Canon en silence

Avatar de l’utilisateur
François-Xavier
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 758
Inscription : dim. 20 août 2006, 23:53
Contact :

Re: Canon en silence

Message non lu par François-Xavier » mar. 02 févr. 2010, 11:27

Au sujet du canon en silence :
Je pense que ce fut avant tout dans le rite romain une contrainte d'ordre pastoralo-pratique. La rareté de la concélébration imposait des messes privées simultanées dans les communautés, chapitres et même paroisses. De là, si la messe était célébrée essentiellement à haute voix, cela pouvait devenir pénible.
Autre préocuppation : les prêtres du rite romain, (i.e. en Occident) sont manifestement de bien piètres chanteurs par rapport aux prêtres des rites orientaux, où la liturgie est habituellement entièrement chantée. Et cette contrainte là subsiste.
Je préférerais que la messe soit chantée (et donc le canon aussi) plutôt que (mal) lu à voix haute. La messe "parlée" devrait être interdite. Si le canon n'est pas chanté, il devrait donc être dit à voix basse.
Après évidemment, dans le cas de a concélébration, le canon en silence semble exclu. Même dans la forme extra, la concélébration impose le canon à voix haute.
Il faudrait donc obliger les messes concélébrées à être entièrement chantées. Cela limiterait d'ailleurs au passage les "concélébrations de convenance". Puisque tous les prêtres ne sont pas capables de chanter la Messe.

Cela dénote une chose : l'idée des réformateurs du missel de Paul VI était d'une trop grande ambition. La plupart ont voulu bien faire, mais en se conformant peu aux exigences du réel. Si bien qu'aujourd'hui on a une construction liturgique qui peut donner quelque chose de magnifique en certains cas, mais aussi des catastrophes dans de nombreux autres, parce que les célébrants ou les fidèles ne passent pas la barre de ce niveau d'exigence. La question du canon à voix haute l'illustre bien, et c'est encore renforcé par l'usage (répétons-le : ad libitum) de la messe face au peuple

Avatar de l’utilisateur
Laurent L.
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1607
Inscription : lun. 25 mai 2009, 13:18

Re: Canon en silence

Message non lu par Laurent L. » mar. 02 févr. 2010, 18:15

AdoramusTe a écrit :Rien n'empêche de faire une messe rock face au peuple avec aubes doggy bag, communion dans la main, etc avec le missel de 1962.
Si, justement. (je retire mon mea culpa ;) )
Concernant la paramentique, voici le début du ritus servandus du missel romain de 1962 :
ritus servandus a écrit :Missel Romain 1962 :
Ritus servandus
in celebratione Missae
Rites à observer dans la
célébration de la messe

I — La préparation du prêtre célébrant

Le prêtre qui va célébrer la messe consacrera quelque temps à la prière, en employant s’il le désire les prières [de préparation imprimées plus loin dans le Missel] [1]. Puis il se rend à l’endroit, préparé dans la sacristie ou ailleurs, où se trouvent les ornements et les autres objets nécessaires à la célébration. Il prend le missel, y recherche la messe, en parcourt le contenu et dispose les signets aux textes qu’il va dire. Puis, il se lave les mains en disant la prière qui se trouve plus loin.

Ensuite il prépare le calice (qui doit être d’or ou d’argent, ou du moins avoir la coupe d’argent, dorée à l’intérieur, et qui – tout comme la patène, également dorée – doit avoir été consacré par l’évêque). Il pose par-dessus l’ouverture du calice un purificatoire propre, et sur celui-ci la patène avec une hostie entière, qu’il essuie légèrement, si c’est nécessaire, pour la débarrasser des particules, et il la couvre avec la petite pale de lin, puis avec le voile de soie. Sur le voile, il pose la bourse de la couleur des ornements, renfermant le corporal plié, qui doit être fait exclusivement de lin et sans broderie de soie ou d’or au milieu, mais entièrement blanc, et bénit comme la pale par l’évêque ou par un autre qui en a le pouvoir.

2.

