix face au célébrant.
Les cierges et la croix peuvent aussi être derrière l'autel, mais bien orientés. Dans l'église où j'allais souvent jusqu'à ce qu'elle soit fermée d'une façon provisoire qui s'éternise, il y a quelques mois, à cause d'un problème de clocher qui s'effondre :( (Logelbach dans le Haut-Rhin), église construite au début du XXe Siècle, il y a un autel simple avec 4 cierges en dur un peu en arrière et, suspendue au plafond, une grande croix représentant le Christ en gloire (ie combinant la Passion et la Résurrection). C'est tout à fait approprié (par contre, quand la messe est célébrée face au peuple dans le nouvel ordo, toutes ces choses se retrouvent derrière le célébrant...)

C'est ce qu'il a de regrétable, en effet. Même si je suis persuadé, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, que la plupart des fidèles sont incapables de comprendre la portée théologique des oraisons de la messe.
De ce point de vue, une bonne catéchèse au autrement plus importante.
Bien d'accord avec vous pour la nécessité d'une bonne catéchèse, et de sermons clairs. C'est effectivement primordial. Toutefois, si le mot "enfer" ou "démon" est presque tabou, si les prières du vendredi saint sont plus que floues, la foi risque de devenir floue aussi. Contrairement à vous, je pense que des oraisons fades, bien-pensantes, "langue-de-bois" et floues se ressentent, au moins implicitement chez les fidèles.
Plutôt d'accord avec Laurent ici. Ce qui intéresse les fidèles est une chose, ce qu'ils retiennent en est une autre. Effectivement, beaucoup de fidèles ne sont ressentent sans doute pas de gêne liée à l'omniprésence de formules expurgées et fades... mais le profit spirituel qu'ils en retirent s'en ressentira tout de même, et je pense qu'il faut arrêter de les prendre pour des imbéciles, ils sont capables de comprendre des formules plus belles et plus profondes si ils les entendent, même si ils ne ressentent pas leur absence. Les formules employées dans la prière font partie de la catéchèse.

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » dim. 07 mars 2010, 10:52

La réponse n'est-elle pas de changer de file et d'aller dans la file du prêtre?

De toutes façons, à partir du moment où le "travail" de celui qui distribue la communion comprend le fait de donner une bénédiction à ceux qui s'approchent sans communier, chose qui est je crois largement acceptée, c'est bien la preuve que ce rôle n'a pas à être confié à un laïc, qui n'est pas qualifié pour bénir.

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par philémon.siclone » dim. 07 mars 2010, 11:38

En fait, on pourra toujours vous répondre que n'importe qui peut bénir. Vous pouvez bénir vos repas par exemple. Vous pouvez bénir également des êtres humains, des gens de votre famille, ou des inconnus, et même des prêtres. Mais lorsqu'un prêtre bénit, c'est la bénédiction de Dieu qu'il nous donne, et non la sienne propre. Ce n'est donc pas pareil... Mais la confusion se fait de plus en plus entre les rôles des uns et des autres. Et le fait que des laïcs en blouson ou en tailleur distribuent la communion est d'un effet catastrophique, de ce point de vue. C'est la porte ouverte à toutes les dérives.

Je remarque, par exemple, que certaines laïques qui sont là normalement seulement pour animer des chants, outrepassent largement leur rôle en essayant d'animer aussi la prière des fidèles durant l'office, en formulant des intentions spirituelles de leur propre initiative, en faisant des commentaires personnels, ou en introduisant une convivialité qui n'a pas lieu d'être. Déjà que je trouve très limite que le prêtre dise "au revoir et bon dimanche" à la fin de l'office (comme si l'envoi final accompagné du souhait de paix n'avait aucune signification, ou une signification que plus personne ne serait capable de comprendre, et qu'il faille ajouter des salutations mondaines pour qu'on s'y retrouve), mais que l'animatrice de chant s'y mette à son tour (c'est tout juste si ce n'est pas elle qui renvoie la foule, finalement), c'est vraiment piétiner complètement la place du prêtre, et porter à confusion quant au rôle respectif de chacun.

