J'ignorais que Fontgombault était dans le 16e arrondissement... ! Mais ce que vous dites est vrai, il y a un problème de classe qui se pose. Si vous permettez, je fréquente une paroisse de banlieue parisienne, où l'on célèbre en Paul VI, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, et je peux vous dire que les fidèles sont pourtant pour l'essentiel des gens très huppés. En fait, disons la vérité, que l'on soit chez les tradis réacs ou chez les chachas baba cool, on ne trouve plus, dans l'Eglise, en France du moins, que des gens très chicos. Qu'ils soient en costard sombre, à genoux, avec le fiston dans le choeur en soutane et surplis, ou en jean crados debout et ouvrant les mains pour chanter "Notre-Père", ce sont exactement les mêmes, "bourges" ou "bobos". Nulle trace d'employés modestes et d'ouvriers dans nos églises de France, à part quelques cas isolés, ou des antillais restés très fervents. La dévotion populaire, et vous le savez, a été sauvagement assassinée au tournant des années 1960. C'est à cette époque que l'on a regardé de haut le vulgum pecus, en lui disant d'aller se faire cuire un œuf dehors.coeurderoy a écrit :
tout-de-même "hyper bon chic identitaire" Fontgombault ...tous les prêtres n'ont pas la sensibilité ni la culture "XVIème arrondissement"....Le risque en sortant de là est de regarder de très haut le vulgum pecus (je note des "choses vues"...) Or il est de très saints prêtres, intériorisés, respectueux de l'acte liturgique qui réussissent à échapper à ce travers... J'aimerais (voeu pieux ?) pour ma part que les monastères contribuent effectivement à un renouveau liturgique de qualité sans devenir la chasse gardée des classes privilégiées qui ont tendance à en faire des clubs chics...En temps de crise un minimum de sobriété s'impose peut-être...
En fait, et il faudra bien s'y pencher un jour, je crois que la nouvelle liturgie, et les nouvelles pratiques spirituelles, imposées de force depuis 40 ans, sont tout simplement trop exigeantes pour le fidèle de base. Elles ne tiennent pas compte de la faiblesse et de la timidité populaire. Vous vous rendez compte ? Exiger une participation des fidèles ! C'est super intimidant, quand on y pense. Je vous donne un exemple. Quand vous entrez dans une église pour vous y recueillir, vous n'avez pas forcément envie d'aller vous afficher au 1er rang et vous faire remarquer. Et souvent, si en plus de ça vous êtes un inconnu, c’est là que le curé vous interpelle devant tout le monde, en vous fichant bien la honte, et disant : "approchez, on ne va pas vous manger !" Qu'est-ce qu'il en sait, lui, si on ne se sent pas mieux dans le fond de l’église ? Après, on s’étonne que les églises se vident ? Il y a quand même une règle de base qu’on a tendance à oublier : quand on ne se sent pas bien quelque part, on n’y retourne pas. C’est pourtant simple à comprendre. Quand donc se décidera-t-on enfin à foutre la paix aux petites gens qui viennent se recueillir dans les églises ?