Cela fait, il s’approche des ornements, qui ne doivent point être troués ou déchirés, mais en bon état, décemment propres et beaux, et semblablement bénis par l’évêque ou par un autre qui en a le pouvoir. Là, les pieds chaussés et revêtu des habits de son état, dont du moins celui de dessus descend jusqu’au talon, il se revêt des ornements, en disant pour chacun les différentes prières marquées plus loin.

3.

Tout d’abord, prenant l’amict par les extrémités et les cordons, il le baise au milieu où se trouve une croix et le met sur la tête ; aussitôt, il l’abaisse sur le cou, en couvre le col de ses habits, fait passer les cordons sous les bras, puis derrière le dos, les ramène devant la poitrine et les attache. Ensuite, il revêt l’aube, passant d’abord la tête, puis le bras droit dans la manche droite, ensuite le bras gauche. Il arrange l’aube autour du corps et, la relevant par-devant et sur chaque côté, se ceint avec le cordon que le servant lui présente par derrière. Le servant relève l’aube tout autour du cordon, afin qu’elle tombe décemment et couvre les habits ; il dispose le bas de telle manière qu’il soit de tous côtés également élevé de terre de la largeur d’un doigt environ.

Le prêtre prend ensuite le manipule, baise la croix au milieu, et le met au bras gauche. Ensuite, prenant l’étole des deux mains, il la baise de la même manière, pose le milieu sur son cou, et la fait traverser devant sa poitrine en forme de croix, faisant passer à droite la partie qui descend de l’épaule gauche, et à gauche la partie qui descend de l’épaule droite. Puis, avec les extrémités du cordon, il attache chacun des deux côtés de l’étole à ce même cordon de part et d’autre. Enfin le célébrant prend la chasuble, et il est convenable qu’il se couvre la tête.

4.

Si le célébrant est évêque, ou abbé bénit ayant l’usage des pontificaux, il ne croise pas l’étole devant la poitrine, mais en laisse pendre les deux extrémités de part et d’autre ; et avant de prendre l’étole il prend la croix pectorale, qu’il baise et met à son cou, la laissant pendre devant la poitrine au bout des cordons. Il ne prend pas non plus le manipule avant l’étole, sinon aux messes des défunts, mais il le prend à l’autel, lorsqu’il dit Indulgentiam après la confession, et l’ayant baisé d’abord.

5.

S’il est évêque, ou abbé comme ci-dessus, et qu’il célèbre solennellement, il revêt les ornements et il se comporte pour le reste selon les indications du Pontifical et du Cérémonial.

Prières à dire par le prêtre en revêtant
les ornements sacerdotaux

En se lavant les mains, le prêtre dit :
Da, Domine, virtutem manibus meis ad abstergendam omnem maculam ; ut sine pollutione mentis et corporis valeam tibi servire.

En posant l’amict sur la tête, il dit :
Impone, Domine, capiti meo galeam salutis, ad expugnandos diabolicos incursus.

Pendant qu’il revêt l’aube :
Dealba me, Domine, et munda cor meum ; ut, in Sanguine Agni dealbatus, gaudiis perfruar sempiternis.

En se ceignant avec le cordon :
Præcinge me, Domine, cingulo puritatis, et exstingue in lumbis meis humorem libidinis ; ut maneat in me virtus continentiæ et castitatis.

Lorsqu’il met le manipule au bras gauche :
Merear, Domine, portare manipulum fletus et doloris ; ut cum exsultatione recipiam mercedem laboris.

En posant l’étole au cou :
Redde mihi, Domine, stolam immortalitatis, quam perdidi in prævaricatione primi parentis : et, quamvis indignus accedo ad tuum sacrum mysterium, merear tamen gaudium sempiternum..

En prenant la chasuble :
Domine, qui dixisti : Iugum meum suave est, et onus meum leve : fac, ut istud portare sic valeam, quod consequar tuam gratiam. Amen.
La messe face au peuple est, sauf exception, un abus liturgique dans la forme extraordinaire, il me semble. Comme l'a dit Paul Victor, l'indult quant à la distribution du St Sacrement dans la main ne s'applique pas dans la forme extraordinaire, puisque ce sont les livres liturgiques de 1962 qui s'appliquent. :incertain:
Le motu proprio permet juste de lire directement les lectures en vernaculaire.
Par ailleurs, vous ne semplez pas avoir d'idée sur la manière dont la messe était célébrée avant le Concile, voir avant que Dom Guéranger impulse le mouvement liturgique, mais c'était assez sportif aussi. :boxe:
Reste à savoir si les faits mentionnés étaient des abus liturgiques ou non. Quand Dom Guéranger évoque son ordination, où l'évêque omet l'imposition des mains, c'est une très grave erreur.
Il n'empêche qu'une messe 1962 mal célébrée peut être très moche.