Pour revenir à cette histoire de salutation à la fin de l'office, je remarque que déjà le célébrant ne dit pas "bonjour" avant de commencer de célébrer. Alors pourquoi une salutation seulement à la fin, et pas au début ? Ensuite, la salutation n'est-elle pas justement contenue dans le texte de l'office ? En effet, nous avons une bénédiction, et un envoi : "Allez dans la Paix du Christ", dans la version française. Pourquoi ce besoin d'ajouter : "Bon après-midi", ou "bonne journée", et puis aussi "bon appétit" tant qu'on y est ? N'est-ce pas la preuve que ce qui précède ne sert donc à rien ? Quel est le plus fort, le plus puissant ? L'envoi dans la paix, accompagné d'une bénédiction, ou bien une banale salutation mondaine ? Pourquoi mélanger les deux, en fonction de quel besoin ?

De leur côté, les musulmans se saluent en disant "Salâm aleykoum", qui est, en revanche, un vrai souhait de paix. Dire "bonjour" ou "au revoir", en réalité, est complètement inutile. C'est juste une formule de politesse qui se justifie dans les relations ordinaires. Mais si l'on veut souhaiter quelque chose de bénéfique, il vaudrait mieux, à la limite, dire "Salut" ou "Adieu". Mais est-ce utile, lorsqu'on vient de transmettre la bénédiction de Dieu, après avoir dit :"Ite missa est" ?

Vraiment, je ne comprends toujours rien à ce satané chantier.
Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium
Laqueus contritus est, et nos liberati sumus

Notre âme s'est échappée comme un passerau du filet de l'oiseleur,
Le filet s'est rompu, et nous avons été délivrés.
Ps. 123

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Re: Pour donner la communion

Message non lu par archi » dim. 07 mars 2010, 15:00

philémon.siclone a écrit :En fait, on pourra toujours vous répondre que n'importe qui peut bénir. Vous pouvez bénir vos repas par exemple.
Sauf que j'ai peut-être une autorité sur mon repas ;) , mais je n'ai le droit de me réclamer d'aucune autorité sur les autres fidèles de ma paroisse. Quand bien même aurais-je été expressément désigné par l'évêque comme ministre extraordinaire de la Sainte Communion (il ne peut d'ailleurs pas me désigner comme ministre ordinaire, et dans la pratique les ministres extraordinaires désignés ou non jouent le rôle de ministres ordinaires, pour lequel ils n'ont eux non plus aucune légitimité).

Et le fait que des laïcs en blouson ou en tailleur distribuent la communion est d'un effet catastrophique, de ce point de vue. C'est la porte ouverte à toutes les dérives.
Oui, depuis longtemps.

Je remarque, par exemple, que certaines laïques qui sont là normalement seulement pour animer des chants, outrepassent largement leur rôle en essayant d'animer aussi la prière des fidèles durant l'office, en formulant des intentions spirituelles de leur propre initiative, en faisant des commentaires personnels, ou en introduisant une convivialité qui n'a pas lieu d'être.
J'ai déjà vu un "animateur liturgique", assis à côté de l'autel pour jouer de la guitare, avec un magnétophone diffusant un fond sonore style supermarché, sur lequel il ajoutait ses commentaires. C'était il y a quelques mois et l'animateur en question est toujours en "poste", hein, ce n'était pas il y a 30 ans.

Ce genre de choses est tout à fait insupportable.

Déjà que je trouve très limite que le prêtre dise "au revoir et bon dimanche" à la fin de l'office (comme si l'envoi final accompagné du souhait de paix n'avait aucune signification, ou une signification que plus personne ne serait capable de comprendre, et qu'il faille ajouter des salutations mondaines pour qu'on s'y retrouve), mais que l'animatrice de chant s'y mette à son tour (c'est tout juste si ce n'est pas elle qui renvoie la foule, finalement), c'est vraiment piétiner complètement la place du prêtre, et porter à confusion quant au rôle respectif de chacun.
Oui, ça devient grotesque et odieux (si ce n'était pas déjà le cas avant). L'animatrice qui ajoute son "envoi", je n'ai pas encore vu ça, mais ça ne me surprendrait hélas guère.

