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par philémon.siclone » mer. 30 déc. 2009, 15:55
Ce débat est complètement empoisonné. Sitôt que se pose la question d'admettre oui ou non les filles au service de l'autel, se pose nécessairement la question de l'égalité entre les sexes. Voilà pourquoi de toute manière la situation sera, à mon avis, de moins en moins tenable.
Je rappelle qu'autrefois, enfin jusqu'à Vatican II j'imagine, les femmes ne pouvaient pas seulement pénétrer dans le choeur. On n'a pas mis des grilles autour pour rien dans les couvents de femmes. Ste Thérèse de Lisieux, d'ailleurs, se plaint qu'on ne permet pas aux femmes d'entrer ici ou là. D'ailleurs, je me demande si les laïcs hommes pouvaient seulement y entrer eux-mêmes comme ils voulaient. Seuls ceux employés à la liturgie, et donc revêtus d'un habit de choeur, me semble-t-il, y étaient admis. mesurez donc le chemin parcouru depuis. Maintenant, une femme laïque peut, avec une tenue ordinaire, se saisir des ustensiles sacrés, ouvrir le tabernacle, toucher les espèces consacrées, etc. Impensable il y a seulement 50 ans.
Le fait est qu'on a désacralisé ce lieu. Soyons honnête, reconnaissons-le. Il n'y a plus d'espace sacré dans les églises. Tout le monde va où il veut et fait ce qu'il veut comme il veut.
Une fois que les acquis sont là, il n'est plus possible de revenir en arrière sans paraître rétrograde et passéistes. Je ne vois pas très bien dans ces conditions comment l'on pourrait refuser aux petites filles de se mêler aux garçons sans choquer, sans scandaliser, sans blesser l'amour-propre. Quelles raisons invoquer ? Que dire aux femmes ou aux jeunes filles pour qu'elles ne se sentent pas méprisées, humiliées, rabaissées ? Et de fil en aiguille, de toute manière, tôt ou tard, se posera la question de l'ordination des femmes.
Et j'ai bien peur que cette mixité, qui se manifeste partout dans la société, ne conduise à une stérilité générale. Si les hommes ne possèdent plus aucune qualité en propre, aucune spécificité, tandis qu'ils ne seront jamais aussi complets que les femmes, dans le sens où elles peuvent accomplir ce qu'ils ne peuvent pas accomplir, comment la société aurait-elle seulement une chance de demeurer féconde, et ce dans tous les domaines, y compris spirituel ? En effet, les qualités proprement masculines ne se voient pas. Rien n'empêche, physiquement, une femme de revêtir un habit sacerdotal, de réciter les prières de la messe, de dire "Dominus vobiscum", de consacrer les espèces, de conférer les sacrements, baptême, confession, d'écrire une homélie. Rien physiquement ni mentalement n'empêche une femme de faire tout cela aussi bien qu'un homme. Donc les différences hommes/femmes, hormis le fait de faire des enfants, sont strictement invisibles. Existent-elles, ces différences, ou n'existent-elles pas ? Si elles n'existent pas, en effet, je ne vois pas ce qui empêcherait la mixité d'exister à tous les niveaux de la société, y compris dans le domaine religieux.
Mais si elles existent, quoiqu'il soit difficile de les cerner précisément, on peut s'attendre, sous l'effet de cette mixité, ce métissage sexuel indifférencié, conduisant à terme à une société asexuée, on peut s'attendre à ce que tout ce qu'il y a de créatif dans la vie humaine disparaisse peu à peu.
Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium
Laqueus contritus est, et nos liberati sumus
Notre âme s'est échappée comme un passerau du filet de l'oiseleur,
Le filet s'est rompu, et nous avons été délivrés.
Ps. 123