Quant aux chants de l'Emmanuel, vous m'intriguez. Pouvez-vous en dire plus ? C'était des messes basses avec cantiques ?
D'après ce que j'ai pu voir, les cantiques en français (je préfère largement ceux de l'Emmanuel à ceux du XIXe siècle) sont chantés au moment de la communion (par exemple : Seigneur Jésus, Tu es présent...) et à la fin de la messe.

Bien à vous,
Laurent.

Avatar de l’utilisateur
AdoramusTe
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 3276
Inscription : sam. 23 févr. 2008, 17:40
Conviction : Catholique romain

Re: Canon en silence

Message non lu par AdoramusTe » mar. 02 févr. 2010, 18:31

Laurent L. a écrit :
AdoramusTe a écrit :Rien n'empêche de faire une messe rock face au peuple avec aubes doggy bag, communion dans la main, etc avec le missel de 1962.
Si, justement. (je retire mon mea culpa ;) )
Je ne vois pas le rapport entre cette portion du ritus servandus et ce que j'ai affirmé.
La messe face au peuple est, sauf exception, un abus liturgique dans la forme extraordinaire, il me semble.
Non, je le réaffirme. Rien n'est dit sur la nécessaire orientation du prêtre. Dans aucun ordo.
C'est totalement légal.
D'ailleurs, les papes auraient été bien embêtés car ils célébrent toujours face au peuple à Saint-Pierre, comme dans toute basilique romaine occidentée.
Comme l'a dit Paul Victor, l'indult quant à la distribution du St Sacrement dans la main ne s'applique pas dans la forme extraordinaire, puisque ce sont les livres liturgiques de 1962 qui s'appliquent.


La forme de la distribution de la communion n'est pas régie par l'ordo.
C'est pourquoi, aucune trace de l'indult dans l'ordo de Paul VI.
Le motu proprio permet juste de lire directement les lectures en vernaculaire.
Et elles peuvent être lues en latin avec l'ordo de 2002.
Il n'empêche qu'une messe 1962 mal célébrée peut être très moche.
Comme toute messe célébrée par un prête sans sens/formation liturgique.
Quant aux chants de l'Emmanuel, vous m'intriguez. Pouvez-vous en dire plus ? C'était des messes basses avec cantiques ?
Aucune idée, je ne m'intéresse pas à ce répertoire.
Ignoratio enim Scripturarum ignoratio Christi est

Avatar de l’utilisateur
Laurent L.
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1607
Inscription : lun. 25 mai 2009, 13:18