Petite réflexion d'ailleurs, après avoir reçu le Corps du Seigneur dans sa maison, le "ite missa est" signifie qu'on doit repartir dans le monde, et qu'on y va pour prêcher l'Evangile et pas pour retourner à une vie schizophrène, "chrétien" le dimanche de 10h à 11h et païen le reste du temps. De ce point de vue, "allez dans la paix du Christ" est bien mou, même si la formule en elle-même n'a rien de choquant...
De leur côté, les musulmans se saluent en disant "Salâm aleykoum", qui est, en revanche, un vrai souhait de paix. Dire "bonjour" ou "au revoir", en réalité, est complètement inutile. C'est juste une formule de politesse qui se justifie dans les relations ordinaires. Mais si l'on veut souhaiter quelque chose de bénéfique, il vaudrait mieux, à la limite, dire "Salut" ou "Adieu".
Ou "la paix soit sur vous"... ou "paix" plus simplement... bon, là on retombe dans la version hippie "Peace"... :rire: . Votre remarque est juste, mais nos usages sont ce qu'ils sont.

In Xto,
archi.
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Laurent L.
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Re: Pour donner la communion

Message non lu par Laurent L. » dim. 07 mars 2010, 15:47

gyrovaque a écrit : Peut-être qu'avec ma réponse vous serez dorénavant moins choqué par le fait que des parents laisse leurs enfants se faire bénir par des laïcs au cours de la procession de communion.
Bonjour Gyrovaque,
en fait, c'était l'initiative des ministres théoriquement formés qui me choquait. Je comprends très bien que des parents emmènent leurs enfants en bas âge avec eux ; cela dit, rien ne les oblige à faire croiser les bras de leurs enfants sur les épaules. Si des parents se trompent, ce qui peut arriver à tout le monde, le ministre extraordinaire devrait leur dire que ce n'est pas de son ressort de bénir les enfants, car c'est un simple laïc uniquement chargé de distribuer les hosties consacrées par le prêtre.
philémon.siclone a écrit : En fait, on pourra toujours vous répondre que n'importe qui peut bénir. Vous pouvez bénir vos repas par exemple. Vous pouvez bénir également des êtres humains, des gens de votre famille, ou des inconnus, et même des prêtres. Mais lorsqu'un prêtre bénit, c'est la bénédiction de Dieu qu'il nous donne, et non la sienne propre. Ce n'est donc pas pareil...
Effectivement, ce n'est pas du tout la même chose : dire "Dieu te bénisse", prier Dieu de bénir un repas, une personne, sa famille n'est pas la même chose qu'une bénédiction sacerdotale ou apostolique ! Un laïc ne se promène pas en traçant dans le vide des christogrammes, un laïc ne fait pas ça :
Image ou ça : Image
Ce n'est pas pour rien si la formule de bénédiction finale de la liturgie des heures est différente en l'absence de prêtre ou de diacre : "que le Seigneur nous bénisse, qu'il nous garde de tout mal et nous conduise à la vie éternelle" et non "Le Seigneur soit avec vous - Et avec votre esprit - Que Dieu tout puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit." avec un signe de croix "dans le vide".
philémon.siclone a écrit : Vraiment, je ne comprends toujours rien à ce satané chantier.
Ben, c'est simple : le célébrant devrait se contenter de suivre le missel, ce qui ne veut pas dire être rubriciste à l'extrême. Seulement, beaucoup considère que le "banquet convivial" se doit d'être rythmé de politesses et autres sympathies : le "bonjour à tous et bienvenue" en début de messe, le "merci à l'équipe paroissiale", "rentrez bien", "vivement le printemps, il fait trop froid", etc.
Bien d'accord avec vous pour dire que le "bon dimanche" auquel les fidèles répondent "merci, vous de même" casse complètement le rite après avoir dit "nous rendons grâce à Dieu". Comme si la bénédiction finale et l'ite étaient des formules magiques vides de sens. C'est une forme de rubricisme, en fait.
Rien n'empêche ensuite de discuter sur le parvis ou ailleurs, d'être gentil, sympa et poli, de remercier le curé pour son homélie inspirée, etc.
[+] Texte masqué
Redempionis Sacramentum a écrit :Chapitre VII