Re: Canon en silence

Message non lu par Laurent L. » mar. 02 févr. 2010, 20:25

Je ne vois pas le rapport entre cette portion du ritus servandus et ce que j'ai affirmé.
Aube "baggy" = pas de cordon, pas d'amict => abus liturgique :)
Cela dit, dans la forme ordinaire, les aubes sans cordon ne sont normalement autorisées que si elles sont "ajustées" et l'amict ne peut être supprimé que si l'aube cache le col romain. La notion "ajustée" est toutefois très subjective et les aubes "baggy" ont bien un col.
Non, je le réaffirme. Rien n'est dit sur la nécessaire orientation du prêtre. Dans aucun ordo.
C'est totalement légal.
Effectivement, déjà en 1956, le directoire des diocèses de France pour la messe chantait les louanges de la messe vers le peuple ; on n'est pas obligé de célébrer face au peuple dans le nouvel ordo, il n'empêche qu'on a tout fait pour. Quand Benoît XVI a célébré la messe sur le maître autel de la chapelle Sixtine, ce fut un évènement. Jean Paul II y célébrait sur un autel face au peuple.
décret sur la forme et l'emplacement des tabernacles, 1 juin 1957 a écrit : 3. Le sacrifice de la messe doit habituellement être célébré à l'autel où est conservée la sainte Eucharistie.
4. Dans les églises où il n'y a qu'un seul autel, celui-ci ne doit pas être construit pour être destiné à la célébration face au peuple, mais le tabernacle où est conservée la sainte Eucharistie doit être placé sur l'autel même et en son centre, il doit être construit en conformité avec les lois de la liturgie et avoir une forme et des dimensions en tout point dignes d'un si grand sacrement.
Instruction Inter œcumenici, 26 septembre 1964 a écrit :91. II est bien de construire l'autel majeur séparé du mur, pour qu'on puisse en faire facilement le tour et qu'on puisse y célébrer vers le peuple, et il sera placé dans l'édifice sacré, de façon à être véritablement le centre vers lequel l'attention de l'assemblée des fidèles se tourne spontanément.
AdoramusTe a écrit :D'ailleurs, les papes auraient été bien embêtés car ils célébrent toujours face au peuple à Saint-Pierre, comme dans toute basilique romaine occidentée.
Ils célèbrent donc ad orientem.
Dernière modification par Laurent L. le mar. 02 févr. 2010, 21:04, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5101
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: Canon en silence

Message non lu par Kerniou » mar. 02 févr. 2010, 20:51

Merci, Adoramus Te, de la question posée à Paul Victor; elle va me permettre d'introduire mon propos. J'ai parfois l'impression que certains ont la nostalgie d'une ére pré-concilaire idéale qu'ils n'ont que peu ou prou connue. C'est l'Eglise de mon enfance et de ma jeunesse qui n'a pas lieu d'être idéalisée; c'était une autre époque.
Les messes chantées en grégorien: il n'y en avait qu'une: " la grand - messe "du dimanche matin. Les autres étaient des "messes basses", en latin, sans un seul chant et parfois, la communion n'était donnée qu'à la la fin, après le dernier Evangile, au moment de la sortie! A la grand - messe, en plus des chants latins, un ou deux chants en français dont les paroles comme la mélodie peuvent rivaliser de niaiserie avec certains chants actuels tant décriés sur le forum. Je parle des paroisses de campagne et des petites villes où j'ai habité: pas de choeurs d'enfants ni de belles chorales: les enfants du catéchisme et qq dames qui pour certaines se livraient à des roucoulades bien peu grégoriennes. ( L'histoire de Fernand Reynaud, évoque pour moi des visages et des souvenirs de répetitions ... )
A cette époque, toutes les cérémonies: baptèmes, mariages, enterrements étaient répartis en 3 classes, en fonction de ce que les fidèles pouvaient payer. Tout était codifié en fonction du prix: le nombre des coups de cloches, des enfants de choeur, des cierges, des tentures, des chants etc ... d'où l'expression relative à l'enterrement de 3ème classe.
Dans l'église, certaines familles avaient leur banc réservé. Chacun "se tenait à la place que la Providence lui assignait".
Le catéchisme consistait à apprendre des définitions par coeur et les enfants devaient, à la fin de la messe, faire signer leur " carte de messe " preuve de leur présence et nécessaire pour " faire sa Communion ".
Alors la fin de la messe en latin pour des gens qui avaient déjà du mal avec le français !
L'esprit du concile asoufflé un vent de démocratisation et de participation pour les fidèles.
J'aime chanter le grégorien mais, pour moi aucun Pater Noster si belle qu'en soit la musique soit-il ne peut remplacer le Notre Père dit tous ensemble.
Pourquoi ne pas conserver la messe de Paul VI et introduire des chants grégoriens bien chantés. Mais je préfère la messe face à l'assemblée avec la participation des fidèles même si elle est "maladroite". Le Seigneur lit dans les âmes.
Je sius allée l'année dernière, dans une abbaye, où la messe était célébrée selon le rite de Pie V; Je n'y retournerai pas malgré la beauté des chants ...
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Avatar de l’utilisateur
Laurent L.
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1607
Inscription : lun. 25 mai 2009, 13:18

Re: Canon en silence

Message non lu par Laurent L. » mar. 02 févr. 2010, 21:42

Kerniou a écrit :Dans l'église, certaines familles avaient leur banc réservé. Chacun "se tenait à la place que la Providence lui assignait".
Quelle horreur! :mal:
A cette époque, toutes les cérémonies: baptèmes, mariages, enterrements étaient répartis en 3 classes, en fonction de ce que les fidèles pouvaient payer. Tout était codifié en fonction du prix: le nombre des coups de cloches, des enfants de choeur, des cierges, des tentures, des chants etc ... d'où l'expression relative à l'enterrement de 3ème classe.
Aujourd'hui, on remplace souvent les messes d'enterrement par un office de la parole et les prêtres ne vont plus au cimetière. Mais Philippe Séguin a droit à une messe avec grégorien dite par l'Archevêque de Paris.
Dernière modification par Laurent L. le mer. 03 févr. 2010, 2:16, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
archi
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1692
Inscription : jeu. 22 mai 2008, 14:57

Re: Canon en silence

Message non lu par archi » mar. 02 févr. 2010, 23:30

Kerniou a écrit :J'ai parfois l'impression que certains ont la nostalgie d'une ére pré-concilaire idéale qu'ils n'ont que peu ou prou connue. C'est l'Eglise de mon enfance et de ma jeunesse qui n'a pas lieu d'être idéalisée; c'était une autre époque.
Il est certain qu'il y avait pas mal de pratiques fort médiocres. C'est sans doute pour ça que tant de choses ont pu s'écrouler si vite. Ce qui n'est pas une excuse pour s'en contenter.

Maintenant, je repense à la réflexion d'un prêtre tradi à propos des mauvais souvenirs que certaines personnes de ma connaissance ont de leur éducation chez les frères d'une communauté du coin, dans les années 60... ce sont les mêmes qui maintenant donnent à fond dans le modernisme et "l'esprit du Concile"...

Pourquoi ne pas conserver la messe de Paul VI et introduire des chants grégoriens bien chantés.
Il n'y a pas que le grégorien et les lumières (même si c'est important).

Même parfaitement célébrée avec le meilleur choeur du monde, il reste dans une messe "de Paul VI"
- un lectionnaire censuré des passages choquants pour les esprits modernes
- un calendrier liturgique malmené (disparition des octaves...)
- des prières eucharistiques (à part la 1ere qui a pourtant été elle aussi modifiée sans raison) de piètre qualité (même les meilleures d'entre elles, la III et la IV... après avoir absorbé le livre de Louis Bouyer sur l'Eucharistie et lu tout ce que les églises ont pu créer comme prières eucharistiques, même certaines versions protestantes... elles font pâle figure, alors que le vénérable Canon romain que les réformateurs voulaient carrément supprimer tient très bien la comparaison face à d'autres joyaux disparus ou encore vivants).
- les préfaces plus nombreuses mais elles aussi censurées, avec tout ce qui concerne les Anges réduite à la portion congrüe
- etc, on pourrait continuer la comparaison longtemps, et je ne parle pas des traductions vernaculaires dignes de ce nom qui se font attendre...

Que dire des règles de consécration de l'autel qui ont disparu? (A ce sujet, il y a sans doute des critiques bien plus graves à faire sur les sacramentaux).

Je ne dis pas qu'il n'y a pas un certain nombre de bonnes idées dans le nouveau missel, mais franchement, je ne veux pas d'une religion plate...

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

Avatar de l’utilisateur
steph
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 653
Inscription : mar. 28 août 2007, 1:28
Localisation : Belgique

Re: Canon en silence

Message non lu par steph » mer. 03 févr. 2010, 0:27

- un calendrier liturgique malmené (disparition des octaves...)
Que dire de la septuagésime dans laquelle nous sommes entrés il y a quelques jours... sans nous en appercevoir!
Stat Crux dum volvitur orbis!
Dic animae meae: “ Salus tua ego sum ” Ps XXXIV 3

Avatar de l’utilisateur
AdoramusTe
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 3276
Inscription : sam. 23 févr. 2008, 17:40
Conviction : Catholique romain