LES FONCTIONS EXTRAORDINAIRES DES FIDÈLES LAÏCS

- 146 - Le sacerdoce ministériel est absolument irremplaçable. En effet, si dans une communauté le prêtre fait défaut, elle se trouve privée de l’exercice de la fonction sacramentelle du Christ, Tête et Pasteur, qui est essentielle pour la vie même de la communauté ecclésiale.[247] De fait, «seul le prêtre validement ordonné est le ministre qui, in persona Christi, peut réaliser le sacrement de l’Eucharistie».[248]

- 147 - Cependant là où le besoin de l’Église le demande, par défaut de ministres sacrés, les fidèles laïcs peuvent suppléer à certaines de leurs fonctions liturgiques, selon les normes du droit.[249] Ces fidèles, appelés et députés en vue d’exercer certaines fonctions déterminées, plus ou moins importantes, sont soutenus par la grâce du Seigneur. De nombreux fidèles laïcs ont déjà rendu ou rendent encore de nos jours un tel service avec générosité, surtout dans les pays de mission, où l’Église est encore peu répandue ou se trouve dans des situations de persécution[250], mais aussi dans d’autres régions du monde qui sont affectées par la pénurie de prêtres et de diacres.

- 148 - En particulier, il faut considérer comme très importante l’institution des catéchistes, qui, par leurs efforts considérables, continuent à apporter de nos jours, comme dans le passé, une aide singulière et absolument nécessaire à l’expansion de la foi et de l’Église.[251]

- 149 - Des fidèles laïcs, connus sous le nom d’ «assistants pastoraux», ont été députés très récemment dans certains diocèses de plus ancienne évangélisation; il est incontestable qu’ils sont très nombreux à avoir agi pour le bien de l’Église, en facilitant l’action pastorale de l’Évêque, des prêtres et des diacres. Toutefois, il faut prendre garde à ce que le profil d’une telle fonction ne soit pas trop assimilé à la forme du ministère pastoral des clercs. En d’autres termes, il faut veiller attentivement à ce que les «assistants pastoraux» n’assument pas des fonctions qui relèvent spécifiquement du ministère des ministres sacrés.

- 150 - L’activité de l’assistant pastoral doit avoir pour but de faciliter le ministère des prêtres et des diacres, de susciter des vocations au sacerdoce et au diaconat, et, dans chaque communauté, de préparer avec zèle, selon les normes du droit, les fidèles laïcs à assumer les différentes fonctions liturgiques selon la diversité des charismes.

- 151 - Dans la célébration de la Liturgie, on ne doit recourir à l’aide des ministres extraordinaires qu’en cas de vraie nécessité. En effet, cette aide n’est pas prévue pour assurer une participation plus entière des laïcs, mais elle est, par nature, supplétive et provisoire.[252] Toutefois, s’il est nécessaire de recourir aux services de ministres extraordinaires, il faut multiplier les prières, spécialement et avec insistance, pour que le Seigneur envoie sans tarder un prêtre au service de la communauté et suscite de nombreuses vocations aux Ordres sacrés.[253]

- 152 - Ensuite, de telles fonctions, qui sont purement supplétives, ne doivent pas constituer un prétexte pour altérer le ministère même des prêtres, de telle sorte que ceux-ci négligeraient alors de célébrer la sainte Messe pour le peuple qui leur est confié, de faire preuve de sollicitude personnelle envers les malades et de s’occuper eux-mêmes du baptême des enfants, d’assister aux mariages et de célébrer les funérailles chrétiennes, qui sont autant de domaines qui relèvent avant tout du ministère des prêtres, avec l’aide des diacres. Ainsi, dans les paroisses, les prêtres doivent veiller à ne jamais échanger indifféremment les fonctions de leur service pastoral avec celles des diacres ou des laïcs, pour éviter toute confusion quant à la spécificité des fonctions de chacun d’entre eux.

- 153 - De plus, il n’est jamais permis aux laïcs d’assumer les fonctions du diacre ou du prêtre, ou de revêtir les vêtements qui leur sont propres, ni d’autres vêtements semblables.