Re: Canon en silence

Message non lu par AdoramusTe » mer. 03 févr. 2010, 0:42

Laurent L. a écrit :
Je ne vois pas le rapport entre cette portion du ritus servandus et ce que j'ai affirmé.
Aube "baggy" = pas de cordon, pas d'amict => abus liturgique :)
Cela dit, dans la forme ordinaire, les aubes sans cordon ne sont normalement autorisées que si elles sont "ajustées" et l'amict ne peut être supprimé que si l'aube cache le col romain. La notion "ajustée" est toutefois très subjective et les aubes "baggy" ont bien un col.
Bon OK, mais ce n'est pas de leur faute si on fabrique des aubes, qui n'en sont pas, pour les encourager à ne pas mettre de cordon et d'amict. Pour moi, ce ne sont pas de vraies aubes.
AdoramusTe a écrit :D'ailleurs, les papes auraient été bien embêtés car ils célébrent toujours face au peuple à Saint-Pierre, comme dans toute basilique romaine occidentée.
Ils célèbrent donc ad orientem.
Vous avez vu la configuration Saint-Pierre ? Il n'y a pas le choix. Sinon, ils auraient changé de sens depuis longtemps.
Figurez-vous que bon nombre d'Eglises ne sont pas dirigées de la même manière.
Ad orientem est un terme vraiment symbolique, représenté par la Croix. Sinon, que penser des chapelles latérales perpendiculaires au choeur ?
Ignoratio enim Scripturarum ignoratio Christi est

Avatar de l’utilisateur
steph
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 653
Inscription : mar. 28 août 2007, 1:28
Localisation : Belgique

Re: Canon en silence

Message non lu par steph » mer. 03 févr. 2010, 1:17

Bon OK, mais ce n'est pas de leur faute si on fabrique des aubes,
chasubles, calices/patènes, reliures de Missels/Evangéliaires
qui n'en sont pas
En même temps du moment que ce n'est pas des djellaba ou des robes de chambre, là n'est pas l'essentiel de la Messe et de la liturgie...
---
Si on doit faire un total des messes célébrées à St Pierre depuis le XVIe s., je pense que la "dos au peuple" l'emporte sur la face au peuple, puisqu'a priori, on a utilisé tous ces autels collatéraux qui, comme le remarque Adormaus Te, ne sont pas orientés...
Stat Crux dum volvitur orbis!
Dic animae meae: “ Salus tua ego sum ” Ps XXXIV 3

Avatar de l’utilisateur
Laurent L.
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1607
Inscription : lun. 25 mai 2009, 13:18

Re: Canon en silence

Message non lu par Laurent L. » mer. 03 févr. 2010, 2:37

Vous avez vu la configuration Saint-Pierre ? Il n'y a pas le choix.
Quel choix ?
Figurez-vous que bon nombre d'Eglises ne sont pas dirigées de la même manière.
Oui, mais il me semblait que la raison invoquée pour le "pro populo" dans la basilique St Pierre était son orientation à l'ouest, si je puis dire, comme vous me l'avez fait remarquer : "comme dans toute basilique romaine occidentée."
Ad orientem est un terme vraiment symbolique, représenté par la Croix.
De fait, la plupart des cathédrales françaises (et d'ailleurs, certainement) ont été construites ad orientem, il me semble que c'était l'usage afin de, justement, "symboliser" la marche des fidèles vers la croix ET le soleil levant, n'est-ce pas ?

Avatar de l’utilisateur
Paul Victor
Ex Civitate
Ex Civitate
Messages : 58
Inscription : mer. 18 nov. 2009, 22:07