1. LE MINISTRE EXTRAORDINAIRE DE LA SAINTE COMMUNION

- 154 - Comme on l’a déjà rappelé, «seul le prêtre validement ordonné est le ministre qui, in persona Christi, peut réaliser le sacrement de l’Eucharistie».[254] Ainsi, l’expression de «ministre de l’Eucharistie» ne peut être attribuée d’une manière appropriée qu’au seul prêtre. De même, parce qu’ils ont reçu l’Ordination sacrée, les ministres ordinaires de la sainte Communion sont l’Évêque, le prêtre et le diacre;[255] ils leur revient, par conséquent, de donner la sainte Communion aux fidèles laïcs au cours de la célébration de la sainte Messe. C’est ainsi que leur fonction ministérielle dans l’Église est manifestée d’une manière adéquate et en plénitude, et que le signe du sacrement est réalisé.

- 155 - En plus des ministres ordinaires, il y a aussi l’acolyte institué, qui est, du fait de son institution, le ministre extraordinaire de la sainte Communion, y compris en dehors de la célébration de la Messe. De plus, si des motifs de vraie nécessité l’exigent, l’Évêque diocésain peut députer à cet effet un autre fidèle laïc en qualité de ministre extraordinaire, ad actum ou ad tempus, selon les normes du droit,[256] en utilisant, dans ce cas, la formule de bénédiction appropriée. Cependant, il n’est pas nécessaire que cet acte de députation revête une forme liturgique; toutefois, si tel est le cas, celle-ci ne doit en aucune façon être assimilée à une Ordination sacrée. L’autorisation ad actum ne peut être accordée par le prêtre, qui préside la célébration eucharistique, que dans des cas particuliers et imprévisibles[257]

- 156 - Cette fonction doit être entendue, au sens strict, selon sa dénomination de ministre extraordinaire de la sainte Communion, mais non de «ministre spécial de la sainte Communion», ni de «ministre extraordinaire de l’Eucharistie», ni de «ministre spécial de l’Eucharistie». En effet, ces dénominations ont pour effet d’élargir la signification de cette fonction d’une manière à la fois indue et inappropriée.

- 157 - Si, habituellement, les ministres sacrés présents à la célébration sont en nombre suffisant, y compris pour la distribution de la sainte Communion, il n’est pas permis de députer à cette fonction les ministres extraordinaires de la sainte Communion. Dans des circonstances de ce genre, ceux qui seraient députés à un tel ministère, ne doivent pas l’exercer. Il faut donc réprouver expressément l’attitude de ces prêtres qui, tout en étant présents à la célébration, s’abstiennent néanmoins de donner la communion, en chargeant les laïcs d’assumer une telle fonction.[258]

- 158 - En effet, le ministre extraordinaire de la sainte Communion ne peut donner la Communion que dans le cas où le prêtre ou le diacre font défaut, lorsque le prêtre est empêché à cause d’une maladie, du grand âge ou pour un autre motif sérieux, ou encore lorsque le nombre des fidèles qui s’approchent de la Communion est tellement important que cela risquerait de prolonger la célébration de la Messe d’une manière excessive.[259] À ce sujet, on considère néanmoins que le fait de prolonger brièvement la célébration, en tenant compte des habitudes et du contexte culturel du lieu, constitue une cause tout à fait insuffisante.

- 159 - Il n’est permis en aucun cas au ministre extraordinaire de la sainte Communion de déléguer la fonction d’administrer l’Eucharistie à quelqu’un d’autre, comme par exemple au père ou à la mère, au conjoint ou à l’enfant d’un malade, qui doit recevoir la communion.

- 160 - Dans ce domaine, il est demandé à l’Évêque diocésain d’examiner de nouveau la pratique des années plus récentes, et de la corriger selon les cas, ou de définir plus précisément des règles de conduite. Dans les lieux où, pour une vraie nécessité, la pratique se répand de députer de tels ministres extraordinaires, il faut que l’Évêque diocésain publie des normes particulières, par lesquelles, en tenant compte de la tradition de l’Église, il réglemente l’exercice de cette fonction, selon les normes du droit.

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