Re: Canon en silence

Message non lu par Paul Victor » mer. 03 févr. 2010, 23:07

Toutes mes excuses Adoramus Te d'avoir tardé à vous répondre , mais malgré mon etat de retraité j'ai beaucoup d'activités paroissiales qui m'occupent, Merci à Kerniou que je salue bien fraternellement, d'avoir si bien répondu et qui comme moi apprécie et de beaucoup l'après Vatican II, finalement nous avons beaucoup de point communs Kerniou et moi, même si elle ma cadette, nous avons vécu l'avant et l'après concile, ainsi que mes origines bretonnes ma grand mère était de St Servan , et je chante dans une seule chorale. Quant à l'enseignement du caté à apprendre par coeur ; cela correspondait aux méthodes d'enseignement de l'époque; pas d'images dans les livres ; je me souviens en 6ème des régulières, 12 pages de mythologie grecque à apprendre par coeur pour le lendemain c'etait une autre époque.
Coté positif certes la liturgie bien plus participative qu'hier, notre mission de Chrétien aujourd'hui est l'évangélisation de nos frères, mission totalement inconnue pour un laïc. Il n'y avait aucune pastorale de laïc à l'époque au sein d'une paroisse, à part les mouvements de jeunesse, scoutisme, coeurs vaillants, enfant de Marie, L'eglise était une affaire de clercs, d'où les laïcs était tenus à l'écart, seule la messe dominicale réunissait les chrétiens, l'expression Frères et Soeurs dans le Christ était inimaginable, Rien n'est parfait mais tout est perfectible corrigons les abus liés à la mauvaise interprétation et Concile Vatican II sera une grande avancée quoiqu'en disent les grincheux.
J'ai donc assisté à cette messe Pie V et comme Kerniou je ne souhaite pas renouveler cette expérience retrograde. Parmi les 70 personnes beaucoup de décus , d'une part ceux qui ne connaissaient pas, ah bon c'est ca une messe Pie V, pas sûr qu'il reviennent, et ceux qui avient oubliés ce qu'était cette messe, Anecdote d'un jeune qui vendant des billets de tombola à la sortie pour leur groupe en vue de financer leurs prochaines JMJ et croyant voir un spectacle : Ils ont payés pour voir ca , on dirait un rite satanique, pourquoi il tourne le dos. Authentique. Ces jeunes préfèrent heureusement leur messe face au peuple.

Avatar de l’utilisateur
AdoramusTe
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 3276
Inscription : sam. 23 févr. 2008, 17:40
Conviction : Catholique romain

Re: Canon en silence

Message non lu par AdoramusTe » mer. 03 févr. 2010, 23:32

Paul Victor a écrit : Ces jeunes préfèrent heureusement leur messe face au peuple.
Avec tout le respect que je vous dois, je pense qu'il vaut mieux en arrêter là.
J'ai bien compris votre opinion mais ce type de déclaration dénote un profond manque de culture liturgique.
C'est assez méprisant pour un rite dont le Pape dit lui-même qu'il est d'une vénérable antiquité et un trésor pour l'Eglise toute entière.
Ignoratio enim Scripturarum ignoratio Christi est

Avatar de l’utilisateur
Laurent L.
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1607
Inscription : lun. 25 mai 2009, 13:18

Re: Canon en silence

Message non lu par Laurent L. » mer. 03 févr. 2010, 23:46

on dirait un rite satanique, pourquoi il tourne le dos.
Je ne savais pas qu'il fallait "tourner le dos" pour les rites sataniques ; merci d'enrichir ma culture générale! :rire:
Qui sait, peut-être que les séides de Satan ont aussi réformé leur rituel... :clown:

Expérience "rétrograde" à Rome :
Image :-@

Avatar de l’utilisateur
Paul Victor
Ex Civitate
Ex Civitate
Messages : 58
Inscription : mer. 18 nov. 2009, 22:07

Re: Canon en silence

Message non lu par Paul Victor » jeu. 04 févr. 2010, 1:04

Je suis désolé de vous avoir choqué , je vous ai seulement donné une reflexion de surprise d'un adolescent étonné par un rite qu'il ne connaissait pas et pour lui inconcevable et pour cause. Pour cet adolescent il est évident que c'est une méconnaissance de la liturgie , ce rite ne se pratique pratiquement plus, ne jetez pas l'anathème sur lui qui n'y est pour rien. et non plus sur moi qui ne fait que rapporter ses propos, et vous comprendrez que vouloir à tout prix réintroduire cette forme peut choquer des adolescent. On ne peut leur reprocher de ne pas connaitre ces rites.
Beaucoup sur ce site ne les connaissent pas et n'y ont jamais assisté , et celui qui a célebré non plus , de l'a peu près.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 19 invités